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::Et merci pour les relectures  
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::[[Utilisateur:Trag|Trag]] ([[Discussion utilisateur:Trag|discussion]]) 22 décembre 2022 à 23:20 (CET)
::[[Utilisateur:Trag|Trag]] ([[Discussion utilisateur:Trag|discussion]]) 22 décembre 2022 à 23:20 (CET)
== Causes de la fin d'un groupe EEDF ==
Bonjour
Un ami EEDF a écrit le texte ci-dessous qui essaie d'expliquer le pourquoi de la fin du groupe EEDF Montaigne en 1970. J'ai été éclaireur dans ce groupe et Jean Wohrer, que je connais très bien, a écrit ce texte et est d'accord pour le mettre in extenso sur Scoutopédia. Bien que plutôt pessimiste, je trouve ce texte intéressant. J'avais personnellement quitté le groupe Montaigne 3 ans avant. Mais ce texte me semble bien coller avec la réalité de l'époque et de c que j'ai vécu.
Mais je ne sais pas où le mettre ? Est-il préférable de créer un article descriptif du groupe Montaigne en retrouvant suffisamment d'éléments, et mettre ce texte avec des photos du groupe avant 1970 ? Y a t-il un endroit où il serait plus judicieux de le mettre : par ex. dans histoire du scoutisme ?; ou dans "difficultés du scoutisme" (à crééer ?) ou autre part ? Faut-il mieux le raccourcir, ou le mettre en pièce jointe. Merci de me donner un avis sur ce qui pourrait être le mieux.
Fraternellement.[[Utilisateur:Trag|Trag]] ([[Discussion utilisateur:Trag|discussion]]) 23 décembre 2022 à 15:14 (CET)
ETE 1970 : LA FIN DE LA TROUPE MONTAIGNE, POURQUOI ?
Par SAÏMIRI (Jean WOHRER)
Lors de nos deux dernières et sympathiques retrouvailles, une question est revenue :
pourquoi et comment cette belle aventure du scoutisme à Montaigne s’est-elle terminée ? Comme j’ai vécu cette fin en tant que « dernier responsable », et ayant passé 13 belles années de ma vie de louveteau-éclaireur-routier avec Montaigne, il paraît que je devrais pouvoir répondre, mais l’affaire n’est pas simple…
Le camp d’été 1968 du Briançonnais mérite de débuter ce récit. J’étais SP à cette époque. En apparence, c’était un camp comme les précédents  : le lieu de camp était superbe, les « astuces » bien réussies (même celles des filles, messieurs les machos mauvaises langues, encore qu’un certain vaisselier en ficelle nous a bien fait ricaner), avec un mât aux couleurs sur le lieu de rassemblement, les grands jeux étaient toujours aussi enthousiasmants (j’avais « bidouillé » avec une boite de bricolage électronique, un détecteur rudimentaire qui a bien enquiquiné les responsables en faisant presque « foirer »une attaque de nuit), les éclaireurs et éclaireuses étaient souvent les fils et filles de personnalités connues et/ou d’intellectuels (5ème arrondissement de Paris oblige : Julien Clerc, Pia Moustaki, Catherine Ambroise-Rendu, la liste est longue), mais…
Mais il y a avait dans l’air une ambiance de Mai 68 ! Difficile d’être coupés du monde extérieur dans une période pareille. Matériellement, les intendants doivent se souvenir de l’essence pas évidente à trouver et des approvisionnements acrobatiques. Mais, plus important,  c’est dans les têtes que cela bouillonnait : tout devenait «  politique » et prétexte à discussion … Qui donc a eu l’idée de faire disparaître le drapeau français ? Et les responsables qui écoutent sans arrêt les nouvelles à la radio et qui discutent pendant toute la nuit en refaisant le mondes….L’exutoire, c’est le Journal Télévisé, durant lequel chaque patrouille improvise ses « informations » derrière un cadre figurant l’écran de télévision. Que de conversations où le rôle des « chefs » est analysé, commenté, contesté...comme dans le reste de la France : il faut refaire le monde et tout réinventer. Rien d’étonnant donc à ce qu’en Août 1968, les responsables et une bonne partie des CP s’engagent dans des responsabilités collectives, artistiques, politiques, syndicales, qui les éloignent du scoutisme.
La conséquence, c’est qu’à la rentrée 1969, la génération qui aurait dû reprendre le flambeau de l’encadrement de la Troupe est ailleurs, en train de s’investir et de refaire le monde, chacun à sa façon. Montaigne redémarre donc cahin-caha, et l’organisation du camp d’été 1969 pose problème : cherche personne majeure désespérément. Heureusement, Michel Poss, un grand frère, se dévoue pour assumer la responsabilité de chef de camp et découvre les relations avec les EEDF (la, ça va encore) et la Jeunesse et les Sports (c’est plus acrobatique..). Le camp de 1969 se déroule sans trop de problème, mais avec un effectif éclaireurs-éclaireuses réduit et un encadrement trop jeune et inexpérimenté pour relancer la dynamique.
La fin de l’histoire, c’est donc 1969/70. De moins en moins de monde, et pas de responsables. (je peux difficilement passer pour un responsable à 17 ans) Montaigne ne peut plus vivre sur ses seules forces et la solution pour le camp d’été 1970 à Brassy a été le regroupement des deux patrouilles restantes de Montaigne avec la troupe des Tourelles sur un même lieu de camp, avec la Troupe de Vincennes à proximité, qui fait « intendance commune ». Difficile de gérer des historiques et des habitudes différentes. Un camp très moyen donc, sur le plan du scoutisme. De façon totalement partiale, je dirai que Tourelles-Montaigne était à peu près scout, en comparaison de Vincennes dont le campement était « baba-cool Woodstock » !
Fin de la troupe Montaigne.
 
Et après ?
De Montaigne, il restera un clan dont je ferai partie, avec Peri, Marcassin et quelques autres et qui fera de la spéléo (un peu) et de la musique et de l’animation (beaucoup plus) pendant encore un moment avant extinction complète de la flamme.
Et un couple, puisqu’Alpaca, responsable des Tourelles en 1970, et moi continuons encore l’aventure à deux, mais c’est une autre histoire…
Alors quelle(s) explication(s) à cette fin de la Troupe Montaigne en 1970 ?
Réponse tout à fait personnelle et discutable : L’extinction de Montaigne a probablement les mêmes raisons que celles qui expliquent la déliquescence globale des EEDF à la même période :
- Nos aînés historiques d’après-guerre, ceux qui ont rallumé le feu sacré, partent en retraite ou nous quittent. Les EEDF ne savent plus expliquer correctement la formation éducative scoute. A force de compromis (uniforme, mixité, camp trop court, activités non continue dans l’année…), le scoutisme ne ressemble plus à rien, et ne fait pas le poids par rapport aux loisirs collectifs organisés proposés aux enfants ( stages sportifs, UCPA, activités des comités d’entreprises..). Il n’y a plus de références, le scoutisme fait ringard. Les parents ne suivent plus.
- Les éclaireurs n’échappent pas à la contestation globale de toutes les structures établies. Sans l’appui de l’Eglise, le scoutisme laïc ne tiendra pas le choc.
- La forêt est devenue impraticable pour les activités de plein-air. Les transports coûtent plus cher. Les propriétés des EEDF sont vendues.
- Les responsables s’engagent dans toutes les formes de mouvements sociaux.
- Le temps du bénévolat des responsables est passé : on veut être indépendant financièrement de ses parents, or encadrer un colonie de vacances rapporte un peu de sous. 
A vous de compléter la liste, si vous le souhaitez... et à bientôt pour en rediscuter autour du feu de camp.
En tout cas, l’aventure était belle !
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