« André Basdevant » : différence entre les versions

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{{Infobox personnalité
{{Infobox personnalité
|naissance = [[3 décembre]] [[1908]]
|naissance = [[3 décembre]] [[1908]]
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==Carrière scoute avant guerre==
==Carrière scoute avant guerre==


Après avoir dirigé dans les années 30 une troupe d’Éclaireurs unionistes à Clichy, André Basdevant continue ses activités chez les [[Eclaireurs de France]]. Il est l'un des organisateurs de la visite de [[Baden-Powell]] à Paris en décembre 1936<ref>"D'Alger à Paris. Les structures, les hommes et leurs œuvres", p 117</ref>. Il est en [[1940]] [[commissaire]] régional des Eclaireurs de France pour l'Ile de France et membre du comité directeur de cette association<ref>Annuaire [[1940]] des [[Eclaireurs de France]], p 3 et 33</ref>. Il définit ainsi sa position personnelle :  
Après avoir dirigé dans les années 30 une troupe d’Éclaireurs unionistes à Clichy, André Basdevant continue ses activités chez les [[Eclaireurs de France]]. Il est l'un des organisateurs de la visite de [[Baden-Powell]] à Paris en décembre [[1936]]<ref>"D'Alger à Paris. Les structures, les hommes et leurs œuvres", p 117</ref>. Il est en [[1940]] [[commissaire]] régional des [[Eclaireurs de France]] pour l'Ile de France et membre du comité directeur de cette association<ref>Annuaire [[1940]] des [[Eclaireurs de France]], p 3 et 33</ref>. Il définit ainsi sa position personnelle :  
{{Citation|"J'étais donc à bien des égard un "laïque" mais sans partager toutes les opinions de la Ligue de l'Enseignement qui me paraissaient inutilement combatives et parfois sectaires. J'étais partisan d'une laïcité plus ouverte"|"D'Alger à Paris. Les structures, les hommes et leurs œuvres", p 117}}.  
{{Citation|"J'étais donc à bien des égard un "laïque" mais sans partager toutes les opinions de la Ligue de l'Enseignement qui me paraissaient inutilement combatives et parfois sectaires. J'étais partisan d'une laïcité plus ouverte"|"D'Alger à Paris. Les structures, les hommes et leurs œuvres", p 117}}.  


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Il sera proposé à Basdevant  en décembre [[1943]] de railler Alger et les services de la jeunesse de la France libre. Celui-ci préféra rester en métropole. Basdevant aura aussi plusieurs contacts avec Claudius-Petit, avant que celui-ci ne représente à partir de janvier 1944 les mouvements de résistance  à l'Assemblée consultative d'Alger
Il sera proposé à Basdevant  en décembre [[1943]] de railler Alger et les services de la jeunesse de la France libre. Celui-ci préféra rester en métropole. Basdevant aura aussi plusieurs contacts avec Claudius-Petit, avant que celui-ci ne représente à partir de janvier 1944 les mouvements de résistance  à l'Assemblée consultative d'Alger


===Le débat parlementaire du 6 décembre 1944===
===Le débat parlementaire du [[6 décembre]] [[1944]]===


Un débat à l'Assemblée consultative provisoire le 6 décembre 1944 reflète bien la complexité de la situation de Basdevant et du Scoutisme français en 1940-44.  
Un débat à l'Assemblée consultative provisoire le [[6 décembre]] [[1944]] reflète bien la complexité de la situation de Basdevant et du [[Scoutisme français]] en [[1940]]-[[1944]].  


A l'occasion d'un débat sur les crédits attribués  à la jeunesse, Jean Pronteau met directement en cause André Basdevant  "{{Citation|"qui dirige le scoutisme depuis 1940 et qui a porté la Francisque pendant un an et demi"|}} Il est vivement repris par Eugène Claudius-Petit. Celui-ci, sans lien avec le scoutisme, l'a découvert durant la clandestinité à la suite de ses contacts avec Basdevant et les Eclaireurs de France. Il défend vivement et longuement Basdevant et son action clandestine.
A l'occasion d'un débat sur les crédits attribués  à la jeunesse, Jean Pronteau met directement en cause André Basdevant : "{{Citation|"qui dirige le scoutisme depuis [[1940]] et qui a porté la Francisque pendant un an et demi"|}} Il est vivement repris par Eugène Claudius-Petit. Celui-ci, sans lien avec le scoutisme, l'a découvert durant la clandestinité à la suite de ses contacts avec Basdevant et les [[Eclaireurs de France]]. Il défend vivement et longuement Basdevant et son action clandestine.


Pronteau est aussi un résistant, l'un des dirigeants des Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP). Proche du Parti communiste qu'il va rejoindre, il est appuyé dans son intervention par deux autres dirigeants des FUJP, Guy de Boysson, également proche des communistes, et par René Laurin. Celui-ci est l'un des fondateurs des Jeunes chrétiens combattants qui font partie des FUJP. Membre de l'Association catholique de la jeunesse française, il a tout juste 23 ans. Son intervention ironique met vivement en cause les scouts :  
Pronteau est aussi un résistant, l'un des dirigeants des Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP). Proche du Parti communiste qu'il va rejoindre, il est appuyé dans son intervention par deux autres dirigeants des FUJP, Guy de Boysson, également proche des communistes, et par René Laurin. Celui-ci est l'un des fondateurs des Jeunes chrétiens combattants qui font partie des FUJP. Membre de l'Association catholique de la jeunesse française, il a tout juste 23 ans. Son intervention ironique met vivement en cause les scouts :  


{{Citation|"Je voudrais simplement constater, sans aucune acrimonie, et sans vouloir passionner ce débat, qu'il est quand même paradoxal que ces charmants jeunes gens en culottes courtes appelés "scouts" dans notre beau pays de France et qui, en toutes circonstances, ont fait une haie d'honneur au maréchal Pétain aient été les seuls à être subventionnés jusqu'au moment où M le ministre nous a fait l'honneur , et nous l'en remercions, de nous accorder ces crédits"|}}
{{Citation|"Je voudrais simplement constater, sans aucune acrimonie, et sans vouloir passionner ce débat, qu'il est quand même paradoxal que ces charmants jeunes gens en culottes courtes appelés "scouts" dans notre beau pays de France et qui, en toutes circonstances, ont fait une haie d'honneur au maréchal Pétain aient été les seuls à être subventionnés jusqu'au moment où Monsieur le ministre nous a fait l'honneur, et nous l'en remercions, de nous accorder ces crédits"|}}


Eugène Claudius-Petit riposte vivement en apportant de nombreuses précisions sur l'action clandestine de Basdevant et sur son caractère précoce.
Eugène Claudius-Petit riposte vivement en apportant de nombreuses précisions sur l'action clandestine de Basdevant et sur son caractère précoce.


{{Citation|"Avant même l'existence des Forces unies de jeunesses patriotiques, et au moment de la création des forces de la jeunesse en zone sud, un accord fut signé par M Basdevant, au nom du Scoutisme Français, pour diriger sur le maquis tous les Routiers, c'est-à-dire les jeunes gens qui savnt vire dans la nature et qui devaient apporter à leurs camarades ouvriers engagés dans la lutte les possibilités de vivre dans de meilleurs condiitons dans la campagne ou dans la montagne.
{{Citation|"Avant même l'existence des Forces unies de jeunesses patriotiques, et au moment de la création des forces de la jeunesse en zone sud, un accord fut signé par M. Basdevant, au nom du [[Scoutisme Français]], pour diriger sur le maquis tous les Routiers, c'est-à-dire les jeunes gens qui savent vivre dans la nature et qui devaient apporter à leurs camarades ouvriers engagés dans la lutte les possibilités de vivre dans de meilleurs conditions dans la campagne ou dans la montagne.


J'ai vécu, je pourrai apporter les dates et fournir tous les détails nécessaires, dans les camps organisés par M Basdevant, notamment au chalet de l'Aurore où nous réunissions des Routiers de zone Nord ainsi que des jeunes gens appartenant à tous les mouvements du Scoutisme Français, notamment aux Eclaireurs israélites qui étaient interdits et que M Basdevant camouflait partout où cela était possible"|}}.
J'ai vécu, je pourrai apporter les dates et fournir tous les détails nécessaires, dans les camps organisés par M. Basdevant, notamment au chalet de l'Aurore où nous réunissions des Routiers de zone Nord ainsi que des jeunes gens appartenant à tous les mouvements du [[Scoutisme Français]], notamment aux Eclaireurs israélites qui étaient interdits et que M. Basdevant camouflait partout où cela était possible"|}}.
   
   
Après avoir rappelé que 25 chefs scouts sont morts au maquis et la part prise par les cheftaines aux activités de la Résistance, Claudius-Petit continue en rappelant qu'un certain nombre de scouts, des chefs éclaireurs et des jeunes filles étaient à l'origine des FUJP.
Après avoir rappelé que 25 chefs scouts sont morts au maquis et la part prise par les cheftaines aux activités de la Résistance, Claudius-Petit continue en rappelant qu'un certain nombre de scouts, des chefs éclaireurs et des jeunes filles étaient à l'origine des FUJP.


{{Citation|"M Basdevant, puisque aussi bien, c'est de lui qui est en cause, n'a jamais cessé, pendant toute l'année 1943, de mener exclusivement une action de résistance et si vous voulez relire le rapport de l'envoyé spécial venu se rendre compte comment était organisé en France le comité médical de la résistance, vous pourrez voir que c'est grâce aux liaisons établies par les éclaireurs, par les scouts, pendant la période très difficile de la lutte des maquis, que le service médical de a pu fonctionner dans tous les maquis de France et en particulier en Savoie. Ce dernier était presque entièrement formé par le Scoutisme Français"|}}.
{{Citation|"M. Basdevant, puisque aussi bien, c'est de lui qui est en cause, n'a jamais cessé, pendant toute l'année [[1943]], de mener exclusivement une action de résistance et si vous voulez relire le rapport de l'envoyé spécial venu se rendre compte comment était organisé en France le comité médical de la résistance, vous pourrez voir que c'est grâce aux liaisons établies par les éclaireurs, par les scouts, pendant la période très difficile de la lutte des maquis, que le service médical a pu fonctionner dans tous les maquis de France et en particulier en Savoie. Ce dernier était presque entièrement formé par le [[Scoutisme Français]]"| Journal officiel, débats de l'Assemblée consultative provisoire, n° 78, [[7 décembre]] [[1944]], p 459-460.}}.
                                      
                                      
        Journal officiel, débats de l'Assemblée consultative provisoire, n° 78, 7 décembre 1944, p 459-460.
     


==L'après-guerre==
==L'après-guerre==
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A la Libération, '''André Basdevant''' devient directeur adjoint des services de la jeunesse, ceux-ci étant dirigés par Jean Guéhenno. En [[1955]], il devient docteur en droit après avoir soutenu sa thèse sur "L' épuration administrative sous le contrôle du Conseil d'État". En [[1959]], il est nommé inspecteur général de la Jeunesse et sports, fonction qu'il occupera jusqu'à sa retraite en [[1975]].  
A la Libération, '''André Basdevant''' devient directeur adjoint des services de la jeunesse, ceux-ci étant dirigés par Jean Guéhenno. En [[1955]], il devient docteur en droit après avoir soutenu sa thèse sur "L' épuration administrative sous le contrôle du Conseil d'État". En [[1959]], il est nommé inspecteur général de la Jeunesse et sports, fonction qu'il occupera jusqu'à sa retraite en [[1975]].  


Il a été maire (PS) d'Anost (Saône-et-Loire) de [[1965]] à [[1989]] et conseiller général de Saône-et-Loire de [[1979]] à [[1985]]. Il a été cofondateur du Parc régional du Morvan en 1970. Il était officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'Ordre national du mérite, commandeur des Palmes académiques, officier des Arts et Lettres et titulaire de la croix de guerre [[1939]]-[[1940]].
Il a été maire (PS) d'Anost (Saône-et-Loire) de [[1965]] à [[1989]] et conseiller général de Saône-et-Loire de [[1979]] à [[1985]]. Il a été cofondateur du Parc régional du Morvan en [[1970]]. Il était officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'Ordre national du mérite, commandeur des Palmes académiques, officier des Arts et Lettres et titulaire de la croix de guerre [[1939]]-[[1940]].


Deux de ses enfants, Claire et Louis (''Koala'') ont été respectivement [[Louveteaux (EU)|cheftaine de louveteaux]] et [[Éclaireuses et éclaireurs (EEUdF)|chef éclaireur]] au [[Groupe EEUdF Luxembourg|groupe local Paris-Luxembourg]] des [[Éclaireurs unionistes de France]] à la fin des années [[1960]] et au début des années [[1970]].
Deux de ses enfants, Claire et Louis (''Koala'') ont été respectivement [[Louveteaux (EU)|cheftaine de louveteaux]] et [[Éclaireuses et éclaireurs (EEUdF)|chef éclaireur]] au [[Groupe EEUdF Luxembourg|groupe local Paris-Luxembourg]] des [[Éclaireurs unionistes de France]] à la fin des années [[1960]] et au début des années [[1970]].
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==Bibliographie ==
==Bibliographie ==


*André Basdevant "Les services de jeunesse pendant l'Occupation", Revue d'histoire de la deuxième guerre mondiale, n° 56, octobre 1964, p 65-88. Texte capital d'un acteur de premier plan ... qui ne fait pas apparaître son rôle.
*André Basdevant "Les services de jeunesse pendant l'Occupation", Revue d'histoire de la deuxième guerre mondiale, n° 56, octobre [[1964]], p 65-88. Texte capital d'un acteur de premier plan ... qui ne fait pas apparaître son rôle.


* "D'Alger à Paris. Les structures, les hommes et leurs oeuvres. Un entretien entre André Basdevant, directeur adjoint des mouvements de jeunesse et de l'éducation populaire (1944-1948) et Jean-Paul Martin Les Cahiers de l'animation, n° 57-58, décembre 1986, p 115-125.
* "D'Alger à Paris. Les structures, les hommes et leurs œuvres. Un entretien entre André Basdevant, directeur adjoint des mouvements de jeunesse et de l'éducation populaire (1944-1948) et Jean-Paul Martin Les Cahiers de l'animation, n° 57-58, décembre [[1986]], p 115-125.


* André Basdevant "Le scoutisme", Encyclopédie pratique de l'éducation en France, SEDE, 1960,  p 995-1006.
* André Basdevant "Le scoutisme", Encyclopédie pratique de l'éducation en France, SEDE, [[1960]],  p 995-1006.


==Biographie==
==Biographie==
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* Notice "André Basdevant" par Françoise Tétard et Marianne Lassus, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social de [[1940]] à [[1968]], tome 1, Les éditions de l'Atelier, [[2006]], p 376-377.
* Notice "André Basdevant" par Françoise Tétard et Marianne Lassus, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social de [[1940]] à [[1968]], tome 1, Les éditions de l'Atelier, [[2006]], p 376-377.


* Notice sur Wikipedia [http://fr.wikipedia.org/wiki/André_Basdevant]
* [[wp-fr:André_Basdevant|Notice de André Basdevant sur Wikipedia]]


* Notice dans le Who's who [http://www.whoswho.fr/biographie-andre-basdevant_62349.html]
* Notice dans le Who's who [http://www.whoswho.fr/biographie-andre-basdevant_62349.html]
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