Salut scout

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Signification du salut[modifier | modifier le wikicode]

« Un salut n'est qu'un signe entre hommes de qualité. C'est un privilège de pouvoir saluer un autre homme. Jadis, les hommes libres portaient des armes et, quand ils se rencontraient, chacun levait sa main droite pour faire voir qu'elle ne tenait pas d'armes et qu'ils se rencontraient en amis. De même quand un homme armé rencontrait une dame ou une personne sans défense. Les esclaves et les serfs n'avaient pas le droit de porter des armes; ils passaient devant les hommes libres sans faire aucun signe.

Aujourd'hui on n'est plus armé, mais ceux qui auraient eu jadis le droit de l'être, c'est-à-dire tous ceux qui vivent de leur avoir ou gagnent leur vie, continuent de saluer comme on le faisait jadis en portant la main à leur couvre-chef ou en l'ôtant. Saluer, c'est montrer qu'on est un homme courtois et qu'on ne veut pas de mal à autrui. Il n'y a là rien de servile. »

Baden-Powell, Éclaireurs

Le salut scout se fait avec trois doigts levés (index, majeur et annulaire) et avec le pouce sur le petit doigt.

Le pouce replié sur le petit doigt rappelle l'engagement chevaleresque : le fort protège le faible.

Les trois doigts rappellent les trois engagements de la triple promesse :

  • Être loyal (envers le roi, le pays, Dieu, l'Église...)
  • Servir son prochain
  • Observer la loi Scoute

Chez les scouts catholiques (dans les textes du père Sevin), le salut scout rappelle également les trois principales vertus scoutes :

  • franchise
  • dévouement
  • pureté.


Chez les éclaireurs israélites, ces trois doigts levés et collés rappellent les trois dimensions du judaïsme qu'on ne peut séparer :

  • Am Israël - le peuple d’Israël
  • Torat Israël - l’enseignement d’Israël (les Dix Paroles)
  • Eretz Israël - la terre d’Israël

Dans les deux cas, le Service du prochain et le dévouement sont représentés par le majeur, c'est-à-dire le doigt le plus grand pour en montrer l'importance.

Pratique du salut[modifier | modifier le wikicode]

Le salut se pratique couramment avec la main droite après avoir prononcé sa Promesse, on salue généralement :

  • en croisant un autre scout en uniforme ou en civil,
  • à l'issue d'un rassemblement, avant de rompre les rangs (dans certaines unités, on pratique ce salut au début du rassemblement aussi),
  • pour saluer les couleurs,
  • pendant le refrain du chant de la promesse scoute...


Se serrer la main gauche[modifier | modifier le wikicode]

Entre scouts, on se serre la main gauche. Cette tradition vient de Baden Powell. La main gauche est d'abord celle du cœur (placée du coté du cœur) de plus BP racontait que les indigènes rencontrés avaient l'habitude de se serrer la main gauche entre hommes de confiance. Pourquoi ? Parce que pour se serrer la main gauche, ils devaient se découvrir de leur bouclier tenu du bras gauche, ils n'étaient alors plus protégés, indiquant ainsi sa bonne foi.

On ne propose pas à un VP de se serrer la main gauche, car il peut en être étonné, voire s'en offusquer.

Suivant les circonstances, le scout utilise le demi-salut, le salut au chapeau ou le salut au bâton. Le salut brandi est encore parfois utilisé, même s'il est interdit dans de nombreux mouvements pour des raisons politiques.


Le demi-salut[modifier | modifier le wikicode]

Le demi-salut est un salut à l'épaule qui s'effectue de la main droite (image 1).

Il est utilisé par les scouts en civil ou en uniforme, mais dépourvus du couvre-chef officiel. C'est aussi le salut qui est utilisé par le promettant lors de sa Promesse face à l'étendard.


Le salut au chapeau[modifier | modifier le wikicode]

Le salut au chapeau est utilisé par un scout en uniforme et avec son couvre-chef officiel, toujours de la main droite (image 2).


Le salut au bâton[modifier | modifier le wikicode]

Lorsqu’un scout tient un bâton (c'est-à-dire un staff, fanion, étendard, baussant, bannière, bâton de routier...), il salue de la main gauche en plaçant sa main à l'horizontale contre le bâton, et le bâton le long du corps.

Pour se saluer entre eux, si l'un des scouts ou les deux portent un bâton, les scouts se saluent sans se serrer la main (pour la simple raison qu'un porteur de bâton ne peut tenir son bâton, saluer et serrer la main à la fois), puis éventuellement, ils se serrent la main gauche.

Le salut au carré[modifier | modifier le wikicode]

Ce salut est réservé aux scouts qui sont raider dans certains mouvements[1]. Le bras est cassé à 90° au niveau du coude, il se distinge donc du fait qu'il est plus ouvert que le demi-salut ou le salut au chapeau.


Le salut brandi[modifier | modifier le wikicode]

 
Salut au drapeau des éclaireuses de la Fédération française des éclaireuses vers 1930. ©EEUdF

Cette forme de salut est commune aux scouts et aux sportifs des Jeux olympiques restaurés par Pierre de Coubertin au début du XXe siècle. Les fascistes italiens puis les nazis allemands l'ont adopté. Le salut olympique (qui trouvait son origine dans le salut romain) a été abandonné après-guerre en raison du risque de confusion avec le salut nazi bien qu'aucune décision du Comité international olympique ne l'ait décidé. Il en va de même chez les scouts.

Il était parfois utilisé lors des cérémonies, notamment lors du lever des couleurs ou d'un défilé et, pour les scouts catholiques, lors du refrain du chant de la promesse. Chez les Éclaireurs unionistes, il s'appelait "le grand salut".

Aujourd'hui, certains distinguent deux formes de salut brandi :

  • le salut brandi, ou salut d'honneur, réalisé avec le bras droit tendu vers le haut à 45° (qui serait tombé en désuétude plus tôt) ;
  • le salut brandi avec un bâton scout ou un staff pour former des haies d'honneur, notamment lors des mariages ou des enterrements (encore pratiqué dans certaines associations).

Dès 1923, le Père Sevin, Commissaire général des Scouts de France, écrivait :

« [...] tous ont étiqueté salut fasciste ! Qui fut bien surpris ? Les Scouts de France. À ce moment-là, il n'était pas question de fascisme ni de fasciste, et si quelqu'un a copié l'autre, c'est plutôt le fascisme qui a emprunté le salut des Scouts et non le contraire. »

Jacques Sevin, Le Chef, juillet 1923, n°16-17.

C'est pourquoi certaines associations comme les Guides de France ont commencé à abandonner le salut brandi dès les années 1930. Il reste néanmoins pratiqué dans les années 1950[2],[3].

Lorsque Hitler est arrivé au pouvoir, en Allemagne, en 1933, le Bureau international du scoutisme a vivement déconseillé le salut main levée, pour des raisons bien compréhensibles d'amalgame.

Néanmoins, le salut brandi du bâton est resté en usage après guerre (cf. images du défilé de la St Georges 1945 sur la place de la Concorde devant Lady BP). Il en est toujours fait mention, jusque dans le dernier cérémonial Scout de France des années 1960 préfacé par Michel Rigal (voir par exemple photo de la maîtrise en 1963 de la 24e Toulouse SDF [1]).

Le cérémonial des Guides et scouts d'Europe (5e édition, 1974) mentionne le salut brandi du baussant « pour faire la haie à la sortie d'une église, ou sur le passage d'un convoi funèbre, ou pendant le refrain du chant de Promesse, ou pendant l'exécution d'hymnes tels que les chants nationaux ou le Christus vincit ». Dans certaines unités, les scouts prononçaient aussi leur promesse au salut Brandi, bras droit à 90° au dessus du Baussant et bras gauche le long du corp, (au lieu de saluer avec bras gauche tendu). Cette pratique était encore en usage dans les années 80 et pour ceux qui pratiquaient cette coutume, servait de justificatif pour conserver le salut brandi lors du refrain du chant de la promesse : cela signifiait le rappel de leur promesse.

 
Promesse au Salut Brandi en 1979

Ces pratiques ont totalement disparus de ce mouvement, elles perduraient d'anciennes unités des SdF et étaient courantes dans la partie de l'ancienne province Île-de-France devenue depuis Province AGSE Yvelines, où au début des années 80 le salut Brandi était aussi l'usage pour le chant de la promesse, notamment lors du pèlerinage de province à Chartres. Avec les gants blancs (à l'époque, tous les scouts de la province en portaient pour les cérémonies et chant de promesse) cela formait une vague blanche impressionnante dans la Cathédrale de Chartres bondée de scouts.


Mal compris aujourd'hui, la plupart des mouvements l'ont abandonné. Cependant, certaines rares associations ou unités scoutes continuent à l'utiliser (dans les circonstances indiquées ci-dessus) mais il est limité au lever de bâton ou de staff.

Abréviations[modifier | modifier le wikicode]

Quelques abréviations mises au bas d'une lettre ou d'un message remplacent le salut scout comme :

  • CPMG : Cordiale Poignée de Main Gauche
  • FSS : Fraternel Salut Scout
  • AS : Amitiés Scoutes


Articles connexes[modifier | modifier le wikicode]


Notes et références


  1. Contrairement à des pratiques couramment répandues, il n'est pas prévu dans le cérémonial des scouts d'Europe.
  2. Extrait de Feux de France, mars 1958, n°131
  3. film d'une promesse au camp de 1950 de la 31e Paris (archives Jean Benquet)