Chevalerie

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La chevalerie est un thème très prégnant dans le scoutisme, Baden-Powell intitule même ainsi l'un des bivouacs du livre Eclaireurs. Souvent, on parle du scoutisme comme d'une chevalerie des temps modernes. C'est donc un des imaginaires permanents principaux du scoutisme.

La chevalerie dans les programmes des associations scoutes[modifier | modifier le wikicode]

Scouts de France[modifier | modifier le wikicode]

La chevalerie était très prégnante dans le programme de la branche éclaireurs dont le programme doit beaucoup au père Sevin. Dans le texte de la loi scoute et de la promesse notamment, on trouve bien les accents lyriques inspirés du Moyen-âge. Le cérémonial de l'allégeance et de l'investiture sont caractéristiques d'un style "féodal".



Circle-icons-magnifyingglass.svg Voir l’article détaillé : chevalier de France



Une des lignes de fracture entre les différentes associations scoutes contemporaines semble aussi tourner autour de la valeur accordée à ce modèle chevaleresque et à la notion d'ordre scout qui y est liée. S'agit-il d'une référence pérenne, ou bien d'un simple système de représentation[1] destiné à évoluer selon l'époque ?

Ainsi, chez les Scouts de France, on a pu voir le modèle indien[2], puis colonial mis en avant dans années 1930, celui des raiders après la guerre dans les années 1950, ou des pionniers des années 60. Pourtant, au début du XXe siècle les chevaliers étaient pourtant morts et enterrés depuis des lustres... La reprise de ce modèle dans le scoutisme au début du XXe siècle [3] n'était-elle qu'une mode de l'époque, ou bien correspond-elle à quelque chose de plus profond ?


Boy Scouts Association[modifier | modifier le wikicode]

Baden-Powell avait consacré son 7e bivouac d’Éclaireurs à "L'esprit de chevalerie". Les référence à st Georges et aux chevaliers de la table ronde y sont fréquentes.



Circle-icons-magnifyingglass.svg Voir l’article détaillé : Investiture du Scout-Routier anglais catholique (1933)



Chevaliers célèbres[modifier | modifier le wikicode]

Saint Georges[modifier | modifier le wikicode]

Saint Georges, martyr chrétien du IIIe siècle, a été choisi par Baden-Powell comme patron du scoutisme, et plus particulièrement de la branche verte. Reconnu comme saint dans les toutes traditions chrétiennes, il est aussi vénéré dans l'Islam.



Circle-icons-magnifyingglass.svg Voir l’article détaillé : Saint Georges



Saint Michel[modifier | modifier le wikicode]

Même si, par définition, un ange n'a pas de corps, le Prince des Archanges est souvent cité comme modèle chevaleresque dans sa lutte contre Lucifer. Il est toujours représenté armé comme un guerrier, mais jamais à cheval (à le différence de Saint Georges) en combattant le dragon.



Circle-icons-magnifyingglass.svg Voir l’article détaillé : Saint Michel



Saint Louis[modifier | modifier le wikicode]

Seul roi de France canonisé, Louis IX incarne la fleur des vertus du preux et loyal chevalier, en rendant justice dans son royaume aussi bien que prisonnier à la Croisade...



Circle-icons-magnifyingglass.svg Voir l’article détaillé : Saint Louis



Jeanne d'Arc[modifier | modifier le wikicode]

Sainte Jeanne d'Arc est une héroïne française du XVe siècle, canonisée en 1920. Son enfance inspira l'imaginaire de la pédagogie jeannettes.



Circle-icons-magnifyingglass.svg Voir l’article détaillé : Sainte Jeanne d'Arc



Baudoin IV de Jérusalem[modifier | modifier le wikicode]

Baudoin sur la couverture de l'étoile de pourpre

Baudouin IV (ou Baudoin) le Lépreux, (1161 † 1185) fut le jeune roi de Jérusalem de 1174 à 1185. Fils d'Amaury Ier, il est connu pour la lèpre dont il était atteint. Pourtant, malgré cette maladie, il ne renonça jamais et réussit à maintenir son royaume. Il est mort à l'âge de 24 ans, mais sa cause de béatification n'a pas encore été ouverte (il n'est donc pas canonisé comme saint par l’Église).

C'est son précepteur Guillaume de Tyr, archevêque de Tyr et chroniqueur, qui découvre sa lèpre en se rendant compte qu'il ne semble pas affecté par la douleur, contrairement à ses compagnons de jeux. Son père, le roi Amaury Ier fait appel à tous les médecins, aussi bien les latins que les musulmans, mais aucun remède ne permet la guérison de Baudouin, pas plus que l’immersion dans le Jourdain.

Il est couronnée à la mort de son père, le 15 juillet 1174, dès l'âge de 13 ans !

Dès 1175, le royaume est menacé par Saladin, prince Musulman. Baudouin mène à plusieurs reprises ses troupes à la bataille pour défendre le royaume de Terre Sainte et affaiblir Saladin. Mais il s'illustre aussi par sa volonté de gérer les conflits par la voie diplomatique et pacifique. Il conclue d’ailleurs une trêve avec Saladin en 1180 mais celle-ci ne dure que deux ans.

En 1182, à cause de provocations de sujets du royaume, la guerre reprend contre Saladin. Baudouin doit reprendre la tête de son armée et parvient à repousser son opposant, ce qu'il fera à nouveau en 1183.

Puis devant l'avancé de sa maladie, il est contraint de nommer un régent et de s'aider de son neveu. Il meurt le 16 mars 1185 à l'âge de 24 ans et son ennemi Saladin portera son deuil.



Wikipedia-logo.png Voir l'article Wikipédia : Baudouin IV de Jérusalem


Dans les livres[modifier | modifier le wikicode]

Baudouin est aussi le héros du roman du signe de piste de Serge Dalens L'étoile pourpre (Tome 1 - Les Prisonniers ; Tome 2 - Les Lépreux), superbement illustré par Pierre Joubert.

Une bande dessinée a aussi été éditée par les Editions du Triomphe Baudouin IV de Jérusalem • Le Roi LEPREUX de Serge Dalens et Pierec. Extrait de la quatrième de couverture : "Et si le Croissant et La Croix pouvaient continuer de cohabiter, il s'en réjouirait grandement." Cette B.D. est "En mémoire de Frédéric[4] Chef scout mort en service du Groupe Baudouin IV de Jérusalem".

Dans le scoutisme[modifier | modifier le wikicode]

De par sa vie et sa mort à l'âge de 24 ans, Baudouin IV de Jérusalem représente un exemple d'héroïsme particulièrement parlant pour la jeunesse. Cette figure chevaleresque, ainsi que ses armes portant avec la croix potencée du royaume franc de Jérusalem, présentent aussi une résonance particulière aux yeux des scouts catholiques.

Il peut être choisi comme modèle d'une patrouille ou d'une unité scoute, ce patronage a ainsi été adopté par différents groupes scouts :



Notes et références


  1. expression servant de fil conducteur à la thèse de Doctorat d'état de Christian Guérin, repris dans son livre L'utopie Scouts de France
  2. cf. l'article Indianisme ou chevalerie du Père Sevin dans la revue Le Chef n°4 de juin 1922 ainsi que d'autres études, notamment dans Le Chef de septembre-octobre 1924 n°5
  3. voir par exemple cette étude en ligne.
  4. sur Frédéric Le Conte, mort en sauvant ses frères en camp de Pâques 1980, voir : Un jour... les scouts, jalons photographiques de Jos Le Doare p.156.