« Bleimor » : différence entre les versions

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'''Bleimor''' était une organisation de scouts bretons. Le nom signifie ''le loup de mer'' en breton. Il vient du pseudonyme utilisé par un poète breton Jean-Pierre Calloc'h, mort lors de la Première Guerre mondiale.
'''Bleimor''' était une organisation bretonne centrée sur Paris de qui dépendait, entre autres, des unités scoutes et guides dont la spécificité initiale était l'utilisation de la langue bretonne. Le nom signifie ''le loup de mer'' en breton. Il vient du pseudonyme utilisé par un poète breton Jean-Pierre Calloc'h, mort lors de la Première Guerre mondiale.


== Historique ==
== Historique ==
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Par certains aspects, le Dr [[Charles Picquenard]] est à l'origine du scoutisme bretonnant.
Par certains aspects, le Dr [[Charles Picquenard]] est à l'origine du scoutisme bretonnant.


Créé le [[9 janvier]] [[1946]] à Paris, le centre scout Bleimor (de langue bretonne) prend le nom d'Urz Skaouted Bleimor. [[Pierre Géraud|Pierre (dit ''Perig'')]] et [[Lucienne Géraud|Lucienne (dite ''Lizig'')]] Géraud (dits ''Géraud-Keraod'') sont parmi les initiateurs du centre USB. Le P. [[Joseph Chardronnet]] est son aumônier de [[1948]] à [[1965]]. Les unités scoutes et guides, en fait des ainés et ainées étudiants, sont rattachées respectivement aux [[SDF]] et [[GDF]] mais les relations sont tendues. Mais une troupe bretonnante est créée au petit séminaire Quintin, c'est la 1{{re}} Bleimor Quintin qui dépend du centre USB et non du Q.G national des SDF ou de la province SDF Bretagne...


Créé le [[9 janvier]] [[1946]] à Paris, le centre scout Bleimor (de langue bretonne) prend le nom d'Urz Skaouted Bleimor. [[Pierre Géraud|Pierre (dit ''Perig'')]] et [[Lucienne Géraud|Lucienne (dite ''Lizig'')]] Géraud (dits ''Géraud-Keraod'') sont les initiateurs du centre. Le P.[[Joseph Chardonnet]] est son aumônier de [[1948]] à [[1965]]. Les unités scoutes et guides sont rattachées respectivement aux [[SDF]] et [[GDF]] mais les relations sont tendues.
En 1961-1962, les antagonismes entre les Q.G et Bleimor sont aigues, notamment la nouvelle région Bretagne SDF n'incorpore plus la Loire Atlantique. Dès août 1962 Bleimor rejoint l'[[association nationale des scouts russes]] de [[Jean-Claude Alain]], membre de la fédération du scoutisme européen fondée par ce dernier avec l'autrichien [[Friedrich Perko]].  
 
En 1961-1962 les antagonismes entre les Q.G et Bleimor sont aigues. Dès août 1962 Bleimor rejoint l'[[association nationale des scouts russes]] de [[Jean-Claude Alain]], membre de la fédération du scoutisme européen fondée par ce dernier avec l'autrichien [[Friedrich Perko]].  


Mais très vite les troupes Bleimor prennent l'ascendant et les orientations, les structures et les revues de ce mouvement doivent tout ou presque à [[Pierre Géraud]] et à son épouse. Le scoutisme "Bleimor" perdurera au sein de la nouvelle association à travers des brevets et des week-ends culturels bretons.
Mais très vite les troupes Bleimor prennent l'ascendant et les orientations, les structures et les revues de ce mouvement doivent tout ou presque à [[Pierre Géraud]] et à son épouse. Le scoutisme "Bleimor" perdurera au sein de la nouvelle association à travers des brevets et des week-ends culturels bretons.
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===Prolongement breton===
===Prolongement breton===
Cette organisation de scoutisme est membre de la fédération Kendalc’h créée en [[1951]] ainsi que du Kuzul ar Brezhoneg, fédération créée en [[1958]] (elle regroupe les associations bretonnes militant pour l'orthographe unifiée du breton). En [[1949]], on retrouve affilié : les communautés de Paris, Rennes et Saint-Brieuc. En [[1957]], pour découvrir les enjeux de la renaissance de l'hébreu comme langue vivante et l'importance de la culture dans la permanence du judaïsme, les scouts Bleimor rencontrent [[Manitou - Léon Askénazi]] responsable de l'École des Cadres d'Orsay (créée par les [[Éclaireurs israélites de France]] pour former les futurs cadres d'une communauté décimée pendant la Choa). En [[1960]], à Paris, l'organisation est complétée par une structure d’extension (Bleimor-Sana), un bagad (dont le jeune Alan Stivell devenu ''penn- soner'' (chef sonneur) du bagad en [[1962]] après Gwennole Le Menn, Mik Le Cossec et Donatien Laurent), une chorale, une formation de harpistes (Telenn Bleimor, créée chez les guides à la suite d'Alan Stivell qui ne l'intégra pas). En [[1962]], il y a 215 membres dont la majorité est à Paris, puis Rennes, Quimper, Vannes et Quintin.
Cette organisation de scoutisme est membre de la fédération Kendalc’h créée en [[1951]] ainsi que du Kuzul ar Brezhoneg, fédération créée en [[1958]] (elle regroupe les associations bretonnes militant pour l'orthographe unifiée du breton). En [[1949]], on retrouve affilié : les communautés de Paris, Rennes et Saint-Brieuc. En [[1957]], pour découvrir les enjeux de la renaissance de l'hébreu comme langue vivante et l'importance de la culture dans la permanence du judaïsme, les scouts Bleimor rencontrent Manitou - [[Léon Ashkénazi]] responsable de l'École des Cadres d'Orsay (créée par les [[Éclaireurs israélites de France]] pour former les futurs cadres d'une communauté décimée pendant la Choa). En [[1960]], à Paris, l'organisation est complétée par une structure d’extension (Bleimor-Sana), un bagad (dont le jeune Alan Stivell devenu ''penn- soner'' (chef sonneur) du bagad en [[1962]] après Gwennole Le Menn, Mik Le Cossec et Donatien Laurent), une chorale, une formation de harpistes (Telenn Bleimor, créée chez les guides à la suite d'Alan Stivell qui ne l'intégra pas). En [[1962]], il y a 215 membres dont la majorité est à Paris, puis Rennes, Quimper, Vannes et Quintin.


=== Exil et nationalisme breton ===
=== Exil et nationalisme breton ===
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Michel Nicolas décrit dans son livre : « ''On imagine assez bien l’atmosphère régnant dans les cercles celtiques, proche d’une sorte de scoutisme où les Breizh Atao en faveur de la Bretagne constituent pour les jeunes à la fois une règle de vie et un comportement militant.'' »
Michel Nicolas décrit dans son livre : « ''On imagine assez bien l’atmosphère régnant dans les cercles celtiques, proche d’une sorte de scoutisme où les Breizh Atao en faveur de la Bretagne constituent pour les jeunes à la fois une règle de vie et un comportement militant.'' »


Olier Mordrel précise dans son Livre ''Breiz Atao'' que le créateur « voulait ''que la jeunesse qu'il rassemblait fasse siennes les plus anciennes traditions de la race. Il retrouva l'ancienne harpe celtique qui était l'instrument qui accompagnait les trouvères attachés à nos anciens souverains bretonnants. Il y en avait et il y en eut nouvellement de deux sortes : une harpe chorale se jouant assis et une harpe portative se jouant debout. Keraod forma le premier orchestre de harpes, un telengor d'enfants... Ce n'est pas de la propagande politique, mais c'est peut être plus grave et la loi est désarmée''» .
Olier Mordrel précise dans son livre ''Breiz Atao''<ref>{{Ouvrage|titre=Breiz Atao ; ou histoire et actualité du nationalisme breton|auteur=Olier Mordrel|année=1973|pages=557|oclc=668861|éditeur=Éditions Alain Moreau|collection=dirigée par Jean Picollec}}</ref> que le créateur « voulait ''que la jeunesse qu'il rassemblait fasse siennes les plus anciennes traditions de la race. Il retrouva l'ancienne harpe celtique qui était l'instrument qui accompagnait les trouvères attachés à nos anciens souverains bretonnants. Il y en avait et il y en eut nouvellement de deux sortes : une harpe chorale se jouant assis et une harpe portative se jouant debout. Keraod forma le premier orchestre de harpes, un telengor d'enfants... Ce n'est pas de la propagande politique, mais c'est peut être plus grave et la loi est désarmée''» .
Olier Mordrel amalgame, de la sorte, l'instigateur du retour de la harpe celtique, Georges Cochevelou avec son fils Alan Cochevelou, et l'appui de cette renaissance par Perig et Lizig Géraud-Keraod (même si les écrits de Perig dans Sked sont ambigus).
Olier Mordrel amalgame, de la sorte, l'instigateur du retour de la harpe celtique, Georges Cochevelou avec son fils Alan Cochevelou, et l'appui de cette renaissance par Perig et Lizig Géraud-Keraod (même si les écrits de Perig dans Sked sont ambigus).


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==Bibliographie==
==Bibliographie==
* [[Christophe Carichon]], ''Le scoutisme en Bretagne, des origines à nos jours'', DEA, université de Bretagne occidentale, 1995.
* {{Ouvrage|auteur=[[Christophe Carichon]]|titre=Le scoutisme en Bretagne, des origines à nos jours|éditeur=DEA, université de Bretagne occidentale|année=1995}}.
* Michel Nicolas, ''Histoire du mouvement breton'', Syros, 1982.
* {{Ouvrage|auteur=Michel Nicolas|titre=Histoire du mouvement breton|éditeur=Syros|année=1982}}.
* [[Lionel Christien]], "Nova et vetera", et DEA d'histoire (Montpellier III), 1996.
* {{Ouvrage|auteur=[[Lionel Christien]]|titre=Nova et vetera|éditeur=DEA d'histoire (Montpellier III)|année=1996}}.


==Liens externes==
==Liens externes==
*[http://www.scoutunjour.org/Scoutisme-et-identite-bretonne-les Bleimor sur scoutunjour.org]
* {{Lien web|url=https://www.latoilescoute.net/Scoutisme-et-identite-bretonne-les|site=latoilescoute.net|date=9 juillet 2004|consulté le=22 novembre 2021|titre=Scoutisme et identité bretonne : les scouts Bleimor|auteur=[[Jean-Jacques Gauthé]]}} sur [[Scout un jour]]
 
* Notice biographique de l'[[wp-fr:Joseph Chardronnet|abbé Chardronnet]]
{{références}}
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{{Portail mouvements|Portail histoire}}
{{Portail mouvements|Portail histoire}}


[[Catégorie:ancien mouvement ]]
[[Catégorie:ancien mouvement français]]




[[en:Bleimor (Scouting)]]
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