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Situé dans une boucle de la Seine en pleine forêt de Moisson, à 70 kilomètres de Paris, le 6e Jamboree international eut lieu 2 ans après la deuxième guerre mondiale, sous la direction de '''Henri VON EFFENTERRE'''. Il rassembla 40 nations et trente mille éclaireurs dont 15 000 étrangers, 10 français et 5 000 visiteurs. Cette véritable ville de toile comprenait 15 sous-camps, une grande aire de rencontres et d'échanges : l'Allée des Nations et une grande Arène ou Place des Nations.  
Situé dans une boucle de la Seine en pleine forêt de Moisson, à 70 kilomètres de Paris, le 6e Jamboree international eut lieu 2 ans après la deuxième guerre mondiale, sous la direction de '''Henri VON EFFENTERRE'''. Il rassembla 40 nations et trente mille éclaireurs dont 15 000 étrangers, 10 français et 5 000 visiteurs. Cette véritable ville de toile comprenait 15 sous-camps, une grande aire de rencontres et d'échanges : l'Allée des Nations et une grande Arène ou Place des Nations.  
Pour de nombreux anciens, le jam 47 fut le dernier grand rassemblement unissant sous la même bannière scoute les différents mouvements du Scoutisme Français, en effet, les années qui vont suivre changeront durablement le visage de la France Scoute.
Pour de nombreux anciens, le jam 47 fut le dernier grand rassemblement unissant sous la même bannière scoute les différents mouvements du Scoutisme Français, en effet, les années qui vont suivre changeront durablement le visage de la France Scoute.
== A la recherche d'un renouvellement du scoutisme ==
En 1949, on sent au sein des Scouts de France un ralentissement des ambitions et de la progression chez les éclaireurs. '''Michel MENU''', alors Commissaire National Eclaireurs, mène l'enquête et propose des activités revigorées tout en respectant la méthode préconnisée par BP.
Il propose de nouvelles techniques utilisant les nouvelles technologie (parachutisme, plongée sous marine, aviation...) et une étape d'engagement supplémentaire post 1ère classe qu'il appela "'''RAIDER'''".
Le style des nouvelles troupes raiders (dont un béret vert et un insigne métallique particulier les distinguaient des troupes normales) est vite critiqué pour leur coté "commando" et "élitiste" par certains chefs du mouvement. Mais pour les jeunes, c'est un véritable engouement : les rallyes nationaux raiders sont là pour le confirmer (700 raiders pour le rally de Combrit en 1951, 5 000 raiders pour celui de la Banne d'Ornanche en 1956). On peut noter que l'engouement pour le raiderisme dépasse les frontières du mouvement SDF, puisque qu'il y aura également des raiders ENF par exemple.


== [[Chronologie du scoutisme en France]] ==
== [[Chronologie du scoutisme en France]] ==

Version du 8 août 2006 à 11:37

Alors que le scoutisme est né outre-manche, la France a eu dès le début du 20ème siècle une réelle influence sur le développement du scoutisme mondial grâce à une qualité exemplaire du scoutisme hexagonal jusqu'en 1947. Par la suite, la France sera également l'une des premières nations a proposer des grandes réformes dans le scoutisme qui bouleverseront durablement et en profondeur l'unité scout mondial.

Les prémices du Scoutisme Français

A partir de 1908, les premiers à s'intéresser au Scoutisme de Lord Baden Powell sont des pasteurs protestants après un article du journaliste André Cheradame dans le "Petit journal" présentant les "boys scouts". Ils lancent les premières troupes d'éclaireurs et obtiennent vite du succès : le pasteur Gallienne transforme en troupe d'Eclaireurs son patronage du quartier Grenelle à Paris. Les troupes sont alors formés de 75% de jeunes catholiques. Ce qui pose évidemment des questions à certains prêtres.

En 1911, BP vient présenter aux Français le scoutisme et son succès en Angleterre et dans tout l'Empire. Cela renforce les certitudes des pionniers du scoutisme Français sur les bienfaits de la méthode.

La même année, en 1911, les deux premiers mouvements de scoutisme à naître en France sont donc neutres avec les Eclaireurs de France (EDF) sous l'impulsion du lieutenant de Vaisseau Nicolas BENOIT et de Georges BERTHIER, directeur de l'école des Roches et protestants avec lesEclaireurs Unionistes de France (EUF) sous la direction de Samuel WILLIAMSON.

L'un des premiers prêtres catholiques a s'intéresser au scoutisme est l'abbé d'ANDREIS qui à partir de 1911, met sur pied les "Eclaireurs des Alpes" un mouvement de scoutisme catholique dans le cadre de son patronage avec le soutien de son évêque Monseigneur Chapon. On voit également des initiatives se lancer au Creusot (La milice St Michel) avec Louis Faure ; à Mâcon (Les Eclaireurs Mâconnais) avec l'Abbé Ferret ; à Autun (L'Avant-Garde Saint-Lazare) avec l'abbé Piguet ; à Paris - paroisse du Rosaire - (Les intrépides du Rosaire) avec l'abbé Caillet et Henri Gasnier.

Dans le même temps, le Chanoine CORNETTE, prêtre à St Honoré d'Eylau (Paris), rencontre à Meudon les Eclaireurs de France rassemblés, dont les 3/4 sont catholiques. Il s'en inquiète auprès de ceux-ci et s'attire la réponse suivante d'un jeune chef de patrouille : "C'est de votre faute! Pourquoi n'y a-t-il pas de scouts catholiques?". L'idée prendra le temps de mûrir...

Les évêques français commencent par rejeter le scoutisme, car il provenait d'un protestant, militaire et général de l'armée anglaise, et prétendu issu de la franc-maçonnerie.

En 1913, le 1er Jamboree scout a lieu à Birmingham en Angleterre et rassemble 30 000 éclaireurs dont des EDF et des EU.

Durant la guerre 14-18, les EDF et EU rendent de nombreux services : accueil des blessés dans les rangs de la Croix Rouge, renseignements en lignes ennemies, garde-côtes pour les scouts marins ; toujours au péril de leur vie. Nicolas Benoit, officier de marine à l'origine des EDF, meurt au champ d'honneur à la tête de ses fusiliers marins le 17/12/1914.

En pleine guerre, le Chanoine Cornette inspiré par le jeune Paul COZE qui a connu le scoutisme en Egypte ouvre en 1916 avec l'aide d'Edouard de MACEDO (président des réunions d'Eylau) une unité de scouts catholiques sur sa paroisse : "les Entraîneurs de St Honoré d'Eylau".

Au même moment un autre prêtre catholique du nord de la France travaille minutieusement à l'étude de la méthode scoute grâce à des voyages en Angleterre où il rencontre BP, c'est le père SEVIN. Jacques Sevin fonde en 1919 la Troupe 1ère Lille.

La nécessité d'un mouvement vraiment catholique unifié et réclamée par la jeunesse se fait jour. Le Chanoine Cornette, avec son ami Macédo et le père Sevin fondent, le 25 juillet 1920, la Fédération Nationale Catholique des Scouts de France. C'est le général de MAUD'HUY qui prend la présidence de l'association.

Les premières unités "Scouts de France" (SDF) sont contitués des troupes des Entraîneurs de St Honoré d'Eylau (Troupe St louis - Paris)et des troupes Lilloises vite rejointes par les autres unités catholiques indépendantes comme les "Eclaireurs des Alpes" de l'abbé d'Andréis (1ère Nices - 1ère France).

Dès août 1920, les différentes associations fraîchement créées (SDF, EU et EDF) se rassemblent au camp de Francport. Les idées d'un Scoutisme Français est déjà dans certains esprits, il ne verra le jour que bien plus tard...

Au lendemain de la grande guerre, le jamboree d'olympia, en 1920, vient faire oublier les séquelles de la guerre et la fraternité triomphe! La délégation française compte 125 participants : 75 EU, 50 EDF et 15 SDF.

Le développement d'avant-guerre

Le scoutisme éprouve des difficultés à se faire admettre par l'opinion publique ou religieuse qui ne voit en lui qu'une association paramilitaire.

A force de travail sur la doctrine et de communication, les différents mouvements rayonnent rapidement.

En 1921, les scouts de France sont approuvés par l'Archevêque de Paris alors qu'en 1922 le Général Guyot de SALINS remplace le Général de Maud'huy décédé à la présidence. Chez les EDF, c'est André LEFEVRE (Vieux Castor) soutenu par Georges BERTHIER qui travaillent ardemment pour le mouvement.

La même année, les différentes fédérations se rassemblent à la Croix Saint-Ouen où BP leur rend visite : tous les mouvements sont d'accord : le développement doit passer par une formation solide des chefs.

Les EU et les EDF s'organisent ensemble pour proposer des camps-écoles de valeur à CAPPY. Les SDF, grâce au père Sevin, ouvre en 1922 le camp école de CHAMARANDE dont la propriété de Mm Thome a été obtenue par le Chanoine Cornette (appelé maintenant le Vieux Loup).

Dans toutes les associations, les éclaireurs sont rejoints par des louveteaux et des routiers.

En 1924, 126 français toutes associations confondues participent au jamboree d'Ermelunden à Copenhague.

Alors que le Scoutisme Français n'a pas encore vu le jour, le Maréchal LYAUTEY devient Président d'honneur de toutes les associations de france en 1928. Il sera présent au jamboree de Birkenhead en 1929 en Angleterre où 2.400 scouts français ont répondu présent. Ce Jamboree est marqué par une pluie incessante qui transforme le sol en un tapis de boue et par une Tour Eiffel de 16 mètres de haut réalisée par la 28e et la 5e Paris SDF avec 750 bâtons scouts.

En 1936, le mouvement des "scouts de France" est atteint par le deuil : le Général de Salins et le Chanoine Cornette décèdent. Le Général LAFONT succède au Général de Salins et le Révérend Père FORESTIER est désigné par les Evêques de France comme Aumônier Général.

La même année, on compte 12 000 EDF, 10 000 EU et 62 000 SDF.

Le Scoutisme et la guerre

Les services de guerre rendus par le scoutisme démontrent de façon éclatante la valeur de la méthode scoute. Mais le Scoutisme Français veut surtout que les jeunes de France soient unis. Il donne l'exemple de l'union. Les chefs des trois associations se réunissent en septembre 1940 à L'Oradou, afin d'associer leurs mouvements pour unifier leur action. Les associations gardent leur indépendance ; elles représentent des communautés spirituelles différentes ; cependant elles forment la Fédération du Scoutisme français sous la direction du Général LAFONT. Le Chef Scout des SDF, le général LAFONT, se trouve ainsi à la tête d'une association de 150.000 jeunes unis dans la diversité des convictions.

Le scoutisme est interdit en zone occupée. Il devait cependant résister fermement à cette interdiction, subsister presque partout et dans certains cas, progresser. La résistance n'était pas sans risque et la désobéissance a couté la vie à de nombreux chefs (on peut citer Henri SAMSON, CT EDF à Douai).

Dans la zone libre et en Afrique du Nord les effectifs progressent alors que de nombreux chefs sont absents ; certains en zone occupée, d'autres prisonniers. L'influence scoute est telle que l'on pille partout ses méthodes sans se rendre compte que le scoutisme est d'abord un esprit. Dans les camps de prisonniers, les chefs organisent des clans. Des milliers de prisonniers connaissent ainsi le scoutisme.

Chez les SDF, c'est Eugène DARY qui prend le poste de Commissaire Général alors que le QG s'installe en 1941 à Lyon (il s'était replié un temps à Vichy). Pierre DELSUC s'occupe camouflé de la zone nord occupée. Chez les EDF, André LEFEBVRE dirige la zone nord, alors que Pierre DEJEAN, commissaire national à Paris est déporté en Allemagne.

Le 15 août 1942, c'est le magnifique pèlerinage routier à Notre-Dame du Puy orchestré par le père Doncoeur qui mobilise tous les clans routiers de France, mais toute la jeunesse française y est conviée : "Nous allons au Puy en pèlerinage pour le retour des prisonniers, la délivrance de la France".

La guerre d'achevant, la Saint Georges de 1945 reste dans toutes les mémoires! A Paris, les scouts de tous mouvements se retrouvent dans un grand rassemblement : ils furent 40 000 à se retrouver sur les grandes avenues bordant la place de l'Etoile. Ils décendirent ensemble par rangs les Champs-Elysées. Lady Baden Powell et le Général Lafont, président du Scoutisme Français étaient présents.

A la fin de la guerre, c'est Pierre Delsuc (ancien commissaire de la zone nord) qui prend les commandes des SDF.

Le Scoutisme et l'après guerre

Le scoutisme d'après guerre est marqué principalement par l'organisation du Jamboree de la Paix qui s'est tenu en 1947 à Moisson. André Lefevre est toujours après guerre Commissaire Général des EDF, malheureusementin doit mourir quelques mois avant l'inauguration du Jam. Georges Gauthier est quant à lui Commissaire Général des SDF jusquen 1955.

Situé dans une boucle de la Seine en pleine forêt de Moisson, à 70 kilomètres de Paris, le 6e Jamboree international eut lieu 2 ans après la deuxième guerre mondiale, sous la direction de Henri VON EFFENTERRE. Il rassembla 40 nations et trente mille éclaireurs dont 15 000 étrangers, 10 français et 5 000 visiteurs. Cette véritable ville de toile comprenait 15 sous-camps, une grande aire de rencontres et d'échanges : l'Allée des Nations et une grande Arène ou Place des Nations. Pour de nombreux anciens, le jam 47 fut le dernier grand rassemblement unissant sous la même bannière scoute les différents mouvements du Scoutisme Français, en effet, les années qui vont suivre changeront durablement le visage de la France Scoute.

A la recherche d'un renouvellement du scoutisme

En 1949, on sent au sein des Scouts de France un ralentissement des ambitions et de la progression chez les éclaireurs. Michel MENU, alors Commissaire National Eclaireurs, mène l'enquête et propose des activités revigorées tout en respectant la méthode préconnisée par BP. Il propose de nouvelles techniques utilisant les nouvelles technologie (parachutisme, plongée sous marine, aviation...) et une étape d'engagement supplémentaire post 1ère classe qu'il appela "RAIDER".

Le style des nouvelles troupes raiders (dont un béret vert et un insigne métallique particulier les distinguaient des troupes normales) est vite critiqué pour leur coté "commando" et "élitiste" par certains chefs du mouvement. Mais pour les jeunes, c'est un véritable engouement : les rallyes nationaux raiders sont là pour le confirmer (700 raiders pour le rally de Combrit en 1951, 5 000 raiders pour celui de la Banne d'Ornanche en 1956). On peut noter que l'engouement pour le raiderisme dépasse les frontières du mouvement SDF, puisque qu'il y aura également des raiders ENF par exemple.

Chronologie du scoutisme en France