Roger Labbas

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Roger Labbas
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4 décembre 1913 · 4 janvier 1995 (à 81 ans)

Personnalité scouts de France

Scouts de France.

Personnalité française

France.

Badge de bois en 1935, Chef de troupe à la 1re Londres vers 1935-1936 et en 1939 il est Commissaire adjoint de district à Reims. Roger Labbas est, en 1947, le fondateur au Maroc du groupe Jacques Cartier qui devient la 10e Casablanca des Scouts de France et met au point un type de canot adapté aux cotes du Maroc, le canot de casa, dérivé des canots de la Marine nationale et qui a été adopté par la suite par de nombreux groupes marins. Le développement du scoutisme marin est fulgurant.

En 1953, il dirige le "raid Maroc-France", sans doute l'apogée du Scoutisme marin français, une croisière côtière qui relie Marseille-Toulon et retour, 320 milles marins parcourus par une flottille qui groupe 116 garçons embarqués sur douze canots et trois canots à moteur pour les chefs.

En 1965, par la suite d'un usage inadapté par les scouts marins, un canot de casa de sa conception a été mis en cause dans l'accident de Damgan (cinq morts). Ce type de bateaux de conception ancienne ne possédait pas de réserves de flottabilité et chavirait facilement. Alors commissaire scout et chef de la passerelle, il sera vivement critiqué pour son manque d'informations auprès des scouts marins comme il aurait dû le faire. Rien ne parle de l'accident dans la revue Timon, organe des scouts marins, ce qui stupéfait et semble passer pour une dérobade[1], alors que le manque de formation, de sécurité et l'usage qui était fait de ce type de bateaux chez les scouts marins était décrié dès 1963 comme extrêmement dangereux, notamment par Jean Benquet qui menait un combat pour faire changer les choses[Note 1].

En 1963, se disant architecte naval, il projette de fabriquer un nouveau bateau pour les scouts marins sur le modèle de son Casa et lui aussi dépourvu de réserve de flottabilité, de dérive et de sécurités existantes sur les bateaux modernes de l'époque. Sur ces manques, il dira alors "Aucune importance, mon but est de former des scouts et des chrétiens et non de les faire remonter au vent"[2] Cette attitude ne changera qu'après le drame d'Hourtin de 1967 (un mort) lié lui aussi aux mauvaises pratiques et usages de ce type de bateaux. Dès lors le fonctionnement des scouts marins sera revu.

En 1969, avec la collaboration d'un architecte naval, il conçoit pour les scouts le Fleur de Lys, un bateau plus sûr que celui prévu en 1963 et intégrant les sécurités modernes, mais restant dans un concept proche des canots, lourd et gréement à l'ancienne.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]


Notes et références

  1. Jean Benquet le rencontre dès 1963 pour dénoncer le danger, mais sans écho, au contraire, il demande aux chefs de se méfier de lui. Après le drame de Damgan, Roger Labbas, convaincu qu'il s'agissait d'un malheureux concours de circonstances et pas de la conception de son canot, lui en voulait, pensant, à tort, qu'il était en cause dans la campagne contre lui (Jean Benquet a au contraire essayé de minimiser l'impact médiatique, ce qu'il regrettera après le second drame). Quand Roger Labbas crée le Fleur de Lys, celui-ci s'arrangea pour faire obtenir des subventions aux scouts marins uniquement pour l'achat de son bateau, pas pour d’autres bateaux tout autant adaptés et de conception plus modernes, comme le Kotick.

  1. Route de demain, courrier de Cham 66 : le scoutisme marin, janvier 1966, p. 1 et 2
  2. réponse faite à Jean Benquet quand il lui a présenté ce bateau.