Lone Scout

De Scoutopedia

Lone Scout, traduction littérale de l'anglais scout isolé, est un jeune pratiquant le scoutisme en dehors d'un groupe pour des raisons d'éloignement géographique ou de santé.


Boy Scout Association: le lancement

En 1913 à l'âge de 19 ans, John Gordon Hargrave totémisé "White Fox", alors proche de Baden Powell publie un manuel intitulé "Lonecraft" proposant des activités spécialement étudiées pour les scouts isolés. Le succès est immédiat et ce manuel sera réédité trois fois.


Lone Scouts of America (LSA)

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Lone Scouts of America (LSA) était une organisation scoute ouverte aux garçons américains qui fut créée en 1925. Elle fusionna avec les Boy Scouts of America (BSA) en 1924. Les LSA furent créés par William D. Boyce, patron d’une entreprise de presse de Chicago, considéré comme l’un des fondateurs des BSA.

Boyce avait le sentiment que le programme des BSA n’était pas adapté aux jeunes très dispersés dans les campagnes américaines, ne pouvant se regrouper avec d’autres jeunes de leur âge pour former une troupe ou une patrouille.

James E. West, le premier Chief Scout Executive des BSA n’était pas d’accord avec l’analyse de Boyce et croyait plus à la pertinence du programme 4-H pour les jeunes isolés des campagnes américaines. Ce programme national proposait (et propose toujours) une éducation centrée sur les spécificités du monde agricole à des garçons et des filles organisés en clubs dont les activités donnent la priorité à l'apprentissage par le "faire": « que la jeunesse du monde rural s’épanouisse avec la tête (head), le coeur (heart), les mains (hands) et la santé (health).»


Boyce quitte alors les BSA pour créer les Lone Scouts of America, association officiellement enregistrée le 9 janvier 1915. Boyce devint l’executive officer (ou Chief Totem). En octobre 1915 paraît le premier numéro du magazine Lone Scout.

Le programme des LSA s'inspire du programme "Lonecraft" de la Boy Scout Association et du programme "Woodcraft Indians" d’Ernest Thomson Seton qui proposait des thèmes indianistes.

  • Il n’y a pas d’obligation d’avoir un adulte responsable, ni d’âge limite.
  • Les Lone Scouts qui vivent pas trop loin les uns des autres peuvent former une “tribu locale” pendant que les autres se regroupent en “tribu postale” et communiquent entre eux par courrier. Les tribus peuvent éventuellement se regrouper pour former un “wigwam”.
  • En octobre 1916, les LSA comptent 133.000 membres.
  • A la demande générale, un uniforme est créé en 1917 et une boutique scoute ouverte.


En avril 1924, Boyce accepte finalement la main tendu depuis des années par James West pour fusionner les LSA avec les BSA, fusion réalisée le 16 juin 1924. Quand le magazine Lone Scout cesse de paraître, de nombreux jeunes quittent le mouvement scout. Les BSA continuent le programme LSA d’origine pendant une dizaine d’années sous le nom de Lone Scout Service, puis de Lone Scout Division.


Boy Scouts of America (BSA)

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Aujourd’hui encore, les programmes Lone Scouts et Lone Cub Scouts s’adressent à des garçons qui ne peuvent rejoindre une troupe ou une meute locale des BSA pour participer à des activités régulièrement, que ce soit pour des raisons de distance, de temps disponible, de handicap ou toutes autres difficultés.

Voici la traduction d'un texte actuel des BSA concernant ce programme :

Chaque Lone Scout doit avoir un conseiller adulte, normalement un des parents. Le conseiller sert de guide. Il ou elle assiste chaque Lone Scout dans sa progression et vérifie ses acquisitions (ce sont les mêmes épreuves que pour les louveteaux et scouts ordinaires mais le conseiller peut adapter celles qui correspondent à une activité de groupe). Le Lone Scout revêt l'uniforme de louveteau ou de scout avec un foulard et un emblème spécifique porté sous l'insigne du centre de rattachement. Le foulard est doré avec le logo noir et rouge des Lone Scouts.


Baden-Powell Belgian Lonescouts (Lones belges)

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La 13e Woluwé Baden-Powell Belgian Lonescouts est une unité scoute belge créée en 1920 par François Attout, moine à l'Abbaye de Maredsous. Aujourd'hui basée à Woluwé-Saint-Lambert (Bruxelles), elle comporte neuf troupes scoutes, dix meutes louveteaux, trois sarabandes baladins, un bivouac pour former les futurs chefs et un référent pour coordonner les actions sociales de l'unité. Elle est membre de la fédération Les Scouts.

Couramment appelés "Lonescouts" ou "Lones", il s'agit de la plus grande unité de scoutisme en Belgique, avec environ 1300 garçons et animateurs.

  • La branche scoute réunit les jeunes de 12 à 18 ans, contrairement à la majorité des unités actuelles qui scindent ce groupe en deux branches de 12 à 16 ans (éclaireurs) et de 16 à 18 ans (pionniers).
  • Les troupes scoutes se réunissent uniquement pour des week-ends complets (environ un par mois). Les lones n'ayant pas de locaux et les membres venant de différents endroits de Belgique, il serait en effet compliqué d'organiser plus fréquemment de simples réunions d'une journée.

Avec le temps les Lone Scouts se sont donc éloignés du modèle originel puisque les réunions physiques sont fréquentes.

Éclaireuses dispersées de la FFE

En France le "scout isolé" ne parait pas avoir été très répandu. Voici le témoignage indirect [1] sur les "éclaireuses dispersées" de la FFE qui comptaient à la fois des filles isolées géographiquement mais aussi des malades et des invalides:

« À côté des sections d’éclaireuses qui se montent dans les villes dans le cadre de la Fédération Française des Éclaireuses créée en 1921, des éclaireuses dispersées peuvent avoir une activité, essentiellement épistolaire, animées par un chef, sur les mêmes valeurs du scoutisme. On retrouve dans ces lettres des termes particuliers, du respect de la Loi éclaireuse, de la « sestralité », de la B.V. (bonne volonté) et, bien sûr, le salut de la patte gauche. Au niveau national, une responsable coordonne ce réseau, Chef Siegrist, de Paris, qui fera appel à ma tante début 1934 pour succéder à la première animatrice de ce clan d’éclaireuses dispersées, « Trèfle à 4 », dont l’éloignement ne facilite pas l’action. Ces clans dispersés portent des noms d’arbres, le coordonnateur national étant le « grand chef de la forêt ». Sur la période concernée, chef Luttmann, de Strasbourg, « Bûcheron éloquent », passe la main, mais continue à s’intéresser au clan des Oliviers, comme en témoigne une page de lui dans ce carnet. »

La coordinatrice nationale paraît avoir été Georgette Siegrist.


Réseau Bayard

Chez les EUF le réseau Bayard reliait les patrouille libres et les éclaireurs isolés au commissariat national.

Liens internes


Liens externes



Notes et références