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L’État Français entend faire du Scoutisme un pilier de sa politique de jeunesse. Cette intégration accorde au Scoutisme une audience et des moyens inédits.  
L’État Français entend faire du Scoutisme un pilier de sa politique de jeunesse. Cette intégration accorde au Scoutisme une audience et des moyens inédits.  


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Le Scoutisme est interdit en zone occupée. Il devait cependant résister fermement à cette interdiction, subsister presque partout et dans certains cas, progresser. La résistance n'était pas sans risque et la désobéissance a couté la vie à de nombreux chefs (on peut citer Henri Samson, CT [[EDF]] à Douai).
Le Scoutisme est interdit en zone occupée. Il devait cependant résister fermement à cette interdiction, subsister presque partout et dans certains cas, progresser. La résistance n'était pas sans risque et la désobéissance a couté la vie à de nombreux chefs (on peut citer Henri Samson, CT [[EDF]] à Douai).


Chez les [[Scouts de France]], c'est '''[[Eugène Dary]]''' qui prend le poste de [[Commissaire]] Général alors que le [[QG]] s'installe en [[1941]] à Lyon (il s'était replié un temps à Vichy). '''[[Pierre Delsuc]]''' s'occupe camouflé de la zone nord occupée. Chez les [[Eclaireurs de France]], '''[[André Lefevre]]''' dirige la zone nord, alors que '''[[Pierre Dejean]]''', commissaire national à Paris est déporté en Allemagne. D'un point de vue spirituel, les [[aumôniers]] continuent à mettre en garde contre la séduction de l'idéologie païenne du National Socialisme <ref> Voir par exemple le Bulletin de Liaison des Aumôniers, supplément au "Chef" de décembre 1942 p.4</ref>.
Chez les [[Scouts de France]], c'est '''[[Eugène Dary]]''' qui prend le poste de [[Commissaire]] Général alors que le [[QG]] s'installe en [[1941]] à Lyon (il s'était replié un temps à Vichy). '''[[Pierre Delsuc]]''' s'occupe camouflé de la zone nord occupée. Chez les [[Éclaireurs de France]], '''[[André Lefevre]]''' dirige la zone nord, alors que '''[[Pierre Dejean]]''', commissaire national à Paris est déporté en Allemagne. Proche des Éclaireurs de France dont son fils, [[Claude Carcopino]] a été un cadre, le secrétaire d'état de Vichy à l'éducation envisage en temps un scoutisme scolaire mais, à la rentrée d'octobre 1941, les 3 nouvelles heures hebdomadaires d'"éducation générale" n'ont qu'un lointain rapport avec la méthode de BP.


D'un point de vue spirituel, les [[aumônier]]s continuent à mettre en garde contre la séduction de l'idéologie païenne du National Socialisme <ref> Voir par exemple, malgré la censure, en décembre [[1942]] le Bulletin de Liaison des Aumôniers, supplément au "[[Le Chef|Chef]]" p.4.</ref>.




Le [[15 août]] [[1942]], c'est le grand '''[[Le pélerinage du Puy|pèlerinage routier à Notre-Dame du Puy]]''' orchestré par le père [[Doncœur]] qui mobilise tous les clans routiers de France, mais toute la jeunesse française y est conviée : "Nous allons au Puy en pèlerinage pour le retour des prisonniers, la délivrance de la France". Parallèlement est né un [[scoutisme des camps de prisonniers]].
 
Le [[15 août]] [[1942]], c'est le grand '''[[Le Puy-en-Velay|pèlerinage routier à Notre-Dame du Puy]]''' orchestré par le père [[Doncœur]] qui mobilise tous les clans routiers de France, mais toute la jeunesse française y est conviée : "Nous allons au Puy en pèlerinage pour le retour des prisonniers, la délivrance de la France". Parallèlement est né un [[scoutisme des camps de prisonniers]].


Fondée sur l’ambivalence du retour à une société d’autorité, elle n’empêche pas un décrochage progressif vis-à-vis du régime, entamé dans la seconde moitié de [[1942]]. Les contacts se nouent courant [[1943]] avec le Gouvernement provisoire installé à Alger qui possède sa politique éducative.
Fondée sur l’ambivalence du retour à une société d’autorité, elle n’empêche pas un décrochage progressif vis-à-vis du régime, entamé dans la seconde moitié de [[1942]]. Les contacts se nouent courant [[1943]] avec le Gouvernement provisoire installé à Alger qui possède sa politique éducative.
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*[[Le Scoutisme Français et la France Libre]]
*[[Le Scoutisme Français et la France Libre]]


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[[Catégorie:histoire du scoutisme en France]]
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Dernière version du 30 mai 2015 à 20:57

7 novembre 1940 : Pétain en voyage officiel à Montauban.

L’État Français entend faire du Scoutisme un pilier de sa politique de jeunesse. Cette intégration accorde au Scoutisme une audience et des moyens inédits.

Le Scoutisme Français est le premier mouvement de jeunesse agréé le 24 juillet 1941. Cet agrément sera toutefois retiré en juin 1943. Dans la zone libre et en Afrique du Nord, les effectifs progressent alors que de nombreux chefs sont absents; certains en zone occupée, d'autres prisonniers. L'influence scoute est telle que l'on pille partout ses méthodes sans se rendre compte que le scoutisme est d'abord un esprit. Dans les camps de prisonniers, les chefs organisent des clans. Des milliers de prisonniers connaissent ainsi le scoutisme.

Le Scoutisme est interdit en zone occupée. Il devait cependant résister fermement à cette interdiction, subsister presque partout et dans certains cas, progresser. La résistance n'était pas sans risque et la désobéissance a couté la vie à de nombreux chefs (on peut citer Henri Samson, CT EDF à Douai).

Chez les Scouts de France, c'est Eugène Dary qui prend le poste de Commissaire Général alors que le QG s'installe en 1941 à Lyon (il s'était replié un temps à Vichy). Pierre Delsuc s'occupe camouflé de la zone nord occupée. Chez les Éclaireurs de France, André Lefevre dirige la zone nord, alors que Pierre Dejean, commissaire national à Paris est déporté en Allemagne. Proche des Éclaireurs de France dont son fils, Claude Carcopino a été un cadre, le secrétaire d'état de Vichy à l'éducation envisage en temps un scoutisme scolaire mais, à la rentrée d'octobre 1941, les 3 nouvelles heures hebdomadaires d'"éducation générale" n'ont qu'un lointain rapport avec la méthode de BP.

D'un point de vue spirituel, les aumôniers continuent à mettre en garde contre la séduction de l'idéologie païenne du National Socialisme [1].


Le 15 août 1942, c'est le grand pèlerinage routier à Notre-Dame du Puy orchestré par le père Doncœur qui mobilise tous les clans routiers de France, mais toute la jeunesse française y est conviée : "Nous allons au Puy en pèlerinage pour le retour des prisonniers, la délivrance de la France". Parallèlement est né un scoutisme des camps de prisonniers.

Fondée sur l’ambivalence du retour à une société d’autorité, elle n’empêche pas un décrochage progressif vis-à-vis du régime, entamé dans la seconde moitié de 1942. Les contacts se nouent courant 1943 avec le Gouvernement provisoire installé à Alger qui possède sa politique éducative.

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Histoire du scoutisme en France
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Notes et références


  1. Voir par exemple, malgré la censure, en décembre 1942 le Bulletin de Liaison des Aumôniers, supplément au "Chef" p.4.