Hélène Viannay

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Hélène Viannay
Livre Hélène Viannay : L'instinct de résistance de l'Occupation à l'école des Glénans de Clarisse Feletin
Livre Hélène Viannay : L'instinct de résistance de l'Occupation à l'école des Glénans de Clarisse Feletin
12 juillet 1917 · 25 décembre 2006

Personnalité Fédération française des éclaireuses

Fédération française des éclaireuses.

Personnalité française

France.

Hélène Viannay, née Mordkovitch, est une résistante française qui a co-fondé avec son époux Philippe, à la fois le mouvement de résistance Défense de la France, l'école de voile des Glénans, et le Centre de Formation des Journalistes.

Enfance et Formation[modifier | modifier le wikicode]

Elle est née à Paris, en 1917, de parents russes révolutionnaires, exilés par le tsar et arrivés en France en 1908. Son père retourne en Russie se battre pour le communisme en 1917 juste après sa naissance, tandis que sa mère - qui a fait des études de médecine - tient un restaurant pour subvenir aux besoins de la famille.

Elle fait une scolarité réussie et dira de l'école que "cette école laïque et républicaine m’a marquée pour la vie et c’est l’enseignement que j’y ai reçu qui m’a conduit à la Résistance en 40"[1].

En quatrième, elle rejoint la Fédération Française des Eclaireuses, probablement section neutre car elle indique avoir été "éclaireuse laïque"[2], qu'elle quitte après ses quinze ans. De son expérience elle raconte : "(cela m'a) permis d’avoir de nouvelles amies, de faire de grandes sorties très fatigantes le Dimanche, d’apprendre à camper, à faire la cuisine pour quinze sur un feu de bois (et que de larmes j’ai versées devant les petits pois qui ne voulaient pas cuire). Notre cheftaine, artiste et très jeune, nous faisait énormément marcher sac au dos, dans des endroits merveilleux. En Bretagne nous avons ainsi pris le bateau de service pour Ouessant, dormi sur des tables dans un pensionnat vide, et admiré la nuit le ballet des phares." [3].

Elle poursuit des études de géographie à la Sorbonne, et y devient assistante au laboratoire de géographie physique et géologie dynamique en 1940. Elle y rencontre Philippe Viannay, étudiant en philosophie, qui allait devenir son époux.

La Résistance[modifier | modifier le wikicode]

Le 14 juillet 1941, elle participe à la fondation avec Philippe Viannay du journal clandestin Défense de la France, qui sera diffusé jusqu'à la Libération. Elle en assure notamment la diffusion. Elle expliquera par la suite qu'une de ses premières recrues après son entrée dans la Résistance fut une de ses anciennes camarades éclaireuse, Marianne Cornevrin, qui était protestante. En 1944, elle rejoint le maquis de Ronquerolles, dirigé par son mari. Elle y tient une fonction de liaison au sein du maquis et avec Paris.

En 1946, elle participe à la fondation, avec son époux, du Centre de Formation des Journalistes

Fondation et administration des Glénans[modifier | modifier le wikicode]

En 1947, Hélène et Philippe Viannay fondent ce qui deviendra l'école de voile des Glénans, désormais première école de voile en Europe. Initialement, il s'agissait de proposer un espace de répit aux anciens résistants et déportés. Le premier séjour, campé, se tient sur l'île du Loch, dans l'archipel de Glénan, qui appartient à la famille Bolloré. Très vite la vie dans l'archipel impose de se former à la navigation à voile, et c'est ainsi que l'association devient centre de formation. Le couple ayant mis en place un camp mixte, et des équipages de navigation mixte, la grand-mère Bolloré refuse que l'expérience se poursuive sur l'île du Loch : l'association s'installe alors sur l'île de Penfret dans le même archipel, où elle organise encore chaque année des stages d'avril à septembre.

Hélène Viannay assume la fonction de déléguée générale des Glénans et gère l'association de 1954 jusqu'à sa retraite en 1979. Elle participe ainsi à forger la culture et l'organisation de l'association, et à impulser la parution du Cours de navigation des Glénans, devenu manuel à diffusion internationale. La culture de l'association Les Glénans est encore aujourd'hui proche par plusieurs aspects des principes et méthodes du scoutisme : le bénévolat y est majoritaire parmi les moniteurs et monitrices; les stagiaires participent à la vie quotidienne (vaisselle, préparation des repas); la formation s'appuie sur un référentiel de progression personnelle structuré (actuellement celui de la Fédération Française de Voile). Hélène Viannay en parle ainsi : "La méthode des Glénans était née et perdure à ce jour ; il fallait s'appuyer sur ceux qui révélaient pendant leur stage des qualités d'initiative, d'audace, de générosité, de caractère, bon ou mauvais : ce furent les premiers moniteurs bénévoles. On leur fit confiance, en leur donnant de vraies responsabilités, et ce sont eux qui inventèrent organisation et enseignement, modifiés certes au fil des ans, mais toujours fondés sur le bénévolat." [4].

Décorations[modifier | modifier le wikicode]

Elle est titulaire de la croix de guerre 1939-1945, et commandeur de la Légion d'honneur.


  1. Source : "Hélène Viannay", sur le site d'Antoine Viannay
  2. Source : Entretien avec Dominique Veillon et Françoise Thébaud
  3. Source : "Hélène Viannay", sur le site d'Antoine Viannay
  4. Source : Collectif, Sillages et autres souvenirs des Glénans, Paris, Seuil, 1993, 159 p