Jeanne Hammel

De Scoutopedia
Jeanne Hammel
Fourmi et Chameau (années 1990)
Fourmi et Chameau (années 1990)
totémisée "Fourmi"
1907 · 11 février 2002

Fondateur

Fondateur.

Personnalité Fédération française des éclaireuses

Fédération française des éclaireuses.

Personnalité éclaireuses et éclaireurs israélites de France

Éclaireuses et éclaireurs israélites de France.

Personnalité française

France.

Jeanne Weill-Oberdorfer naît à Strasbourg en 1907. En 1934, elle épouse Frédéric Hammel (totémisé Chameau), fondateur et dirigeant local des Éclaireurs Israélites de France. En 1936, naissance de sa première fille, Ruthi. En 1937, naissance de son fils Michel.


Lorsque survint la guerre à la fin de l'été 1939, les autorités évacuèrent la population civile de Strasbourg. Tandis que son mari était mobilisé, Fourmi et les deux petits se réfugièrent au Mont-Dore. Elle assuma vaillamment l'épreuve, qui allait durer jusqu'en juillet 1940, lorsque Chameau démobilisé vint la rejoindre.

Pendant près de trois ans, elle partagea le sort du groupe rural de Taluyers, créé par Chameau sous l'égide des EIF. En plus de ses responsabilités de mère et d'épouse, Fourmi fut alors la maîtresse de maison d'une collectivité de jeunes Juifs, le tout dans des conditions de précarité et d'austérité extrêmes. Elle s'y adapta de bon cœur et en mobilisant toutes les ressources de son esprit industrieux et d'un moral à toute épreuve. La solide éducation juive traditionnelle qu'elle avait reçue dans sa famille fit de Fourmi l'un des piliers stables de ce centre de vie juive sous l'Occupation allemande, d'autant plus que son mari était souvent absent, effectuant de longs déplacements pour exercer ses responsabilités à la tête d'un mouvement EIF devenu clandestin.


En octobre 1943, les dangers de rafles contraignirent Fourmi ainsi que Ruthi et Michel à se cacher dans un village de montagne, Saint-Christol dans l'Ardèche, et de là à Saint-Barthélémy-le-Meil. Chameau ne les y rejoignit qu'en septembre 1944, après quatre mois passés en Suisse. Pendant les six semaines critiques des remous de l'insurrection contre les Allemands, le village avait été privé de pain. Fourmi trouva alors sa nourriture et celle de ses enfants en ramassant des châtaignes dans la forêt voisine.


En 1947, la famille Hammel fait son alyah (montée) vers ce qui allait devenir l'état d'Israël l'année suivante. Ils rejoignent le kiboutz Ein Hanatsiv. Cette même année, Fourmi met au monde Yaël, la cadette de ses enfants. Y a-t-il un seul des secteurs du travail des activités du kiboutz où elle n'a pas œuvré, et ceci de manière exemplaire ? On peut en douter. Avec le temps, elle est aussi devenue une conseillère pour nombre des habitants d'Ein Hanatsiv, aussi bien vétérans que nouveaux venus. Sa sagesse, son expérience, son bon cœur en imposaient. Son foyer fut toujours l'un des plus fréquentés du village, point de ralliement d'un très grand nombre de visiteurs et d'anciens EI de France.


Profondément affectée par la mort de son mari dont elle fut le bras droit indéfectible pendant 67 ans d'une vie menée en conformité parfaite avec son idéal et sa volonté, Fourmi ne lui a survécu que quelques mois.