Henri Bonnamaux

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Henri Bonnamaux (Cigogne d’Alsace), né le 3 avril 1880, fut ingénieur agronome, puis professeur de sciences naturelles au Collège de Normandie, une « école nouvelle » du même type que l’École des Roches, située à Mont-Cauvaire près de Rouen.

Il est, avec son frère Charles, à l’origine du scoutisme unioniste.

Campisme et Unions Chrétiennes[modifier | modifier le wikicode]

Issu d’une famille protestante de condition modeste, orphelin de père depuis l’âge de 10 ans, il est élève boursier de l’école Jean-Baptiste Say. Il obtient un diplôme d’études primaires supérieures en 1896, puis le baccalauréat avant d’entrer à l’Institut national agronomique. Après avoir été assistant de Berthelot au Collège de France, il devient professeur de sciences naturelles et d’agriculture au Collège de Normandie en 1906. Malheureusement, une maladie qui le tient immobilisé plusieurs mois lui fait perdre son poste en février 1911.

Il adhère en 1895 aux Unions chrétiennes de jeunes gens (UCJG), branche française des YMCA fondées en 1855, notamment par Henri Dunant. A partir de 1901, Henri et Charles Bonnamaux animent un groupe d'excursionnistes de l’Union de Paris, qui devient une Société coopérative d’excursion en 1906. Ils organisent, dans ce cadre, des sorties de plusieurs jours qui comptent parmi les toutes premières expériences de camping en France. Plusieurs membres de ce groupe participeront activement à la création des premières troupes d’éclaireurs unionistes en 1911. Ces campeurs unionistes s'attachent perfectionner les techniques et le matériel de camping. Henri et Charles sont également membres fondateurs du Camping club français et membres du Touring club de France pour lequel ils rédigent un Manuel pratique de camping (1913).

Fondation des Éclaireurs Unionistes[modifier | modifier le wikicode]

En 1911, il participe à la fondation du mouvement des Éclaireurs Unionistes de France (EU ou EUF), sous l’impulsion de Samuel Williamson qui est alors secrétaire du Comité national des UCJG. En novembre 1912, au 11e congrès des UCJG qui se tient à Nantes, il est d’ailleurs engagé comme secrétaire du Comité national des UCJG, spécialement chargé des éclaireurs.

Il voyage alors à travers toute la France pour susciter la création de nouvelles troupes. Il s’attache également à consolider le mouvement en précisant sa pédagogie, son uniforme et sa nomenclature. En 1913, il publie le premier Manuel de l’éclaireur.

En 1913, il participe, avec d’autres jeunes protestants, au mouvement des Volontaires du Christ initié par la Fédération des associations chrétiennes d’étudiants.

En mai 1913, Williamson, malade et obligé de rester dans son sanatorium en Suisse, nomme Henri Bonnamaux commissaire national.

En juillet 1913, c’est lui qui conduit la délégation française au rallye de Birmingham.

Pendant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé au service de l'intendance de la Direction du bureau militaire des Inventions, au Conservatoire des Arts et Métiers. Il est remplacé « provisoirement » à la tête des Éclaireurs Unionistes par Jean Beigbeder (qui prend pour la première fois le titre de commissaire national). Démobilisé en mai 1917, il reprend la direction du mouvement et apporte sa caution à l’introduction de l’indianisme. C’est à cette époque qu’il reçoit le totem de « Cigogne d’Alsace », son frère recevant quant à lui celui de « Vaisseau du désert ». À nouveau mobilisé en janvier 1918, il abandonne définitivement le poste de Commissaire national. Le pasteur Georges Diény‎ lui succède.

En 1915, il a épousé Henriette Scherf (1889-1974) dont la sœur Louise est mariée à son frère Charles Bonnamaux depuis 1907. Henriette et Henri Bonnamaux auront deux filles.

Après la guerre, il n'exerce plus de responsabilité à direction des Éclaireurs Unionistes, mais continue de pratiquer le scoutisme comme chef de la troupe de Neuilly.

Il enseigne les techniques agricoles et l'économie rurale dans divers instituts et est promu chevalier du Mérite Agricole.

Il meurt le 14 août 1935 après une courte maladie.



Précédé par Henri Bonnamaux Suivi par
Samuel Williamson
Croix unioniste.svg

Commissaire National des Éclaireurs unionistes de France
de 1912 à 1914.

Jean Beigbeder
Précédé par Henri Bonnamaux Suivi par
Jean Beigbeder
Croix unioniste.svg

Commissaire National des Éclaireurs unionistes de France
de 1917 à 1918.

Georges Diény

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

  • Henri et Charles Bonnamaux, Manuel pratique de camping, Paris, 1913.
  • Henri Bonnamaux, Manuel de l’éclaireur, 1913.
  • Baubérot Arnaud, « Charles et Henri Bonnamaux, des "chrétiens musclés" », in F. Bourillon, R. Fabre, M. Rapoport (dir.), Affirmations de foi. Études d’histoire religieuse offertes à André Encrevé, Pompignac, éditions Bière, 2012, p. 161-171.
  • Arnaud Baubérot, L'invention d'un scoutisme chrétien, les Bergers et les Mages, Paris, 1997 (ISBN 2-85304-130-1)