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== Les prémices du Scoutisme Français==
== Les prémices du Scoutisme Français==


A partir de 1908, les premiers à s'intéresser au Scoutisme de Lord Baden Powell sont des '''pasteurs protestants'''. Ils lancent les premières troupes d'éclaireurs et obtiennent vite du succès : le pasteur Gallienne transforme en troupe d'Eclaireurs son patronage du quartier Grenelle à Paris. Les troupes sont alors formés de 75% de jeunes catholiques. Ce qui pose évidemment des questions à certains prêtres.
A partir de 1908, les premiers à s'intéresser au Scoutisme de Lord Baden Powell sont des '''pasteurs protestants''' après un article du journaliste André Cheradame dans le "Petit journal" présentant les "boys scouts". Ils lancent les premières troupes d'éclaireurs et obtiennent vite du succès : le pasteur Gallienne transforme en troupe d'Eclaireurs son patronage du quartier Grenelle à Paris. Les troupes sont alors formés de 75% de jeunes catholiques. Ce qui pose évidemment des questions à certains prêtres.


Les deux premiers mouvements de scoutisme à naître en France sont donc neutres avec les '''Eclaireurs de France''' (EDF) en 1910 sous la direction de WILLIAMSON et protestants avec les'''Eclaireurs Unionistes de France''' (EUF) en 1911 sous l'impulsion de Nicolas BENOIT.
En 1911, BP vient présenter aux Français le scoutisme et son succès en Angleterre et dans tout l'Empire. Cela renforce les certitudes des pionniers du scoutisme Français sur les bienfaits de la méthode.


Le premier prêtre catholique a s'intéresser au scoutisme est l'abbé d'ANDREIS qui à partir de 1911, met sur pied les "Eclaireurs des Alpes" un mouvement de scoutisme catholique dans le cadre de son patronage avec le soutien de son évêque Monseigneur Chapon.  
La même année, en 1911, les deux premiers mouvements de scoutisme à naître en France sont donc neutres avec les '''Eclaireurs de France''' (EDF) sous l'impulsion du lieutenant de Vaisseau '''Nicolas BENOIT''' et de '''Georges BERTHIER''', directeur de l'école des Roches et protestants avec les'''Eclaireurs Unionistes de France''' (EUF) sous la direction de '''Samuel WILLIAMSON'''.


Dans le même temps, le Chanoine CORNETTE, prêtre à St Honoré d'Eylau (Paris), rencontre à Meudon les Eclaireurs de France rassemblés, dont les 3/4 sont catholiques. Il s'en inquiète auprès de ceux-ci et s'attire la réponse suivante d'un jeune chef de patrouille : "''C'est de votre faute! Pourquoi n'y a-t-il pas de scouts catholiques?''"
L'un des premiers prêtres catholiques a s'intéresser au scoutisme est '''l'abbé d'ANDREIS''' qui à partir de 1911, met sur pied les "'''Eclaireurs des Alpes'''" un mouvement de scoutisme catholique dans le cadre de son patronage avec le soutien de son évêque Monseigneur Chapon. On voit également des initiatives se lancer au Creusot (La milice St Michel) avec Louis Faure ; à Mâcon (Les Eclaireurs Mâconnais) avec l'Abbé Ferret ; à Autun (L'Avant-Garde Saint-Lazare) avec l'abbé Piguet ; à Paris - paroisse du Rosaire - (Les intrépides du Rosaire) avec l'abbé Caillet et Henri Gasnier.
 
Dans le même temps, '''le Chanoine CORNETTE''', prêtre à St Honoré d'Eylau (Paris), rencontre à Meudon les Eclaireurs de France rassemblés, dont les 3/4 sont catholiques. Il s'en inquiète auprès de ceux-ci et s'attire la réponse suivante d'un jeune chef de patrouille : "''C'est de votre faute! Pourquoi n'y a-t-il pas de scouts catholiques?''". L'idée prendra le temps de mûrir...


Les évêques français commencent par rejeter le scoutisme, car il provenait d'un protestant, militaire et général de l'armée anglaise, et prétendu issu de la franc-maçonnerie.
Les évêques français commencent par rejeter le scoutisme, car il provenait d'un protestant, militaire et général de l'armée anglaise, et prétendu issu de la franc-maçonnerie.


En 1911, BP vient présenter le scoutisme en France.
En 1913, le 1er Jamboree scout a lieu à Birmingham en Angleterre et rassemble 30 000 éclaireurs dont des EDF et des EU.
 
Durant la guerre 14-18, les EDF et EU rendent de nombreux services : accueil des blessés dans les rangs de la Croix Rouge, renseignements en lignes ennemies, garde-côtes pour les scouts marins ; toujours au péril de leur vie. Nicolas Benoit, officier de marine à l'origine des EDF, meurt au champ d'honneur à la tête de ses fusiliers marins le 17/12/1914.


Le Chanoine Cornette inspiré par le jeune Paul COZE qui a connu le scoutisme en Egypte ouvre en 1916 avec l'aide d'Edouard de MACEDO (président des réunions d'Eylau) une unité de scouts catholiques sur sa paroisse : "les Entraîneurs de St Honoré d'Eylau".
En pleine guerre, le Chanoine Cornette inspiré par le jeune '''Paul COZE''' qui a connu le scoutisme en Egypte ouvre en 1916 avec l'aide d''''Edouard de MACEDO''' (président des réunions d'Eylau) une unité de scouts catholiques sur sa paroisse : "'''les Entraîneurs de St Honoré d'Eylau'''".


Au même moment un autre prêtre catholique du nord de la France travaille minutieusement à l'étude de la méthode scoute grâce à des voyages en Angleterre où il rencontre BP, c'est le père SEVIN. Jacques Sevin fonde en 1919 la Troupe 1ère Lille.
Au même moment un autre prêtre catholique du nord de la France travaille minutieusement à l'étude de la méthode scoute grâce à des voyages en Angleterre où il rencontre BP, c'est le père SEVIN. Jacques Sevin fonde en 1919 la Troupe 1ère Lille.


La nécessité d'un mouvement vraiment catholique se fait jour, réclamée par la jeunesse. Le Chanoine Cornette, avec son ami Macédo et le père Sevin  fondent, le 25 juillet 1920, la '''Fédération Nationale Catholique des Scouts de France'''. C'est le général de MAUD'HUY qui prend la présidence de l'association.
La nécessité d'un mouvement vraiment catholique unifié et réclamée par la jeunesse se fait jour. Le Chanoine Cornette, avec son ami Macédo et le père Sevin  fondent, le 25 juillet 1920, la '''Fédération Nationale Catholique des Scouts de France'''. C'est le général de MAUD'HUY qui prend la présidence de l'association.


Les premières unités "Scouts de France" (SDF) sont contitués des troupes des Entraîneurs de St Honoré d'Eylau (Troupe St louis - Paris)et des troupes Lilloises vite rejointes par l'unité des "Eclaireurs des Alpes" de l'abbé d'Andréis (1ère Nices - 1ère France).
Les premières unités "Scouts de France" (SDF) sont contitués des troupes des Entraîneurs de St Honoré d'Eylau (Troupe St louis - Paris)et des troupes Lilloises vite rejointes par les autres unités catholiques indépendantes comme les "Eclaireurs des Alpes" de l'abbé d'Andréis (1ère Nices - 1ère France).


Dès août 1920, les différentes associations fraîchement créées (SDF, EU et EDF) se rassemblent au camp de Francport. Les idées d'un Scoutisme Français est déjà dans certains esprits, il ne verra le jour que bien plus tard...
Dès août 1920, les différentes associations fraîchement créées (SDF, EU et EDF) se rassemblent au camp de Francport. Les idées d'un Scoutisme Français est déjà dans certains esprits, il ne verra le jour que bien plus tard...

Version du 8 août 2006 à 09:52

Alors que le scoutisme est né outre-manche, la France a eu dès le début du 20ème siècle une réelle influence sur le développement du scoutisme mondial grâce à une qualité exemplaire du scoutisme hexagonal jusqu'en 1947. Par la suite, la France sera également l'une des premières nations a proposer des grandes réformes dans le scoutisme qui bouleverseront durablement et en profondeur l'unité scout mondial.

Les prémices du Scoutisme Français

A partir de 1908, les premiers à s'intéresser au Scoutisme de Lord Baden Powell sont des pasteurs protestants après un article du journaliste André Cheradame dans le "Petit journal" présentant les "boys scouts". Ils lancent les premières troupes d'éclaireurs et obtiennent vite du succès : le pasteur Gallienne transforme en troupe d'Eclaireurs son patronage du quartier Grenelle à Paris. Les troupes sont alors formés de 75% de jeunes catholiques. Ce qui pose évidemment des questions à certains prêtres.

En 1911, BP vient présenter aux Français le scoutisme et son succès en Angleterre et dans tout l'Empire. Cela renforce les certitudes des pionniers du scoutisme Français sur les bienfaits de la méthode.

La même année, en 1911, les deux premiers mouvements de scoutisme à naître en France sont donc neutres avec les Eclaireurs de France (EDF) sous l'impulsion du lieutenant de Vaisseau Nicolas BENOIT et de Georges BERTHIER, directeur de l'école des Roches et protestants avec lesEclaireurs Unionistes de France (EUF) sous la direction de Samuel WILLIAMSON.

L'un des premiers prêtres catholiques a s'intéresser au scoutisme est l'abbé d'ANDREIS qui à partir de 1911, met sur pied les "Eclaireurs des Alpes" un mouvement de scoutisme catholique dans le cadre de son patronage avec le soutien de son évêque Monseigneur Chapon. On voit également des initiatives se lancer au Creusot (La milice St Michel) avec Louis Faure ; à Mâcon (Les Eclaireurs Mâconnais) avec l'Abbé Ferret ; à Autun (L'Avant-Garde Saint-Lazare) avec l'abbé Piguet ; à Paris - paroisse du Rosaire - (Les intrépides du Rosaire) avec l'abbé Caillet et Henri Gasnier.

Dans le même temps, le Chanoine CORNETTE, prêtre à St Honoré d'Eylau (Paris), rencontre à Meudon les Eclaireurs de France rassemblés, dont les 3/4 sont catholiques. Il s'en inquiète auprès de ceux-ci et s'attire la réponse suivante d'un jeune chef de patrouille : "C'est de votre faute! Pourquoi n'y a-t-il pas de scouts catholiques?". L'idée prendra le temps de mûrir...

Les évêques français commencent par rejeter le scoutisme, car il provenait d'un protestant, militaire et général de l'armée anglaise, et prétendu issu de la franc-maçonnerie.

En 1913, le 1er Jamboree scout a lieu à Birmingham en Angleterre et rassemble 30 000 éclaireurs dont des EDF et des EU.

Durant la guerre 14-18, les EDF et EU rendent de nombreux services : accueil des blessés dans les rangs de la Croix Rouge, renseignements en lignes ennemies, garde-côtes pour les scouts marins ; toujours au péril de leur vie. Nicolas Benoit, officier de marine à l'origine des EDF, meurt au champ d'honneur à la tête de ses fusiliers marins le 17/12/1914.

En pleine guerre, le Chanoine Cornette inspiré par le jeune Paul COZE qui a connu le scoutisme en Egypte ouvre en 1916 avec l'aide d'Edouard de MACEDO (président des réunions d'Eylau) une unité de scouts catholiques sur sa paroisse : "les Entraîneurs de St Honoré d'Eylau".

Au même moment un autre prêtre catholique du nord de la France travaille minutieusement à l'étude de la méthode scoute grâce à des voyages en Angleterre où il rencontre BP, c'est le père SEVIN. Jacques Sevin fonde en 1919 la Troupe 1ère Lille.

La nécessité d'un mouvement vraiment catholique unifié et réclamée par la jeunesse se fait jour. Le Chanoine Cornette, avec son ami Macédo et le père Sevin fondent, le 25 juillet 1920, la Fédération Nationale Catholique des Scouts de France. C'est le général de MAUD'HUY qui prend la présidence de l'association.

Les premières unités "Scouts de France" (SDF) sont contitués des troupes des Entraîneurs de St Honoré d'Eylau (Troupe St louis - Paris)et des troupes Lilloises vite rejointes par les autres unités catholiques indépendantes comme les "Eclaireurs des Alpes" de l'abbé d'Andréis (1ère Nices - 1ère France).

Dès août 1920, les différentes associations fraîchement créées (SDF, EU et EDF) se rassemblent au camp de Francport. Les idées d'un Scoutisme Français est déjà dans certains esprits, il ne verra le jour que bien plus tard...

Le développement d'avant-guerre

Le scoutisme éprouve des difficultés à se faire admettre par l'opinion publique ou religieuse qui ne voit en lui qu'une association paramilitaire.

A force de travail sur la doctrine et de communication, les différents mouvements rayonnent rapidement. En 1921, les scouts de France sont approuvés par l'Archevêque de Paris alors que le Général Guyot de SALINS remplace le Général de Maud'huy à la présidence. Chez les EDF, c'est André LEFEVRE (Vieux Castor) soutenu par Georges BERTIER qui travaillent ardemment pour le mouvement.

Tous les mouvements sont d'accord : le développement doit passer par une formation solide des chefs. Les EU et les EDF s'organisent ensemble pour proposer des camps-écoles de valeur à CAPPY. Les SDF, grâce au père Sevin, ouvre en 1923 le camp école de CHAMARANDE dont la propriété a été obtenue par le Chanoine Cornette.

Alors que le Scoutisme Français n'a pas encore vu le jour, le Maréchal LYAUTEY devient Président d'honneur de toutes les associations de france en 1928.

Dans toutes les associations, les éclaireurs sont rejoints par des louveteaux et des routiers.

En 1936, le mouvement des "scouts de France" est atteint par le deuil : le Général de Salins et le Chanoine Cornette décèdent. Le Général LAFONT succède au Général de Salins et le Révérend Père FORESTIER est désigné par les Evêques de France comme Aumônier Général.

La même année, on compte 12 000 EDF, 10 000 EU et 62 000 SDF.

Le Scoutisme et la guerre

Les services de guerre rendus par le scoutisme démontrent de façon éclatante la valeur de la méthode scoute. Mais le Scoutisme Français veut surtout que les jeunes de France soient unis. Il donne l'exemple de l'union. Les chefs des trois associations se réunissent en septembre 1940 à L'Oradou, afin d'associer leurs mouvements pour unifier leur action. Les associations gardent leur indépendance ; elles représentent des communautés spirituelles différentes ; cependant elles forment la Fédération du Scoutisme français sous la direction du Général LAFONT. Le Chef Scout, le général LAFONT, se trouve ainsi à la tête d'une association de 150.000 jeunes unis dans la diversité des convictions.

Le scoutisme est interdit en zone occupée. Il devait cependant résister fermement à cette interdiction, subsister presque partout et dans certains cas, progresser. La résistance n'était pas sans risque et la désobéissance a couté la vie à de nombreux chefs (on peut citer Henri SAMSON, CT EDF à Douai).

Dans la zone libre et en Afrique du Nord les effectifs progressent alors que de nombreux chefs sont absents ; certains en zone occupée, d'autres prisonniers. L'influence scoute est telle que l'on pille partout ses méthodes sans se rendre compte que le scoutisme est d'abord un esprit. Dans les camps de prisonniers, les chefs organisent des clans. Des milliers de prisonniers connaissent ainsi le scoutisme.

Chez les SDF, c'est Eugène DARY qui prend le poste de Commissaire Général alors que le QG s'installe en 1941 à Lyon (il s'était replié un temps à Vichy). Chez les EDF, André LEFEBVRE dirige la zone nord, alors que Pierre DEJEAN, commissaire national à Paris est déporté en Allemagne.

Le 15 août 1942, c'est le magnifique pèlerinage routier à Notre-Dame du Puy orchestré par le père Doncoeur, toute la jeunesse française y est conviée.

Le Scoutisme et l'après guerre

Chronologie du scoutisme en France