Guidisme

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Le guidisme est le "scoutisme au féminin", version du scoutisme adaptée pour les jeunes filles et les femmes. Il a joué et joue un rôle dans l'évolution du statut des femmes. Le guidisme est aujourd'hui présent dans de nombreux pays. L'Association mondiale des guides et des éclaireuses (AMGE) est l'équivalent de l'Organisation mondiale du mouvement scout (OMMS) pour le guidisme. Son symbole est le trèfle.

Histoire[modifier | modifier le wikicode]

A l'origine, le scoutisme était exclusivement réservé au garçon, néanmoins l'envie des filles de faire "comme leur frère" s'est rapidement déployée. Lors du rassemblement de Crystal Palace, Robert Baden-Powell eût la surprise de voir arriver de nombreuses "Girl-Scouts" auto-proclamées, qui s’étaient réunies et équipées sur le modèle de leurs frères. Comme il était inconcevable à l'époque de réaliser un mouvement coéduqué, BP se fit épauler de sa sœur Agnès pour créer un mouvement féminin.

Carte postale française imprimée à l'occasion de la journée de la pensée.

En 1909, Agnès et Robert publièrent donc deux ouvrages qu'ils avaient écrits ensemble qui posèrent les bases de cette activité, le guidisme, mot français n'était pas encore né. Ils fondèrent l'association des Girl-Guides. Celle-ci connut un succès très rapide, puisque dès avril 1910, elle comptait 6000 jeunes filles. Aussi en 1912, Agnès fonda-t-elle la première compagnie Guide, et devint de fait la première présidente du mouvement guide.

Lady Baden-Powell pris la succession d'Agnès.

Le mouvement se développe en même temps que l'évolution de la place de la femme dans la société anglaise ou américaine, symbolisé par le mouvement des suffragettes. Le guidisme est soucieux d'assurer aux filles une éducation différenciée tout en conservant un langage commun avec les garçons. Il se développa ensuite en Europe continentale permettant aux jeunes filles d'acquérir une autonomie inconcevable auparavant. Les Guides de France s’attachèrent, depuis leur naissance en 1923, au développement de l’identité féminine, en vue d’une égalité ne gommant pas la différence des sexes. D'autres mouvements français d'éclaireuses développèrent même des concepts originaux comme la sestralité, version féminine et émancipatrice de la fraternité scoute.

Dans le journal La Croix du 25 juillet 2007, Marie-Thérèse Cheroutre déclarait « Le guidisme a aidé les femmes à prendre des responsabilités. » Le point de vue des protestantes est analogue :

« Même si le scoutisme (...féminin) a parfois rebuté par ses aspects un peu trop « militaires » (uniforme, nécessité d'obéir à une organisation un peu martiale...), il a permis  :

  • de fortifier chez les jeunes filles, leurs dons, leurs initiatives, leur goût de plus en plus affirmé pour une certaine liberté, et d'accéder ainsi à une vie professionnelle, en ayant par ailleurs acquis des diplômes ;
  • de leur permettre de conjuguer leur désir de promotion féminine avec, le respect d'une forte tradition religieuse et morale ;
  • de montrer aux femmes protestantes en général que les œuvres de charité, n'étaient plus l'unique moyen d'avoir une activité vers d'autres confessions et d'autres milieux.

Le scoutisme les aura fait avancer sur le chemin de la modernité. »

Voir www.museeprotestant.org/Pages/Notices.php?...

Une groupe comme celui de l'Association nationale d'entraide féminine montre bien le rôle de précurseur du féminisme contemporain qui fut celui du scoutisme des filles. Dans bien des pays, les éclaireuses et guides jouent encore un rôle analogue.

Situation actuelle dans les pays européens[modifier | modifier le wikicode]

L'Association mondiale des guides et des éclaireuses fédère au plan international les mouvements exclusivement féminins, et les membres féminins d'associations ouvertes aux garçons et aux filles.

Dans certains pays et certaines cultures, le "guidisme" comme scoutisme purement féminin est un facteur de progrès social. L'approche éducative plutôt "féministe" de type anglo-saxon proposée par l'AMGE s'oppose à l'éducation à l'altérité entre hommes et femmes qui est le modèle éducatif de beaucoup de mouvements scouts en Europe depuis une trentaine d'années.

  • Il est significatif de constater que la région Europe de l'AMGE et la région européenne de l'OMMS collaborent étroitement depuis les années 1970 et que les deux conférences régionales ont lieu en un même lieu et aux mêmes dates avec des temps communs en plus des temps spécifiques aux deux conférences régionales. Cette coopération scoute et guide est spécifique à l'Europe.

Controverse[modifier | modifier le wikicode]

La place des éclaireuses et guides des mouvements co-éduqués au sein de l'AMGE devra être clarifiée. Historiquement, les associations nationales guides et scoutes sont à la fois membres de l'AMGE (en faisant cotiser leurs membres féminins à l'AMGE) et de l'OMMS (en faisant cotiser leurs membres masculins à l'OMMS).


L'OMMS ayant un projet éducatif ouvert aux garçons et aux filles, il y a au sein de certaines associations co-éduquées une réflexion en cours pour faire éventuellement adhérer leurs éclaireuses ou guides à l'OMMS. Le débat reste essentiellement européenne car il implique de délicates interrogations sur la coéducation et l'alterité.

Référence[modifier | modifier le wikicode]