« Pierre Déjean » : différence entre les versions

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'''Pierre Dejean''' né en [[1912]] est Commissaire National Adjoint "Eclaireurs" des [[Éclaireurs de France|EDF]] en [[1940]]. Avec [[Pierre Guyomard]] il est désigné pour maintenir le mouvement dans la zône occupée par les allemands. Il y parvient tout en s'engageant activement dans la résistance (réseau Mithridate). Il est arrété le [[2 septembre]] [[1943]] au siège du mouvement et déporté à Mauthausen où il est meurt (executé ?) le [[18 août]] [[1944]].
'''Pierre Déjean''' né en [[1912]] est [[Commissaire]] National Adjoint "Éclaireurs" des [[Éclaireurs de France]] en [[1940]]. Avec [[Pierre Kergomard]], il est désigné pour maintenir le mouvement dans la zône occupée par les allemands. Il y parvient tout en s'engageant activement dans la résistance (réseau ''Mithridate''). Il est arrêté le [[2 septembre]] [[1943]] au siège du mouvement et déporté à Mauthausen où il est meurt (exécuté ?) le [[18 août]] [[1944]].


Plusieurs groupes [[EEDF]] et un groupe [[FEE]] portent son nom.
Plusieurs groupes [[EEDF]] et un groupe [[FEE]] portent son nom. Lui-même était [[totem]]isé ''Vieille Cigogne".
 
Sa veuve [[Jeanne Dejean]] (''Sloughi'') joua un rôle important au sein des [[Eclaireurs de France]].


== Portrait écrit par Pierre François ==
== Portrait écrit par Pierre François ==


Voici un joyeux gascon, un authentique mousquetaire, Pierre Déjean, né en Armagnac. Jamais notre Mouvement ne connut de bretteur aussi fougueux ni aussi fier. Comme nous aimerions entendre encore ses apostrophes pittoresques et tonnantes ! C'était l'homme des nobles combats et des victoires éclatantes. Et d'abord des victoires sur lui-même.
''Voici un joyeux gascon, un authentique mousquetaire, Pierre Déjean, né en Armagnac. Jamais notre Mouvement ne connut de bretteur aussi fougueux ni aussi fier. Comme nous aimerions entendre encore ses apostrophes pittoresques et tonnantes ! C'était l'homme des nobles combats et des victoires éclatantes. Et d'abord des victoires sur lui-même.


À 12 ans, Pierre Déjean est victime d'un accident d'auto et doit être amputé d'une jambe. Le port d'une jambe artificielle au début lui impose de cruelles souffrances. C'est dans un camp d'éclaireurs qu'il s'astreint à les subir, en laissant ses béquilles à la maison. Il gambillait sans trêve, surmontant la fatigue et ne disant rien de sa souffrance. Durant l'occupation, il débarque à Lille un jour de verglas. Il n'hésite pas un instant, il s'élance sur la chaussée glissante où les bipèdes normaux s'aventuraient à peine, il se presse car au bout du long parcours des camarades E.D.F. l'attendent et comptent sur lui.
''À 12 ans, Pierre Déjean est victime d'un accident d'auto et doit être amputé d'une jambe. Le port d'une jambe artificielle au début lui impose de cruelles souffrances. C'est dans un camp d'éclaireurs qu'il s'astreint à les subir, en laissant ses béquilles à la maison. Il gambillait sans trêve, surmontant la fatigue et ne disant rien de sa souffrance. Durant l'occupation, il débarque à Lille un jour de verglas. Il n'hésite pas un instant, il s'élance sur la chaussée glissante où les bipèdes normaux s'aventuraient à peine, il se presse car au bout du long parcours des camarades E.D.F. l'attendent et comptent sur lui.''


''Il dominait, il disciplinait sa nature fougueuse, criblant et ordonnant les pensées qui lui venaient en foule, s'astreignant à respecter les règles de bonne organisation contraires à son tempérament explosif. Celui avec qui il fit la meilleure équipe, c'est notre méthodique [[René Duphil]], dans les camps régionaux de Capbreton.''


''Successivement éclaireur à Auch, chef de troupe, chef de groupe, Commissaire de District à Toulouse et à Bordeaux, Commissaire de Province d'Aquitaine, Commissaire national de la Branche Éclaireur et Commissaire National du mouvement interdit en zone Nord, partout et dans toutes ses fonctions, il fut débordant d'enthousiasme et de sincère affection. Il aimait et il comprenait admirablement les garçons de la branche Éclaireur et leur prodiguait les richesses de son cœur et de son imagination.''


Il dominait, il disciplinait sa nature fougueuse, criblant et ordonnant les pensées qui lui venaient en foule, s'astreignant à respecter les règles de bonne organisation contraires à son tempérament explosif. Celui avec qui il fit la meilleure équipe, c'est notre méthodique René Duphil, dans les camps régionaux de Capbreton.
''Complètement isolé du Commissariat National, il se trouva à la tête des E.D.F. clandestins en zone Nord. Non seulement il fit merveille pour maintenir le Mouvement partout, mais encore il travailla toujours dans le sens de l'unité du Mouvement, évitant soigneusement tout ce qui pourrait séparer le scoutisme des deux zones. Il ne recula devant aucun des risques de sa tâche, passionnément attaché à sa mission d'entretenir chez nous l'esprit éclaireur et la flamme de la Résistance.''


Successivement éclaireur à Auch, chef de troupe, chef de groupe, Commissaire de District à Toulouse et à Bordeaux, Commissaire de Province d'Aquitaine, Commissaire national de la Branche Éclaireur et Commissaire National du mouvement interdit en zone Nord, partout et dans toutes ses fonctions, il fut débordant d'enthousiasme et de sincère affection. Il aimait et il comprenait admirablement les garçons de la branche Éclaireur et leur prodiguait les richesses de son cœur et de son imagination.
== Voir aussi ==
 
* {{Ouvrage|titre=Pierre Déjean, notre frère|lire en ligne=https://fr.calameo.com/read/0053508379e795a7d6ea0|auteur=Maurice Déjean, Annie Roux-Déjean|éditeur=Accent du Sud|isbn=2-915253-09-9|année=2012}}
Complètement isolé du Commissariat National, il se trouva à la tête des E.D.F. clandestins en zone Nord. Non seulement il fit merveille pour maintenir le Mouvement partout, mais encore il travailla toujours dans le sens de l'unité du Mouvement, évitant soigneusement tout ce qui pourrait séparer le scoutisme des deux zones. Il ne recula devant aucun des risques de sa tâche, passionnément attaché à sa mission d'entretenir chez nous l'esprit éclaireur et la flamme de la Résistance.


{{portail personnalités}}
{{portail personnalités}}
''Au sujet de la dissidence de certains groupes qui portent le nom de Pierre Déjean :''
La question posée de savoir ce qu’aurait fait Pierre est inconcevable, ou bien c’est une question d’école qui suppose mon frère revenu de Mauthausen.
Alors, j’ai la conviction profonde que, lui vivant, il n’y aurait pas eu de dissidence. Car, même s’il n’avait pas eu de responsabilités nationales, il se serait démené pour prévenir pareilles éventualités en intervenant de tout son poids, sa capacité de compréhension et sa force de persuasion tant auprès de ces groupes qu’auprès des responsables nationaux ou régionaux. J’ai la certitude que, pour lui, une dissidence aurait été la négation du Mouvement Éclaireur de France, école de fraternité dans la diversité.
Cela ne veut pas dire qu’il n’aurait pas admis la nécessité d’une évolution pour rester en adéquation avec le monde : il aurait pris une part active en mettant en avant le fond sur la forme, toujours soucieux d’un scoutisme de qualité, ennemi de la facilité. Il aurait apporté une vue à long terme, la nécessité d’une politique de communication. Il aurait été, notamment, partisan des prises de position du Comité Directeur pour la défense des valeurs prônées par l’association.
C’est avec une grande tristesse que j’ai appris ces dramatiques désaccords alors que je venais à peine de reprendre contact avec le Mouvement via l’AAEE. Aujourd’hui, je suis au regret de dire, malgré l’élan de cœur qui m’aurait porté vers ces groupes voulant s’appeler Pierre Déjean, que cela était faire injure à mon frère que de penser qu’il leur aurait donné raison ! Personnellement, je serais prêt à discuter de la nécessité de certains abandons qui me paraissent peu glorieux mais, malgré cela, le Groupe Michel Montaigne de Bordeaux, formé par mon frère et dirigé par un de ses élèves d’un stage CEMEA, converti en chef éclaireur, Jacques Lahargue, professeur émérite de l’Université, est resté fidèle à l’association en pratiquant un scoutisme de qualité selon la voie tracée par Pierre.
''Cigogneau, jeune frère de « Vieille Cigogne »''
(sur le site www.aaee-anciens-eclaireurs.fr)

Dernière version du 20 décembre 2021 à 15:19

Pierre Déjean né en 1912 est Commissaire National Adjoint "Éclaireurs" des Éclaireurs de France en 1940. Avec Pierre Kergomard, il est désigné pour maintenir le mouvement dans la zône occupée par les allemands. Il y parvient tout en s'engageant activement dans la résistance (réseau Mithridate). Il est arrêté le 2 septembre 1943 au siège du mouvement et déporté à Mauthausen où il est meurt (exécuté ?) le 18 août 1944.

Plusieurs groupes EEDF et un groupe FEE portent son nom. Lui-même était totemisé Vieille Cigogne".

Sa veuve Jeanne Dejean (Sloughi) joua un rôle important au sein des Eclaireurs de France.

Portrait écrit par Pierre François[modifier | modifier le wikicode]

Voici un joyeux gascon, un authentique mousquetaire, Pierre Déjean, né en Armagnac. Jamais notre Mouvement ne connut de bretteur aussi fougueux ni aussi fier. Comme nous aimerions entendre encore ses apostrophes pittoresques et tonnantes ! C'était l'homme des nobles combats et des victoires éclatantes. Et d'abord des victoires sur lui-même.

À 12 ans, Pierre Déjean est victime d'un accident d'auto et doit être amputé d'une jambe. Le port d'une jambe artificielle au début lui impose de cruelles souffrances. C'est dans un camp d'éclaireurs qu'il s'astreint à les subir, en laissant ses béquilles à la maison. Il gambillait sans trêve, surmontant la fatigue et ne disant rien de sa souffrance. Durant l'occupation, il débarque à Lille un jour de verglas. Il n'hésite pas un instant, il s'élance sur la chaussée glissante où les bipèdes normaux s'aventuraient à peine, il se presse car au bout du long parcours des camarades E.D.F. l'attendent et comptent sur lui.

Il dominait, il disciplinait sa nature fougueuse, criblant et ordonnant les pensées qui lui venaient en foule, s'astreignant à respecter les règles de bonne organisation contraires à son tempérament explosif. Celui avec qui il fit la meilleure équipe, c'est notre méthodique René Duphil, dans les camps régionaux de Capbreton.

Successivement éclaireur à Auch, chef de troupe, chef de groupe, Commissaire de District à Toulouse et à Bordeaux, Commissaire de Province d'Aquitaine, Commissaire national de la Branche Éclaireur et Commissaire National du mouvement interdit en zone Nord, partout et dans toutes ses fonctions, il fut débordant d'enthousiasme et de sincère affection. Il aimait et il comprenait admirablement les garçons de la branche Éclaireur et leur prodiguait les richesses de son cœur et de son imagination.

Complètement isolé du Commissariat National, il se trouva à la tête des E.D.F. clandestins en zone Nord. Non seulement il fit merveille pour maintenir le Mouvement partout, mais encore il travailla toujours dans le sens de l'unité du Mouvement, évitant soigneusement tout ce qui pourrait séparer le scoutisme des deux zones. Il ne recula devant aucun des risques de sa tâche, passionnément attaché à sa mission d'entretenir chez nous l'esprit éclaireur et la flamme de la Résistance.

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]