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« Les découvreurs du scoutisme en France » : différence entre les versions

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[[Image:LeMondeIllustréOct09_1.jpg|thumb|400px|right|En octobre [[1909]], ''le Monde illustré'' présente les ''boy-scouts'' anglais et annonce leur visite en France, sous la conduite de sir [[Francis Vane]].]]
[[Image:LeMondeIllustréOct09_1.jpg|thumb|400px|right|En octobre [[1909]], ''le Monde illustré'' présente les ''boy-scouts'' anglais et annonce leur visite en France, sous la conduite de sir [[Francis Vane]].]]
La grande nouveauté apportée par [[Robert Baden-Powell|Lord Baden-Powell]] est d'en faire une méthode éducative destinée aux adolescents.
La grande nouveauté apportée par [[Robert Baden-Powell|Lord Baden-Powell]] est d'en faire une méthode éducative destinée aux adolescents.
Les premiers en France à s'intéresser à cette méthode sont des journalistes. En juillet [[1908]], [[André Chéradame]] présente les boy-scouts anglais aux lecteurs du ''Petit journal''. L'année suivante, Claude Albaret publie un article sur le même sujet dans le ''Journal des voyages''. Le [[10 août]] [[1910]], la revue ''Le Correspondant'' publie un article très développé sur le scoutisme britannique, son but, son organisation et ses méthodes.
Les premiers en France à s'intéresser à cette méthode sont des journalistes. En mai 1909, [[Paul Charpentier]], sous le pseudonyme de Claude Albaret, présente les boys-scouts anglais aux lecteurs du Journal des Voyages<ref>{{périodique|nom=[[Paul Charpentier]]|périodique=Le Journal des Voyages|numéro=651|jour=23|mois=mai|année=1909|titre=Les guerriers aux sabres de bois}}</ref>. En juillet [[1909]], [[André Chéradame]] publie un article sur le même sujet dans le ''Petit Journal''<ref>{{périodique|nom=[[André Chéradame]]|périodique=Le Petit Journal|jour=mercredi 28 |mois=juillet|année=1909|titre=Les jeunes éclaireurs du lieutenant-général Baden-Powell}}</ref> Le [[10 août]] [[1910]], la revue ''Le Correspondant'' publie un article très développé sur le scoutisme britannique, son but, son organisation et ses méthodes.


Les premières réalisations suivent rapidement. A cette époque, le terme de [["Boy Scouts Français"]] est générique et devient usuel.
Les premières réalisations suivent rapidement. A cette époque, le terme de [["Boy Scouts Français"]] est générique et devient usuel.
* Au mois d'octobre [[1910]], le [[Georges Galienne|pasteur Gallienne]] transforme en troupe d'éclaireurs l'école de garde de la Mission Populaire du quartier Grenelle à Paris (groupe d'activités de type patronage sans en avoir l'acception paroissiale habituelle)<ref>Arnaud Baubérot, ''L'invention d'un scoutisme chrétien'', les Bergers et les Mages, Paris, [[1997]], ISBN 2-85304-130-1 </ref>.
* Au mois d'octobre [[1910]], le [[Georges Galienne|pasteur Gallienne]] transforme en troupe d'éclaireurs l'école de garde de la Mission Populaire du quartier Grenelle à Paris (groupe d'activités de type patronage sans en avoir l'acception paroissiale habituelle)<ref>{{ouvrage|auteur=[[Arnaud Baubérot]]|titre=L'invention d'un scoutisme chrétien|éditeur=les Bergers et les Mages|lieu=Paris|année=[[1997]]|isbn=2-85304-130-1}}. </ref>.
* En mars [[1911]], [[Georges Bertier]] lance une troupe d'éclaireurs au sein de l'internat de l'[[École des Roches]].
* En mars [[1911]], [[Georges Bertier]] lance une troupe d'éclaireurs au sein de l'internat de l'[[École des Roches]].


Dès septembre [[1911]], un camp réunissant des scouts anglais, des éclaireurs français et quelques italiens se tient à [[Hardelot]].
Dès septembre [[1911]], un camp réunissant des scouts anglais, des éclaireurs français et quelques italiens se tient à [[Hardelot]], voir [[Augustin Dufresne]].


[[Georges Galienne|Galienne]] et [[Georges Bertier|Bertier]] participeront à la fondation des [[Éclaireurs de France]] en décembre [[1911]]. Très vite des comités de patronage se forment, les militaires y sont nombreux et le premier traducteur de [[BP]] est le [[commandant Royet]] qui oriente le livre vers l'instruction militaire. C'est l'époque des [[instructeur]]s qui tatonnent entre activité paramilitaire et même [[drill]] ou adaptation d'écrits de BP imparfaitement traduits. Voir [[Sociétés de préparation militaire]].
[[Georges Galienne|Galienne]] et [[Georges Bertier|Bertier]] participeront à la fondation des [[Éclaireurs de France]] en décembre [[1911]]. Très vite des comités de patronage se forment, les militaires y sont nombreux et le premier traducteur de [[BP]] est le [[commandant Royet]] qui oriente le livre vers l'instruction militaire. C'est l'époque des [[instructeur]]s qui tâtonnent entre activité paramilitaire et même [[drill]] ou adaptation d'écrits de BP imparfaitement traduits. Voir [[Sociétés de préparation militaire]].


Au début de l'année [[1911]], le scoutisme est également introduit dans les sections cadettes des '''Unions chrétiennes de jeunes gens (UCJG)'''. [[Samuel Williamson]], alors secrétaire du Comité national, prend exemple sur les réalisations des UCJG britanniques (les fameuses YMCA) qui ont aidé [[BP]] à lancer son mouvement, et incite les sections cadettes unionistes à se transformer en troupes d'éclaireurs. Le [[26 février]] [[1911]] [[Georges Galienne|Gallienne]] présente aux cadres des sections cadettes son expérience et en invite les directeurs à l'imiter. Le [[2 juin]] [[1911]] est officiellement créée la troupe de l'union de Boulogne qui sera immédiatement suivie de dizaines d'autres : en [[1912]], on compte 44 troupes réunies dans un mouvement des [[Éclaireurs unionistes de France]] au sein de l'Alliance nationale des UCJG. En décembre [[1920]], les [[EU]] se séparent des UCJG et déposent leurs propres statuts.
Au début de l'année [[1911]], le scoutisme est également introduit dans les sections cadettes des '''Unions chrétiennes de jeunes gens ([[UCJG]])'''. [[Samuel Williamson]], alors secrétaire du Comité national, prend exemple sur les réalisations des UCJG britanniques (les fameuses YMCA) qui ont aidé [[BP]] à lancer son mouvement, et incite les sections cadettes unionistes à se transformer en troupes d'éclaireurs. Le [[26 février]] [[1911]] [[Georges Galienne|Gallienne]] présente aux cadres des sections cadettes son expérience et en invite les directeurs à l'imiter. Le [[2 juin]] [[1911]] est officiellement créée la troupe de l'union de Boulogne qui sera immédiatement suivie de dizaines d'autres : en [[1912]], on compte 44 troupes réunies dans un mouvement des [[Éclaireurs unionistes de France]] au sein de l'Alliance nationale des UCJG. En décembre [[1920]], les [[EU]] se séparent des UCJG et déposent leurs propres statuts.


Plusieurs expériences sont menées dans différents milieux au cours de l'année [[1911]]. Un groupe de personnalités réunies autour de [[Pierre de Coubertin]] tente de les fédérer au sein d'une Ligue d'éducation nationale (LEN) fondée officieusement le [[4 mai]] [[1911]] et officiellement le [[27 octobre]] [[1911]]. Mais des dissensions apparaissent rapidement et conduisent à la création de trois associations
Plusieurs expériences sont menées dans différents milieux au cours de l'année [[1911]]. Un groupe de personnalités réunies autour de [[Pierre de Coubertin]] tente de les fédérer au sein d'une Ligue d'éducation nationale (LEN) fondée officieusement le [[4 mai]] [[1911]] et officiellement le [[27 octobre]] [[1911]]. Mais des dissensions apparaissent rapidement et conduisent à la création de trois associations
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*les '''[[Éclaireurs unionistes de France]]''', qui n'ont pas besoin de statuts car déjà partie des UCJG.
*les '''[[Éclaireurs unionistes de France]]''', qui n'ont pas besoin de statuts car déjà partie des UCJG.


Dès [[1911]], une campagne est lancée par la presse catholique intransigeante pour dénoncer le scoutisme comme une œuvre protestante et franc-maçonne. On accuse les associations d'éclaireurs de vouloir "''décatholiciser''" la jeunesse française. La plupart des évêques interdisent alors le scoutisme dans leur diocèse. Toutefois, de nombreux jeunes catholiques adhèrent aux associations d'Éclaireurs, ce qui inquiète certains prêtres catholiques.
Dès [[1911]], une campagne est lancée par la presse catholique intransigeante pour dénoncer le scoutisme comme une œuvre protestante et franc-maçonne. On accuse les associations d'éclaireurs de vouloir "''décatholiciser''" la jeunesse française. La plupart des évêques interdisent alors le scoutisme dans leur diocèse. Toutefois, de nombreux jeunes catholiques adhèrent aux associations d'Éclaireurs, ce qui inquiète déjà certains prêtres catholiques.


On avance parfois que c'est à Nantes que le scoutisme a été expérimenté pour la première fois en France, dès [[1909]] <ref>Christophe Carichon, ''Scouts et Guides en Bretagne'', éd. Yoran Emmbanner, ISBN 978-2-916579-10-8.</ref><ref>Jean Paul Morley, ''thèse sur l'histoire de la Mission Populaire Évangélique''.</ref> par [[Emmanuel Chastand]]. Une première unité d'adolescents issue de la mission populaire évangélique se développe grâce aux contacts privilégiés entre les groupes appartenant à l'Union Chrétienne de Jeunes Gens (UCJG) et leur organisation-mère (YMCA) située en Angleterre, berceau du scoutisme. Toutefois, aucun document d'époque n'a encore été produit à l'appui de cette thèse.
On avance parfois que c'est à Nantes que le scoutisme a été expérimenté pour la première fois en France, dès [[1909]] <ref>{{Ouvrage|auteur=[[Christophe Carichon]]|langue=fr|titre=Scouts et guides en Bretagne, 1907-2007|lieu=Fouesnant|éditeur=Yoran embanner|année=2007|pages totales=448|isbn=978-2-916579-10-8}}
.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur=Jean-Paul Morley|titre=La Mission Populaire Evangélique (1871-1984), Les surprises d'un engagement|éditeur=Les bergers et les mages|lieu=Paris|année=1993}}.</ref> par [[Emmanuel Chastand]]. Une première unité d'adolescents issue de la mission populaire évangélique se développe grâce aux contacts privilégiés entre les groupes appartenant à l'Union Chrétienne de Jeunes Gens (UCJG) et leur organisation-mère (YMCA) située en Angleterre, berceau du scoutisme. Toutefois, aucun document d'époque n'a encore été produit à l'appui de cette thèse. En fait il y avait eu à Paris un essai antérieur avec [[Ralph Lane]] mais semble-t-il avec de jeunes britanniques.  




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