« Chevalier de France » : différence entre les versions

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=== En France ===
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Le thème de la chevalerie fut très tot importé en France tant par les EDF que par les SDF, le scoutisme fut considéré par ces mouvements comme une "nouvelle chevalerie". Voir ainsi les manuels officiels de progression des [[EDF]] qui présentaient le Chevalier-Eclaireur.
Le thème de la chevalerie fut très tôt importé en France tant par les EDF que par les SDF, le scoutisme fut considéré par ces mouvements comme une « nouvelle chevalerie ». Voir ainsi les manuels officiels de progression des [[EDF]] qui présentaient le Chevalier-Eclaireur.


A leur création les [[scouts de France]], influencés sans nul doute par le [[Jacques Sevin|Père Sevin]], lui-même angliciste et fin connaisseur du scoutisme britannique, choisirent de coller au programme des scouts d’outre-Manche. La France étant une république, il était impensable de créer des [[Scout du Roi (Commonwealth)|scouts du Roi]], ni même des [[Scout du Roi (Belgique)|scouts de la Couronne]] comme en Belgique. D’autre part le système existants dans certaines unités des Éclaireurs de France fleurait trop l’[[indianisme]], considéré comme une forme de paganisme : les éclaireurs recevaient les titres de ''Sagamore'' ou ''Sachem''. Enfin, les initiations des Éclaireurs Unionistes pouvant rappeler les loges maçonniques ne pouvaient être retenus. C’est pourquoi la chevalerie fut choisie comme étant plus conforme à ce qu’on appelait alors le génie de la race, et plus acceptable pour la hiérarchie catholique; c’est pour ces raisons qu'il fût décidé d’adopter la dignité de [[Chevalier de France]].
À leur création les [[scouts de France]], influencés sans nul doute par le [[Jacques Sevin|Père Sevin]], lui-même angliciste et fin connaisseur du scoutisme britannique, choisirent de coller au programme des scouts d’outre-Manche. La France étant une république, il était impensable de créer des [[Scout du Roi (Commonwealth)|scouts du Roi]], ni même des [[Scout du Roi (Belgique)|scouts de la Couronne]] comme en Belgique. D'autre part, le système existant dans certaines unités des Éclaireurs de France fleurait trop l’[[indianisme]], considéré comme une forme de paganisme : les éclaireurs recevaient les titres de ''Sagamore'' ou ''Sachem''. Enfin, les initiations des Éclaireurs Unionistes pouvant rappeler les loges maçonniques ne pouvaient être retenues. C’est pourquoi la chevalerie fut choisie comme étant plus conforme à ce qu’on appelait alors le génie de la race, et plus acceptable pour la hiérarchie catholique; c’est pour ces raisons qu'il fut décidé d’adopter la dignité de [[Chevalier de France]].


L'univers de la chevalerie constitua donc l'[[imaginaire]] principal des SDF et une partie des EDF au moins pour la branche éclaireurs avant la seconde guerre mondiale.
L'univers de la chevalerie constitua donc l'[[imaginaire]] principal des SDF et une partie des EDF au moins pour la branche éclaireurs avant la Seconde Guerre mondiale.


== Obtention de la dignité ==
== Obtention de la dignité ==


Les principes, statuts, règlement intérieur dans leur seconde édition, qui date de [[1923]], nous informent que pour être admis à cette dignité, il fallait :  
Les principes, statuts, règlement intérieur dans leur seconde édition, qui date de [[1923]], nous informent que pour être admis à cette dignité, il fallait :  
* être scout de première classe;
* être scout de première classe;
* avoir au moins deux années de service depuis la promesse;
* avoir au moins deux années de service depuis la promesse;
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=== Routier Chevalier ===
=== Routier Chevalier ===


Le Cérémonial de [[1929]] mentionne l’existence d’un insigne de ''Routier Chevalier'' : casque de chevalier brodé en jaune d’or sur fond rouge foncé, alors qu’auparavant l’insigne aurait été brodée en fil d’or. Lors de l’adoption par le [[Scoutisme Français]] de la Charte de [[l’Oradou]], qui visait entre autres à unifier les pratiques pédagogiques au sein des diverses associations membres de la fédération, on choisit alors de remplacer la dignité de Chevalier dans la branche éclaireurs par celle d’'''Écuyer de France'''  qui apparut dans les publications en [[1941]] (cf. cérémonial de la [[Réception d'un écuyer de France SDF]]).
Le Cérémonial de [[1929]] mentionne l’existence d’un insigne de ''Routier Chevalier'' : casque de chevalier brodé en jaune d’or sur fond rouge foncé, alors qu’auparavant l’insigne aurait été brodé en fil d’or. Lors de l’adoption par le [[Scoutisme Français]] de la Charte de [[l’Oradou]], qui visait entre autres à unifier les pratiques pédagogiques au sein des diverses associations membres de la fédération, on choisit alors de remplacer la dignité de Chevalier dans la branche éclaireurs par celle d’'''Écuyer de France'''  qui apparut dans les publications en [[1941]] (cf. cérémonial de la [[Réception d'un écuyer de France SDF]]).


La branche Route continua pendant cette période à porter un insigne de Chevalier pour ceux qui avaient été adoubés. L’insigne lui aussi sur un pentagone sur fond grenat tissé en fil or et argent représente un casque héraldique de chevalier.
La branche Route continua pendant cette période à porter un insigne de Chevalier pour ceux qui avaient été adoubés. L’insigne lui aussi sur un pentagone sur fond grenat tissé en fil or et argent représente un casque héraldique de chevalier.
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=== Unification des pratiques ===
=== Unification des pratiques ===


Lors de l’adoption par le Scoutisme Français de la Charte de [[l’Oradou]] en [[1941]], voici les indications données par le Règlement Général de ces années d’occupation. Il fallait ainsi chez les scouts de France :
Lors de l’adoption par le Scoutisme Français de la Charte de [[l’Oradou]] en [[1941]], voici les indications données par le Règlement général de ces années d’occupation. Il fallait ainsi chez les scouts de France :
* être scout de première classe;
* être scout de première classe;
* posséder les brevets d’acolyte, d’évangéliste, de campeur, de guide, de secouriste-scout et de pionnier;
* posséder les brevets d’acolyte, d’évangéliste, de campeur, de guide, de secouriste-scout et de pionnier;
* posséder deux autres brevets parmi ceux de : mains habiles, sauveteur, pompier, un de la série nature, observateur, cartographe, coureur-messager, gymnaste ou agent de liaison.  
* posséder deux autres brevets parmi ceux de : mains habiles, sauveteur, pompier, un de la série nature, observateur, cartographe, coureur-messager, gymnaste ou agent de liaison.  


On procédait à un vote secret des membres de la Cour d’Honneur et des éclaireurs de première classe ainsi que des Écuyers déjà adoubés, et il fallait remporter les trois quarts des suffrages. L’insigne qui consistait en une mollette d’éperon en étoile en fil d’argent inscrite dans un pentagone régulier vert brodé d’argent était remis par le Commissaire de Province, ou par son délégué, sur la proposition du Commissaire de District lors de la cérémonie de Réception. En fait il semble bien que ce fut le Commissaire de District qui procédait à la cérémonie ainsi que l’indique le Cérémonial.
On procédait à un vote secret des membres de la Cour d’Honneur et des éclaireurs de première classe ainsi que des Écuyers déjà adoubés, et il fallait remporter les trois quarts des suffrages. L’insigne qui consistait en une molette d’éperon en étoile en fil d’argent inscrite dans un pentagone régulier vert brodé d’argent était remis par le Commissaire de Province, ou par son délégué, sur la proposition du Commissaire de District lors de la cérémonie de Réception. En fait, il semble bien que ce fut le Commissaire de District qui procédait à la cérémonie ainsi que l’indique le Cérémonial.


Cette distinction perdura chez les scouts de France jusque vers 1948-49 époque à laquelle le lancement de la proposition ''[[Raiders]]'' rendit caduque cette étape de progression. Les [[Éclaireurs de France]] qui avaient eux-aussi choisi d’adopter cette dignité en remplacement de leur Chevalier-Eclaireur la remplacèrent au début des années [[1950]] par celle de ''Pilote''.
Cette distinction perdura chez les scouts de France jusque vers 1948-49 époque à laquelle le lancement de la proposition ''[[Raiders]]'' rendit caduque cette étape de progression. Les [[Éclaireurs de France]] qui avaient eux aussi choisi d’adopter cette dignité en remplacement de leur Chevalier-Eclaireur la remplacèrent au début des années [[1950]] par celle de ''Pilote''.


== Notes ==
== Notes ==


* Vers 1920, il a existé aussi une association scoute appelée ainsi, créée par [[Jean Loiseau]], elle n'a pas duré.
* Vers 1920, il a existé aussi une association scoute appelée ainsi, créée par [[Jean Loiseau]], elle n'a pas duré.
* Pendant la seconde guerre mondiale, un clan de routiers militaires d'Afrique du Nord décida de son propre chef d’attribuer la distinction scoute de " Chevalier de France " à ceux qui en reviendraient blessés ou à titre posthume pour les routiers ayant offert leur vie ("morts pour la France").
* Pendant la Seconde Guerre mondiale, un clan de routiers militaires d'Afrique du Nord décida de son propre chef d’attribuer la distinction scoute de « Chevalier de France » à ceux qui en reviendraient blessés ou à titre posthume pour les routiers ayant offert leur vie (« morts pour la France »).


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Version du 23 décembre 2009 à 22:22

Chevalier de France
Chevalier de France

Insigne scouts de France

Scouts de France.

Chevalier de France est une ancienne dignité des Scouts de France.

Origines

En Angleterre

Dès les débuts du scoutisme, Baden-Powell s’est aperçu qu’après la première classe il convenait de créer une nouvelle étape de progression afin de retenir à la troupe ceux qui, passés quinze ans et n’ayant pas toujours la responsabilité d’une patrouille, commençaient à s’y ennuyer et aussi afin d’exploiter au maximum les potentialités éducatives du système des insignes de spécialités. C’est pourquoi, après en avoir discuté avec le roi Édouard VII, il créa la dignité de scout du Roi (King’s scout).

En France

Le thème de la chevalerie fut très tôt importé en France tant par les EDF que par les SDF, le scoutisme fut considéré par ces mouvements comme une « nouvelle chevalerie ». Voir ainsi les manuels officiels de progression des EDF qui présentaient le Chevalier-Eclaireur.

À leur création les scouts de France, influencés sans nul doute par le Père Sevin, lui-même angliciste et fin connaisseur du scoutisme britannique, choisirent de coller au programme des scouts d’outre-Manche. La France étant une république, il était impensable de créer des scouts du Roi, ni même des scouts de la Couronne comme en Belgique. D'autre part, le système existant dans certaines unités des Éclaireurs de France fleurait trop l’indianisme, considéré comme une forme de paganisme : les éclaireurs recevaient les titres de Sagamore ou Sachem. Enfin, les initiations des Éclaireurs Unionistes pouvant rappeler les loges maçonniques ne pouvaient être retenues. C’est pourquoi la chevalerie fut choisie comme étant plus conforme à ce qu’on appelait alors le génie de la race, et plus acceptable pour la hiérarchie catholique; c’est pour ces raisons qu'il fut décidé d’adopter la dignité de Chevalier de France.

L'univers de la chevalerie constitua donc l'imaginaire principal des SDF et une partie des EDF au moins pour la branche éclaireurs avant la Seconde Guerre mondiale.

Obtention de la dignité

Les principes, statuts, règlement intérieur dans leur seconde édition, qui date de 1923, nous informent que pour être admis à cette dignité, il fallait :

  • être scout de première classe;
  • avoir au moins deux années de service depuis la promesse;
  • posséder obligatoirement les brevets de secouriste et de guide, ceux de catéchiste ou d’évangéliste ou bien de conférencier;
  • posséder trois autres brevets choisis parmi ceux de campeur, interprète, pompier, sauveteur, signaleur ou tireur, ou bien avoir reçu la croix de bravoure.

Le candidat était élu par un vote secret des chefs de patrouille et des scouts de première classe, à défaut par ceux de seconde classe. L’aumônier, le scoutmestre et le(s) assistant(s) pouvaient également participer. Le candidat ne pouvait être promu que s’il remportait la majorité des votes des scouts. L’insigne, qui consistait en un casque héraldique de chevalier brodé en soie jaune sur fond vert, surmontant l’insigne de première classe et le diplôme, était remis par le commissaire de district sur proposition des autorités de la troupe après communication du dossier. On procédait alors à une cérémonie d’adoubement très colorée décrite en détail dans le Cérémonial. Pour conserver ce titre envié, il devait être procédé chaque année à des examens techniques. Une cordelière spéciale existait également.

Évolution de la dignité

Routier Chevalier

Le Cérémonial de 1929 mentionne l’existence d’un insigne de Routier Chevalier : casque de chevalier brodé en jaune d’or sur fond rouge foncé, alors qu’auparavant l’insigne aurait été brodé en fil d’or. Lors de l’adoption par le Scoutisme Français de la Charte de l’Oradou, qui visait entre autres à unifier les pratiques pédagogiques au sein des diverses associations membres de la fédération, on choisit alors de remplacer la dignité de Chevalier dans la branche éclaireurs par celle d’Écuyer de France qui apparut dans les publications en 1941 (cf. cérémonial de la Réception d'un écuyer de France SDF).

La branche Route continua pendant cette période à porter un insigne de Chevalier pour ceux qui avaient été adoubés. L’insigne lui aussi sur un pentagone sur fond grenat tissé en fil or et argent représente un casque héraldique de chevalier.

Les premiers insignes de Chevalier durent être brodés à la main en petite quantité par des religieuses, nous en connaissons plusieurs variantes dont celle portée par Paul Coze sur sa chemise. À partir des années 1930, on constate une certaine unité de forme, les insignes étant alors brodés de manière industrielle et vendus par le magasin La Hutte.

Les scouts marins

Il était également prévu un insigne spécial pour les scouts marins consistant en une couronne navale brodée en or, outre les badges d’acolyte, d’évangéliste, de secouriste-scout et de campeur deux autres choisis parmi celles de gabier, garde-côte, hygiéniste, marinier, sauveteur et de timonier, la badge de patron remplaçant ces deux autres badges. Cet insigne fut décerné jusqu’au début des années 1940.

Unification des pratiques

Lors de l’adoption par le Scoutisme Français de la Charte de l’Oradou en 1941, voici les indications données par le Règlement général de ces années d’occupation. Il fallait ainsi chez les scouts de France :

  • être scout de première classe;
  • posséder les brevets d’acolyte, d’évangéliste, de campeur, de guide, de secouriste-scout et de pionnier;
  • posséder deux autres brevets parmi ceux de : mains habiles, sauveteur, pompier, un de la série nature, observateur, cartographe, coureur-messager, gymnaste ou agent de liaison.

On procédait à un vote secret des membres de la Cour d’Honneur et des éclaireurs de première classe ainsi que des Écuyers déjà adoubés, et il fallait remporter les trois quarts des suffrages. L’insigne qui consistait en une molette d’éperon en étoile en fil d’argent inscrite dans un pentagone régulier vert brodé d’argent était remis par le Commissaire de Province, ou par son délégué, sur la proposition du Commissaire de District lors de la cérémonie de Réception. En fait, il semble bien que ce fut le Commissaire de District qui procédait à la cérémonie ainsi que l’indique le Cérémonial.

Cette distinction perdura chez les scouts de France jusque vers 1948-49 époque à laquelle le lancement de la proposition Raiders rendit caduque cette étape de progression. Les Éclaireurs de France qui avaient eux aussi choisi d’adopter cette dignité en remplacement de leur Chevalier-Eclaireur la remplacèrent au début des années 1950 par celle de Pilote.

Notes

  • Vers 1920, il a existé aussi une association scoute appelée ainsi, créée par Jean Loiseau, elle n'a pas duré.
  • Pendant la Seconde Guerre mondiale, un clan de routiers militaires d'Afrique du Nord décida de son propre chef d’attribuer la distinction scoute de « Chevalier de France » à ceux qui en reviendraient blessés ou à titre posthume pour les routiers ayant offert leur vie (« morts pour la France »).