« Chamarande (camp école) » : différence entre les versions

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'''Chamarande''', un nom qui résonne encore dans de nombreuses têtes de chefs, cheftaines, commissaires ou aumôniers français car comme toute belle histoire, Chamarande ne vieillira jamais.
Le parc du château de '''Chamarande''' fut le centre de formation des [[Scouts de France]] durant une trentaine d'années et ce lieu a marqué l'ensemble du scoutisme  en France.
C'est un nom qui résonne encore dans de nombreuses têtes de chefs, cheftaines, commissaires ou aumôniers français car, comme toute belle histoire, Chamarande ne vieillira jamais.


== Histoire d'un Camp-Ecole ==
== Histoire d'un camp-école ==
Suite au camp de [[La Croix St Ouen]] du [[30 juillet]] au [[6 août]] [[1921]] réunissant les chefs des 3 grandes associations de Scoutisme Français de l'époque ([[EDF]], [[EUF]] et [[SDF]]), les chefs des Scouts de France (sous l'impulsion du [[Jacques Sevin|père Sevin]]) comprennent l'importance de la formation et décident de se mettre à la recherche de leur propre centre de formation.
Suite au camp de [[La Croix St Ouen]] du [[30 juillet]] au [[6 août]] [[1921]] réunissant les chefs des trois grandes associations de Scoutisme Français de l'époque ([[EDF]], [[EUF]] et [[SDF]]), les chefs des Scouts de France (sous l'impulsion du [[Jacques Sevin|père Sevin]]) comprennent l'importance de la formation et décident de se mettre à la recherche de leur propre centre de formation.


Les [[Scouts de France]] cherchent un lieu central en France, proche de Paris. Grâce aux relations du [[Antoine-Louis Cornette|Chanoine Cornette]] (aumônier général), '''Mme Thome''', propriétaire du château de Chamarande et de son parc de 92 hectares, autorise les [[Scouts de France]] à utiliser son domaine pour le premier Camp National de [[1922]].
Les [[Scouts de France]] cherchent un lieu central en France, proche de Paris. Grâce aux relations du [[Antoine-Louis Cornette|chanoine Cornette]] (aumônier général), le docteur [[Laurent Amodru]], propriétaire du château de Chamarande et de son parc de 92 hectares, autorise les [[Scouts de France]] à utiliser son domaine pour le premier Camp National de [[1922]]. Ils occuperont de 20 à 30 hectares suivant les périodes.
La commune de Chamarande se situe dans l'Essonne dans la vallée de la Juine, non loin de Paris, c'est un lieu idéal !
Le [[Père Sevin]] rentré de [[Gilwell Park]] avec son diplôme de [[Deputy Camp Chief]] (DCC) lui permettant d'encadrer des Camp-Écoles de chefs éclaireurs, tient le premier Camp-Ecole [[SDF]] de Chamarande à Pâques [[1923]]. Ce n'est que le premier d'une longue lignée : formations pour chefs éclaireurs, cheftaines et chefs louveteaux, commissaires et aumôniers se succèdent jusqu'à la guerre.  


Pendant la guerre, dès [[1940]], le château et le parc sont investis par les forces allemandes. Les [[Scouts de France]] ne retrouvent leur camp-école qu'en [[1947]].
La commune de Chamarande se situe dans l'Essonne dans la vallée de la Juine, non loin de Paris avec une gare toute proche, c'est un lieu idéal ! De Paris on prenait le train à la gare d'Orsay (musée d'Orsay aujourd'hui), la gare de Cham' est toute proche du château, les communications étaient donc aisées. De plus, la commune de Chamarande était réputée dès les années 1930 pour ses sites d'escalade, la beauté réelle du site mais aussi l'originalité de la méthode venue de [[Gilwell]] tout cela accrut l'aura du camp. Tout proche le château et parc de Gillevoisin pouvaient accueillir des troupes en surnombre pour un [[rallye]], un camp d'été ou un [[week end campé]]. C'est à Gillevoisin, lieu proche mais distinct de Chamarande, que naquit le jeu d'[[Escarmador]].


En [[1948]], Mme Thome décède et les héritiers ne tiennent plus à laisser les [[Scouts de France]] utiliser la propriété, l'ensemble du domaine sera vendu.
Le [[Père Sevin]], rentré de [[Gilwell Park]] avec son diplôme de [[Deputy Camp Chief]] (DCC) lui permettant d'encadrer des [[camp-école]]s de chefs éclaireurs, tient le premier camp-école [[SDF]] de Chamarande à Pâques [[1923]]. Ce n'est que le premier d'une longue lignée : formations pour chefs éclaireurs, cheftaines et chefs louveteaux, commissaires et aumôniers se succèdent jusqu'à la guerre.  
Lors de l'Assemblée générale de [[1951]], tenue à Chamarande, il est décidé d'acheter un camp national afin de remplacer Chamarande : ce sera [[Jambville]] ! Mais ceci est déjà une autre histoire.


=== Le camp national de 1922 ===
=== Le camp national de 1922 ===
[[Image:Chamarande-1922.jpg|400px|right|thumb|Au 3{{e}} rang : [[Lucien Goualle]] (Secrétaire Général Adjoint, SM 3{{e}} Paris), [[Alphonse Vix]] ([[Commissaire]] de [[Province SDF Alsace|Province d'Alsace]]), [[Édouard de Macedo]] (Secrétaire Général, [[Commissaire]] de Province d'Île de France), [[Maurice Barrier]] (SM 11{{e}} Paris puis Commissaire de District de Versailles), Mmes Convert et Maugart (chargées du service de La Hutte), [[Louis Maugard]] (Commissaire de [[Province SDF Picardie|Province de Picardie]]), [[Abbé Joyeux]] ([[Aumônier]] [[Groupe SdF Ie Aix-en-Provence - Gérard Tenque|1{{re}} Aix en Provence]]).
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2{{e}} rang : RP [[Jacques Sevin]] SJ ([[Commissaire]] Général et Mestre de Camp), Mme [[Marthe Céline Stéphanie Thome|André-Thome]], [[Arthur Guyot de Salins|Général Arthur Guyot d'Asnières de Salins]] (Chef Scout), [[Antoine-Louis Cornette|Chanoine Antoine Cornette]] (Aumônier Général), Mlle Dalraux de Bécourt, Docteur Bouniol, Mlle Vigneron.
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1{{er}} rang : [[Jean Renard]] (SM 1{{re}} Strasbourg), [[Étienne Van Hoof]] (Commissaire International des Baden Powell Belgian Boy and Sea Scouts), [[Jean Lefebvre]] (Commissaire de District de Dijon), [[Hubert Verley]] (fondateur de [[la Hutte]], SM 12{{e}} Paris).
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Les deux infirmières portent l'insigne en drap du camp (un feu de camp).]]


Du [[31 juillet]] au [[10 août]] [[1922]] se tint le premier camp national qui réunit à Chamarande 600 garçons pendant toute une semaine. Il y a même une trentaine de louveteaux. C'est l'occasion de confronter les méthodes, les tenues et les techniques encore très variées. Ce camp représente un pas supplémentaire vers l'unité du scoutisme catholique en France, mais ce n'est pas un camp de formation.  
Du [[31 juillet]] au [[10 août]] [[1922]] se tient le premier camp national qui réunit à Chamarande 600 garçons pendant toute une semaine. Il y a même une trentaine de louveteaux. C'est l'occasion de confronter les méthodes, les tenues et les techniques encore très variées. Ce camp représente un pas supplémentaire vers l'unité du scoutisme catholique en France, mais ce n'est pas un camp de formation.  


=== Le 1{{er}} camp de [[1923]] ===
Les troupes suivantes étaient représentées : [[Groupe SDF 1re Aix-en-Provence - Gérard Tenque|Aix-en-Provence]], 1{{re}} Amiens, 2{{e}} Amiens, 3{{e}} Amiens, 4{{e}} Amiens, Amiens (louveteaux), Asnières, Condé-sur-Escaut, Colmar, [[Groupe SGDF Compiègne - Dominique Savio|Compiègne]], [[Groupe SDF 1re Cuts|Cuts]], [[Groupe SGDF Le Creusot - Saint Eugène|1{{re}} Creusot]], Croix, [[Groupe SGDF 1re Dijon - St Louis|Dijon]], Gournay-en-Bray, 1{{re}} Le Havre, Île-Saint-Denis, La Neuville-de-Raon-l’Étape, [[1°Haguenau|1{{re}} Haguenau]], 2{{e}} Lille, 3{{e}} Lille, 4{{e}} Lille,[[5° Lille|5{{re}} Lille]], 7{{e}} Lille, 8{{e}} Lille avec louveteaux, [[Guides et scouts de Monaco|Monaco]], Montluçon, Morangis (louveteaux), [[Mouscron]] (troupe honoraire SDF), Neuilly-Saint-Front, 1{{re}} Nice, 2{{e}} Nice, 3{{e}} Nice, Noisy-le-Sec, 1{{re}} Paris, 2{{e}} Paris, 3{{e}} Paris, 4{{e}} Paris, 5{{e}} Paris (avec louveteaux), 6{{e}} Paris (avec louveteaux), 8{{e}} Paris, 10{{e}} Paris (scouts-marins), 11{{e}} Paris, 12{{e}} Paris, 14{{e}} Paris, Pontarlier, Pont-à-Mousson, 1{{re}} Roubaix, Saint-Aubin-sur-Mer (louveteaux), Saint-Mihiel, [[Groupe SGDF de Saint-Quentin|Saint-Quentin]], 1{{re}} Strasbourg, 2{{e}} Strasbourg, Tillières-sur-Avre, Verneuil-sur-Avre, Versailles, ainsi que quelques troupes étrangères : 2{{e}} Anvers (Belgique),1{{re}}  Louvain (Belgique), Copenhague (Danemark) et Oxford (Angleterre).
Il eut lieu du samedi saint au lundi de Quasimodo, soit pendant presque 8 jours. Les 22 chefs venus de la France entière furent répartis dans 4 patrouilles : les Coucous, les Corbeaux et les Coqs et les Ramiers.
Le Nord (Flandre), la Picardie et la région parisienne sont donc fortement présentes.
Une partie du parc avait été  pour reproduire la physionomie de Gilwell : même disposition semi-circulaire, dispersion des patrouilles avec chacune sa cuisine et sa popote-abri, même lieu de feu de camp servant aussi de lieu d'instruction. Le [[Mestre de camp]] était le Père Sevin et ses deux assistants, Paul Coze, chef de la 1{{re}} Paris et Michel Blanchon, chef de la 8{{e}} Paris (Troupe Ernest Psichari). Les impétrants furent visités par le général Guyot de Salins et le chanoine Cornette .  


[[Image:Chamarande-1922.jpg|400px|left]]
Les unités étaient regroupées en 4 clans (Bayard, Duguesclin, Roland, Maud'huy). [[Étienne Van Hoof]], Commissaire international de Belgique dirigeait en personne un des clans du 1{{er}} Camp National SDF. D'autres chefs anversois, [[Francis de Decker]], [[Edmond de Gruben]] et [[Antoine Cols]] ou Koltz, encadraient également. On voit que le scoutisme belge, plus mûr, joua un rôle important dans le lancement des SDF.
Au 3ème rang : Lucien Goualle (Secrétaire Général Adjoint, SM 3{{e}} Paris), Alphonse Vix (Commissaire de Province d'Alsace), [[Édouard de Macedo]] (Secrétaire Général, Commissaire de Province d'Île de France), [[Maurice Barrier]] (SM 11ème Paris puis Commissaire de District de Versailles), Mmes Convert et Maugart (chargées du service de La Hutte), Louis Maugard (Commissaire de Province de Picardie), Abbé Joyeux (Aumônier [[Groupe SdF Ie Aix-en-Provence - Gérard Tenque|1{{re}} Aix en Provence]]).


2ème Rang : RP [[Jacques Sevin]] SJ (Commissaire Général et Mestre de Camp), Mme André-Thome, [[Arthur Guyot de Salins|Général Arthur Guyot d'Asnières de Salins]] (Chef Scout), [[Antoine-Louis Cornette|Chanoine Antoine Cornette]] (Aumônier Général), Mlle Dalraux de Bécourt, Docteur Bouniol, Mlle Vigneron.
=== Le premier camp d'avril [[1923]] ===


1er rang : Jean Renard (SM 1{{re}} Strasbourg), [[Étienne Van Hoof]] (Commissaire International des Baden Powell Belgian Boy and Sea Scouts), Jean Lefèvre (Commissaire de District de Dijon), [[Hubert Verley]] (fondateur de [[la Hutte]], SM 12{{e}} Paris).
Officiellement dénommé [[Centre National d'Entrainement SdF|"'''''Centre National d'Entrainement'''''"]], il eut lieu du samedi saint au lundi de Quasimodo, soit pendant presque huit jours. Suivant l'exemple de Gilwell les 22 chefs venus de la France entière furent répartis dans 4 patrouilles : les Coucous, les Corbeaux et les Coqs et les Ramiers.  Une partie du parc avait été aménagée pour reproduire la physionomie de Gilwell : même disposition semi-circulaire, dispersion des patrouilles avec chacune sa cuisine et sa popote-abri, même lieu de feu de camp servant aussi de lieu d'instruction. Le [[Mestre de camp]] était le Père Sevin et ses deux assistants, [[Paul Coze]], chef de la 1{{re}} Paris et [[Michel Blanchon]], chef de la 8{{e}} Paris (troupe Ernest Psichari). Les impétrants furent visités par le général Guyot de Salins et le chanoine Cornette. Le jeune scoutisme alsacien était bien représenté.
<br clear="all">


Les deux infirmières portent l'insigne en drap du camp (un feu de camp).


== Les lieux féériques de Chamarande ==
En octobre 1934 le cardinal Verdier visite le camp et prononce une allocution sur l' "Âme du Scoutisme", il s'agit de rassurer le mouvement après l'éviction du Père Sevin.
* Le château
 
* Le mât tripode
=== La fin du scoutisme [[Scouts de France]] à Cham ===
* La chapelle du dolmen
 
En [[1948]], [[Mme André-Thome]] décède et les héritiers ne tiennent plus à laisser les [[Scouts de France]] utiliser la propriété, l'ensemble du domaine sera vendu.
 
Après la guerre [[Michel Menu]] avait dirigé plusieurs camps destinés aux chefs éclaireurs au château de [[Pont-Chevron]] dans le Loiret mais des cours de cheftaines, d'aumoniers ou de commissaires ainsi que des assemblées générales se tenaient à Chamarande. Lors de l'Assemblée générale de [[1951]], tenue au domaine, il est décidé d'acheter un camp national afin de remplacer Chamarande : ce sera [[Jambville]] ! Mais ceci est déjà une autre histoire.
 
Chamarande fut clos officiellement par une messe d'action de grâce célébrée par le père Forestier à la mémoire du Père Sevin le samedi du week-end des ACDL les 2, 3 et 4 novembre 1951, le Colonel Wilson de passage à Paris se joignit à la cérémonie. Lors de la dernière veillée du samedi un historique des 30 ans de scoutisme à Cham y fut évoqué. Les 6 et 7 octobre 1951 les Chamarandais d'Ile de France y firent un dernier week-end d'adieu et les ACPrL une réunion le 1{{er}} novembre.
 
== Site de Chamarande ==
=== Visite ===
Le parc se visite librement tous les jours mais le scoutisme n'y a laissé que peu quelques traces visibles.
 
=== Lieux typiques ===
Certains de ces lieux étaient inspirés des installations du modèle britannique de [[Gilwell Park]].
 
* Le mât [[tripode]] ou [[sémaphore]].
* La [[chapelle du Dolmen]]
* Le feu de camp
* Le feu de camp
* L'oratoire
* L'[[oratoire]]
* Le lavabo et le [[trackodrome]]
* Le lavabo et le [[trackodrome]]
* La tanière
* La [[tanière]]
* La bergerie
* La bergerie qui abritaient les cheftaines.
* Le [[kraal]]
* Le [[kraal]]
* La torche des dix vertus
* La [[torche des dix vertus]]
* Le [[manoir]]
* La [[Kasbah]]
 
=== Vue aérienne et localisation ===
{{#display_map:
48.51,2.21~Centre de formation de Chamarande
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|zoom = 12
}}
 
== Vie, méthode et organisation ==


== La vie à Chamarande ==
=== Encadrement ===


Dans le langage courant de l'époque, un chef qui va suivre le [[Camp-école]] dit qu'il fait son "[[Cham]]".  
Dans le langage courant de l'époque, un chef qui partait suivre le [[Camp-école]] dit qu'il fait son "[[Cham]]". Breveté, il devenait "Chamarandais" et membre de la [[1re Chamarande|1{{re}} Chamarande]].
Bien entendu il y avait des Chams louveteaux, des Chams éclaireurs, des Chams aumôniers ou commissaires au contenu différencié.


Les scoutmestres étaient instruits par des formateurs ayant suivi une formation de 3{{e}} degré à Chamarande. Ces formateurs portaient la [[badge de bois]] (2 buchettes), le [[Foulard à tartan|foulard rose à tartan Mac Laren de Gilwell]] et une [[bague]] de cuir rond à 2 torons (à la place des bagues de cuir carré à 3 torons).
Les scoutmestres étaient instruits par des formateurs ayant suivi une formation de 3{{e}} degré. Ces formateurs portaient la [[badge de bois]] (deux buchettes), le [[Foulard à tartan|foulard rose à tartan Mac Laren de Gilwell]] et une [[bague]] de cuir rond à deux torons (à la place des bagues de cuir carré à trois torons).


Pour former les formateurs de scoutmestres et être à la tête du camp national de formation, il fallait être [[Deputy Camp Chief]] (DCC) de Gilwell en Angleterre : on devenait alors "Mestre de Camp". Les DCC portaient le foulard de Gilwell, la [[bague]] à 2 torons et 4 [[badge de bois|buchettes]].
Pour former les formateurs de scoutmestres et être à la tête du camp national de formation, il fallait être [[Deputy Camp Chief]] (DCC) de Gilwell en Angleterre : on devenait alors "Mestre de Camp". Les [[DCC]] portaient le foulard de Gilwell, la [[bague]] à deux torons et quatre [[badge de bois|buchettes]].


Le gardien du camp de Chamarande était '''[[Roland Pierre]]''', il était assisté dans sa tâche d'une patrouille de service: les lévriers. La patrouille des lévriers portait le [[foulard]] noir et était composée exceptionnellement de [[Chevalier de France|Chevaliers de France]]. Une chanson a d'ailleurs été écrite sur cette célèbre patrouille : les [[Foulards noirs]].
Le gardien du camp de Chamarande était '''[[Roland Pierre]]'''. Durant les sessions, il était assisté dans sa tâche d'une patrouille de service : les lévriers. La patrouille des [[Lévriers]] portait le [[foulard]] noir et était composée exceptionnellement de [[Chevalier de France|Chevaliers de France]]. Une chanson a d'ailleurs été écrite sur cette célèbre patrouille : les [[Foulards noirs]].


Les Mestres de camp successifs furent le Père [[Jacques Sevin]] et [[Pierre Delsuc]].  
Les Mestres de camp successifs furent le Père [[Jacques Sevin]], [[Pierre de Montjamont]],[[ Henry Dhavernas]] et [[Pierre Delsuc]].
La maîtrise avait une composition classique. Ainsi lors du 16{{e}} cours du [[18 août|18]] au [[30 août]] [[1930]] le  Père [[Jacques Sevin]] était assisté de [[Georges Tisserand]] (en 1{{er}}) et [[Robert Harant]] (en 2{{e}}). On retrouvait un intendant-matériel, un intendant-ravitaillement et des monteurs ainsi que les [[Lévriers]].


== Méthode et publics ==
<gallery>
image:Etendard 1ère Chamarande.jpg|(archives SGdF)
</gallery>


Chaque camp durait de 8 à 11 jours et comportait une alternance de travaux pratiques variés et quelques conférences. Les chefs stagiaires étaient répartis en patrouilles et ils (ré)apprenaient toute la méthode scoute (animation, techniques, cérémonial) par le concret, en le faisant comme leurs futurs scouts.  A la fin du stage pratique, ils recevaient un sujet écrit d'épreuve théorique à rendre quelques mois après. Il pouvait y avoir de 20 à 50 participants.
=== Organisation des camps nationaux d'entrainement ===


Avec la rapide expansion du scoutisme en France et l'harmonisation de la méthode  les SDF (et aussi les EDF et et EUF) utilisèrent les [[CEP]] camps-ecoles préparatoires qui, organisé par chaque province ou région, permettait une décentralisation de la formation.
Chaque [[Camp national d'entrainement SdF]] durait de 7 à 10 jours et comportait une alternance d'exposés théoriques, de travaux pratiques variés, de commentaires et de quelques conférences. Il semble qu'au début le programme de [[Gilwell Park]] ait été suivi scrupuleusement, notamment pour la partie pratique. Pour le cours de scoutmestre elle était formée de quatre domaines, soient à peu près :
#[[cérémonial]] et [[campisme]] ;
# travaux des champs, [[pionnierisme]], travail du bois ;
#[[installations]],science de la nature  et jeux scouts ;
# empreintes, pistes, [[trackodrome]].


Le premier camp de Louvetisme s'ouvrit le 15 septembre 1923. avec le concours de [[Vera Barclay]].  
[[Image:Cahierdechamaranderupp.jpg|right]]
Les chefs ou cheftaines stagiaires étaient répartis en patrouilles et ils (ré)apprenaient les éléments essentiels de la méthode scoute (animation,[[campisme]], techniques, [[cérémonial]]) par le concret, en le faisant comme leurs futurs scouts. Les points essentiels étaient commentés après l'exercice et repris le soir avec prise de notes recommandée. D'où l'intérêt du [[carnet]] ou cahier de Chamarande que devait détenir chaque chef formé. Cet épais cahier avec couverture imprimée servait à prendre des notes. À la fin du stage pratique, les stagiaires recevaient un sujet écrit d'épreuve théorique à rendre quelques mois après. Il pouvait y avoir de 15 à 40 participants. De façon générale pour la branche moyenne, le fil était [[Éclaireurs]] de BP avec les ajustements des divers commissaires successifs.


Des louvetiers et des cheftaines y participaient et cette mixité nécessita une lettre d'aurorisation de l'archevêché de Paris.
L'oralité était un principe de ces cours. Ainsi un avertissement en tête de cahier précisait :


En 1927, le Père Sevin inaugura le premier cours pour les [[commissaire]]s qui reçut l'approbation de B.P.
{{citation|En recevant ce cahier on s'engage à ne pas le communiquer aux chefs et scouts qui n'ont pas encore suivi le cours pratique. L'enseignement de Chamarande doit rester un enseignement ORAL et non livresque et des notes personnelles sont toujours déformables. "Cham". ''}}


Bien sûr, les participants étaient massivement français ou venus des colonies mais on trouvait aussi des chefs autrichiens, égyptiens, luxembourgeois, belges, un lituanien et aussi quelques anglais ou américain. On forma également quelques cheftaines polonaises.


=== Chamarande et les [[SUF]] ===
=== Les autres camps ===
Sous l'impulsion du père Sevin, commissaire national à la formation, se mirent en place progressivement des sessions par branche ou fonction :
* Camp national d’entraînement pour les chefs éclaireurs (en fait le prototype des autres, voir plus haut) ;
* cours de perfectionnement,scoutisme, art dramatique, chant chorale ;
* Maîtrise ;
* Louvetisme ;
* Route ;
* Commissaires ;
*  ACDL-ACPrL ;
* Aumôniers.


Chamarande et la force morale que comportent ce nom vont jouer un rôle dans la crise qui voit naitre les [[Scouts Unitaires de France]].
Le premier camp de Louvetisme s'ouvrit le [[15 septembre]] [[1923]] avec le concours de [[Vera Barclay]]. Des louvetiers et des cheftaines y participaient et cette mixité nécessita une lettre d’autorisation de l'archevêché de Paris.  
De fait le bureau et les statuts de la nouvelle association sont déposés en préfecture le 6 avril 1971, la première Assemblée Générale se tient le 30 et [[31 mai]] [[1971]] dans l'ancienne propriété [[SDF]] de Chamarande, louée pour l'occasion. C'est un symbole, le lieu où ont été formé des générations de chefs-scouts depuis le Père Sevin, un enracinement et une filiation directe qui sont clairement exprimés par ce choix.


=== Festivités du centenaire du scoutisme à Chamarande ===
Avec la rapide expansion du scoutisme en France et l'harmonisation de la méthode, les SDF (et aussi les EDF et et EUF à [[Cappy]]) utilisèrent les [[CEP]] camps-écoles préparatoires qui, organisé par chaque province ou région, permettait une décentralisation de la formation. Les instructeurs de ces CEP étaient eux mêmes formés à Chamarande.


[[Image:Chamarande.jpg|150px|left]]
En [[1927]], le père Sevin inaugura le premier cours pour les [[commissaire]]s qui reçut l'approbation de BP.
Pour les festivités en Essonne du centenaire du scoutisme, c'est naturellement le site de Chamarande qui a été retenu. C'est sur une initiative de Pascal Monet que le 1er mai [[2007]] tous les scouts de l'Essonne : [[Éclaireuses et éclaireurs israélites de France]], [[Scouts musulmans de France]], [[Scouts et guides de France]], [[Guides et scouts d'Europe]] et [[Scouts unitaires de France]] se sont retrouvés pour une journée de rencontres et de jeux sur la même pelouse que nos anciens.


== Chanson des chefs Chamarandais ==
Il y eut des camps plus techniques comme ceux consacrés à la nature, au chant choral, etc.


Les chefs brevetés de Chamarande appelés ''Chamarandais'' apprenaient cette chanson lors de leur Camp-École :
=== Chansons et imaginaires liés à Chamarande ===
Le père Sevin a écrit les paroles de plusieurs chants liés au camp et à son [[imaginaire]].


1.Les chefs brevetés de Chamarande appelés ''chamarandais'' apprenaient une chanson secrète lors de leur camp-école tandis qu'ils formaient la [[1re Chamarande|1{{re}} Chamarande]].
{{voir article|Chamarande (chant)}}
{{voir article|Chamarande (chant)}}
2. [[Notre-Dame de Chamarande]].
Egalement on a parlé du cycle de Chamarande pour un ensemble de chants liés à ce thème: 
* [[Chamarande (chant)|Chamarande ! Chamarande !]] (ne figurent dans l'édition de 1932 que le refrain et les 2 premiers couplets, et moins encore dans l'édition de 1936 : "Le reste de la chanson s'apprend au Camp-Ecole. On a noté l'air ici, afin d'en éviter les transformations.")
* Chanson de la Meute (La Meute de Cham) (1925) souvenirs des premières assistantes du Camp-Ecole, miss [[Vera Barclay]] et Cheftaine [[Louise de Grangeneuve]].
* Au Camp de Chamarande (1930) sur l'air de ''A la claire fontaine''
* [[Foulards noirs|Les Foulards noirs]]. Dédié à l'équipe fondée en [[1930]], pour le service du [[Chamarande (centre de formation)|Camp-Ecole]] durant toute l'année. Elle ne comprenait que des [[Chevalier de France|Chevaliers de France]].
* La Bûche de Chamarande (1923) sur l'air de '' Le Dernière bûche'' de [[Théodore Botrel]]. L'emblème du [[Chamarande (centre de formation)|Camp-Ecole]] est une bûche au cœur de laquelle est plantée une hachette.
* [[Connaissez-vous la source]] (1929) Dédié au 9{{e}} Cours de Louvetisme de Juillet 1929
* Bonsoir, Chamarande, sur l'air de ''[[Bonsoir, petits frères]]'' de [[Léon-Robert Brice|l'abbé Brice]]
* Prière du soir de la troupe, sur l'air de ''[[Bonsoir, petits frères]]'' de [[Léon-Robert Brice|l'abbé Brice]] - édition de 1936
* Bonsoir à Valloires, sur l'air de ''[[Bonsoir, petits frères]]'' de [[Léon-Robert Brice|l'abbé Brice]] - édition de 1936
* [[Notre-Dame de Chamarande]] (1931)
Mais un imaginaire moins connu était présent lors des veillées ou pour certaines activités, l'[[indianisme]]. Il existait une tribu des Chamandaraks habillée complètement en peau rouge et qui disposait d'un tipi, d'un canoë, d'un mât-totem. On [[totem]]isa donc et le père Sevin se transforma en Renard noir. Puis tout cela disparu, au moins en apparence.
Le parc du chateau de Gillevoisin contigü à celui de Chamarande était frequemment utilisé pour des camps de troupes parisiennes, là se developpa l'imaginaire d'[[Escarmador]].
=== Autres évènements SDF ===
Pendant toute la période 1922-1951, il y eut bien entendu à Chamarande des rallyes de provinces ou de districts, des camps de louveteaux.
Un chef, Bernard Naudin, témoigne : "''Quand nous sommes revenus pour un camp-école scout à Chamarande en 1947, il nous semblait qu’il manquait quelque chose. Nous avons réalisé qu’il n’y avait plus de moustiques : les américains avait mis du DDT dans tous les étangs mais il n’y avait plus de poissons non plus'."
C'est là que le 1{{er}} juin 1946 se marie Michel Rigal qui sera bientôt une figure centrale des SDF. L'assemblée générale des 10 et 11 juillet 1948, s'y tient, le projet des "[[Raiders]]" est en route.
== Chamarande après les Scouts de France ==
En [[1950]], le premier rassemblement des chorales [[A Cœur Joie]], alors proches des SDF, a lieu à Chamarande, avant de devenir le Festival des choralies à Vaison-la-Romaine. Du 13 au 23 aout 1951 l'association organisa un "camp de spécialité" destiné aux Meneurs de chant, tous étaient en uniforme ou du moins portaient le foulard.
Le château du XVII{{e}} siècle et son parc ont été inscrits aux monuments historiques le [[23 février]] [[1955]] puis classé le [[23 juillet]] [[1981]].
En [[1957]], le dernier propriétaire privé est Auguste Mione, directeur d'une grande entreprise de travaux publics, avant le rachat du domaine, en [[1978]], par le conseil général de l'Essonne.
=== Les Scouts unitaires de France ===
Chamarande et la force morale que comportent ce nom vont jouer un rôle dans la crise qui voit naitre les [[Scouts unitaires de France]]. De fait le bureau et les statuts de la nouvelle association sont déposés en préfecture le 6 avril 1971, la première assemblée générale se tient les [[30 mai|30]] et [[31 mai]] [[1971]] dans l'ancienne propriété [[SDF]] de Chamarande, louée pour l'occasion. C'est un symbole, le lieu où ont été formées des générations de chefs-scouts depuis le père Sevin, un enracinement et une filiation directe qui sont clairement exprimés par ce choix.
Fin mars 1992 ils peuvent encore y organiser leurs [[Journées Nationales]].
=== La mission Chamarande ===
En [[1993]] - 1994, une ''Mission Chamarande'' fut chargée par le Conseil Général de l'Essonne de faire revivre ce lieu devenu domaine départemental et de lui trouver une affectation. Elle était animée par Michel Denieul, un chartiste. Avec l'appui de diverses personnalités locales, d'anciens responsables de mouvements issus du scoutisme catholique tentèrent de faire restaurer le Manoir pour y créer un petit musée de "l'identité scoute".
Citons [[Bernard Mantienne]], [[Yann Cotten]] et [[Bertrand Chanzy]] mais cela n'a pas pu aboutir, notamment en raison de difficultés politiques internes au Département. En 2017 à part une salle [[Roland Pierre]], il n'y reste plus trace du scoutisme.
=== Les Scouts catholiques de France ===
En [[1992]], les [[Association française de scouts et guides catholiques|Scouts catholiques de France]] y organisèrent leur camp école annuel ([[CEP]] / [[BAFA]]).
===A Cœur Joie===
En 2000, l'association ''[[A Cœur Joie]]'' y fête son cinquantenaire bien que l'association n'ait plus de lien avec le scoutisme.
=== Les festivités du centenaire du scoutisme ===
[[Image:Chamarande.jpg|150px|left]]
Pour les festivités en Essonne du centenaire du scoutisme, c'est naturellement le site de Chamarande qui a été retenu. C'est sur une initiative de [[Utilisateur:Borome|Pascal Monet]] que le 1{{er}} mai [[2007]] tous les scouts de l'Essonne : [[Éclaireuses et éclaireurs israélites de France]], [[Scouts musulmans de France]], [[Scouts et guides de France]], [[Guides et scouts d'Europe]] et [[Scouts unitaires de France]] se sont retrouvés pour une journée de rencontres et de jeux sur la même pelouse que nos anciens.
<br clear="all">
== Autres activités ==


== Vue aérienne et localisation ==
Certains artistes invités par le Département de l'Essonne et en résidence à Chamarande réalisent parfois des œuvres dont l'inspiration évoque des activités scoutes. On a pu voir ainsi le fauteuil du mestre de camp mais aussi un pont suspendu<ref>{{Lien web |url=http://chamarande.essonne.fr/laurent-tixador-pont-2013/ |titre=Nouvelle production pour le Domaine de Chamarande |année=2013 |site=chamarande.essonne.fr |consulté le=20 octobre 2014}}</ref>.


<googlemap lat="48.51" lon="2.21" zoom="12">
== Voir aussi ==
48.51,2.21, Centre de formation de Chamarande
=== Lien interne ===
</googlemap>
* [[Camp national d'entrainement SdF|Centre national d'entraînement des Scouts de France]]


== Liens externes ==
=== Liens externes ===
* Chamarande sur le site d'[http://honneur.au.scoutisme.free.fr/textes/chamarande/chamarande.htm  "Honneur au scoutisme"]
* Festivités en Essonne du [http://centenaire91.free.fr/ Centenaire du scoutisme]
* [http://riaumont.net/scoutisme/labo/etudes/chamarande Coutumier de Chamarande] des années 1950.
* [http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Chamarande Château de Chamarande sur Wikipedia]
* Festivités en Essonne du [http://centenaire91.free.fr/ centenaire du scoutisme]
* [http://www.essonne.fr/culture-sports-loisirs/lieux-culturels/domaine-departemental-de-chamarande/ Le domaine départemental de Chamarande] sur le site du Conseil général de l'Essonne
* Témoignages de chefs et cheftaines sur le site de l'association Mémoire et Patrimoine vivant à Corbeil-Essonnes: http://www.asso-mpv.com/


{{références}}
{{portail monde}}
{{portail monde}}


[[Catégorie:Centre de formation]]
[[Catégorie:Scouts de France]]
[[Catégorie:Scouts de France]]
[[Catégorie:Histoire du scoutisme en France]]
[[Catégorie:Histoire du scoutisme en France]]
[[Catégorie:Haut lieu du scoutisme en France]]


[[es:Chamarande]]
[[es:Chamarande]]
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