Scouts unitaires de France

De Scoutopedia
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La croix de promesse des SUF

Les SUF (Scouts Unitaires de France) sont une association catholique de scoutisme dont l'ambition est d'aider les enfants, puis les jeunes, à devenir des femmes et des hommes libres, responsables, utiles et heureux, selon la méthode éducative imaginée par Baden Powell et adaptée par le Père Sevin pour les jeunes Catholiques Français.

Une association aux structures allégées et à l'encadrement bénévole, elle est conçue pour être au service des jeunes et des familles pour aider les parents dans leur mission d'éducation.

Un mouvement fidèle à l'Eglise catholique, où le sens de Dieu vient donner sens aux autres axes de la formation scoute : Santé - Développement de la personnalité - Savoir Faire - Service des autres, qui sont la clé d'une réussite humaine authentique.

L'association est créée en 1971 proposant ainsi un cadre de vie aux troupes dites "unitaires" des Scouts de France qui n'acceptent pas les changements pédagogiques opérés par leur mouvement . En effet, les Scouts de France ont divisé la branche "éclaireurs" (12 - 17 ans) en deux et l'unité de la patrouille scoute est brisée.

Le SUF regroupent en 2006 un peu plus de 20 000 membres.

Que font les S.U.F ?

A travers les jeux, les aventures, les activités techniques, les veillées... Les garçons et les filles répartis au sein de 6 branches sont amenés par la prise de responsabilités progressives à se prendre en charge eux-mêmes, à s'adapter à tous les temps et tous les terrains pour être prêts à agir et à servir.

La nature, école de vérité et de formation concréte, est le cadre privilégié de toutes les activités.

Bref, les SUF font du scoutisme "classique" organisé autour de 5 buts, 5 dimensions et 5 moteurs.

Les 6 branches S.U.F

Quelle structure pour les S.U.F ?

Les Scouts Unitaires de France fonctionnent comme toutes les associations Loi de 1901 (déclaration faite en 1971). Les membres de l'association, y compris à l'échelon national sont bénévoles. Les SUF sont agréés par le Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse et des Sports en 1974 et reconnue d'utilité publique en 1983.

Le Chef de Groupe SUF : pilier de la structure

Au niveau national, les équipes de branche (une pour chacune des six branches) sont sous la responsabilité du "commissaire général". Elles sont chargées de la formation, des revues, de l'animation des activités nationales.

Le commissaire général peut s'appuyer régionalement sur l'aide des "délégués régionaux". Mais la structure de base des SUF est le Groupe au niveau local qui est composé des 6 unités de branches sous la responsabilité d'un "chef de groupe" qui animent la communauté des chefs constituée par les chefs et cheftaines d'unités. Le lien hiérarchique est direct entre le commissaire général et le chef de groupe.

Siège de l'association : Espace Raphaël, 21-23, rue Aristide Briand 92175 VANVES CEDEX tél: 01.41.90.19.19

Pourquoi les S.U.F ?

Parallèlement aux évènements de Mai 68, le mouvement Scout de France connaît une succession de crises internes qui amènent à déstabiliser l'ensemble de la direction du mouvement. La crise principale est liée aux courants pédagogiques révolutionnaires de Mai. En effet, certaines équipes nationales n'acceptent plus l'autorité et le système hiérarchique du mouvement : les commissaires démissionnent, le mouvement dans ce climat de contestation constante est en train d'imploser. Engluer dans ces problèmes internes, le mouvement ne se préoccupe pas de régler la question unitaire. En effet suite à la réforme "Pionniers-Rangers" de 1964, des troupes SDF gardent la pédagogie "unitaire" de la troupe contre la volonté du mouvement et sont en marge de l'association.

En novembre 1970 c'est la passation de pouvoir entre Emile Visseaux et Michel Rigal qui est à l'origine de la réforme de 1964. "J'ai été nommé Commissaire Général par le conseil national le 12 septembre, mais cela n'a été annoncé qu'en novembre. Rigal est parti trop tard. Il ne contrôlait plus la maison sur la fin. Il fallait sauver le mouvement de l'anarchie intérieure qui découlait de l'esprit de mai 68 et non de la réforme. Le mouvement partait à la dérive. 1970, ce fut le retour au cahot originel... La crise ne s'est apaisée qu'en 1973" (Emile Visseaux)

Pendant ce temps là, les troupes restées unitaires se font oublier pour survivre et s'organisent, ils créent même leur propre journal "RAID".

Deux jeunes chefs unitaires, Marc Dugois, un jeune collaborateur de RAID, et son assistant, Olivier Legendre se rendent compte que l'aventure des troupes unitaires et de leur journal sans une structure performante va mourir à petit feu. Il faut un vrai mouvement afin de proposer des formations et lancer des projets d'envergure. Les Scouts d'europe pourraient être ce mouvement. Ils sont en pleine expansion depuis 1962 et atteignent les 10 000 membres. Mais après l'échec des négociations, fin novembre 1970, qui devaient aboutir à l'intégration des troupes unitaires SdF et de leur revue au sein des Scouts d'Europe, Marc Dugois et Olivier Legendre sont définitivement convaincus, après une entrevue avec Pierre Géraud (commissaire général des Europes), que les troupes unitaires n'y trouveront jamais leur place. En décembre 1970, ils vont, avec le père Werquin (aumônier du Lycée Janson de Sailly et des troupes unitaires du groupe St Louis), rencontrer un ex-chef Scout d'Europe, Jean Debeake. Peu rassuré par la nomination d'Emile Visseaux qui est perçu comme un durcissement de la ligne du mouvement SdF, les quatre (Dugois, Legendre, P Werquin et Debeake) lancent l'idée de la création d'une association complètement nouvelle. En janvier 1971, Marc Dugois et Jean Debaeke rendent visite chacun leur tour à Emile Visseaux pour connaître l'avenir qu'il réserve aux troupes unitaires. De ces deux entretiens, il ressort que les jours des troupes unitaires sont comptés. Le 28 janvier 1971 en effet, le QG dévoile et diffuse à l'intérieur du mouvement le projet de nouveau règlement intérieur qui ne stipule aucunement l'existance de troupes unitaires. C'est la condamnation à mort des troupes classiques qui n'ont plus d'autre alternative que de se soumettre ou de se démettre. Le 15 janvier, ces chefs unitaires font partir, grâce au fichier de RAID, une circulaire invitant à une réunion de chefs unitaires pour le 13 février 1971. Ce jour là, 55 chefs, la plupart de la région parisienne, se rassemblent rue François Premier à Paris dans une des salles du groupe Bayard-Presse tandis qu'une centaine d'autres font connaître par courrier leur volonté de créer un regroupement réel des unitaires. Par un vote quasi-unanime des présents, la création de "l'Association des Scouts Unitaires de France" est décidée. Elle se donne une seule condition pour démarrer officiellement : réunir au moins 500 membres pour former le noyau initial, ce qui est réalisé en quelques jours. Le 25 février 1971, Jean Debaeke annonce publiquement la création des S.U.F.

L'uniforme SUF

Les SUF reprennents grosso modo, les uniformes des SdF/GdF d'avant réforme.

Pour les Louveteaux/Jeannettes : bermuda/jupe culotte bleu marine, pull bleu marine, chemise/chemisette bleu ciel, chaussette bleu marine et béret basque.

Pour les Eclaireurs : short velours beige, chemise beige, pull beige, chaussette beige, béret alpin bleu marine ou chapeau 4 bosses (BP) beige.

Pour les Guides : bermuda ou jupe culotte bleu marine, chemisier ou chemisette bleu marine, pull bleu marine, chaussette bleu marine, béret alpin ou chapeau 4 bosses bleu marine.

Pour les Routiers : pantalon ou short velours beige, chemise beige, pull bleu marine, chaussette beige, béret alpin bleu marine.

Pour les Guides Aînées : bermuda ou jupe culotte bleu marine, chemisier ou chemisette blanche, pull bleu marine, chaussette bleu marine (rarement de couvre chef).

Pour Cheftaines Louveteaux/Jeannettes : bermuda ou jupe culotte bleu marine, chemisier ou chemisette bleu ciel, pull bleu marine, chaussette bleu marine, béret alpin ou chapeau 4 bosses bleu marine.

Chronologie S.U.F de 1971 à 2006

  • 1971, Janvier : Le protocole entre la FSE et les « Unitaires » ne sera jamais signé.
  • 1971, 13 février : Réunion de 55 chefs mandatés par une centaine d’autres pour créer un mouvement autonome « Les Scouts Unitaires de France ». Les effectifs réunis ne dépassent pas 500 dont 300 viennent du Groupe Saint Louis de Paris. De Mgr Rupp qui soutient officieusement cette fondation : « Quand vous serez dix mille on vous prendra au sérieux… »
  • 1971, 2 avril : dépôt des statuts. Le premier président est Pierre de Monjamont, le conseiller religieux, le chanoine Ancel. Des liens doivent être conservés avec les SdF. Formation d’un Conseil National avec une commission de parents.
  • 1971, 30/31 mai : premières Journées Nationales Unitaires à Chamarande ! Réserve de la Commission épiscopale de la jeunesse sur la fondation des SUF.
  • 1972 : Début des Jeannettes SUF avec Anne Potez comme CNJ. Le journal Raid devient WOODCRAFT, c’est la revue officielle des SUF. Atténuation de la réserve épiscopale qui déplore cependant la scission.
  • 1973, juin : Création des Guides SUF dont la C.G est Jeannine Potez. Le rôle des parents chez les SUF est privilégié. Bernard Mantienne l’un des rédacteurs de « Raid » devient CG/SUF. Les structures et la hiérarchie du mouvement doivent éviter toute bureaucratie et les rapports doivent se placer toujours dans un climat amical. Pas de permanents rétribués, sauf une secrétaire nationale. Le siège est situé Rue Antoine Rouchez à Paris. Mise ne place de « Missi Domini SUF » pour améliorer les liens entre le niveau local et national.
  • 1974 : les SUF obtiennent l’agrément du Ministère de la Jeunesse et des Sport.
  • 1975 : Lors des Journées nationales, création et lancement du terme « l’aventureux » pour définir l’état d’esprit SUF. Création d’une commission « relations avec l’épiscopat ».
  • 1976 : Edition d’un manuel de scoutisme destiné au mouvement et intitulé « Passeport pour l’Aventure »
  • 1977, février : entrevue avec le nouveau CG/SdF Dominique Bénard. Publication d’une lettre de liaison bi-annuelle avec les parents. Deuxième édition de « Passeport pour l’Aventure » avec certaines modifications. Des modèles sont proposés comme Raoul Follereau ou Martin Luther King. Bernard Mantienne quitte le CG et devient président du mouvement en remplacement de Pierre de Montjamont.
  • 1978 : les SUF réclament des pouvoirs publics la création d’un diplôme officiel scout pour le BAFA en accord avec la FSE.
  • 1980, Mai : les SdF proposent aux SUF de les réinsérer. Refus circonstancié. Cependant tentative de prière commune une fois par mois avec les SdF et la FSE. Tentative encore de création d’un bureau commun de liaison du scoutisme. Sans aboutissement. Les SUF sont invités à épauler le service d’accueil lors de la visite du Pape à Paris. Nomination d’une CN pour la branche aînée féminine.
  • 1981 : Les effectifs sont stabilisés, on compte environ 10 000 membres. Tenue régulière d’entretiens entre les SdF et les SUF. Mgr Quelen (Commission épiscopale enfance-jeunesse) souhaite opérer la réunification SdF/SUF. Mgr Honoré, évêque de Tours, très favorable aux SUF. Entretiens entre le nouveau Secrétaire général/FSE, Maurice Ollier et les SUF.
  • 1982 : Lancement de l’idée de la « Flamme SUF » (symbole de vie spirituelle et scoute) qui doit parcourir la France sans s’éteindre. Antoine Renard est CG/SUF. Opération « coureurs des bois » avec Paul-Henry Plantain. Document du Père Ancel : « Le scoutisme peut-il être catéchèse ? »
  • 1983 : Soutien des SUF à la FSE menacée de perdre son agrément. Dans le rapport morale : « Plus que jamais, le scoutisme doit se jouer dans la nature ». Gilles Chaland est CG/FSE, ce qui facilite de nouvelles relations. Les deux mouvements signent une déclaration en vue d’obtenir l’habilitation équivalente de leurs camps de formation à ceux du BAFA. Les SUF sont reconnus d’utilité publique. Mgr Cornet (nouvel évêque accompagnateur du scoutisme à la Commission épiscopale E.J) est favorable à un dialogue SUF/SdF/FSE. L’arrivée de Robert Wettstein comme CG/SdF srrête les pourparlers tenus depuis 1981 entre les SdF et les SUF.
  • 1984 : Constatation du départ des 15/16 ans. Mars : Conseil national et publication d’un dépliant pour présenter le mouvement. Début des camps de formation « tripodes ». Camps du 3e degré pour chefs de groupe durant une semaine. Les SUF comptent 170 groupes. Fédérations de groupes locaux.
    Des SUF en 1985
  • 1985 : Publication d’un Livret sur les SUF à l’attention des parents. Livret de la famille distribué par les maîtrises aux parents. Nouvelle édition de « Passeport pour l’aventure » sous le nom d’ »Azimut ». C’est un livret de progression proche de « Pistes »(FSE).
  • 1986 : Dans le rapport moral des Journées nationales : « Les SUF disent Dieu premier servi car Il est au sommet de tout, en conséquence au bout de la démarche éducative du scoutisme. Il insuffle chaque moment. » La route passe de 400 à 800 adhérents. Le CG Antoine Renard tente de trouver une acceptation du film dérisoire et vulgaire de Jugniot « Scouts Toujours ». Réunion inter-mouvement autour des SUF avec les GdF, a FSE et les St Georges pour réfléchir sur les messages du Pape à la jeunesse.
  • 1987 : Le père Ancel et Pierre de Montjamont préparent le projet d’une charte SUF pour préserver leur originalité et leur fidélité à la personne de Baden Powell : « Former des Hommes et des chrétiens responsables dans la fidélité aux 5 butes et aux 5 moyens de B.P ».
  • 1988 : Pour la première fois, un délégué général permanent est engagé sous rémunération : Georges Vidal. Il doit assurer la mise en forme et le suivi de tous les dossiers que le président et le CG ne peuvent suivre en raison de leurs occupations professionnelles. Les SUF sont invités aux Journées Nationales SdF. Instauration d’ "Instances régionales" avec des délégués régionaux pour améliorer les communications entre la base et le sommet. Avec le départ de Mgr. Ancel nomination d’un aumônier national : le Père Hervé Renaudin (directeur du Séminaire St Sulpice). Les SUF et la FSE présentent un dossier commun auprès du Ministère de la jeunesse et des sports pour la reconnaissance d’un BAFA scout.
  • 1989 : Expédition SUF « aux sources du scoutisme » à l’île de Brownsea. Les effectifs s’élèvent à 17 000. Rencontre entre le CG/SdF et son homologue SUF avec les aumôniers.
  • 1990 : Ralliement des restes des Scouts Saint Georges (après le départ des éléments ayant donné naissance aux Scouts Catholiques de France) aux SUF.
  • 1991, août : pèlerinage des routiers en Pologne.
  • 1995, novembre : XIe Rassemblement National Routier avec 500 participants, « Sur les pas de St Martin ».
  • 1996 : Nouvelle réédition d’Azimut. Le CG/SrF est Gérard Bouet, l’équipe Nationale est composée pour la branche éclaireur : CNE, Christophe Charbonnier ; la branche guide : CNG, Emmanuelle Mignon ; la branche Route : CNR, Marc Taillebois. Journaux édités par les SUF : « Woodcraft/Pourquoi Pas ? » pour éclaireurs et guides ; « Jungle et Forêt » pour les louveteaux et jeannettes, « Réflexion et Pédagogie « pour les chefs, « Carnets de Route » pour les routiers ; « Clé de Feu » pour les guides aînées. Déménagement des SUF qui quittent la rue Antoine Rouchez pour ‘espace Raphaël, 21/23 Rue A. Briand 92175 Vanves.
  • 1997 : 3 thèmes principaux pour les branches aînées : unité de vie, unité d’équipe, unité de chrétiens. 25e anniversaire du mouvement. Participation aux Journées Mondiales de la Jeunesse.
  • 1998 : Benoît Lesay devient CG (ancien DR du Nord), tandis qu’Hubert de Sevin est CNE, Cécilé Chassefeyre est CNG, Marc Taillebois et Hélène Fort, aidée de Marie-Hélène Cro, CNL. La cérémonie de départ est renouvelée.
  • 1999 : Effectifs stabilisés à environ 18 000 membres. Les SUF doivent s’adapter aux nouvelles réglementations de plus en plus drastiques concernant les camps de scoutisme (projet pédagogique détaillé, chef de camp de 21 ans, local en dur à proximité des camps louveteaux, labellisation du scoutisme…).Pour faire face, les SUF signent la lettre aux familles à la base de la fondation de la Conférence Française du Scoutisme qui a pour but de protéger les intérêts du scoutisme et qui rassemble la FSE, les ENF et La Fédération des Eclaireuses et Eclaireurs. Les SUF ne font pas partie de la CFS (volonté de rester indépendant) mais partagent le message fondateur qu’ils ont signé.
  • Depuis 2003 : Les SUF se bureaucratisent bien malgré eux pour s’adapter à la législation : comptes centralisés et informatisés, informatisation via internet des inscriptions, etc…. Les effectifs quant à eux sont en contante augmentation de 4%/an depuis 2003.