Pour devenir éclaireur canadien-français

De Scoutopedia
Pour devenir Éclaireur canadien-français
Progression.gif
Carnet de progression
Éditeur Éclaireurs canadiens-français
Date de parution 1928
Nombre de pages 64

Pour devenir Éclaireur canadien-français. I. Épreuves d'aspirant, est le premier manuel de la Fédération catholique des Éclaireurs canadiens-français. L’imprimatur date de septembre 1928 et le manuel s'ouvre sur un mot d'approbation du mouvement par Mgr Georges Gauthier, administrateur de l'archidiocèse de Montréal.

La partie proprement technique (matelotage, signes de piste, secourisme, habileté manuelle, etc.) ne s'éloigne pas de ce qu'on propose dans les ouvrages scouts français du même type, britanniques ou canadiens de la fin des années 1920. Mais relevons ici ce qui distingue ce scoutisme original québécois.

L'insigne distinctif des Éclaireurs canadiens-français est déjà la croix de Jérusalem ou croix potencée chargée de la feuille d'érable. Cette croix rappelant le caractère catholique du mouvement et la feuille d'érable son enracinement canadien (cf. explications p.12-13). Mais nulle part dans ce manuel n'apparaît la fleur de lys, symbole du scoutisme international (lys non repris par les scouts de France avant la guerre de 1940).

L'uniforme de l'éclaireur n'est pas beige mais comporte la chemise bleue, couleur «mariale». Le patron des éclaireurs n'est pas St Georges (à la fois patron des scouts et des Anglais) mais saint Tharcisius, jeune martyr de l'eucharistie aux premiers temps du christianisme, et leur fête annuelle est celle de Dollard le 24 mai.

Le texte de la loi est allégé et plus mémorisable par rapport à celui paru dans l'Action française en octobre 1926[1]. La Loi des Eclaireurs est précédée de 3 principes, comme celui ci : «L'Éclaireur canadien-français aime son pays, tout spécialement le Canada français.» (cf. explication de ce deuxième principe p.18).

Le commentaire de la cinquième loi «L'Éclaireur est l'ami de tous et le frère de tous les Éclaireurs» explique ainsi l'attitude à adopter envers les scouts d'autres confessions : «Envers les autres Éclaireurs sois plus fraternel encore (qu'envers les personnes en général). Ils ont fait la même promesse que toi; ils observent la même Loi; ils veulent former une grande famille comme jadis les Chevaliers de différents pays. Ne te mêle pas aux Éclaireurs protestants afin de garder intact ton idéal d'éclaireur canadien-français catholique, mais prie pour eux, aime-les comme un bon chrétien, sois poli quand tu les rencontres. Sans jouir comme toi du bonheur d'appartenir à l'unique et véritable religion du Christ, les Boy Scouts ont un noble idéal, celui de l'honneur, du patriotisme et de la franchise. La charité te commande de les croire tous de bonne foi.» (Pour devenir Éclaireur canadien-français. I. Épreuves d'aspirant, Montréal, Fédération catholique des Éclaireurs canadiens-français, sept. 1928, p.23)

À l'épreuve de «Civisme» (p.45) le drapeau canadien est bien le Red Ensign, «drapeau de la nation canadienne», mais on demande à ce que le jeune éclaireur puisse «donner un aperçu succinct des principales périodes de l'histoire du Canada; raconter l'exploit du Long-Sault; connaître et expliquer les emblèmes du drapeau Carillon-Sacré-Cœur, du drapeau papal et du drapeau canadien». La désignation des patrouilles préfère aux totems d'animaux des noms de héros de l'histoire du Canada français, tels Bourget, Bourgeoys ou Brébeuf ou d'événements comme Carillon et Châteauguay.

En plus de la prière des Scouts de France attribuée à St Ignace, le père Dugré en à composé une autre où les jeunes remercient Dieu «d'avoir établi dans ce Nouveau Monde un peuple de sang français, fidèle à la foi catholique» et le supplient «de (les) aider à poursuivre l'œuvre apostolique confiée aux fondateurs de la Nouvelle-France» (p.52-53).

Sur l'air de «Montez toujours» d'Albert Larrieu, le père Hermas Lalande compose un chant pour les Éclaireurs canadiens-français; on le chante avec «Notre-Dame des éclaireurs» des Scouts de France.


Notes et références


  1. Avec «quelques éducateurs», le chanoine Lionel Groulx rédige ce texte de la loi scoute, publié sous le pseudonyme de Jean Tavernier, « À propos d'éclaireurs », dans l'Action française de Montréal, octobre 1926, p. 220-225.