Crise de la Route

De Scoutopedia

Au Québec

L'expression Crise de la Route a été utilisée par l'historien Pierre Savard pour décrire la décroissance rapide des effectifs de la branche au Québec après 1951-1955. Il n'y a pas eu cependant de contexte politique particulier.


En France

(voir livre Scoutisme en crise)

A la Libération, la Route Scouts de France fait le plein, mais dès 1950, elle a perdu la moitié de ses effectifs et les clans se raréfient.

Les orientations sociales nouvelles du Cercle politique d'Ile de France avec André Cruiziat inquiètent certains chefs de clan, comme Louis Faurobert. Ces derniers dénoncent le glissement politique gauchiste en envoyant des dossiers jusqu'à Rome (St Office), et fondent quelques Cercles St Thomas d'Aquin pour remettre en avant la doctrine sociale traditionnelle de l'Eglise. Ce sont au fond deux conceptions du scoutisme et de la société qui sont à l'origine de la crise. Il semble que le commissariat Route veuille transformer les Scouts de France en mouvement de jeunes où la branche ainée aurait eu un rôle majeur.

La guerre d'Algérie a aussi ses répercussions sur le scoutisme français et sur les Scouts de France en particulier. Dès janvier 1954, la revue La Route évoquait la répression des manifestations musulmanes de mai 1945. Progressivement, l'Équipe Nationale Route prend des positions qui la singularise dans un mouvement marqué par un patriotisme traditionnel.

Le 15 février 1957, lorsque l’hebdomadaire Témoignage chrétien publie des extraits de lettres de Jean Muller, mort au combat le 27 octobre 1956, la polémique enfle et les campagnes de presse avivent les tensions. Finalement l’Équipe Nationale Route (Paul Rendu, le père Pierre-André Liégé[1], Pierre Chesnais, Claude Lefebvre) démissionne le 9 mai 1957[2]. De fait, Rigal a refusé de laisser publier des extraits des lettres de Jean Muller dans la revue de la Route mais il n'arrive pas à calmer les esprits.

A diverses reprises, la grande presse fait état des difficultés des Scouts de France et Michel Rigal est, en interne, accusé de tous les côtés : laxisme, trahison, indécision et autres gentillesses. Finalement Jacques Bassot devient le nouveau Commissaire National Route (CNR).

La crise se poursuivra ensuite et les divisions atteindront l'ensemble de l'association lorsque, le 2 juin 1960, les Scouts de France se feront signataires d'un appel à la paix en Algérie lancé par le GEROJEP (Groupe d’Études et de Rencontre des Organisations de Jeunesse et d’Éducation Populaire) [3].

Voir aussi



Notes et références