Jean Benquet

De Scoutopedia
Jean Benquet
Jean Benquet dans les années 50
Jean Benquet dans les années 50
31 juillet 1925 · 3 mars 2013

Personnalité scouts de France

Scouts de France.

Personnalité française

France.

Jean Gaston Benquet, né le 31 juillet 1925 à Paris (8e) et mort le 3 mars 2013 à Versailles, a mené un combat pour la sécurité des bateaux et leur utilisation dans le scoutisme marin et a été à l'origine de plusieurs associations de voile.

Biographie

Jean Benquet, totémisé Canard bricoleur, a découvert le scoutisme en 1940 à Arcachon où il avait été mis à l'abri par ses parents. De retour à Paris, la même année, il rejoint la troupe 31e Paris SDF

Le 28 août 1940, les Allemands interdisent le scoutisme en zone occupée, il devient scout clandestin, toute sa troupe passe dans la clandestinité et continue ses activités en cachette. Malgré les risques, des weekends sont organisé en forêt de Nogent-le-Rotrou : pour tromper la surveillance allemande, les scouts s'y rendaient séparément par différents moyens (train, vélo, etc.) et se regroupaient à la tombée de la nuit au cœur de la forêt, peu fréquentée par les Allemands.

En 1944, Paris se soulève à l'annonce de l'arrivée des troupes françaises. Jean Benquet a 19 ans, il ressort son uniforme scout et descend dans la rue où il se joint à des résistant communistes qui sont surpris par son uniforme, mais ouvert à toutes les bonnes volontés, il l'accepte avec eux. Il aide ensuite une brigade de l'armée Leclerc à rechercher un sniper sur les toits de son immeuble, puis, mis sur un side-car en tête de convoi, il guide cette brigade dans Paris.

Paris juste libérée, il veux se battre et rejoindre les amis qu'il s'est fait dans la brigade Leclerc, mais les bureaux d'inscriptions sont pris d'assaut et sont vite complets. Il se rabat sur la Marine et s'engage. Après une formation à Hourtin, il est affecté comme radio sur le croiseur Montcalm à Toulon, parallèlement il rejoint le clan routier des Scouts de haute mer (S.H.M.) de Toulon. Habitué à prendre de photos, le commandant lui confie le rôle officieux de photographe de bord, le laboratoire photo et un appareil photo Leica professionnel.

En 1947, avec 4 autres S.H.M. de son clan, il est invité au 6e jamboree mondial (jamboree de la paix) à Moisson, où il servira comme timonier au camp marin. Il y prendra quelques clichés avec l'appareil de l'armée qui a donné un congé spécial aux 5 routiers S.H.M.

Jean Benquet au Jamboree 1947

En 1948, à la fin de son engagement, il revient à Paris, le chef de troupe de la 31e Paris se marie et lui demande de prendre sa place, ce qu'il fait.

En 1949, il fait son Cham à Brest. Il y rencontre Michel Menu qui le convainc sur la pédagogie raiders[1]. Avec Haute patrouille il crée la 46e raider[2].

En 1951, il emmène sa troupe au Jamboree de Bad Ischl, en Autriche

En 1952, il passe chef de groupe.

En 1953, il emmène une de ses patrouille à la Jamborette de Tranekær au Danemark à bord d'une vieille Citroën Rosalie. Ils y étaient les seuls représentants français.

Article publié dans le journal de la Jamborette 1953, dessin et texte de Jean Benquet

À la fin des années 50, un de ses amis scout, Michel de Gourlet, chef du district de Caen, lui demande de l'aide comme chef d'un groupe marin à Caen. Il sera ensuite chef groupe marin Amyot d'Inville a Paris.

Passionné de voile et fort de son expérience dans la marine, il se rend rapidement compte de la dangerosité des bateaux utilisé par les scouts (c'était de canots de la Marine, qu'il connaissait bien et il en avait vu couler a pic). Avec d'autres chefs de son avis dont Pierre-André Bernard, Michel de Gourlet, Jean Scala et le père Mesnard, aumônier des scouts marins, ils entament un combat pour l'abandon des bateaux utilisés à l'époque et de leur mode d'utilisation jugé dangereux. Ce combat est mal perçu par le national et tourne à la fronde.

Lettre du national Marin SDF en 1966 contre la fronde pour la sécurité des bateaux

Au début 1960, il fait réaliser par un ami, l'architecte naval Jean-Jacques Herbulot, le bateau Kotick. Il en établit les cahiers des charges pour une utilisation adaptée au scoutisme. Il fera tester les prototype par la troupe Amyot d'Inville. Le combat se heurte à un mur au national marin des scouts de France qui sont décidés à ne rien changer avec des grands "on a toujours fait comme ça" et par la suite feront construire la Fleur de Lys et peu de groupes marin adoptent le Kotick

Plans du Kotick

Le Kotick, bateau sûr, très marin et bien adapté à l'éducation a eu un très grand succès auprès des écoles de voile (environ 4 500 exemplaires fabriqué). Le nom Kotick est choisi par lui en référence au livre de la jungle de Rudyard Kipling.

En 1964, fatigué de se battre, il quitte toutes activités aux scouts de France et s'implique dans des associations de jeunesse marine. Il a été profondément affecté par les accidents de Damgan en 1965 (5 scouts morts), puis Hourtin en 1966 (1 chef mort), considérant qu'il ne s'était probablement pas assez battu pour que ce contre quoi il combattait arrive... Peu de temps avant sa mort, il disait encore : "L'histoire m'a donné raison, j'aurait préféré avoir eu tort"[3]

Voile et associations

Passionné par la mer et la voile, Jean Benquet prend part à la création et au fonctionnement de nombreuses associations de voiles. Il sera entre autres :

  • Secrétaire du Centre nautique des Glénans dans les années 50.
  • Secrétaire et de trésorier de l'AS Corsaire, dont il restera vice-président d'honneur jusqu'à sa mort. Il a aussi participé à d'autres associations de bateaux dessinés par son ami l'architecte naval Jean-Jacques Herbulot (As Vaurien, etc.).
  • Chef de groupes scouts Marin aux Scouts de France
  • Secrétaire de Jeunesse et Marine, dont il a participé à la création avec son ami le père Yves Mesnard, ancien aumônier de la branche marin des Scouts de France.
  • Secrétaire des compagnons de la mer (créé avec des anciens scouts Pierre-André Bernard et Michel de Gourlet)

Bibliographie

Notes et références

  1. Témoignage de Jean Benquet
  2. Liste des troupes raiders investies entre 1949 et 1965
  3. Témoignage de Jean Benquet recueilli par son fils