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« Séparation de la branche éclaireurs chez les scouts de France » : différence entre les versions

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==Motivation du mouvement==
==Motivation du mouvement==
A. En interne.


Les britanniques avaient fait le pas dès octobre [[1946]] (Boy Scouts et Senior Scouts) sans toutefois généraliser la proposition, puis les Belges de la VVKS dans les années 50.
Les britanniques avaient fait le pas dès octobre [[1946]] (Boy Scouts et Senior Scouts) sans toutefois généraliser la proposition, puis les Belges de la VVKS dans les années 50.
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En France il y eut aussi des précédents avant-guerre, notamment à la troupe 1{{re}} Nancy [[Scouts de France]] d'[[André Sonrier]] ou celle du P.[[Jean de Féligonde]] dès 1961.
En France il y eut aussi des précédents avant-guerre, notamment à la troupe 1{{re}} Nancy [[Scouts de France]] d'[[André Sonrier]] ou celle du P.[[Jean de Féligonde]] dès 1961.


 
Dans les années d'après guerre, le monde et la jeunesse changent. Dans les troupes [[raider]]s, on voit un fossé se creuser entre les grands et les petits de la [[branche]] verte : les envies et désirs deviennent différents. Alors que les plus jeunes sont encore très portés sur le camp et l'[[imaginaire]], les plus grands veulent du concret, ils veulent changer le monde qu'ils trouvent vieillissant par des grands projets, des grandes [[entreprise]]s. Le scoutisme au service de la jeunesse doit donc s'adapter à ce constat.
Dans les années d'après guerre, le monde et la jeunesse changent. Dans les troupes [[raider]]s, on voit un fossé se creuser entre les grands et les petits de la [[branche]] verte : les envies et désirs deviennent différents. Alors que les plus jeunes sont encore très portés sur le camp et l'[[imaginaire]], les plus grands veulent du concret, ils veulent changer le monde qu'ils trouvent vieillissant par des grands projets, des grandes [[entreprise]]s. ! Le scoutisme au service de la jeunesse doit donc s'adapter à ce constat.


L'expérience "Raider" étant un franc succès, bien des cadres nationaux [[Scouts de France]] sont persuadés que le scoutisme doit aller plus loin et proposer une pédagogie spécifique aux plus âgés des troupes.
L'expérience "Raider" étant un franc succès, bien des cadres nationaux [[Scouts de France]] sont persuadés que le scoutisme doit aller plus loin et proposer une pédagogie spécifique aux plus âgés des troupes.


En parallèle, la branche [[Route]] évolue et prend des positions syndicales ou politiques de plus en plus fréquentes depuis l'arrivée de [[Michel Rigal]] en [[1952]] au commissariat général   ([[George Gauthier]] fatigué, démissionne). Enfin, la Route désire se transformer en "mouvement de jeunesse" aux conceptions sociales et religieuses "ouvertes" sur le monde nouveau, ce qui amène [[Michel Menu]] à démissionner. Cette période est donc marquée par la [[Crise de la Route]].
En parallèle, la branche [[Route]] évolue et prend des positions syndicales ou politiques de plus en plus fréquentes depuis l'arrivée de [[Michel Rigal]] en [[1952]] au commissariat général ([[George Gauthier]] fatigué, démissionne). Enfin, la Route désire se transformer en "mouvement de jeunesse" aux conceptions sociales et religieuses "ouvertes" sur le monde nouveau, ce qui amène [[Michel Menu]] à démissionner. Cette période est donc marquée par la [[Crise de la Route]].


A la fin des années 50, [[François Lebouteux]] mène la réflexion sur les "vieux éclaireurs" qui le pousse à envisager la création d'une nouvelle branche adaptée aux 15-17 ans, débarrassée du style "commando" des [[raiders]].
A la fin des années 50, [[François Lebouteux]] mène la réflexion sur les "vieux éclaireurs" qui le pousse à envisager la création d'une nouvelle branche adaptée aux 15-17 ans, débarrassée du style "commando" des [[raiders]].


Il est alors envisagé de diviser la branche verte en deux pour créer les [[pionniers (SdF)|pionniers]] et les [[scouts (SdF)|rangers]]. De facto cela avait lieu dans quelques groupes avant même la réforme : la troupe A raider ayant une moyenne d'age plus élevée que la troupe B du même groupe).
Il est alors envisagé de diviser la branche verte en deux pour créer les [[pionniers (SdF)|pionniers]] et les [[scouts (SdF)|rangers]]. De facto cela avait lieu dans quelques groupes avant même la réforme : la troupe A raider ayant une moyenne d'âge plus élevée que la troupe B du même groupe).


Après quelques essais concluants encouragés par [[Michel Rigal]], la nouvelle branche est créée officiellement en [[1964]]. Ce changement est fortement lié à des envies de progresser, de faire évoluer le mouvement pour s'adapter à un monde en voie de socialisation. '''La réforme est appelée "Pionniers-Rangers"''' du nom des deux branches créés grâce à la branche "éclaireurs" : c'est la fin du [[système des patrouilles]] comme l'entendait [[BP]].
Après quelques essais concluants encouragés par [[Michel Rigal]], la nouvelle branche est créée officiellement en [[1964]]. Ce changement est fortement lié à des envies de progresser, de faire évoluer le mouvement pour s'adapter à un monde en voie de socialisation. '''La réforme est appelée "Pionniers-Rangers"''' du nom des deux branches créés grâce à la branche "éclaireurs" : c'est la fin du [[système des patrouilles]] comme l'entendait [[BP]].


B. En externe
La notion de pédagogie tend à se substituer celle de méthode scoute. Il est à remarquer que les années 1958-59 voit les débuts de la mise en place du collège unique, le prolongement de la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans. En 1963 c'est la création des collèges d'enseignement secondaire. Ces réformes ministérielles sont ainsi menées conjointement à celle engagée par les SDF dont une partie des dirigeants sont désormais issus du corps professoral.
 
La notion de pédagogie tend à se substituer celle de méthode scoute. Il est à remarquer que les années 1958-59 voit les débuts de la mise en place du collège unique, le prolongement de la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans. En 1963 c'est la création des collèges d'enseignement secondaire. Ces réformes ministérielles sont ainsi "calquées" par celle engagée par les SDF dont une partie des dirigeants sont désormais issus du corps professoral.


Le Scoutisme en trois branches pensé et mis en place par [[BP]] est donc revu et corrigé pour s'adapter aux besoins du temps. Dès [[1960]], cela entraine de l'hostilité. L'un des premiers à monter au front est [[Michel Menu]]. Il écrit un livre "''Scoutisme et engagement''" qui s'efforce de redonner du sens à la pensée créatrice de [[Baden-Powell]].
Le Scoutisme en trois branches pensé et mis en place par [[BP]] est donc revu et corrigé pour s'adapter aux besoins du temps. Dès [[1960]], cela entraine de l'hostilité. L'un des premiers à monter au front est [[Michel Menu]]. Il écrit un livre "''Scoutisme et engagement''" qui s'efforce de redonner du sens à la pensée créatrice de [[Baden-Powell]].
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==Conséquence à l'intérieur et à l'extérieur du mouvement==
==Conséquence à l'intérieur et à l'extérieur du mouvement==


Lors du lancement de la réforme, plusieurs journaux catholiques se félicitent de cette évolution du mouvement, comme ''Témoignage chrétien''. Néanmoins, une vague de fronde ne tarde pas à naitre, de nombreux tracts et circulaires se mettent à circuler dans le mouvement et remontent au [[QG]], rue de Dantzig. D'autres journaux ne tardent pas à prendre le contrepied de l'enthousiasme premier. L'équipe nationale visitera la France pour présenter et défendre sa réforme, et elle sera souvent confrontée à un refus frontal des chefs et parents. Plusieurs grands anciens, dont [[Pierre Delsuc]], prennent partie contre la réforme. [[Maurice Travers]] lance la revue ''Réflexions de scoutmestres'' avec l'aide de [[Michel Menu]] pour continuer à offrir une formation aux maîtrises des unités "classiques". Le [[QG]] obtient le soutien public de l’Église grace à [[Marc Lallier|Mgr Lallier]] qui, en tant que président de la commission épiscopale de l’Enfance et de la Jeunesse, écrit aux évêques pour expliquer la réforme et critiquer les réfractaires.
Lors du lancement de la réforme, plusieurs journaux catholiques se félicitent de cette évolution du mouvement, comme ''Témoignage chrétien''. Néanmoins, une vague de fronde ne tarde pas à naitre, de nombreux tracts et circulaires se mettent à circuler dans le mouvement et remontent au [[QG]], rue de Dantzig. D'autres journaux ne tardent pas à prendre le contrepied de l'enthousiasme premier. L'équipe nationale visitera la France pour présenter et défendre sa réforme, et elle sera souvent confrontée à un refus frontal des chefs et parents. Plusieurs grands anciens, dont [[Pierre Delsuc]], prennent partie contre la réforme. [[Maurice Travers]] lance la revue ''Réflexions de scoutmestres'' avec l'aide de [[Michel Menu]] pour continuer à offrir une formation aux maîtrises des unités "classiques". Le [[QG]] obtient le soutien public de l’Église grâce à [[Marc Lallier|Mgr Lallier]] qui, en tant que président de la commission épiscopale de l’Enfance et de la Jeunesse, écrit aux évêques pour expliquer la réforme et critiquer les réfractaires.


Si dans bien dans des régions l'application de la réforme se fait à pas comptés avec une casse limitée, en Ile-de France le dégat est très fort. Les groupes de quartiers populaires, qui souvent sont encadrés par des chefs venus de l'extérieur ferment un à un de 1964 à 1972, la nouvelle organisation exigeant plus de cadres. Dans les quartiers aisés la résistance à la réforme est souvent frontale. Dans les quarizers populaires bien des unités disparissent sans bruit. Bref la réforme "Ranpion" (pour '''Ran'''gers-'''Pion'''niers) a du mal à passer.
Si dans bien dans des régions l'application de la réforme se fait à pas comptés avec une casse limitée, en Ile-de France le dégât est très fort. Les groupes de quartiers populaires, qui souvent sont encadrés par des chefs venus de l'extérieur ferment un à un de 1964 à 1972, la nouvelle organisation exigeant plus de cadres. Dans les quartiers aisés la résistance à la réforme est souvent frontale. Bref la réforme "Ranpion" (pour '''Ran'''gers-'''Pion'''niers) a du mal à passer.


Les [[AGSE|scouts d'Europe]] ne sont alors qu'une petite association centrée autour du noyau Bleimor de [[Pierre Géraud|Perig Géraud Keraod]]. Ils font le choix d'ouvrir les portes aux chefs dissidents qui quitteront les [[Scouts de France]], tel que [[Marie-Claire Gousseau]]. Ainsi, de nombreux chefs passeront d'un mouvement à l'autre, changeant profondément la physionomie du mouvement des guides et scouts d'Europe.  
Les [[AGSE|scouts d'Europe]] ne sont alors qu'une petite association centrée autour du noyau Bleimor de [[Pierre Géraud|Perig Géraud Keraod]]. Ils font le choix d'ouvrir les portes aux chefs dissidents qui quitteront les [[Scouts de France]], tel que [[Marie-Claire Gousseau]]. Ainsi, de nombreux chefs passeront d'un mouvement à l'autre, changeant profondément la physionomie du mouvement des guides et scouts d'Europe.  
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