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'''Paul Coze''' (né à Beyrouth, Liban le [[29 juillet]] [[1903]], décédé à Phoenix, USA, le [[2 décembre]] [[1974]]) est l'un des fondateurs des [[Scouts de France]], écrivain essayiste et importateur en France de la [[totémisation]].
'''Paul Coze''' (né à Beyrouth, Liban le [[29 juillet]] [[1903]], décédé à Phoenix, USA, le [[2 décembre]] [[1974]]) est l'un des fondateurs des [[Scouts de France]], écrivain essayiste et importateur en France de la [[totémisation]].


==Une personnalité du scoutisme français ==
== Une personnalité du scoutisme français ==
Paul Coze découvre le scoutisme en Égypte où il réside jusqu'en [[1916]] et se passionne déjà pour les indiens d'Amérique. Rentré à Paris, il souhaite continuer l'aventure scoute et fonde alors avec son frère Marcel et le [[Antoine-Louis Cornette|chanoine Cornette]] les [[Entraineurs Catholiques de France]] à Saint Honoré d'Eylau (devenus en [[1920]] les troupes Ière, Vème et VIème Saint-Louis - [[Scouts de France]]).


[[Image:Paul_coze_au_grand_conseil.jpg|200px|center|thumb|''Paul Coze au grand conseil'']]


Son totem Scout est ''Panthère à l'affut''. Dans le scoutisme catholique français il fut l'initiateur de la [[totémisation]] et du [[indianisme|peau-rougisme]] dont il subsiste quelques traces dans le [[langage|vocabulaire scout]] ([[VP]], tipi...). En [[1920]], il rencontre des chefs américains ([[Lorne W Barclay]], le Dr d'Elisçu) dont un amérindien au camp interfédéral de Francport (du [[16 août]] au [[19 septembre]] [[1920]]). Cet instructeur amérindien lui fait découvrir les techniques du feu, le camouflage, le suivi de piste. Cette rencontre est décisive, Paul Coze est charmé et convaincu que le scoutisme Français doit s'inspirer des techniques indiennes (voir [[indianisme]]). Il deviendra rapidement un spécialiste de la culture indienne grâce à de nombreux voyages aux États-Unis et fera profiter le scoutisme Français de ses découvertes (techniques, chants, danses, totémisation,...).
Paul Coze est né d'une mère issue de la maison princière des Dabija (Moldavie).
Il découvre le scoutisme en Égypte où il réside jusqu'en [[1916]]. En septembre [[1912]], Paul Coze était admis à faire sa promesse dans une troupe italienne et bientôt, avec son frère, ils décidèrent de fonder leur propre cadre français : ils débutèrent par une patrouille, celle du ''Coq'' et continuèrent par celle du Chêne, toutes deux fonctionnant avec les italiens.


Toujours en [[1920]], il participe à la création des '''[[Scouts de France]]''' et devient rédacteur et dessinateur des publications de l'association comme la revue ''[[Scout (revue)|Le Scout de France]]'' (où il recrute un certain [[Pierre Joubert]]) et l'agenda ''[[PALBA]]''. Il est aussi adjoint du [[Père Sevin]] à [[Chamarande (centre de formation)|Chamarande]] et Commissaire national [[SdF]] en [[1931]].
Il se passionne déjà pour les indiens d'Amérique. Rentré à Paris, il souhaite continuer l'aventure scoute et fonde alors avec son frère Marcel et le [[Antoine-Louis Cornette|chanoine Cornette]] les [[Entraineurs Catholiques de France]] à Saint Honoré d'Eylau (devenus en [[1920]] les troupes I{{re}}, V{{e}} et VI{{e}} Saint-Louis - [[Scouts de France]]).


==Un ethnologue reconnu==
Son totem Scout est ''Panthère à l'affut''. Dans le scoutisme catholique français il fut l'initiateur de la [[totémisation]] et du [[indianisme|peau-rougisme]] dont il subsiste quelques traces dans le [[langage|vocabulaire scout]] ([[VP]], tipi...). En [[1920]], il rencontre des chefs américains ([[Lorne W Barclay]], le D{{exp|r}} [[François d'Elisçu]]) dont un amérindien au camp interfédéral de Francport (du [[16 août]] au [[19 septembre]] [[1920]]). Cet instructeur amérindien lui fait découvrir les techniques du feu, le camouflage, le suivi de piste. Cette rencontre est décisive, Paul Coze est charmé et convaincu que le scoutisme Français doit s'inspirer des techniques indiennes (voir [[indianisme]]). Il deviendra rapidement un spécialiste de la culture indienne grâce à de nombreux voyages aux États-Unis et fera profiter le scoutisme Français de ses découvertes (techniques, [[lasso]], chants, danses, totémisation,...).


Mais il fut (et c'est moins connu) un véritable '''ethnologue''' versé dans l'indianisme pour le reste de sa vie. Son premier livre ''Mœurs et histoire des Peaux-rouges'', paru en [[1928]], est toujours réédité chez Payot. En [[1930]], la ''Mission Paul Coze'' fut un véritable voyage d'études officiel organisé par le Musée du Trocadéro. Ce Musée organisa une exposition avec les souvenirs ramenés comprenant près de 2000 objets, des films, des photos, des dessins, des aquarelles, des enregistrements. Des mâts-totems de plusieurs mètres de haut qui avaient été ramenés, non sans mal, par la mission furent exposés et dressés quelques années plus tard devant l'entrée du Musée de l'Homme (quand le Palais de Chaillot remplaça le Trocadéro) avec des plaques indiquant la provenance et le nom de la mission.  
Toujours en [[1920]], il participe à la création des '''[[Scouts de France]]''' et devient rédacteur et dessinateur des publications de l'association comme la revue ''[[Scout (revue)|Le Scout de France]]'' (où il recrute un certain [[Pierre Joubert]]) et l'agenda ''[[PALBA]]''. Il est aussi adjoint du [[Père Sevin]] à [[Chamarande (centre de formation)|Chamarande]] et Commissaire national [[SdF]] en [[1931]]. En [[1929]] il fonde avec [[Jean Droit]] le cercle d'études indiennes [[Wakanda]] qui prendra le nom de "Cercle d'art et d'études Peaux-Rouges" en [[1934]].


Paul Coze s'installa définitivement aux États-Unis en [[1938]]. En [[1952]], il se fixa dans un ancien ranch de la banlieue de Phoenix en Arizona, pour être au cœur du plus vaste ensemble des réserves indiennes. C'est là qu'il prit les fonctions de Consul de France honoraire (Chevalier de la Légion d'Honneur pour ses réussites artistiques et la promotion des relations franco-américaines). Le sénateur de l'Arizona Barry Goldwater, lui-même défenseur des indiens, disait de Paul Coze : «''Aucun homme blanc n'a autant fait pour eux''».
Il devient Commissaire Assistant du Commissaire Général en [[1935]] et aussi Adjoint au Commissariat International en ce qui concerne les voyages à l'étranger avec [[Raymond Schlemmer]] pour le contrôle des groupes Scouts de France à l'étranger et les colonies.


Paul Coze aura connu le privilège d'être totémisé par les Indiens Cree, sous le nom de ''Kanéo Kwaniow'' (''Quatre Plumes d'Aigle'').
Marié avec la cheftaine Marie-Laure de la Loge d'Ausson (dite ''Loulette''), sa femme l'accompagnera dans plusieurs voyages en Amérique. Mais il la quittera pour Eva K. de Sedillo rencontrée en [[1935]].
 
== Un ethnologue reconnu ==
Mais il fut (et c'est moins connu) un véritable '''ethnologue''' versé dans l'indianisme pour le reste de sa vie. Son premier livre ''Mœurs et histoire des Peaux-rouges'', paru en [[1928]], est toujours réédité chez Payot. En [[1930]], la ''Mission Paul Coze'' fut un véritable voyage d'études officiel organisé par le Musée du Trocadéro.
La Mission Paul Coze est évènement dans le monde du scoutisme français, de par son aspect officiel et scientifique, mais aussi parce que Paul choisit comme coéquipiers quatre anciens scouts : un médecin, un botaniste ([[Gabriel Eymonnet]]), un historien et un photographe.
 
Le Musée du Trocadéro, en parallèle de l'Exposition Coloniale Internationale de [[1931]], organisa une exposition avec les souvenirs ramenés comprenant près de 2000 objets, des films, des photos, des dessins, des aquarelles, des enregistrements (60 disques de chants indiens furent pressés !)  <ref>écouter un exemple de chant indien enregistré par Paul Coze sur rouleau de cire en 1930 disponible via [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1292828 Gallica]</ref>. Des [[mât-totem|mâts-totems]] de plusieurs mètres de haut qui avaient été ramenés, non sans mal, par la mission furent exposés et dressés quelques années plus tard devant l'entrée du Musée de l'Homme (quand le Palais de Chaillot remplaça le Trocadéro) avec des plaques indiquant la provenance et le nom de la mission. On peut voir encore aujourd'hui au premier étage du Musée du Quay Branly à Paris un [[mât-totem]] de l'Ours acquis par Paul Coze en [[1929]].
 
Paul Coze s'installa définitivement aux États-Unis en [[1938]]. Lui qui parcourait le monde trois mois par an... ne revint en France qu'en [[1959]] et [[1968]] ! En [[1952]], il se fixa dans un ancien ranch de la banlieue de Phoenix en Arizona, pour être au cœur du plus vaste ensemble des réserves indiennes. C'est là qu'il prit les fonctions de Consul de France honoraire (Chevalier de la Légion d'Honneur pour ses réussites artistiques et la promotion des relations franco-américaines). Le sénateur de l'Arizona Barry Goldwater, lui-même défenseur des indiens, disait de Paul Coze : «''Aucun homme blanc n'a autant fait pour eux''».
 
Paul Coze aura connu le privilège d'être totémisé par les Indiens Cree, sous le nom de ''Kanéo Kwaniow'' (''Quatre Plumes d'[[Aigle]]'').


Contrairement à une légende, il n'est pas mort fou et animiste au milieu des indiens mais fut aux États-Unis un artiste respecté notamment dans les arts plastiques et graphiques.
Contrairement à une légende, il n'est pas mort fou et animiste au milieu des indiens mais fut aux États-Unis un artiste respecté notamment dans les arts plastiques et graphiques.


Les archives françaises de Paul Coze ont été déposées par son demi-frère à la Bibliothèque Scoute de [[Riaumont]].
Les archives françaises de Paul Coze ont été déposées par son demi-frère en partie à la Bibliothèque scoute de [[Riaumont]]. Et une vente aux enchères de la collection [[Wakanda]] le 10 avril 2015 dispersa le fonds indianiste de Daniel Dubois<ref>catalogue illustré sur [http://asp.webpublication.fr/v2/indexPop.jsp?id=2637/8987/54210&lng=fr&startPage=18]</ref>.


==Bibliographie==
== Notes et références ==
<references />
 
== Bibliographie ==
* Les ''[[PALBA]]'' à partir de [[1925]]
* Les ''[[PALBA]]'' à partir de [[1925]]
* ''Mœurs des indiens d'Amerique'', (avec C. Thevenin), Payot, [[1928]].
* ''Mœurs des indiens d'Amerique'', (avec C. Thevenin), Payot, [[1928]].
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* ''Quatre feux''', [[1935]]
* ''Quatre feux''', [[1935]]


== Voir aussi ==
* [[Chronologie des commissaires nationaux SDF|Chronologie des commissaires nationaux des Scouts de France]]
* [http://fr.scribd.com/doc/67706443/Quatre-Plumes-d-Aigle Quatre Plumes d'Aigle], Biographie sur scribd.com
* Article [http://blog.lynelaforme.com/paul-coze-et-lindianisme/ Paul Coze et l'Indianisme] par Émilie Sureau,


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[[Catégorie:Artiste scout]]
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[[Catégorie:Fondateur]]
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[[en:Paul Coze]]

Version du 5 janvier 2021 à 18:51

Paul Coze (né à Beyrouth, Liban le 29 juillet 1903, décédé à Phoenix, USA, le 2 décembre 1974) est l'un des fondateurs des Scouts de France, écrivain essayiste et importateur en France de la totémisation.

Une personnalité du scoutisme français

Paul Coze au grand conseil

Paul Coze est né d'une mère issue de la maison princière des Dabija (Moldavie). Il découvre le scoutisme en Égypte où il réside jusqu'en 1916. En septembre 1912, Paul Coze était admis à faire sa promesse dans une troupe italienne et bientôt, avec son frère, ils décidèrent de fonder leur propre cadre français : ils débutèrent par une patrouille, celle du Coq et continuèrent par celle du Chêne, toutes deux fonctionnant avec les italiens.

Il se passionne déjà pour les indiens d'Amérique. Rentré à Paris, il souhaite continuer l'aventure scoute et fonde alors avec son frère Marcel et le chanoine Cornette les Entraineurs Catholiques de France à Saint Honoré d'Eylau (devenus en 1920 les troupes Ire, Ve et VIe Saint-Louis - Scouts de France).

Son totem Scout est Panthère à l'affut. Dans le scoutisme catholique français il fut l'initiateur de la totémisation et du peau-rougisme dont il subsiste quelques traces dans le vocabulaire scout (VP, tipi...). En 1920, il rencontre des chefs américains (Lorne W Barclay, le Dr François d'Elisçu) dont un amérindien au camp interfédéral de Francport (du 16 août au 19 septembre 1920). Cet instructeur amérindien lui fait découvrir les techniques du feu, le camouflage, le suivi de piste. Cette rencontre est décisive, Paul Coze est charmé et convaincu que le scoutisme Français doit s'inspirer des techniques indiennes (voir indianisme). Il deviendra rapidement un spécialiste de la culture indienne grâce à de nombreux voyages aux États-Unis et fera profiter le scoutisme Français de ses découvertes (techniques, lasso, chants, danses, totémisation,...).

Toujours en 1920, il participe à la création des Scouts de France et devient rédacteur et dessinateur des publications de l'association comme la revue Le Scout de France (où il recrute un certain Pierre Joubert) et l'agenda PALBA. Il est aussi adjoint du Père Sevin à Chamarande et Commissaire national SdF en 1931. En 1929 il fonde avec Jean Droit le cercle d'études indiennes Wakanda qui prendra le nom de "Cercle d'art et d'études Peaux-Rouges" en 1934.

Il devient Commissaire Assistant du Commissaire Général en 1935 et aussi Adjoint au Commissariat International en ce qui concerne les voyages à l'étranger avec Raymond Schlemmer pour le contrôle des groupes Scouts de France à l'étranger et les colonies.

Marié avec la cheftaine Marie-Laure de la Loge d'Ausson (dite Loulette), sa femme l'accompagnera dans plusieurs voyages en Amérique. Mais il la quittera pour Eva K. de Sedillo rencontrée en 1935.

Un ethnologue reconnu

Mais il fut (et c'est moins connu) un véritable ethnologue versé dans l'indianisme pour le reste de sa vie. Son premier livre Mœurs et histoire des Peaux-rouges, paru en 1928, est toujours réédité chez Payot. En 1930, la Mission Paul Coze fut un véritable voyage d'études officiel organisé par le Musée du Trocadéro. La Mission Paul Coze est évènement dans le monde du scoutisme français, de par son aspect officiel et scientifique, mais aussi parce que Paul choisit comme coéquipiers quatre anciens scouts : un médecin, un botaniste (Gabriel Eymonnet), un historien et un photographe.

Le Musée du Trocadéro, en parallèle de l'Exposition Coloniale Internationale de 1931, organisa une exposition avec les souvenirs ramenés comprenant près de 2000 objets, des films, des photos, des dessins, des aquarelles, des enregistrements (60 disques de chants indiens furent pressés !) [1]. Des mâts-totems de plusieurs mètres de haut qui avaient été ramenés, non sans mal, par la mission furent exposés et dressés quelques années plus tard devant l'entrée du Musée de l'Homme (quand le Palais de Chaillot remplaça le Trocadéro) avec des plaques indiquant la provenance et le nom de la mission. On peut voir encore aujourd'hui au premier étage du Musée du Quay Branly à Paris un mât-totem de l'Ours acquis par Paul Coze en 1929.

Paul Coze s'installa définitivement aux États-Unis en 1938. Lui qui parcourait le monde trois mois par an... ne revint en France qu'en 1959 et 1968 ! En 1952, il se fixa dans un ancien ranch de la banlieue de Phoenix en Arizona, pour être au cœur du plus vaste ensemble des réserves indiennes. C'est là qu'il prit les fonctions de Consul de France honoraire (Chevalier de la Légion d'Honneur pour ses réussites artistiques et la promotion des relations franco-américaines). Le sénateur de l'Arizona Barry Goldwater, lui-même défenseur des indiens, disait de Paul Coze : «Aucun homme blanc n'a autant fait pour eux».

Paul Coze aura connu le privilège d'être totémisé par les Indiens Cree, sous le nom de Kanéo Kwaniow (Quatre Plumes d'Aigle).

Contrairement à une légende, il n'est pas mort fou et animiste au milieu des indiens mais fut aux États-Unis un artiste respecté notamment dans les arts plastiques et graphiques.

Les archives françaises de Paul Coze ont été déposées par son demi-frère en partie à la Bibliothèque scoute de Riaumont. Et une vente aux enchères de la collection Wakanda le 10 avril 2015 dispersa le fonds indianiste de Daniel Dubois[2].

Notes et références

  1. écouter un exemple de chant indien enregistré par Paul Coze sur rouleau de cire en 1930 disponible via Gallica
  2. catalogue illustré sur [1]

Bibliographie

Voir aussi