« L'utile, l'indispensable et le reste » : différence entre les versions

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Cher François,
Cher François,


J'ai tant de choses à te dire que je ne sais par où commencer. Tu sais avec quelle impatience j'attendais ce camp. Eh bien il a été encore plus étonnant que je le concevais, mais pas du tout dans le sens que tu peux croire. D'abord, quand je suis arrivé à la base avec mon sac tout neuf le C. P. m'a regardé d'un air bizarre. Puis il m'a prié poliment - mais oui – de le défaire sur la table de Patrouille. Là, j'ai un peu tiqué car j'avais mis deux bonnes heures pour le faire (maman m’avait un peu aidé).
J'ai tant de choses à te dire que je ne sais par où commencer. Tu sais avec quelle impatience j'attendais ce camp. Eh bien il a été encore plus étonnant que je le concevais, mais pas du tout dans le sens que tu peux croire. D'abord, quand je suis arrivé à la base avec mon sac tout neuf le [[CP]] m'a regardé d'un air bizarre. Puis il m'a prié poliment - mais oui – de le défaire sur la table de Patrouille. Là, j'ai un peu tiqué car j'avais mis deux bonnes heures pour le faire (maman m’avait un peu aidé).


Quand j'ai eu déballé tout mon barda il m'a demandé - toujours poliment - de faire trois tas de mes affaires : les indispensables à gauche, les utiles au milieu, et le reste à droite et de bien vouloir marquer sur mon carnet l'inventaire de chacun de ces tas. Drôle d'idée, tu penses si je ne savais pas ce que j'emportais. Enfin passons. J'ai fait l'inventaire et j'ai refait mon sac. Je dois dire qu'il n'était pas aussi beau qu'à l'arrivée. Puis nous sommes partis.
Quand j'ai eu déballé tout mon barda il m'a demandé - toujours poliment - de faire trois tas de mes affaires : les indispensables à gauche, les utiles au milieu, et le reste à droite et de bien vouloir marquer sur mon carnet l'inventaire de chacun de ces tas. Drôle d'idée, tu penses si je ne savais pas ce que j'emportais. Enfin passons. J'ai fait l'inventaire et j'ai refait mon sac. Je dois dire qu'il n'était pas aussi beau qu'à l'arrivée. Puis nous sommes partis.

Version du 7 juillet 2017 à 11:15

Deux scouts.png

Cher François,

J'ai tant de choses à te dire que je ne sais par où commencer. Tu sais avec quelle impatience j'attendais ce camp. Eh bien il a été encore plus étonnant que je le concevais, mais pas du tout dans le sens que tu peux croire. D'abord, quand je suis arrivé à la base avec mon sac tout neuf le CP m'a regardé d'un air bizarre. Puis il m'a prié poliment - mais oui – de le défaire sur la table de Patrouille. Là, j'ai un peu tiqué car j'avais mis deux bonnes heures pour le faire (maman m’avait un peu aidé).

Quand j'ai eu déballé tout mon barda il m'a demandé - toujours poliment - de faire trois tas de mes affaires : les indispensables à gauche, les utiles au milieu, et le reste à droite et de bien vouloir marquer sur mon carnet l'inventaire de chacun de ces tas. Drôle d'idée, tu penses si je ne savais pas ce que j'emportais. Enfin passons. J'ai fait l'inventaire et j'ai refait mon sac. Je dois dire qu'il n'était pas aussi beau qu'à l'arrivée. Puis nous sommes partis.

Arrivés à Monteux nous avions encore douze kilomètres à faire à pied pour atteindre notre lieu de camp à Montmirail. Il faisait chaud et là côte montait, montait. Au total, j'ai eu de ces ampoules. Je n'aurais pas cru que mon sac pesait tant que ça ! Le surlendemain de notre installation, à l'inspection, le CP - c'est fou ce qu'il est poli - m'a demandé si je n'avais rien à changer à l'inventaire de mon sac. Il faut te dire que nous avions eu trois minutes - oui, trois, deux et un - pour présenter une inspection de détail de notre équipement personnel. J'ai été un peu' en retard. Tu devines la suite? Non !...

C'est pourtant bien simple. Le fameux inventaire a été mis à toutes les sauces. Au début, ça m'amusait, puis à la fin j'étais franchement agacé, car j'avais oublié de le dire que tout le monde avait fait aussi son inventaire et l'astuce du CP - trop poli pour être honnête - consistait à exiger que nous ne nous servions que des objets mentionnés dans la colonne indispensable. Tu vois comme c'était commode.

Si je te disais que j'ai mangé pendant tout le camp, sans couteau (marqué utile) que j'ai du essuyer ma gamelle avec mon unique mouchoir (indispensable) et graisser mes chaussures avec une vieille couenne de jambon récupérée dans le trou à détritus, car on ne badine pas avec l'élégance chez le Renard et mon nécessaire à chaussures était malheureusement inscrit au chapitre « le reste ».. Tu vois ça d'ici.

Je ne parle pas du raid avec l'indispensable exigé sur le dos. Il pleuvait à torrent et mon poncho était- tu m'as compris. Eh bien moi aussi j'ai compris. A peine rentré Sous la tente, j'ai refait mon inventaire. Très différent des premiers, tu peux me croire. Je te les envoie tous les deux pour que tu juges. C'est fou ce qu'on peut s'embarrasser de choses inutiles.

Quant à l'indispensable, en dehors du couteau, du poncho, du sac de couchage, des nécessaires de toilette et d'entretien, de la gamelle avec son torchon, je crois bien qu'il n'y a rien à ajouter. Si, le missel, mais celui-là, comme tu peux le voir, il était déjà marqué dans la première liste.

Je comprends ce que le Père voulait dire quand il parlait de l'esprit de pauvreté nécessaire au scoutisme.


Jean-Louis


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