Raiders

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Les raiders sont une innovation pédagogique des scouts de France dans la tradition, lancée en 1947, par le commissaire national éclaireur du moment : Michel Menu. Actuellement, plusieurs initiatives se réclament du raiderisme dans le scoutisme.

Pourquoi les raiders ?

A la sortie de la guerre, Michel Menu est un jeune officier de la résistance, lorsqu’il se voit proposer la place de CN éclaireurs, il demande le temps de faire un bilan de l’état du mouvement. Il visite ainsi de nombreuses unités. Son verdict tombe : le scoutisme va mal. Les chefs sont mal formés et donc les jeunes mal encadrés, le scoutisme d’avant-guerre avec ses mythes tels les chevaliers, le peau-rougisme (totémisation) a vieilli. La guerre, la rencontre des troupes américaines stationnées en France changent la donne, les débuts de la société de consommation sont là, les jeunes sont fascinés par la modernité, particulièrement les aînés de la branche éclaireur (15-17 ans) qui sont peu nombreux dans le mouvement. Michel Menu va alors proposer une réponse à ces jeunes en s’inspirant des Eagle-Scouts américains.

La proposition raider

La proposition raider consiste donc à élever le niveau de la troupe sur tous les points en s’appuyant beaucoup sur les aînés. Les troupes " Raiders-Scouts " se doivent d'améliorer sans cesse leur technique et de rester bons en tout y compris dans l'excellence religieuse et dans l'approfondissement de la foi. Chez les Raiders, les exploits et l'excellent niveau technique ne doit pas être un but, mais seulement un moyen. Il ne peut y avoir de patrouille raider sans scout raider et vice-versa.

  • Pour qu’une patrouille obtienne la qualification raider, elle doit :

-avoir parmi ses membres deux scouts de 2ème classe et deux autres de 1ère classes (au lancement des raiders, on estimait à 150 le nombres de scouts de 1ère classe sur toute la France, c’est dire si l’objectif était ambitieux). Tous les scouts de la patrouille doivent progresser individuellement en obtenant un certains nombres de badges ou brevets fixés dans leur programme.

  • Pour qu’un scout soit investi raider, il doit :

-mener sa patrouille au niveau raider
-posséder sa première classe
-obtenir les cinq brevets majeurs : woodcrafts, missionnaire, sportif, conducteur-mécanicien (puis Michel Menu suggère dans son ouvrage « raiders pour l’an 2000 » de le remplacer par communication), services volontaires (par la suite, d’autres brevets seront créés et le parcours pourra être diversifié).
Les programmes pour l’obtention des qualifications raider étaient rédigés par les candidats, approuvé par le QG (quartier général), la cour d’honneur décidait si les objectifs avaient été atteints.

  • Pour qu’une troupe obtienne la qualification raider, elle doit se constituer une « base » de haute tenue et avoir un chef formé à Chamarande. Une visite de l’équipe nationale décidait de la qualification raider de la troupe.

Alors les scouts de premières classes été investis raiders (Cérémonial d’investiture raider-scout), ils portaient sur la poitrine gauche, au dessus de la poche, l’insigne raider : une croix potencée dans une bouée de sauvetage portée par deux ailes. Toute la troupe portait le béret vert à deux rubans, de type commando.

Un bilan possible de l’aventure raider ?

Les raiders connurent un grand succès, environ 10 % des 50 000 éclaireurs étaient membres d’une troupe raider en 1956, la qualité du scoutisme pratiqué dans l’ensemble du mouvement s’en ressentit, l’objectif de retenir les aînés était atteint. Le lancement des patrouilles libres (les foulards noirs) et de la campagne cadres verts dans la lignée furent aussi couronnés de succès.
Malgré cela, l’aventure raider reste sujette à polémique.
Si Michel Menu disait que la proposition était à la portée « de toute les bonnes volontés », elle n’en demeurait pas moins exigeante autant de la part des chefs que des scouts, peu de troupes purent y adhérer. Peu d’aide était offerte, la création, en 1954, la division Kim, première marche d’amélioration pour l’accession au raiderisme, ne permit pas de combler le fossé qui se creusait entre raiders et non-raiders. L’incapacité de la proposition raider à se généraliser fut une des causes de son arrêt.
Par ailleurs, les raiders furent souvent donnés en exemple, glorifiés. Plus encore que dans les déclarations de Menu, la littérature apologétique comme la collection « rubans noirs », du signe de piste, n’hésitait pas à opposer le scoutisme traditionnel plan-plan, fade au scoutisme modernisé et dynamique des raiders. Une telle opposition, si elle passait par le dénigrement, ne pouvait qu’encourager la jalousie.
Enfin, le modèle du commando était-il acceptable pour les scouts de France ? L’image du parachutiste n’était pas exempte de défauts, et si elle était très bonne à la sortie de la seconde guerre mondiale, elle allait beaucoup souffrir de la guerre d’Algérie.

Au-delà de l’aventure formidable qu’elle a été pour des milliers de garçons, la proposition raider mena à une impasse. En 1964, le lancement des pionniers de François Lebouteux avait pour but, entre autres, de donner le dynamisme des raiders à l’ensemble du mouvement, ce qu’il ne réussit pas. C’est à ce moment que le raiderisme fut abandonné.

Postérité des raiders

La FSE propose actuellement un programme raider se réclamant abondamment du programme de Michel Menu (voir Raiderisme FSE).
D’autres initiatives plus marginales se réclament du raiderisme.

Bibliographies