« Empannage » : différence entre les versions

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Dans certaines configurations - vent et mer modérée, cap proche du vent arrière, [[wp-fr:spinnaker|spinnaker]] non envoyé -, on peut garder après l'empannage les voiles de devant sur l'autre amure : les voiles sont alors "en ciseau". Si les voiles étaient en ciseau avant l'empannage, la voile d'avant se retrouvera sous la nouvelle amure du "bon" côté.  
Dans certaines configurations - vent et mer modérée, cap proche du vent arrière, [[wp-fr:spinnaker|spinnaker]] non envoyé -, on peut garder après l'empannage les voiles de devant sur l'autre amure : les voiles sont alors "en ciseau". Si les voiles étaient en ciseau avant l'empannage, la voile d'avant se retrouvera sous la nouvelle amure du "bon" côté.  
=== Le virement lof pour lof dans la vieille marine ===
Dans la marine "traditionnelle" ou "à l'ancienne", "empanner" désigne un virement lof pour lof raté, mal contrôlé et très souvent involontaire dû à une erreur de barre ou une à une brusque embardée du bateau. Cela sous entend que l'équipage s'est fait surprendre par la manœuvre et n'a pas ou mal anticipé et maîtrisé le virement lof pour lof. Dans la plaisance moderne, le mot "empanner" est devenu d'usage courant pour désigner le virement avec changement d'amure par l'arrière... involontaire ou réussi !
Comme dans tout virement de bord, sur les grands voiliers, après virement de bord, les amures deviennent les écoutes, et les écoutes les amures.
=== Empannage "chinois" ===
Si le hale-bas de bôme est insuffisamment étarqué, la chute de la grand voile est très libre. Dans ce cas, si l'abattée est trop lente, il peut arriver que seul le bas de la grand voile change d'amure, le haut restant à l'autre amure : c'est l'empannage chinois.
Dans cette situation le risque est grand de de déchirer la grand voile ou de casser les lattes. Il est don nécessaire de revenir immédiatement à l'ancienne amure par un nouveau lof pour lof.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

Version du 20 août 2008 à 11:55

L’empannage ou virement de bord lof pour lof est une manœuvre qui consiste à changer d'amure (côté duquel le voilier reçoit le vent) en passant par le vent arrière. Cette manœuvre peut être réalisée involontairement, et est alors très dangereuse.

Avertissement Attention !
Des accidents graves peuvent survenir lors d'un empannage involontaire (ou même d'un volontaire) : il suffit qu'un membre de l'équipage ait la tête sur la trajectoire de la bôme ou un bras ou une jambe sur le trajet de l'écoute. La bôme heurtant le crâne de l'équipier avec une grande violence, celui-ci sera assommé et projeté à l'eau. Il est alors indispensable de le récupérer. Le membre pris dans une écoute brutalement tendue pourra être sectionné, ou au mieux entraîner son propriétaire à l'eau.
Ces informations sont données à titre documentaire. Scoutopedia ne saurait être tenu responsable d'incidents survenus au cours de l'utilisation de ces techniques.

Description de la manœuvre

L'empannage est déclenché par le barreur, qui modifie le cap pour changer l'amure du voilier. La grand-voile, qui est désormais "gonflée à contre" (la voile est repoussée vers l'arrière), va passer d'un bord sur l'autre en entrainant la bôme. Si le vent est établi, le mouvement de la bôme est très violent : son extrémité parcourt en très peu de temps un arc de cercle de près de 180° avec une vitesse et une force proportionnelle au vent. La manœuvre peut se réaliser sans toucher à l'écoute de grand voile.

Le changement d'amure nécessite également de modifier le réglage de la voile de devant : foc, génois, spinnaker, … La manœuvre de la voile d'avant peut généralement être effectuée avant ou après l'empannage. Comme pour un virement de bord, l'écoute sous le vent de la voile est choquée et l'écoute au vent (ou le bras, pour le spinnaker) est reprise sur l'autre bord. Si un tangon a été mis en place, celui-ci doit être également changé de bord.

Une manœuvre délicate

Dès que le vent est établi, l'empannage devient une manœuvre délicate ; de plus elle se déclenche parfois sans qu'on ait souhaité l'effectuer.

Durant l'empannage, il n'existe pas de phase de transition durant laquelle le vent cesserait d'agir sur la voile, contrairement à ce qui se passe pour le virement de bord. Si par vent frais, on empanne en amenant le bateau sous la nouvelle amure sans tenter de contrôler le mouvement de la grand voile, la bôme va frapper violemment au bout de sa course les haubans, éventuellement se mâter (se relever le long du mât) ; sous cette impulsion le bateau peut partir au lof (remonter au près en se couchant) sous la nouvelle amure : il y a alors un risque important de dégâts matériels au niveau du gréement, de la bôme, du mât ou de la voile.

Par ailleurs au vent arrière le voilier est souvent soumis au roulis, qui entraîne des changements de cap temporaires de quelques degrés, même si un barreur aguerri tente d'anticiper l'action des vagues. Ces changements de cap peuvent déclencher un empannage non souhaité ou prématuré.

Pour limiter les risques, lorsqu'on souhaite rester sous la même amure, on peut solidariser par un bout (la retenue de bôme) le hauban et la bôme, en ayant pris la mesure des efforts éventuels auxquels le gréement pourra être soumis.

Pour contrôler un empannage, il est d'abord nécessaire de raidir le halebas qui va empêcher la bôme de se mâter. Ensuite, la meilleure méthode est de venir vent arrière tout en embraquant l'écoute de grand-voile de manière à ce que lorsque le changement d'amure se réalise, la voile soit quasiment bordée. Une fois franchie l'amure, on laisse alors filer l'écoute en la contrôlant. Pour réussir cette manœuvre, il faut parfaitement synchroniser changement d'amure (malgré le roulis) et embraquage de l'écoute. À partir d'une certaine force de vent, l'écoute ne pourra être bordée que durant le court moment ou la grand-voile ne porte plus ; il faudra donc reprendre très rapidement une grande longueur d'écoute. A défaut, on peut tenter de réduire le parcours de la bôme en bordant au maximum la grand-voile avant d'empanner, mais cette manœuvre peut entrainer un départ au lof. Par vent fort, lorsque la navigation nécessite un empannage, il peut être préférable d'effectuer un virement de bord, moins dangereux dans ces circonstances, même si cela fait passer le voilier par une allure peu confortable par ce temps (le près).

Sur un bateau de petite taille, comme un dériveur de plage, et par petit temps, un empannage contrôlé peut être effectué en se plaçant pratiquement vent arrière et en empoignant les écoutes ou la bôme pour l'obliger à changer d'amure.

Voiles en ciseaux

Dans certaines configurations - vent et mer modérée, cap proche du vent arrière, spinnaker non envoyé -, on peut garder après l'empannage les voiles de devant sur l'autre amure : les voiles sont alors "en ciseau". Si les voiles étaient en ciseau avant l'empannage, la voile d'avant se retrouvera sous la nouvelle amure du "bon" côté.

Le virement lof pour lof dans la vieille marine

Dans la marine "traditionnelle" ou "à l'ancienne", "empanner" désigne un virement lof pour lof raté, mal contrôlé et très souvent involontaire dû à une erreur de barre ou une à une brusque embardée du bateau. Cela sous entend que l'équipage s'est fait surprendre par la manœuvre et n'a pas ou mal anticipé et maîtrisé le virement lof pour lof. Dans la plaisance moderne, le mot "empanner" est devenu d'usage courant pour désigner le virement avec changement d'amure par l'arrière... involontaire ou réussi !

Comme dans tout virement de bord, sur les grands voiliers, après virement de bord, les amures deviennent les écoutes, et les écoutes les amures.

Empannage "chinois"

Si le hale-bas de bôme est insuffisamment étarqué, la chute de la grand voile est très libre. Dans ce cas, si l'abattée est trop lente, il peut arriver que seul le bas de la grand voile change d'amure, le haut restant à l'autre amure : c'est l'empannage chinois.

Dans cette situation le risque est grand de de déchirer la grand voile ou de casser les lattes. Il est don nécessaire de revenir immédiatement à l'ancienne amure par un nouveau lof pour lof.

Voir aussi