Paul Doncœur

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Paul Doncœur
Le Père Paul Doncœur sj
Le Père Paul Doncœur sj
Aumônier scout
6 septembre 1880 · 21 avril 1961

Spirituel

Spirituel.

Personnalité scouts de France

Scouts de France.

Personnalité française

France.

Né à Nantes le 6 septembre 1880, décédé à Troussures le 21 avril 1961.

Il entre au noviciat des Pères Jésuites à Saint Acheul en 1898.

En 1901 il est expulsé de France, comme tous ses frères religieux, par les lois anticléricales. Il en restera très affecté toute sa vie, notamment par le manque de réaction des catholiques sur cette loi de la séparation de l’Église et de l'Etat. Il poursuit ses études à Arlon (Belgique) et à Jersey. Il enseignera la théologie et la philosophie.

Le 25 août 1912 il est ordonné prêtre.

Quand la guerre éclate en 1914, il devient aumônier militaire au 115 Ri, 35 Ri et 42 Ri, il participe à la bataille de la Marne, de l'Aisne, de Champagne et de Verdun. Grièvement blessé dans la Somme, une guérison miraculeuse à Lourdes lui permet de rejoindre ses régiments pour les combats de Reims, Flandres et de la victoire de 1918. Sa bravoure, son abnégation, son courage et son dévouement pour assurer une sépulture chrétienne aux soldats morts au champ d'honneur, lui vaudront une renommée immense : sept citations, la croix de guerre, la légion d'honneur.

Après la guerre qui l'a beaucoup marqué il s'engage dans différentes actions afin " de reconstruire la chrétienté de la France, retrouver un christianisme intégral, pour que le sacrifice de la grande guerre ne soit pas inutile ! " Parallèlement il anime la Ligue de la DRAC (Défense des Religieux Anciens Combattants).

Il est à la fois :

  • Aumônier scout

En 1924, inspiré par son ami jésuite Jacques Sevin, il devient aumônier des clans d'île-de-France qui ont pour chef Marcel Forestier. C'est à partir de 1924 que la route des Scouts de France prend vraiment de l'ampleur grâce à la parole inspirée et à l'énergie de Paul Doncœur.

Dans le même temps, inspiré par les Quickborn allemands, branche catholique du Wandervogel, il fonde les Cadets adeptes des grands raids spirituels à travers la France et l'Europe et tête de pont d'une jeunesse catholique Française, généreuse et virile.

  • Ecrivain, il publie le célèbre "Roland" : recueil de chants scouts et populaires ; en 1930 il prend la direction des "cahiers du cercle Sainte Jeanne" qui très vite prennent une renommée importante en France.
  • Pèlerin, il sera l'instigateur et organisateur de multiples pèlerinages mariaux (Chartres, Le Puy, Vézelay, Terre Sainte, etc.)
  • Historien, son activité portera sur la vie de Jeanne d'Arc.
  • Porte parole de l’Église, sa verve impressionne les autorités politiques dans leur désir de chasser hors de France les congrégations religieuses et de supprimer l'école libre. Cf. sa fameuse lettre ouverte au président Herriot, en octobre 1924 : " Pour l'honneur de la France... Nous ne partirons pas ! Pas un homme, pas un vieillard, pas un novice, pas une femme ne repassera la frontière, cela jamais ! "
  • Liturgiste, il fonde en 1920 le bulletin de pastorale liturgique en voulant rendre accessible la liturgie à tous, une liturgie catéchétique. Il restaure par exemple la veillée pascale selon le rite ancien en 1945 dans la petite chapelle de la maison par une permission spéciale de son évêque. En 1951, un décret pontifical de Pie XII officialise cette liturgie pascale. Chaque année des baptêmes d'enfants et d'adultes sont également célébrés dans ce même esprit de renouveau liturgique.


En 1938, le Père Doncœur arrive à Troussures, il a 58 ans.

Il reçoit la maison de Troussures des Jésuites pour en faire d'abord un lieu où pourrait s'exprimer ce qu'il porte profondément dans son cœur : recréer un noyau de chrétienté pour l'avenir de la France. Mais finalement avec les évènements de la seconde guerre mondiale, la maison devient plutôt un centre de formation et de refuge, pour ensuite être, à terme, une grande maison familiale.

Pour le Père Doncœur, la famille catholique doit devenir un véritable instrument de "conquête du milieu" et la place de la femme est centrale. Il aimait à dire en boutade : " il faut deux femmes pour faire un saint : sa femme et sa mère ! " D'où sa fondation des " Cercles Sainte Jeanne " en 1930 pour l'accueil de jeunes femmes qu'il suivait, et quand elles furent mariées, il les réunit alors en cercle d'étude mensuel.

C'est ainsi qu'en 1938 il prêche les premières retraites de foyer en commun qui sont une innovation complète pour l'époque (quelques années avant les retraites de couple aux foyers de charité de Château-Neuf de Galaure, sous l'impulsion de Marthe Robin.)

Dans les années trente plusieurs initiatives ont valorisé aussi les couples chrétiens, comme le Père Caffarel avec la fondation des Équipes Notre-Dame à Paris.

Pendant la seconde guerre mondiale, Paul Doncœur qui devient Aumônier national de la route SDF (1940), prend des positions politiques et réclame des scouts ou des cadets un engagement loyal derrière le Maréchal Pétain.

En 1943, le Père Doncœur est marginalisé par les jésuites pour ses prises de positions, il se retire des scouts de France et certaines amitiés sont rompues. Ces événements le conduisent à faire maintenant de Troussures une grande maison familiale et d'accueil. Une journée par an, des grands hommes d'Eglise, des intellectuels, viennent partager leur réflexion sur différents sujets comme la colonisation, les sciences, l'évolution de l’Église etc. Troussures verra séjourner les Pères Chenu, Teilhard de Chardin, Fessard, Daniélou, de Lubac, Jean Anouilh etc.

L'intuition du Père Doncœur fut bien de redonner à la France après la première guerre un catholicisme intégral avec une mystique de la "croisade" pour restaurer la chrétienté de la nation. L'évolution entre les deux guerres l'invita à affiner ses désirs et à recentrer ses espérances sur la famille, les enfants et l'incarnation d'une évangélisation sur le terrain de la proximité. Jusqu'à la fin de sa vie à Troussures il porta ce désir profond et il mourut à 81 ans dans sa chambre entouré d'enfants et inhumé dans la chapelle. Son corps repose dans la crypte sous la chapelle aux cotés d'autres loculi, comme un garçon Scout de France mort à 15 ans, du Comte et de la Comtesse de Troussures, et d'un zouave pontifical mort à la charge de Loigny la bataille.

C'est lors d'une retraite prêchée aux couples que le Père Caffarel, invité à cette occasion, découvrit la maison et en fut le successeur le 28 avril 1966

Œuvres

  • Cahiers Sainte Jeanne


Chants scouts

Paroles du Père Doncœur, sauf indication contraire :

Voir aussi les recueils :

Voir Aussi