Cérémonial de la totémisation

De Scoutopedia

La Totémisation est la cérémonie, le plus souvent secrète, au cours de laquelle un scout se voit conférer un totem.

Avec quelques différences parmi les mouvements les pratiques au sein des troupes françaises se figèrent rapidement autour des éléments suivants : les vieux sachems, qui sont les scouts totémisés ayant accumulé un certain nombre de plumes (une plume par totémisation), choisissent parmi les papooses ou coyotes, c'est-à-dire les non initiés les plus méritants. Ceux-ci passent un rite initiatique dont la nature reste secrète aux autres papooses.

Le plus souvent, la totémisation consiste en une cérémonie secrète, de nuit, au cours de laquelle se déroulent des épreuves imposées aux scouts considérés dignes de devenir sachems. Les épreuves sont axées sur quatre thèmes : le feu, la terre, le ciel et l'eau. Si le scout passe avec succès, il reçoit son totem. Dans certaines tribus il doit sauter au dessus du feu pour marquer son adhésion.

Les chiens rouges, nom donné parfois aux jeunes totémisés qui n'ont pas encore de plumes, sont soit associés soit exclus du rituel, auquel cas ils observent seulement mais n'interviennent pas. Ils pourront participer pleinement quand ils auront acquis une plume devenant alors sachems. A partir d'un certain nombre de plumes, les sachems deviennent des grands sachems ou vieux sachems et peuvent présider le rituel. Telle était, du moins, la situation en France en 1939.

Aujourd'hui, on peut assister dans certains mouvements à des totémisations simplifiées, dépourvues de références à l'indianisme. Celles-ci consistent alors le plus souvent en un moment convivial (repas, sketches, etc.) au terme duquel le totem est donné à un aîné qui s'investit dans le mouvement.



Rappelons pour ceux qui s'intéressent à la totémisation classique, que dans ce jeu scout il y a un folklore avec des épreuves concernant les quatre éléments, à la suite desquelles le jeune fait partie du clan des sachems et porte un nom d’animal et un adjectif qui expriment son aspect et son caractère ou certains traits positifs de sa personnalité : c’est l’animal-totem dont il va continuer de développer les qualités symboliques. On prendra soin de rechercher un nom toujours positif et original qui permette de développer le potentiel de qualités qu’on a perçu chez l’adolescent. Ce nom doit être recherché longtemps d’avance, en se laissant inspirer et en testant les intuitions auprès des différents sachems et en s’attachant surtout aux qualités symboliques de l’animal.

Il n’est pas souhaitable qu’il y ait trop de « sachems » présents à chaque totémisation (5 à 7 conviennent). L’usage veut que celui qui a été totémisé en dernier n’intervienne pas pendant la première totémisation à laquelle il assiste en tant que nouveau sachem. Celui qui préside la totémisation est le « grand sachem », de préférence un chef adulte expérimenté qui évitera toute dérive de bizutage et accentuera l’aspect à la fois festif et symbolique du jeu. C’est encore mieux s’il est relativement âgé, le respect dû aux anciens qui faisait partie des valeurs des sociétés traditionnelles fait aussi partie du folklore et de la pédagogie de ce jeu. (Voir totémisation (pédagogie)

La cérémonie de totémisation se passe habituellement à la nuit tombante et dure environ deux heures. Les épreuves ont un caractère de défi ludique et symbolique, en veillant à ce qu’elles soient suffisamment difficiles mais toujours possibles, adaptées à la force du totémisé, jamais trop dangereuses, jamais humiliantes, et évidemment sans aucune atteinte à la pudeur. Elles ne doivent pas être imposées comme dans un bizutage : si une épreuve est trop difficile pour un adolescent c’est qu’on l’a mal choisie, on lui en proposera une autre en remplacement ou bien un sachem viendra l’aider ; à l’inverse, si une épreuve est manifestement trop facile, on pourra improviser un complément plus audacieux : le jeu consiste à réussir une épreuve qui confronte à ses appréhensions ou à ses limites mais sans jamais les outrepasser : le scoutisme est la pédagogie du succès, pas celle de l'échec. Il y a aussi dans cette cérémonie un temps de partage fraternel, un rituel, le chant de la totémisation et des agapes joyeuses...