Scoutisme marin
Le scoutisme marin est une forme du scoutisme qui se pratique dans le cadre spécifique de la nature qu'est la mer. Il se compose d'un mélange de campisme traditionnel et de manœuvre à la voile et à l'aviron qui sont idéalement transcendés grâce à des jeux navals. Pratiqué dès les premiers mois de 1909, il a été officiellement institué en 1910 avant d'être développé par Warington Baden-Powell, à la demande de son frère Robert. En France, la figure prestigieuse du commandant Charcot joua un grand rôle de 1911 à 1947.
Les débuts du scoutisme marin[modifier | modifier le wikicode]
Baden-Powell n'était pas issu d'une famille sans lien avec la mer. Son grand-père maternel était amiral, et il avait été habitué dès son plus jeune âge à suivre ses frères dans des expéditions nautiques et navales, au cours desquelles il connut le mode de vie dans la nature qu'il recommanderait plus tard aux scouts. Le scoutisme marin lui-même commença autour d'un feu de camp en Angleterre, quand BP déclara qu'il pensait que les plus vieux des scouts pourraient être intéressés par l'apprentissage de la navigation. Pour lui, les jeunes hommes devaient se préparer à servir l'Empire sur les vaisseaux de la Royal Navy ... C'est ainsi que BP en vint à initier le scoutisme marin avec l'aide de son frère Warington, avocat à l'amirauté, marin expérimenté et promoteur de la navigation en canoë.
Le premier camp scout marin eût lieu en août 1909 à Buckler's Hard, dans le Hampshire, en Angleterre, sous la direction de BP lui-même. Cependant, les scouts marins ne seront pas nommés ainsi avant 1910. Auparavant, en 1910, Warington aura écrit Sea Scouting and Seamanship for Boys, préfacé par son frère, le premier manuel de scoutisme marin, qui fut reçu avec beaucoup d'enthousiasme par les nombreux jeunes britanniques intéressés par cette nouvelle forme de scoutisme.
L'expansion des scouts marins[modifier | modifier le wikicode]
Très tôt, le scoutisme marin s'est répandu par delà les frontières des îles britanniques. C'est ainsi que des unités de scouts marins se sont implantées rapidement dans les pays disposant de façades maritimes ainsi que dans les dominions de l'Empire britannique. Ce fut le cas dès 1912 en Grèce, 1913 en Suède, 1914 à Ceylan, 1918 en Russie (Odessa, Sébastopol, Vladivostok), 1918 en Belgique et aux Etats-Unis, 1919 en Italie et au Brésil, 1920 en France, 1925 en Pologne, 1938 au Pakistan, etc.
En 1947, 500 scouts marins venant du monde entier sont représentés au Jamboree de Moisson.
Embarcations spécifiques au scoutisme marin[modifier | modifier le wikicode]
Définition du bateau scout[modifier | modifier le wikicode]
Le bateau scout est une embarcation collective. Il doit être assez grand pour contenir un équipage formé par une patrouille scoute (6 minimum, 8 maximum) plus éventuellement un conseiller technique ; assez simple pour être commandé par un chef d’équipage de 15 à 16 ans ; monotype pour que les différents équipages d’une même troupe puissent évoluer en appliquant le « système des patrouilles », une forme d’émulation éducative ; équipé pour la pratique de l’aviron ; équipé d’un gréement très simple et peu gourmand en accastillage pouvant être démonté rapidement (pour passer sous des ponts par exemple) ; équipé d’un gréement relativement développé pour donner, à la manœuvre, du travail à un maximum de scouts ; un dériveur pour pouvoir être remonté facilement sur une plage ; équipé d’un moteur HB pour la sécurité ; assez léger pour être facilement transportable sur une remorque ; aussi facile que possible à gérer et à entretenir. En outre il doit pouvoir naviguer en 5e catégorie ; il doit garantir la sécurité des équipages (insubmersible, inchavirable) ; il doit remonter correctement au vent ; il doit pouvoir le cas échéant naviguer dans des conditions difficiles (coup de vent, forte houle, clapot, etc.)
Exemples d'embarcations utilisables pour le scoutisme marin[modifier | modifier le wikicode]
Comme le dit Olivier de Kersauson: "Quand on sait naviguer sur un bateau scout on sait naviguer sur tous les bateaux".
On ne peut citer ici toutes les embarcations utilisées depuis les origines du scoutisme marin. Mais les plus communes furent et sont encore les canots (les premières embarcations), le canot de 10 mètres, le Mentor, ou même la Caravelle.
Certains bateaux ont été conçus en tenant compte des besoins des scouts marins : le Drascombe Longboat en Grande-Bretagne, en France le Loup de mer ou l'Étrave 24, sur un cahier des charges défini entre autres par les scouts de France.
D'autres ont même été spécifiquement conçus pour la pratique du scoutisme marin : Le Lelieschouw hollandais fut le tout premier en 1949, suivi du Lelievlet, puis en France le Raid, le Super Raid, le Triton-Scout, le Kotick, la Fleur de lys, ou plus récemment le monotype scout Sitelle, en 1996, à l'initiative de La passerelle des scouts marins de l'association des guides et scouts d'Europe.
Autres possibilités d'embarquement[modifier | modifier le wikicode]
En Europe dans certains cas de figure, des troupes marines peuvent être amenées à utiliser des voiliers habitables. Dans ce cas, c'est le bateau qui doit être adapté à la pratique du scoutisme et non la troupe qui devrait s'adapter à un type de bateau. La taille des bateaux requis (six couchettes minimum) conduit à préférer la location ponctuelle. Il est à noter qu'au Canada, la presque totalité des groupes francophones utilisent des voiliers habitables et les camps sont basés sur des longs voyages, par opposition à revenir au port presque tous les jours.
Dans d'autres cas, la troupe peut être amenée à utiliser de petits dériveurs. Dans ce cas, chaque patrouille formera une petite flottille sous l'autorité du CP. Enfin, dans quelques cas particuliers, de grosses embarcations peuvent nécessiter la présence de deux patrouilles ou plus pour former un équipage.
Bien entendu une unité marine peut être basée près d'un lac où la navigation est possible.
Le scoutisme marin en France[modifier | modifier le wikicode]
En France la première unité marine identifiée nait en 1921 avec René Bineau, ou à une date indéterminée avec Jean Scelles selon les sources. Le scoutisme marin va jouer un rôle important dans la diffusion de la voile dans notre pays. Le soutien de la marine nationale est officiel et perdure toujours quoique moins visible.
"Embarque, garçons" de Maurice Durrande et Louis-Marie Renaud, édité par les Scouts de France, est le manuel de base et sera réédité de nombreuses fois.
À Paris, le Yacht-Club de France avait mis à disposition des SDF, partiellement, un trois-mâts nommé "''l'Ange''" qui était amarré près du viaduc d'Auteuil. S'en servait une troupe marine créée en 1938 après plusieurs essais manqués, la 138e B (Sainte-Jeanne-de-Chantal). Ce bateau ne quittait pas son quai ; c'était simplement un entraînement aux manœuvres mais aussi un site de propagande à destination des jeunes parisiens. La 138e B n'a pas survécu à la guerre. Le bateau non plus, car le viaduc d'Auteuil, qui portait une ligne de chemin de fer, a été bombardé et le bateau ne fut pas renfloué.
Les EDF et les EUF ont également des unités marines. Lors de l'évacuation de Dunkerque en 1940, les scouts marins britanniques sont présents. En 1947, la fondation de la célèbre école, Les Glénans, se fait dans une ambiance qui lie la Résistance, le scoutisme et la mer. De 1946 à 1949 les Eclaireuses ainées de La FFE ont deux ou trois unités marine tandis que la Route marine des EDF est plus développée avec Pierre Fourré.
Vers 1950, animé par la Passerelle fédérale, dont Raymond Schlemmer,le scoutisme marin compte une soixantaine d'unités actives en France. En 1953, c'est le spectaculaire raid Maroc-France des Scouts de France avec Roger Labbas . En 1959 un mouvement récent comme les ENF ont quatre groupes marins dont l'instructeur national est André Saumagne.
À partir des années 1960, la branche marine des Scouts de France subit la crise générale du mouvement. Du coté marin, cette crise est amplifiée par le manque de sécurité, de formation et de suivi. De plus les bateaux, souvent des canots de type canot baleinières parfois récupéré de la Marine nationale ou dérivé, comme le canot Casa de Roger Labbas, étaient dangereux tel qu'ils étaient utilisés et il n'y avait aucun contrôle de l'utilisation et des pratiques, ni par le mouvement, ni par les ministères. Il n'y avait pas non plus de cohésion sur le choix des bateaux qui était laissé à la totale initiative des groupes marins. Une initiative soutenu entre autres par le Père Mesnard (aumonier des scouts marins), Michel de Gourlet et Pierre-André Bernard, alors membres de la Passerelle, a été lancée en 1964 par Jean Benquet, alors chef de groupe marin, qui a participé à la définition actuelle du bateau scout et lancé la création d'un monotype, le Kotick, conçu au maximum comme "pouvant pardonner les pires bêtises", car les scouts marin de France n'étaient pas à l'époque en mesure donner aux chefs le niveau technique nécessaire à la sécurité.
Jean Benquet écrivait en 1965 avant le drame de Damgan "Le scoutisme marin a ceci de particulier, c'est qu'il est probablement le seul mouvement de jeunes axé sur la mer où les choses de la mer ne soient pas prises au sérieux comme elles le méritent. À force de répéter que le Scoutisme devrait prendre le pas sur le Nautisme (non contestable d'ailleurs), on a fini par ignorer qu'il y avait aussi des réalités nautiques. C'est ainsi que dans le système Scout Marin actuel, on pourra refuser à un chef de troupe de diriger un camp s'il n'a pas fait un C.E.P., mais qu'aucun règlement n'empêchera le même chef de diriger un camp sans avoir aucunes connaissances marines, ni même les plus élémentaires notions de météo."
Cette initiative n'a pas été soutenue par l'équipe nationale marine qui ne voyait pas de problème à ce fonctionnement puisqu'il existait depuis longtemps sans accidents. Le drame de Damgan en 1965 qui coûta la vie à cinq scouts du mouvement ne suffira pas non plus à changer ces mentalités malgré la mise en cause du type de bateau, un canot Casa, et de la formation. Le chef national scout marin en place, Roger Labbas, étant aussi l'architecte du bateau mis en cause dans l'accident, il ne pouvait probablement pas remettre en question sa fiabilité et ne voyait pas l'utilité qu'un bateau remonte bien au vent. En 1963 il répond à Jean Benquet sur ce sujet "Aucune importance, mon but est de former des scouts et des chrétiens et non de les faire remonter au vent". Le changement de fonctionnement n'a commencé à s'opérer qu'après le drame d'Hourtin en 1967 où le retournement d'un canot de 10 m lui aussi de type canot baleinière coûta la vie à un chef et mis huit scouts en grand danger. Le fonctionnement de la branche marine a alors été revu, mais sans priorité et des contrôles, règles et formations très lentement mis en place, la réforme passant largement avant la sécurité des marins. Peu à peu les bateaux dangereux ont été limité a un usage moins dangereux et avec l'obligation d'un bateau de surveillance et progressivement remplacé. Michel de Gourlet ayant pris part à une fronde contre l'équipe nationale et la crise étant toujours en cours, le Kotick a été boudé par l'équipe nationale sous prétexte de trop de modernité et en 1969 un nouveau bateau a alors été conçu et mis en avant par Roger Labbas, toujours chef national des scout marin et qui en avait le projet depuis longtemps, mais initialement sans plus de sécurité que son canot Casa, ce qu'il corrigera et avec l'aide d'un architecte donna le Fleur de Lys, plus traditionnel, à gréement à l'ancienne, plus lourd et de conception plus proche des canots Casa que le Kotick, mais qui au moins offrait cette fois toutes les sécurités nécessaire.
Ce type de bateaux genre canot à l'ancienne est resté un certain temps le bateau considéré idéal chez certains scouts marins avec la construction par la suite de bateaux du type Fleur de Lys, tel que le Loup de mer encore en fonction dans certaines unités marines.
Le développement des clubs et la voile de plaisance et les évolutions de la société orientent les acteurs vers une professionnalisation des activités pour les jeunes. Mais la dimension éducative s'atténue dans les clubs et les associations de référence. À partir de 1990 le scoutisme marin reprend son essor autour de l'éducation maritime avec les SDF, les GDF et l'AGSE avec des équipes nationales animation et des équipes de formateurs délivrant des diplômes Patron d'embarcation et patron de flottille sous le cadre réglementaire d'une validation par des experts du monde maritime sur le principe de la reconnaissance de compétence par des tiers (marine nationale, affaires maritimes, monitorats, BE) validant en commission ces titres de chef de bord. Ce dispositif étant en place depuis 1937, s'appuyant sur le droit maritime.
En parallèle, l'atomisation du scoutisme est à son paroxysme ; de nombreuses associations minoritaires (moins de 200 adhérents) se saisissent de cet engouement pour développer une pratique de scoutisme marin sans formation, ni encadrement qualifié, avec une pédagogie orientée sur les défis avec le milieu naturel associés à une pratique spirituelle ne permettant pas d'intégrer les éléments de prévention ni les fondamentaux de la sécurité et de la compétence nécessaire aux activités nautiques, la suite est connue.
Le 22 juillet 1998, le drame de Perros-Guirrec, qui coûta la vie à quatre scouts appartenant à une association marginale (AFSGC) et à un plaisancier venu leur porter secours, marque un coup d'arrêt à la pratique du scoutisme marin. À partir du cas d'une association minoritaire et non structurée un amalgame est fait à l'ensemble du scoutisme remettant en cause dans les débats l'association des activités scoutes avec la pratique maritime. Au delà du drame, c'est 40 % des effectifs des adhérents de toutes les associations pratiquant le scoutisme, en impactant aussi les CVL, qui disparaitront en 5 ans. Le rapport entre parents et activités de loisirs en plein air s'en est trouvé définitivement modifié. La réglementation suivra car même les autorités locales connaissaient la situation de l'association en question et avaient reporté les risques sous la forme de rapport sans intervenir. L'administration sera condamnée pour non intervention. Quant à la cause même du drame, l'accumulation de fautes sans précédent dans le domaine de l'activité nautique expliquée par l'absence totale de compétence au sein de cette association ce qui a marqué définitivement les esprits et a amalgamé l'image du scoutisme marin pour toute une génération.
Pour résumé sur cette période :
- 1999 : année de suspension de tous les diplômes marins interne aux associations de scoutisme sans discernement ni analyse.
- 2001 : reconnaissance du chef de quart, chef de flottille AGSE.
- 2004 : reconnaissance du patron d'embarcation et le patron d'embarcation-chef de flottille SUF.
- 2005 : reconnaissance du patron d'embarcation et patron de flottille du Scoutisme Français.
Le 11 décembre 2007, toutes les associations pratiquants le scoutisme marin se regroupent sous l'égide d'une commission nationale du scoutisme marin, la CNSM est donc créée. Elle regroupe toutes les entités de la formation et de l'expertise technique des associations disposant des diplômes du scoutisme marin. Toutes les associations revendiquant le scoutisme marin en dehors du périmètre de la CNSM ne sont pas reconnues par le ministère de la jeunesse et sports.
Le 27 septembre 2008, la COMMAR des Scouts et Guides de France, engage deux navires de course sur la course à la voile Saint Nazaire-Saint Malo : Record SNSM sans escale soit 285 milles nautiques pour affiner la formation des encadrants. Après une tentative stoppée en 2007 à cause de la météo, les deux navires remportent dans leur catégorie en 2008, le record de vitesse à la voile en IRC (catégorie internationale) et en HN. Les équipages constitués de formateurs et surtout de jeunes encadrants ont participé à cette course sous la bannière de : "pour l'éducation à la prévention et à la sécurité en mer auprès des jeunes". Les skippers respectivement président de la COMMAR, Benoit Leduc, et le Responsable National marin SGDF, Stéphane le Bihan ont repris leur propre record en IRC l'année suivante en 2009 sur un même navire. Le monde de la course croisière, la FFV, la SNSM ont salué cette performance positionnant la formation marine du scoutisme comme un référence dans le domaine de l'éducation maritime.
Actuellement, le scoutisme marin est pratiqué en France par cinq associations reconnues par l'État : EEUdF, SGDF, AGSE, SUF, SMF qui ont créé une commission nationale du scoutisme marin consacrée à cette question, qui a notamment mis en place avec le ministère des diplômes unifiés, le Patron d'embarcation, le Chef de Quart et le Chef de Flottille. Selon le niveau du diplôme, la navigation est possible soit sur un seul bateau (habitable), soit en dirigeant une flottille de quatre bateaux habitables ou collectifs à moins de 2 milles d'un abri, soit enfin en encadrant une flottille de 4 voiliers habitables jusqu'à 6 milles d'un abri. La navigation n'est jamais autorisée au-delà d'un vent de force 5 Beaufort et elle doit faire l'objet au préalable d'un Visa Technique Marin délivré par l'autorité nationale marine du Mouvement considéré (par exemple la Commar chez les SGDF ou la Passerelle pour l'AGSE). Le niveau technique du Patron d'Embarcation est celui du permis hauturier associé aux compétences nécessaires au chef de bord d'un voilier habitable, c'est donc une garantie de compétence pour la navigation.
Chaque association développe sur site des activités particulières, correspondant à ses orientations propres, comme à la base nationale marine des SGDF, et la base nautique de l'AGSE.
Le scoutisme marin francophone au Canada[modifier | modifier le wikicode]
Les premiers groupes[modifier | modifier le wikicode]
La venue du scoutisme marin du côté francophone au Canada est arrivée beaucoup plus tard qu'en France. Il faut remonter en 1957, date officielle de la fondation de la première troupe marine. Il s'agit de la 28e troupe Notre-Dame-des-Anges associé avec la FSCPQ. Cette troupe, installée à Cartierville à Montréal depuis 1934, a entrepris la fabrication d'un voilier du nom de "Scomadona" (Scouts-marins Notre-Dame-des-Anges) en 1956. "C'est un voilier dont la coque aura 32 pieds de longueur sur 10 de largeur: il sera doté d'une cabine de 10 pieds de longueur sur 7 de largeur et 7 de hauteur: ainsi que de trois mâts, dont le plus haut aura 39 pieds. Ces mâts seront repliables pour passer sous les ponts". À partir de 1958, les scouts marins de Notre-Dame-des-Anges feront plusieurs essais avec le voilier[1]. Il est à noter que cette troupe est la première troupe francophone au Canada. Les premières troupes anglophones au Canada sont fondées à partir des années 1910. Nous ne connaissons pas la date de fermeture de cette troupe, mais elle a probablement fermé au début des années 1960 puisque nous trouvons plus d'articles de journaux faisant référence après cette date.
Il faudra attendre plus de trente ans avant d'avoir une autre troupe marine francophone. Il s'agissait de la 1re troupe marine de Longueuil et elle était affiliée à l'AEBP. En 1994, cette troupe a entreprit de construire un navire école, le Vaillant, un voilier en acier fabriqué par les jeunes sous la supervision du chef de la troupe, Benoit Lemonde. Une deuxième troupe marine s'est formée par la suite sous le nom de la troupe marine Saint-Sylvain à Laval, également affiliée à l'AEBP. Le chef de troupe de l'époque était Xavier Kaliballa. Malheureusement, ces deux unités n'existent plus aujourd'hui.
Une troisième unité marine apparaît dans les mêmes années: le groupe 188e Sainte-Colette de l'ASC transforme sa troupe éclaireur en troupe marine sous le nom de la troupe 188e du Trident avec Martin Lapointe comme chef de Troupe. Ce groupe possèdera la seule unité marine francophone au Canada entre 2008 et 2012, lors de la fermeture des autres unités mentionnées plus haut.
Un quatrième groupe aurait existé jusqu'en 2008.
La création de la première coopérative de scoutisme marin[modifier | modifier le wikicode]
En 2007, voyant l'état précaire du scoutisme marin canadien francophone, des membres de la 188e Sainte-Colette ainsi que ceux du quatrième groupe non identifié plus haut fondent Les Scouts-Marins du grand-Montréal dans le but de faire la promotion du scoutisme marin et surtout, de le rendre accessible. D'abord fragilisé par la fermeture de ce quatrième groupe en 2008, il faudra attendre 2011 pour que les efforts commencent à porter fruits, et que certains chefs d'unité de scoutisme régulier s'intéresse à la corporation.
Cette corporation est indépendantes des association de scoutisme et obtient les droits d'utiliser l'expression "scouts marins", le contexte légal au canada régissant le mot "scout" par la loi sur les droits d'auteurs.
2012, la première année d'expansion[modifier | modifier le wikicode]
Après avoir fait une présence de la corporation auprès des responsables nationaux de différentes associations de scoutisme, des propositions sont lancées à l'Association des aventuriers de Baden-Powell de reconnaître le scoutisme marin comme un branche de spécialité en encadrant l'uniforme marin dans ses règlements sur l'uniforme. Cette proposition est officialisé en juin 2011 à l'Assemblée Générale de l'AABP en ayant l’appui de l'unanimité de l'assemblée.
En juillet 2012, un groupe de jeunes adultes qui se rencontraient sur une base régulière depuis déjà un bon moment décident d'officialiser une appartenance à une association. Ils formeront la base de ce qui va devenir le groupe scout marin 23e Saint-François[2].
De son côté, à partir de septembre 2012, toutes les unités du 188e groupe Sainte-Colette (ASC) se convertissent à une méthodologie marine. Il va s'agir du premier groupe marin complet au Canada. Pendant la même période, la 1re troupe Les Aventuriers de Saint-Hyacinthe se convertie également en troupe marine.
Devant l’effervescence autours de ce scoutisme de spécialité, les responsables du Rovermoot de 2013 de l'AABP cible le village de Saint-Placide, situé sur la couronne nord de Montréal, le long du Lac des Deux-Montagnes comme lieu propice à l'évènement. La thématique exploitée durant l'évènement sera le scoutisme marin. Cet évènement laisse en héritage à la région la fondation d'un autre groupe scout marin local.
En septembre 2013, la fondation du 14e groupe scout Kitchesippi (AABP) résulte de cet évènement. Il est composé de deux meutes (une de louveteaux et une de louvettes). Il s’agira de l'année qui, à ce jour, a compté le plus de scouts marins francophone au Canada.
Questions pédagogiques[modifier | modifier le wikicode]
A l'origine, l'organisation était celle des scouts ordinaires. Les scouts-marins sont ainsi divisés en patrouilles. La tenue est légèrement différente, pour le reste, la même loi et les mêmes règles compatibles avec la spécialisation. Bref, même formation morale et mêmes méthodes pédagogiques.
« A mon idée, les scouts-marins et terriens sont interchangeables : les scouts-marins peuvent très bien faire un séjour à terre, se livrer à du campisme et aux travaux de terriens, et des scouts ordinaires peuvent également passer une saison à faire du nautisme pour varier les plaisirs. Il n'est pas nécessaire que les troupes abandonnent leur uniforme ou se fassent inscrire dans l'autre catégorie. » (Baden Powell)
Il est admis que le scoutisme marin favorise la cohésion du petit groupe (l'équipage) et qu'une sortie en mer suppose des connaissances techniques mais aussi la présence d'un chef de bord.
Depuis la diffusion mondiale du scoutisme, de plus en plus les états ont règlementé les activités nautiques pour chercher à maîtriser les risques. Parallèlement la pédagogie de certains mouvements a entrainé d'autres évolutions, ainsi certaines associations admettent que des louveteaux pratiquent le scoutisme marin, d'autres le réservent à la branche cadette. Le niveau de pratique, l'intensité sont donc différents selon les mouvements. En France, une Commission nationale du scoutisme marin auprès du ministère de la jeunesse et des sports a été créée pour unifier la formation technique. Il n'existe pas encore au Canada de réglementation gouvernementale à ce sujet.
Organisation marine par pays[modifier | modifier le wikicode]
Références bibliographiques[modifier | modifier le wikicode]
- Louis-Marie Clouet et Patrick Royer, Mille Pistes Mer, Les presses d'Île de France, 2008
Bruno Robert, « Les scouts marins : cent ans déjà », dans Marine - revue d'information maritime et de défense, n°224, août 2009, p. 56.
Antoine Chataignon, « Les scouts marins fêtent leur centenaire », dans le Chasse-marée, n°229, janvier 2011.
- Antoine Chataignon, Scouts marins, parés ! Histoire des scouts marins, L'Harmattan, avril 2010 (ISBN 978-2-296-11828-7)
- Bruno Robert, Dans le vent, la grande Histoire des scouts marins, Artège, avril 2010, 168 p. (ISBN 9782916053882)
- Roy Masini, Sea Scouting : A History, 1909-2009, Phillimore, 2011 (ISBN 9781860775734)
Les scouts marins dans la littérature[modifier | modifier le wikicode]
- Pierre Labat, Le Merveilleux Royaume, Éditions du Signe de Piste, (Note : adapté pour le cinéma par Georges Ferney en 1954)
- Pierre-André Bernard, Marco, Éditions du Signe de Piste
- Pierre-André Bernard, Le Bachi, Éditions du Signe de Piste
- Pierre Delsuc, Port-Sterval, Éditions du Signe de Piste
- Bruno Robert, Fin de jeu, Éditions Téqui
- Bruno Robert, Une rose de sang, Éditions Téqui
- Laurent Rémusat, Le reliquaire de saint Pabu], Éditions Artège
Liens internes[modifier | modifier le wikicode]
Liens externes[modifier | modifier le wikicode]
- Présentation du scoutisme marin sur le site officiel de l'AGSE
- Présentation de la spécialité marine sur le site de la branche des éclaireurs de l'AGSE
- Présentation de la spécialité marine sur le site de la branche des éclaireuses de l'AGSE
- Portail du scoutisme marin des SGDF
- Autre portail du scoutisme marin des SGDF
- Portail du scoutisme marin des EEUF
- Portail du scoutisme marin des SUF
- Portail du scoutisme marin des Europe & Scoutisme
- Pages de Scoutorama pour les scouts marins
- Jeux pour les scouts marins
- Article de Gérard Fénelon intitulé "Des scouts marins depuis 1923" sur le site Scout un jour
- Portail des Scouts-Marins du Grand Montréal
Notes et références
- ↑ Article de journal à propos de la construction du voilier des scouts marins de Notre-Dame-des-Anges, La Presse, 2 Décembre 1958. Consulté le 4 mai 2023
- ↑ Groupe de scoutisme marin 23e Saint-Lauren sur scoutmarin.com. Consulté le 14 décembre 2021