Franc-maçonnerie et scoutisme

Les deux organisations ne sont pas sans liens, au moins apparents: rôle social, place du symbolisme et des rituels ainsi que éléments de vocabulaire. La principale différence réside dans les publics concernés: enfants et adolescents dans le scoutisme, adultes dans la maçonnerie.

En Grande Bretagne

Baden Powell n'est pas franc-maçon mais il est vraisemblable qu'il a eu à cotoyer, durant sa carrière, des loges militaires, associations à but de sociabilité et de bienfaisance (loges régimentaires de sous officiers par exemple). Par ailleurs quelques principes du scoutisme et de la maçonnerie sont communs ou voisins: service du Roi et du Pays, croyance en Dieu ou un Etre Supérieur, bien commun et aide du prochain. Le vocabulaire est parfois étonnament proche: louveteau par exemple.

Reste qu'un de ses frères de BP est franc maçon et qu'il donnera sa Bible personnelle annotée à une loge australienne ce qui montre la compatibilité de la maçonnerie britannique et du scoutisme. Par ailleurs des liens quasi institutionnels existent dans les pays anglo saxons entre la maçonnerie et le scoutisme: il n'est pas rare que des adultes en uniforme scout et porteurs d'insignes maçons se rassemblent et il existe des associations internationales de liaison.

En France et en Belgique

Au début du XXème siècle et pour des raisons historiques et politiques la maçonnerie apparait dans bien des pays catholiques comme une organisation secrète anti cléricale. D'où des réactions d'hostilité extrêmement vives lorsque le scoutisme passe la Manche. En Belgique Valentin Brifaut s'y oppose vigoureusement. En France où la loi de 1905 a avivé les passions, cette nouveauté franc maçonne et protestante est condamnée par la grande majorité des évêques.

Au sein des Eclaireurs de France la maçonnerie joue ou a joué un rôle notable, voir Pierre Deschamps/ Ben Hiram dans le tournant laïque de ce mouvement.