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Scout dans sa jeunesse, il avait fait ses premières armes de journaliste au quotidien ''[[Jamboree France|Jamboree-France]]'', publié pendant la durée du [[jamboree de 1947|jamboree de Moisson]] en [[1947]]. Sous le pseudonyme de '''Bertrand Mézières''', il avait publié ''Portés disparus'' dans la collection [[Signe de Piste]] (N° 99) en [[1957]].
Scout dans sa jeunesse, il avait fait ses premières armes de journaliste au quotidien ''[[Jamboree France|Jamboree-France]]'', publié pendant la durée du [[jamboree de 1947|jamboree de Moisson]] en [[1947]]. Sous le pseudonyme de '''Bertrand Mézières''', il avait publié ''Portés disparus'' dans la collection [[Signe de Piste]] (N° 99) en [[1957]].


Voici un extrait de Bertrand Poirot-Delpech relatif à l'accueil des réscapés des camps en [[1945]] :
Voici un extrait de Bertrand Poirot-Delpech relatif à l'accueil des rescapés des camps en [[1945]] :


''"Nous avions des raisons. Soucieux de rendre service, à défaut d’engagements plus glorieux dont nous n’avions pas l’âge, nous occupions nos nuits d’adolescents à accueillir les déportés de retour d’Allemagne. Il s’agissait de les attendre à la gare de l’Est avec un béret scout et de les convoyer vers l’hôtel Lutétia, pour d’ultimes formalités et la remise aux familles. Nous transbordions les paquetages de couvertures brunes aux odeurs d’agonie, nous aidions aux premières collations de conserves américaines, aux aspersions de poudre DDT, et aussi aux retrouvailles, quand les rescapés et leurs proches n’étaient pas sûrs de se reconnaître, sous les masques de maigreur. Nous portions les plus épuisés dans nos bras et sentions à travers la toile rayée, comme poissée de souffrance, les branches mortes de leurs os. Selon la gaucherie propre au dévouement, ou à cause de l’hébétude et du faible poids de ces squelettes vivants, nous leur parlions comme à des enfants égarés - ce qu’ils étaient devenus. ''
''"Nous avions des raisons. Soucieux de rendre service, à défaut d’engagements plus glorieux dont nous n’avions pas l’âge, nous occupions nos nuits d’adolescents à accueillir les déportés de retour d’Allemagne. Il s’agissait de les attendre à la gare de l’Est avec un béret scout et de les convoyer vers l’hôtel Lutétia, pour d’ultimes formalités et la remise aux familles. Nous transbordions les paquetages de couvertures brunes aux odeurs d’agonie, nous aidions aux premières collations de conserves américaines, aux aspersions de poudre DDT, et aussi aux retrouvailles, quand les rescapés et leurs proches n’étaient pas sûrs de se reconnaître, sous les masques de maigreur. Nous portions les plus épuisés dans nos bras et sentions à travers la toile rayée, comme poissée de souffrance, les branches mortes de leurs os. Selon la gaucherie propre au dévouement, ou à cause de l’hébétude et du faible poids de ces squelettes vivants, nous leur parlions comme à des enfants égarés - ce qu’ils étaient devenus. ''
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