Éclaireurs unionistes de France
Fondation : | janvier 1911 |
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Disparition : | 1970 |
Fondateurs : | Samuel Williamson, Henri et Charles Bonnamaux. |
Président : | Liste |
Commissaire général : | Liste |
Commissaire général scout: | {{{commissairescout}}} |
Commissaire générale guide: | {{{commissaireguide}}} |
Siège : | Liste des adresses |
Site web : | {{{site}}} |
E-mail : | {{{mail}}} |
Effectifs : | apogée en 1946 avec 22 000 membres. Environ 10 000 membres. |
Effectifs : | {{{effectif jeunes}}} jeunes. {{{effectif responsables}}} responsables. |
Mouvement protestant. |
Scoutisme français. | |
OMMS |
Les Éclaireurs Unionistes de France étaient un mouvement de scoutisme français de confession protestante. Le scoutisme unioniste (protestant) fut l’un des premiers créés en France. Ce mouvement a été un membre fondateur du scoutisme français. Par la suite, il s’est fondu avec la section unioniste de la Fédération Française des Éclaireuses dans le nouveau mouvement des Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France en 1970.
Tranches d’âge[modifier | modifier le wikicode]
Les Louveteaux[modifier | modifier le wikicode]
Les garçons de 7 à 12 ans sont les louveteaux, ils constituent la meute. Cette tranche d’âge est créée en 1921. Sa couleur est le jaune et son insigne la tête de loup.
- Voir l’article détaillé : Louveteaux (EUF)
- Voir l’article détaillé : Louvetisme
Les Éclaireurs, de 11 à 18 ans[modifier | modifier le wikicode]
Les garçons de 11 à 17 ans sont les éclaireurs, répartis en patrouilles ils constituent la troupe. C’est la tranche d’âge d’origine, créée en 1911. Sa couleur est le vert et son insigne le coq gaulois.
- Voir l’article détaillé : Éclaireurs (EUF)
Les Routiers, à partir de 16 ans[modifier | modifier le wikicode]
Les garçons de plus de 16 ans sont les routiers, ils constituent le clan. Cette tranche d’âge est créée en 1928. Sa couleur est le rouge et son insigne la barrette R-S.
- Voir l’article détaillé : Routiers (EUF)
Histoire[modifier | modifier le wikicode]
Les Éclaireurs unionistes de France constituait la branche masculine du scoutisme unioniste (louveteaux et routier compris), pour la féminine voir : fédération française des éclaireuses, section unioniste.
Naissance[modifier | modifier le wikicode]
Dans des conditions mal connues, le pasteur Emmanuel Chastand aurait créé une unité d’éclaireurs à Nantes en 1909, mais elle dut disparaitre rapidement. Si elle a existé - ce qui n’est pas prouvé - cette expérience fugace n’a pas été connue de ceux qui, deux ans plus tard, se sont consacrés au lancement du scoutisme en milieu protestant. En effet, Emmanuel Chastand et son hypothétique troupe ne sont jamais cités dans les articles que l'Espérance (la revue des UCJG) consacre au scoutisme entre 1910 et 1914[1].
À l’automne 1910, le pasteur Georges Gallienne s’inspire de la méthode de Baden-Powell et organise des jeux d’observation et de la gymnastique à la cinquantaine de garçons de la Mission populaire de Grenelle qu’il dirige. Devant le succès de cette méthode, il décide de partager son expérience[2].
En 1911, Samuel Williamson, Secrétaire du Comité national des Unions Chrétiennes de Jeunes Gens (UCJG, YMCA en anglais), encourage les directeurs des Sections cadettes parisiennes à fonder des troupes d’éclaireurs en leur sein. Il s’inspire à la fois de l’exemple des YMCA britanniques, qui ont soutenu Baden-Powell et ont suscité la création de nombreuses troupes, et de l’expérience menée par Georges Gallienne.
Les premières troupes créées en janvier 1911 sont celles de Boulogne, fondée par Adrien Alger, de l’Union de Paris (rue de Trévise) dont Henri Bonnamaux était le directeur et de Saint-Maur (dans le 11e arrondissement de Paris). Celui-ci s’inspire des camps de Domino. En octobre, dix neuf troupes étaient créées pour 173 éclaireurs[3]. Le coq gaulois est pris comme emblème.
Cependant, la troupe de Gallienne sera affiliée aux Éclaireurs de France qui se créent en même temps.
Dans un premier temps, les UCJG participent aux réunions qui doivent mener à la création d’une Ligue d’éducation nationale rassemblant toutes les expériences françaises de scoutisme autour de Coubertin. Elles exigent cependant de pouvoir conserver la direction et l’orientation religieuse de leurs troupes au sein de la Ligue (comme c’est le cas dans le mouvement britannique). À la fin de l’année 1911, prenant acte de l’échec de la tentative de fonder un mouvement unique en France, les Unions chrétiennes décident de donner une organisation propre aux Éclaireurs unionistes.
La troupe de Gallienne rejoint les Éclaireurs de France qui se créent au même moment.
Comme les Union chrétiennes de jeunes gens, les Éclaireurs Unionistes seront un mouvement protestant, indépendant des Églises et ouvert à tous les jeunes. Leur objectif sera d’œuvrer non pas pour telle ou telle Église, mais pour le Christ.
Les premières sessions de formation pour chefs éclaireurs sont organisées à l’Union de Paris, au cours de l’année 1912.
En novembre 1912, lors du Congrès des UCJG réuni à Nantes, le mouvement des Éclaireurs Unionistes est officiellement créé au sein des Unions chrétiennes.
Sous certaines conditions, les troupes fondées dans des paroisses protestantes mais non rattachées aux UCJG peuvent s’y affilier.
Henri Bonnamaux est nommé Secrétaire du Comité national des UCJG en charge des éclaireurs.
Pendant deux ans, celui-ci œuvre à unifier la pédagogie, l’uniforme et la nomenclature, ainsi qu’à susciter la création de nouvelles troupes.
En 1913, il rédige la première version du Manuel de l’éclaireur.
Juste avant la Première Guerre mondiale, le mouvement compte 3 000 éclaireurs dans 110 troupes[3].
Première Guerre et identité[modifier | modifier le wikicode]
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Henri Bonnamaux est mobilisé. Il est remplacé par Jean Beigbeder, ancien chef de la troupe de Batignolles III, réformé en raison de sa faible vue. Celui-ci prend le titre de commissaire national. Il s’attache alors à réorganiser le mouvement pour lui permettre de continuer à fonctionner malgré la mobilisation de la plupart des cadres des UCJG.
Pendant la guerre, de nombreuses paroisses protestantes créent des troupes d’éclaireurs pour remédier au problème de l’encadrement des jeunes. En 1914 est lancé l’Éclaireurs Unioniste, organe officiel du mouvement.
La mode de l’indianisme, lancée dans le scoutisme britannique par John Hargrave, est importée dans le scoutisme unionistes par de jeunes chefs, au cours de l’année 1917. Les cadres du mouvement, qui voient dans l’indianisme un folklore susceptible de plaire aux jeunes, l’adoptent et l’encouragent dans une certaine mesure. Cela se traduit notamment par la généralisation des totems. Z’Œil de chouette (Jean Beigbeder), Cigogne d’Alsace (Henri Bonnamaux), Vaisseau du désert (Charles Bonnamaux), Cerf agile (Jacques Guérin-Desjardins), …
Le 13 janvier 1921, le mouvement se voit décerner, pour services rendus à la Nation pendant la guerre 14-18, la médaille de vermeil de la Reconnaissance Française par le président de la République.[4]
Le 3 juin 1921, le mouvement fête ses 10 ans en présence de 1500 éclaireurs de toutes les régions, à cette occasion le ministre des travaux publics lui remet la médaille de la Reconnaissance Française[3].
Le 31 octobre 1920, lors du conseil national, les Éclaireurs Unionistes se détachent des UCJG et deviennent une association autonome.
En 1921, les chefs des trois mouvements de scoutisme en France se forment à la Croix-Saint-Ouen dans l’Oise.
La même année, les premières meutes sont ouvertes, on en compte 13 en mars 1922 et 35 en juillet. On dénombre 4000 éclaireurs dans 168 troupes en mars 1922[5].
L’identité des unionistes se met en place : la progression est clairement définie (brevets, diplômes, initiations, …), les publications se multiplient (Le manuel de l’éclaireur est publié tout les deux ans, puis tout les ans, L’Éclaireur Unioniste devient bi-mensuelle et consacre des articles aux louveteaux,
Le 18 mars 1923, la troupe de l'Oratoire du Louvre est fondée, qui est Encore aujourd'hui un des plus grands groupes de Paris.
L’ère Jacques Guérin-Desjardins[modifier | modifier le wikicode]
En 1923 Jean Beigbeder part à Madagascar pour y fonder des troupes et une meute EU. Il est remplacé par Jacques Guérin-Desjardins. C’est cette même année 1923 que le camp école de Cappy, commun aux EU et aux EDF, ouvre. Très proches sur le plan pédagogique, les deux mouvements entretiendront de très bonnes relations durant toute l’entre-deux-guerres, notamment en fusionnant leurs revues pour former le Journal des Éclaireurs à partir de 1925.
En novembre 1928, le Conseil national de Paris lance définitivement les routiers.[3] Mais il faudra attendre 1931 pour que soient réalisés les premiers clans de routiers, car un modus vivendi concernant cette tranche d’âge liait le mouvement aux UCJG, d’une part, et à la Fédé (fédérations d’étudiants chrétiens) d’autre part.
En 1929 le mouvement compte 6 000 éclaireurs[6].
Le 27 avril 1930, le mouvement est reconnu d’utilité publique.[3]
Le président est alors François de Witt-Guizot de 1929 à 1939.
Le mouvement adopte comme chant fédéral : La Joie au cœur. Basé sur le chant des UCJG Jeunesse Ardente, Guérin-Desjardins écrit des paroles scoutes.
Du 7 au 17 août 1936, les Éclaireurs Unionistes fêtent leur 25 ans d’existence par un grand camp national (3 000 participants) à Walbach, en Alsace. À cette occasion Jean Gastambide remplace Jacques Guérin-Desjardins.[3]
Présentée à Walbach, la croix fleurdelisée devient l’emblème du mouvement en 1940. Le coq ne faisait pas assez chrétien selon Jacques Guérin-Desjardins[7] et la fleur de lys répond à la demande de l’OMMS que les mouvements reconnus en portent une. Le coq reste l’insigne des éclaireur, le loup est l’insigne des louveteaux et la barrette RS pour routier scout et rend service celui des routiers.
Seconde Guerre Mondiale[modifier | modifier le wikicode]
À la déclaration de guerre en 1939, le mouvement compte 12 000 membres.[3] Le scoutisme est interdit en zone occupée, ce qui n’empêche pas certaines troupes de continuer à se réunir malgré les dangers encourus. La plupart du temps, ces troupes dissimulent leurs activités en se présentant comme des groupes de jeunes des paroisses protestantes ("Groupes B - garçons"). Elles ne sortent leurs uniformes et leurs insignes que lorsqu'elles sont certaines de ne pas être vues. En zone libre se constitue le Scoutisme Français, en décembre 1940, qui regroupe les Éclaireurs Unionistes (EU), les Scouts de France (SdF), les Éclaireurs de France (EdF), les Éclaireurs Israélites (EI), les Guides de France (GdF) et la Fédération Française des Éclaireuses (FFE). Le mouvement change alors d’insigne et adopte le bouclier avec la devise Sois Prêt pour être en accord avec les autres associations du Scoutisme Français, en effet toutes les associations on en commun le bouclier et la banderole avec les initiales S et F. Le nœud quant à lui rappelle la BA
Maurice Costil deviens Commissaire National en 1944.
Après Guerre et fusion[modifier | modifier le wikicode]
L’après Guerre débute la chute des effectifs : 22 000 en 1946[8], 20 800 en 1947[8], 18 300 en 1948[8], 18 000 en 1953[8], 10 208 en 1956[8]. Les effectifs se stabiliseront à partir de la deuxième moitié des années 1950.
Du 23 au 29 juillet 1951 se déroule le camp national du 40e anniversaire, encore une fois à Walbach (Alsace). Les éclaireurs construisent un pont de 15 mètres.
Première meute mixte à l’École Alsacienne (Paris) en 1954, la mixité ne sera officiellement autorisée qu’en 1963[8].
Le jamboree de 1959 sera le seul jamboree sans éclaireurs unionistes[8]
La pédagogie Louveteaux est « dépoussiérée » dans les années 1960, on assiste a de nombreuses publications : nouvelles éditions de Yaou (qui n’est plus un supplément du Coq) et du Pistes de Jungle, La jungle danse ou encore Ta Meute (manuel dédié aux Cheftaines de Meutes), … Dernière édition du Coq en 1965.
11 105 membres en 1960 : 4595 louveteaux, 4964 éclaireurs, 498 routiers, 485 cheftaines, 439 chefs éclaireurs, 474 conseillers de groupes et commissaires[8].
Le Malzieu en Lozère accueille le camp du 50e anniversaire des Éclaireurs Unionistes. Les années 1960 voient aussi le nombre croissant de patrouille libre. Elles sont 30 en octobre 1963 et 75 en mars 1966[8] En 1964, la FFE éclate, les sections neutres rejoignent les EDF (qui deviennent les éclaireuses et éclaireurs de France : EEdF), les sections israélites rejoignent les EI (qui deviennent les éclaireuses et éclaireurs israélites de France : EEIF). C’est aussi l’année de la crise de l’Alliance, le mouvement demeure indépendant.
9 450 membres en 1965 : 3 700 louveteaux, 4 300 éclaireurs, 450 ainés (le terme route disparaît) et 1 000 cadres.[8]
En 1968, le Conseil National de Fontainebleau réunit pour la première fois chefs et cheftaines des EUF et de la FFEU. Il est décidé de la fusion des deux mouvements. Cette même année, l’insigne bouclier disparait au profit de l’insigne carré (similaire à celui des EEUdF, sans la trèfle).
La section unioniste, restée seule, forme alors la Fédération Française des Éclaireuses Unionistes qui finira par fusionner en 1970 avec les EUF pour donner naissance à la FEEUF, fédération des éclaireuses et éclaireurs unionistes de France.
- Voir l’article détaillé : EEUDF
Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]
- Éclaireuses et éclaireurs unionistes de France : mouvement héritier des EUF et de la section unioniste de la FFE
- Fédération française des éclaireuses : la section unioniste constituait le pendant féminin des EUF
Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- Arnaud Baubérot, L'invention d'un scoutisme chrétien, Paris, les Bergers et les Mages, 1997 (ISBN 2-85304-130-1)
- Alain Morley, L'aventure du scoutisme unioniste : 1909 - 1970, Paris, Éditions Les Tisons, 1999, 61 p.
Notes et références
- ↑ En février 1913, par exemple, Henri Bonnamaux publie un article intitulé "Le mouvement des Éclaireurs en France" dans lequel il propose un "historique du mouvement des Éclaireurs". Il y évoque les articles de Charpentier et Chéradame parus en 1908 et 1909 dans le Journal des voyages et dans le Petit Journal, l'article de René Terrier dans l'Espérance de mars 1910, puis la fondation de la troupe de Grenelle par Gallienne en octobre 1910. Mais il ne dit rien d'une éventuelle expérience nantaise antérieure (Henri Bonnamaux, Le mouvement des Éclaireurs en France, L'Espérance, février 1913, p. 26-28).
- ↑ Arnaud Baubérot, L’invention d’un scoutisme chrétien, Paris, Les Bergers et les Mages, 1997
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 et 3,6 Les Éclaireurs Unionistes, Le Manuel de l’éclaireur, 15e édition, 1943, p. 49-52
- ↑ Journal Officiel du 14 janvier 1921
- ↑ Liste officielle des troupes et meutes affiliées, in L’Éclaireur Unioniste, 1er mars 1922, p. 64-68
- ↑ Le Journal des Éclaireurs, 1er avril 1930
- ↑ Insignes E.U., étude de Ruben Sartori (Caribou Tenace) publiée à partir de juillet 1996 dans le bulletin Explorateur, avec des témoignages de Jacques Guérin-Desjardins, Charles Bonnamaux et HR Boudin.
- ↑ 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 8,6 8,7 8,8 et 8,9 Alain Morley, L'aventure du scoutisme unioniste : 1909 - 1970, Paris, Éditions Les Tisons, 1999, 64 p.