Sainte Jeanne d'Arc

De Scoutopedia
Révision datée du 24 décembre 2016 à 03:31 par Alpaga (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sainte Jeanne d'Arc
Ste Jeanne d'Arc à Reims par Ingres
Ste Jeanne d'Arc à Reims par Ingres
Patronne des jeannettes
vers 1412 · 1431

Sainte Jeanne d'Arc (née le 5 ou le 6 janvier 1412 à Domrémy, en Lorraine - morte le 30 mai 1431 à Rouen) mène victorieusement les troupes françaises contre les armées anglaises, contribuant ainsi à inverser le cours de la guerre de Cent Ans. Canonisée en 1920, elle deviendra en 1922 la sainte patronne secondaire de la France. Elle est fêtée le 30 mai, jour de son exécution.

Elle inspira entre autre l'imaginaire de la pédagogie jeannettes.

Vie de Jeanne la Pucelle[modifier | modifier le wikicode]

Jeanne d'Arc a grandi à Domrémy, village situé aux marches de la Champagne, du Barrois et de la Lorraine, pendant la guerre de Cent Ans qui opposait la France à l'Angleterre. Fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Romée, elle faisait partie d'une famille de cinq enfants : Jeanne, Jacques, Catherine, Jean et Pierre. Jeanne (ou Jeannette, comme on l'appelait à Domrémy) fut décrite par tous les témoins comme très pieuse ; elle aimait notamment se rendre, chaque dimanche, à la chapelle de Bermont, près de Greux, pour y prier. Les réponses qu'elle a faites à ses juges, conservées dans les minutes de son procès, révèlent une jeune femme courageuse, dont le franc-parler et l'esprit de repartie se tempèrent d'une grande sensibilité face à la souffrance et aux horreurs de la guerre, comme devant les mystères de la religion.

À treize ans, Jeanne affirme avoir entendu les voix célestes des saintes Catherine et Marguerite et de l'archange saint Michel lui demandant d'être pieuse, de libérer le royaume de France de l'envahisseur et de conduire le dauphin sur le trône. Après beaucoup d'hésitations, à seize ans, elle se met en route. Arrivée à la ville voisine, elle demande à s'enrôler dans les troupes du dauphin. Sa demande est rejetée deux fois, mais elle revient un an plus tard et Robert de Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs, accepte de lui donner une escorte. En 1429, elle rencontre le dauphin à Chinon, fait lever le siège d'Orléans, conduit Charles VII au sacre à Reims et repart en campagne.

Capturée à Compiègne le 24 mai 1430, par les Bourguignons qui assiègent la ville, elle est vendue aux Anglais. Elle est jugée à Rouen et condamnée pour hérésie. Jeanne est brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431. Le cardinal de Winchester ayant insisté pour qu'il ne reste rien de son corps, pour éviter tout culte posthume de la « pucelle », ses restes sont dispersés dans la Seine.


Wikipedia-logo.png Voir l'article Wikipédia : Jeanne d'Arc


Frise chronologique
1e 2e 3e 4e 5e 6e 7e 8e 9e 10e 11e 12e 13e 14e 15e 16e 17e 18e 19e 20e 21e
0 1431 1920

Carte de France

Chargement de la carte...


Culte et représentation[modifier | modifier le wikicode]

Jeanne d'Arc fut très populaire de son vivant, la chevauchée vers Reims la fait connaître également à l'étranger. Entaché de nombreuses et importantes irrégularités, le procès en hérésie est cassé par le pape Calixte III le 7 juillet 1456, et un second procès en réhabilitation conclut à son innocence et l'élève au rang de martyre. Elle fait l'objet d'un culte local à Orléans.

Après la défaite française de 1870, Jeanne devient une héroïne et une sainte nationale. Elle est béatifiée le 18 avril 1909 et canonisée le 16 mai 1920 (moins de 2 ans après la victoire sur l'Allemagne).

Les représentations modernes de Jeanne d'Arc apparaissent donc dans la 2e moitié du XIXe siècle. Quand elle n'est pas représentée en bergère, elle figure en armure, avec son oriflamme et son épée.

Sainte Jeanne d'Arc dans le scoutisme catholique[modifier | modifier le wikicode]

Saints patrons des branches du scoutisme catholique
Saint François d'Assise
patron des louveteaux
Sainte Jeanne d'Arc
patronne des jeannettes
Saint Georges
patron de la branche verte
Saint Paul
patron de la route
Sainte Geneviève
patronne des guides-aînées

Aux Scouts de France[modifier | modifier le wikicode]

L’année 1920 où sont fondés les Scouts de France est aussi celle de la canonisation de Jeanne d’Arc... Sa figure fait l'unanimité en ce début de XXe siècle, et la république française vote même l'instauration d'une fête nationale en son honneur (au 2e dimanche de mai).

Aux grandes fêtes du 5e centenaire de la délivrance d’Orléans, le 8 mai 1929, des milliers de scouts et de guides se présentèrent comme les compagnons et héritiers de la Pucelle. D’ailleurs, dès l’origine et tous les ans, les Scouts de France ont participé au défilé de Jeanne d’Arc à Paris.

La même année, la vie de Jeanne d'Arc est reconstituée avec 700 figurants au Jamboree de Birkenhead.

Chez le Père Sevin[modifier | modifier le wikicode]

Le Père Sevin note également, dans ses origines familiales, qu’un Chevalier Sevin figure parmi les compagnons de Jeanne d’Arc à Orléans en 1429 ! Dès 1909, pour sa béatification, le jeune frère Jacques Sevin au scolasticat jésuite prononce un panégyrique en son honneur. Quand en 1917, il est envoyé à Mouscron et lance des essais de scoutisme clandestin, le Père Sevin ne se contente pas de rédiger son livre sur le Scoutisme, il fonde aussi une «Ligue Eucharistique Jeanne d’Arc » qui compte bientôt plus de 200 membres.

On a pu remarquer aussi à Chamarande, un ostensoir offert (souvent exposé à la chapelle du Dolmen) : il représentait Sainte Jeanne d’Arc portant la Croix scoute entourant l'hostie...

« Jeanne Lorraine » apparaîtra dans plusieurs de ses chants (comme le cor), et dans plusieurs de ses articles de la revue le Chef (voir par exemple mars 1929 n° 61 p. 99, le n°83 du 15 mai 1931 "Il était une fois une cheftaine").

Chez le Père Doncœur[modifier | modifier le wikicode]

Spécialiste de Jeanne d'Arc, le Père Doncœur a beaucoup écrit sur elle. Il créa en 1930, « le Cercle Sainte Jehanne » pour les Cheftaines et publiera jusqu’à sa mort ses « Cahiers Sainte Jehanne ». En 1948, Victor Fleming faisait appel à lui pour être le conseiller à Hollywood dans la réalisation d’un film sur Jeanne d’Arc (avec Ingrid Bergman). Érudit spécialiste de la Pucelle d’Orléans, il rechercha aussi dans les bibliothèques de Paris, d’Orléans, de Londres des manuscrits inconnus et oubliés. Entre 1948 et 1961, il ne publiera pas moins de huit livres qui lui furent consacrés, offrant à leurs lecteurs des textes inédits et authentiques concernant le procès de réhabilitation.

Selon lui, c’est la jeunesse d’âme, avec son allant, son enthousiasme, sa générosité qui caractérise le mieux l’esprit scout comme celui de Jehanne. Dans un passage fameux, en introduction de « La chevauchée de Jeanne d’Arc », il écrivait : «Vous êtes du moins, vous, les jeunes, les seuls qui, dans l’universelle félonie, n’avez pas trahi Jeanne. Ses frères et ses sœurs de 17 ans n’apparaissent pas dans le cortège des bourreaux. Mais quelle place ils occupent dans le cortège des Victoires ! Son page, Louis de Coutes, a 14 ans ; Guy de Laval, qui sera fait comte à Reims, a 20 ans, son frère André 18 ans -à douze, il avait été fait chevalier sur le champ de bataille !- le duc René, 20 ans ; le duc d’Alençon, 23 ; Dunois, 26 ; Charles VII lui-même n’a pas 27 ans ! »

Aux Guides de France[modifier | modifier le wikicode]

Une médaille de Reconnaissance, dite Croix de Jeanne d’Arc, fut créée par le Chef-Guide (le 13 mai 1931).

La couleur bleue de la branche moyenne (guides, à proprement parler) est associée à ce patronage. Le règlement de 1932 écrivait « L’étendard des Guides est aux couleurs de Jehanne d’Arc, en ottoman bleu et blanc (...) Humble imitatrice des vertus de Jeanne d’Arc, la guide de France veut avec elle que « Messire Dieu soit le premier servi ».

Chaque 30 mai, en souvenir des cendres de Jeanne dispersées dans la Seine, des Guides de France jetaient un bouquet de rose du haut d'un pont de Rouen.

Parallèlement aux scouts Chevaliers de France, l’élite des Guides se consacrait à suivre son exemple comme Escoutes de Jehanne d'Arc.

Dans la pédagogie des jeannettes[modifier | modifier le wikicode]

A la demande du Père Doncœur, une protestante convertie Marie Diémer écrit en 1933 Le livre de la forêt bleue, qui servira d'imaginaire aux rondes de Jeannettes. Mais il s'agit alors surtout de contes ; il faut attendre la publication du livre Jeannette de Domrémy par le Père Jean Debruynne, avec la réforme pédagogique GDF des années 1960 pour rejoindre une description de la vie quotidienne de la petite fille "Jeannette". Et c'est cette pédagogie que continueront ensuite les Scouts unitaires de France.

Attention, cependant : il ne s'agit pas pour cet âge de la figure de Jeanne la guerrière, mais seulement de l'enfant de Domrémy qui joue avec ses compagnes au bois Chenu ! D’ailleurs les Jeannettes à cette époque se placent sous le patronage du saint Enfant Jésus (et non pas de Jeanne d'Arc, qui ne sera adoptée comme leur sainte patronne que plus tard).

Liens internes[modifier | modifier le wikicode]

Unités scoutes placées sous son patronage[modifier | modifier le wikicode]

Chants et textes[modifier | modifier le wikicode]


Cet article peut aider à préparer certains badges.