Le grand coureur

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Ce chant à virer pourrait remonter au guerres de l'Empire, qui marquèrent l'apogée de la guerre de course (voir aussi Le 31 du mois d'août). Il fut publié pour la première fois en 1842 dans le journal La France maritime.

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Refrain — Couplets : 1 • 2 • 3 • 4 • 5 • 6 • 7 • 8 • 9 • 10 • 11 • 12

1^er couplet

Le corsaire le Grand Coureur
Est un navire de malheur
Quand il se met en croisière
Pour aller chasser l'Anglais
Le vent, la mer et la guerre
Tournent contre le Français.

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Refrain

Allons les gars, gai, gai,
Allons les gars gaiement.

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2^e couplet

Il est parti de Lorient
Avec bell' mer et bon vent.
Il cinglait bâbord amure,
Naviguant comme un poisson.
Un grain tomb' sur sa mâture
V’là le corsaire en ponton.

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Refrain
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3^e couplet

Il nous fallut remâter
Et bougrement bourlinguer.
Tandis que l'ouvrage avance,
On signale par tribord
Un navire d'apparence
A mantelets de sabord.

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Refrain
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4^e couplet

C'était un Anglais vraiment
A double rangée de dents,
Un marchand de mort subite.
Mais le Français n'a pas peur ;
Au lieu de brasser en fuite
Nous le rangeons à l'honneur !

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Refrain
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5^e couplet

Ses boulets pleuvent sur nous
Nous lui rendons coup pour coup.
Tandis que la barbe en fume,
A nos braves matelots !
Dans un gros bouchon de brume
Il nous échappe aussitôt !

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Refrain
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6^e couplet

Nos prises au bout de six mois
Ont pu se monter à trois :
Un navir' plein de patates,
Plus qu'à moitié chaviré,
Un deuxième de savates,
Et le dernier de fumier !

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Refrain
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7^e couplet

Pour nous refair' des combats
Nous avions à nos repas
Des gourganes et du lard rance,
Du vinaigre au lieu de vin,
Du biscuit pourri d'avance
Et du camphre le matin.

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Refrain
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8^e couplet

Pour finir ce triste sort
Nous venons périr au port
Dans cette affreuse misère,
Quand chacun s'est vu perdu,
Chacun selon sa manière
S'est sauvé comme il a pu.

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Refrain
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9^e couplet

Le capitaine et son second
S' sont sauvés sur un canon,
Le maître sur la grande ancre,
Le commis dans son bidon :
Ah ! le triste et vilain congre,
Le voleur de ration !

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Refrain
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10^e couplet

Il eût fallu voir le coq
Et sa cuisine et son croc :
Il s'est mis dans sa chaudière
Comme un vilain pot-au-feu :
Il est parti vent arrière,
Atterrir au feu de Dieu !

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Refrain
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11^e couplet

De notre horrible malheur
Seul le calfat est l'auteur,
En tombant de la grand' hune
Dessus le gaillard d'avant,
A r’bondi dans la cambuse,
A crevé le bâtiment.

•
Refrain
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12^e couplet

Si l'histoire du Grand Coureur
A pu vous toucher le coeur,
Ayez donc belles manières
Et payez-nous largement
Du vin, du rack, de la bière
Et nous serons tous contents.

•
Refrain

Le grand coureur

Auteur(s)

Foklore français

Écrit en

Début du XIXème siècle (?)

Licence

libre

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