Groupe AGSE 5ème Saint-Brieuc - Saint Etienne

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GROUPE SAINT ETIENNE 5ème SAINT BRIEUC La manécanterie des petits chanteurs de la cathédrale fut fondée en 1934 par monsieur l'abbé Métayer alors maître de chapelle. En 1936, essai de scoutisme. Première promesse le 5 avril 1936. La mané porte alors le nom de 3ème Saint Brieuc troupe Beaumanoir. En septembre 1938, changement de directeur, monsieur l'abbé Métayer, étant donné son état de santé, quitte la mané et est remplacé par l'abbé Le Coat qui tâtonne pendant un an pour savoir quelle direction il doit donner à la manécanterie. Le scoutisme semble être le meilleur moyen de formation. Le 28 août 1939, au camp de l'Anse Cochat qui n'était pas un véritable camp scout, le directeur est mobilisé. Les enfants sont un peu laissés à eux-mêmes d'août 1939 à août 1940. Le directeur revient le 23 août 1940. Reprise des activités...

LA MANECANTERIE PENDANT L'OCCUPATION Le 23 août 1940, après la démobilisation du directeur, les activités reprennent. Il faut trouver une méthode d'éducation cadrant avec la manécanterie. Le scoutisme est adopté. Or le scoutisme est interdit par les allemands; raison de plus pour l'introduire à la Manécanterie. En octobre 1940 un embryon de troupe est fondé. La Mané fait sa B.A. de Noël en chantant à l'hopital pour les prisonniers malades... En mars 1941, la fondation de la meute des louveteaux est envisagée. La question des petits devenait angoissante...Un jour on annonce au Directeur, qui depuis décembre cherchait une cheftaine...qu'une cheftaine de louveteaux venant d'Amiens voulait reprendre du service. Ceci se passait vers la mi-mars 1941. Après entente entre le directeur de la Mané et la cheftaine qui n'est autre que cheftaine BOURGET, la première réunion de Meute a lieu le 3 avril 1941. Seule pendant cinq mois, Cheftaine Bourget a fait marcher sa Meute. Une assistante faisait de courtes apparitions de temps en temps. Les réunions avaient lieu régulièrement chaque jeudi et le dimanche la Cheftaine formait des sizeniers et seconds et passait des épreuves. De son coté, la troupe se réunissait régulierement chaque jeudi au local, en plein milieu des Allemands, à la Duguesclin, rue Saint Benoit. Plusieurs fois, ceux-ci ont pénétré dans le local, volant outils de menuiserie et tout ce qu'ils trouvaient, mettant tout en désordre et brisant tout. Les scouts se remettaient à l'ouvrage, essayant de récupérer chez l'ennemi ce que celui-ci avait pu leur voler. A chaque réunion et avant chaque sortie, les honneurs étaient rendus au drapeau francais. L'aumonier et les chefs, voulant donner à leurs garçons une formation sérieuse, imaginèrent de partir cantonner aux vacances de Pâques à l'anse Cochat en Plouha, baptisée depuis 'Plage Bonaparte'. Que de souvenirs ! En août 1939, n'avions nous pas trouvé dans ce nid d'aigle et ses alentours notre vocation scoute ? Le 17 avril, nous eûmes notre derniere veillée de prières. Quelle ne fut pas notre stupeur quelques minutes après, alors que les garçons venaient de s'étendre sur les paillasses, de voir apparaître trois allemands casqués et armés, se demandant si, de ce coin perdu, des petits Français n'avaient pas l'audace de s'embarquer pour l'Angleterre... Les présentations furent rapides, les échanges d'idées aussi, et bientôt les allemands  disparurent dans la nuit. Le lendemain, dans l'après-midi, nous avions nos promesses scoutes. Nous avons eu l'audace de déployer sur la plage le drapeau français et c'est sur les trois couleurs, à défaut d'étendard, que les quatre premiers scouts de la Mané ont promis sur leur honneur de servir fidèlement Dieu, l'Eglise et la patrie, d'aider leur prochain en toutes circonstances et d'observer la loi scoute. Le lendemain, à 1h30 du matin, les Allemand revenaient. Ils interrogèrent l'aumonier et les chefs pendant une demi heure et ne repartir que quand l'aumonier eut réussi à les persuader qu'ils avaient affaire au curé de la cathédrale. Le lendemain 19, nous reprenions le chemin de Saint Brieuc chantant notre joie scoute au grand scandale de certains esprits mornes et tristes ne comprenant pas que nous puissions chanter notre espoir en la réssurrection de la France. La Mané avait pris son essor. Pendant l'occupation, la Mané a eu trois grands camps de quinze jours : En 1941, à Coat-an-Doc'h, chez les pères Salésiens de Don Bosco, En 1942, dans la forêt de Coat-an-Noz, en Belle-Isle en Terre, En 1943, à Rohé, dans la forêt de Boquen près de Collinée. Pendant ces jours de camps sous la tente, et malgré toutes les interdictions, les honneurs étaitent rendus chaque matin et chaque soir au drapeau français qui flottait durant la journée sur notre camp. De plus, les scouts ont eu trois petits camps de formation et les louveteaux deux. Du 3 avril 1941 (date de la formation de la Meute), au 6 août 1944 (date de la libération de Saint Brieuc), il y eu quarante promesses de louveteaux (onze cérémonies). Depuis octobre 1940 (date de la formation de la troupe), jusqu'au 6 août 1944, nous comptons quarante-six promesses scoutes (huit cérémonies). En plus du service paroissial et du service capitulaire qui sont assurés par les Manécantes, la Manécanterie a contribué à soulager bien des misères depuis la guerre. Du 22 novembre 1941 au 6 août 1944, elle a donné à Saint Brieuc et dans les différentes paroisses de diocèse : - quinze concerts au profit des prisonniers et des STO, -six pour les arbres de Noël; -trois pour les malades de l'hopital, -trois pour l'enfance malheureuse, les oeuvres de jeunesse ou les conférences de Saint Vincent de Paul; et une dizaine d'autres auditions pour différentes oeuvres, et, cela, malgré la Gestapo, et les difficultés de transports. Aussi, le lundi 7 août, au lendemain de la libération de Saint Brieuc, la Mané au grand complet, en uniforme scout, quitte le manoir pour se rendre place de la Préfecture où se trouvait une foule enthousiaste et sympathisante. Un immense drapeau français est hissé au haut de la cathédrale, la Marseillaise à quatre voix mixtes préparée depuis plus d'un mois en plein milieu des allemands, éclate vibrante. A ces chers enfants revenait cet honneur. Ils l'ont fait bien simplement, suivant le cérémonial des scouts. La population de Saint Brieuc en conservera longtemps le souvenir.