« Jean-Marie-Rodrigue Villeneuve » : différence entre les versions

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Se posait depuis 1928 l'épineux problème des rapports avec la Boy Scouts association canadienne qui soutient être le seul mouvement à avoir le droit de se réclamer du scoutisme au pays. La Boy Scouts avait admis de tout temps des jeunes Canadiens français dans son sein et a même accepté la formation de troupes entièrement francophones et catholiques comme à Ottawa. Mais comment y intégrer les [[Fédération catholique des éclaireurs canadiens-français|éclaireurs canadiens-français]] ? Les longues et laborieuses négociations sont prises en main à partir de 1933 par le cardinal Villeneuve, gagné à la cause du scoutisme, désireux de regrouper toutes les forces canadiennes-françaises et catholiques et en même temps d'assurer la reconnaissance canadienne et partant internationale au mouvement.  
Se posait depuis 1928 l'épineux problème des rapports avec la Boy Scouts association canadienne qui soutient être le seul mouvement à avoir le droit de se réclamer du scoutisme au pays. La Boy Scouts avait admis de tout temps des jeunes Canadiens français dans son sein et a même accepté la formation de troupes entièrement francophones et catholiques comme à Ottawa. Mais comment y intégrer les [[Fédération catholique des éclaireurs canadiens-français|éclaireurs canadiens-français]] ? Les longues et laborieuses négociations sont prises en main à partir de 1933 par le cardinal Villeneuve, gagné à la cause du scoutisme, désireux de regrouper toutes les forces canadiennes-françaises et catholiques et en même temps d'assurer la reconnaissance canadienne et partant internationale au mouvement.  


Le cardinal veut aussi sans doute garder le mouvement des tendances nationalistes à la montréalaise. C'est durant l'année 1934 qu'il pose des gestes décisifs qui entraînent le déblocage. Le 5 mars, il adresse aux évêques de la province de Québec une lettre dans laquelle il résume la position commune arrêtée lors de la dernière réunion de l'épiscopat: il faut éviter de multiplier les formes de scoutisme et il faut organiser le mouvement sur des bases catholiques et non «raciales». Dans une circulaire publiée dans la Semaine religieuse le 31 mai 1934, le cardinal Villeneuve établit des statuts et règlements pour son diocèse de Québec. Ces constitutions diocésaines prévoyaient de doubler chaque commissaire laïc par un commissaire religieux (projet qui sera finalement abandonné).
Le cardinal veut aussi sans doute garder le mouvement des tendances nationalistes à la montréalaise. C'est durant l'année 1934 qu'il pose des gestes décisifs qui entraînent le déblocage. Le 5 mars, il adresse aux évêques de la province de Québec une lettre dans laquelle il résume la position commune arrêtée lors de la dernière réunion de l'épiscopat: il faut éviter de multiplier les formes de scoutisme et il faut organiser le mouvement sur des bases catholiques et non «raciales». Dans une circulaire publiée dans la Semaine religieuse le 31 mai 1934, le cardinal Villeneuve établit des statuts et règlements pour son diocèse de Québec. Cette première version des statuts et règlements du diocèse de Québec créait une structure bicéphale avec un double poste de commissaire laïc et de commissaire ecclésiastique (projet qui sera finalement abandonné).


Le 31 octobre, il annonce la création imminente d'une fédération et au début de décembre, convoque une réunion à Québec qui jettera les bases d'une [[Fédération des scouts catholiques de la province de Québec|Fédération des Scouts catholiques]] de la province. La ''Boy Scouts'' négocie avec la nouvelle Fédération et un accord est signé le 13 avril 1935. Accord paraphé par Baden-Powell en personne, consacrant la création de ce scoutisme catholique et canadien français, inspiré et soutenu par les [[Scouts de France]]. Mais il faut remarquer que cette nouvelle Fédération est limitée à la province de Québec<ref>{{Mgr}} Baudoux soutient dans une lettre de 1960 conservée dans les archives de la FSQ que Villeneuve s'était d'abord engagé à créer une Fédération pour tous les Canadiens français. En 1935, Villeneuve fait expliquer à l'abbé Hébert d'Ottawa qu'il faut créer vite la Fédération et qu'on ne peut attendre l'adhésion de tous les évêques du Canada.</ref>. Certains comme le chanoine Groulx<ref>Dans ses mémoires [[wp-fr:Lionel_Groulx|Lionel Groulx]] écrit que «l'intégration n'offrait aucun intérêt financier, nul autre avantage que d'arborer désormais l’Union Jack et d'accepter le costume kaki» (tome 4, p. 21). Et le chanoine de blâmer le cardinal Villeneuve...</ref> verront dans cette reconnaissance plus une perte qu'un gain. Et des diocèses garderont leur scoutisme particulier, comme avec l'évêque de Valleyfield ([[Fédération catholique des éclaireurs canadiens-français#Des éclaireurs canadiens-français aux scouts catholiques du Québec|Voltigeurs de Salaberry]]).  
Le 31 octobre, il annonce la création imminente d'une fédération et au début de décembre, convoque une réunion à Québec qui jettera les bases d'une [[Fédération des scouts catholiques de la province de Québec|Fédération des Scouts catholiques]] de la province. La ''Boy Scouts'' négocie avec la nouvelle Fédération et un accord est signé le 13 avril 1935. Accord paraphé par Baden-Powell en personne, consacrant la création de ce scoutisme catholique et canadien français, inspiré et soutenu par les [[Scouts de France]]. Mais il faut remarquer que cette nouvelle Fédération est limitée à la province de Québec<ref>{{Mgr}} Baudoux soutient dans une lettre de 1960 conservée dans les archives de la FSQ que Villeneuve s'était d'abord engagé à créer une Fédération pour tous les Canadiens français. En 1935, Villeneuve fait expliquer à l'abbé Hébert d'Ottawa qu'il faut créer vite la Fédération et qu'on ne peut attendre l'adhésion de tous les évêques du Canada.</ref>. Certains comme le chanoine Groulx<ref>Dans ses mémoires [[wp-fr:Lionel_Groulx|Lionel Groulx]] écrit que «l'intégration n'offrait aucun intérêt financier, nul autre avantage que d'arborer désormais l’Union Jack et d'accepter le costume kaki» (tome 4, p. 21). Et le chanoine de blâmer le cardinal Villeneuve...</ref> verront dans cette reconnaissance plus une perte qu'un gain. Et des diocèses garderont leur scoutisme particulier, comme avec l'évêque de Valleyfield ([[Fédération catholique des éclaireurs canadiens-français#Des éclaireurs canadiens-français aux scouts catholiques du Québec|Voltigeurs de Salaberry]]).  
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