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La '''[[totémisation]]''' est la cérémonie, le plus souvent secrète, au cours de laquelle un scout se voit conférer un [[totem (totémisation)|totem]].
La '''[[totémisation]]''' est la cérémonie, le plus souvent secrète, au cours de laquelle un scout se voit conférer un [[totem (totémisation)|totem]].


=== Totémisation traditionnelle en France ===
=== Totémisation traditionnelle en France ===


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Avec quelques différences parmi les mouvements les pratiques au sein des troupes françaises se figèrent rapidement autour des éléments suivants : les ''vieux sachems'', qui sont les scouts totémisés ayant accumulé un certain nombre de plumes (une plume par totémisation), choisissent parmi les ''[[papooses]]'' ou ''[[coyotes]]'', c'est-à-dire les non initiés les plus méritants. Ceux-ci passent par un rite initiatique dont la nature reste secrète aux autres ''papooses''. Initialement le rituel était utilisé pour vérifier certaines qualités exigées : courage, endurance, fermeté d'esprit etc.
 
Le plus souvent, la totémisation consiste en une cérémonie secrète, de nuit, au cours de laquelle se déroulent des épreuves imposées aux scouts considérés dignes de devenir ''[[sachems]]''. Les épreuves sont axées sur quatre thèmes : ''le feu'', ''la terre'', ''le ciel'' et ''l'eau''. Si le scout passe avec succès, il reçoit son [[totem (totémisation)|totem]]. Dans certaines tribus il doit sauter au dessus du feu pour marquer son adhésion.
 
Les ''chiens rouges'', nom donné parfois aux jeunes totémisés qui n'ont pas encore de plumes, sont soit associés soit exclus du rituel, auquel cas ils observent seulement mais n'interviennent pas. Ils pourront participer pleinement quand ils auront acquis une plume par cérémonie) devenant alors ''sachems''. A partir d'un certain nombre de plumes, les sachems deviennent des ''grands sachems'' ou ''vieux sachems'' et peuvent présider le rituel. Telle était, du moins, la situation en France en [[1939]]. Mais ce cérémonial donna lieu également à de dangereuses déviations.
 
Voici les pratiques d'une troupe unioniste, celle de l'[[Groupe EEUdF Oratoire|Oratoire de Paris]], à la fin des années 30 :
 
{{citation|Un autre rite barbare était celui de la « totemisation » précédée de ce que nous appelions à Oratoire II « initiation ». Dans sa forme primitive (à laquelle Albert Nicolas mit heureusement fin), l’initiation consistait à faire croire à l’initié qu’on allait lui appliquer dans le dos un fer rouge qu’on lui montrait longuement chauffer dans le feu de camp. Puis on lui bandait les yeux et on lui appliquait dans le dos un objet glacé, pendant que le fer rougi au feu était plongé dans une marmite d’eau froide pour stimuler le grésillement de la chair brûlée ! Ce simulacre sadique avait parfois des résultats catastrophiques et un conseil de chefs décida de le remplacer par un rituel un peu canularesque, mais assez dur pour l’initié : celui de la fausse totemisation précédant la vraie. Avant de conférer à l’initié son vrai totem définitif, on l’affublait au cours d’une cérémonie burlesque, d’un totem infamant et ridicule qu’il ne gardait que cinq minutes avant que la vraie totemisation ait lieu. Je me rappelle encore l’émoi et la consternation d’un ami cher qui crut un court moment qu’il allait à jamais porter le nom de « bousier voluptueux ». C’était quand même plus acceptable que la pseudo marque au fer rouge. »}}


=== Variantes ===
=== Variantes ===


Aujourd'hui, on peut assister dans certains mouvements à des [[totémisation]]s simplifiées, dépourvues de références à l'[[indianisme]]. Celles-ci consistent alors le plus souvent en un moment convivial (repas, sketches, etc.) au terme duquel le totem est donné à un aîné qui s'investit dans le mouvement, en présence d'ainés également totémisés.  
Aujourd'hui, on peut assister dans certains mouvements à des [[totémisation]]s simplifiées, dépourvues de références à l'[[indianisme]]. Celles-ci consistent alors le plus souvent en un moment convivial (repas, sketches, etc.) au terme duquel le totem est donné à un aîné qui s'investit dans le mouvement, en présence d'aînés également totémisés.
 
Une variante consiste en l'organisation d'épreuves à la nuit tombante  et durant environ deux heures. Les épreuves ont un caractère de défi ludique et symbolique, adaptées à la force du totémisé, jamais dangereuses, jamais humiliantes, et évidemment sans aucune atteinte à la pudeur. Le jeu consiste à réussir une épreuve qui confronte à ses appréhensions ou à ses limites mais sans jamais les outrepasser : le scoutisme est la pédagogie du succès, pas celle de l'échec. Il y a aussi dans cette cérémonie un temps de partage fraternel, un rituel, le [[chant de totémisation]] et des agapes joyeuses...
 
 
Pour tous ces motifs le [[vocabulaire de la totémisation]] varie suivant les époques. En 2011 il existe en France un groupe de "sachems volants" qui pratiquent des totémisations inter-mouvements.
 
=== Lien externe ===
* Cahier sur les [http://www.chbs.be/cahiers_9.html pratiques totémiques et indianistes dans le scoutisme] par le [[centre historique belge du scoutisme]]


{{portail univers}}
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Version du 3 octobre 2017 à 13:38

La totémisation est la cérémonie, le plus souvent secrète, au cours de laquelle un scout se voit conférer un totem.

Totémisation traditionnelle en France

Avec quelques différences parmi les mouvements les pratiques au sein des troupes françaises se figèrent rapidement autour des éléments suivants : les vieux sachems, qui sont les scouts totémisés ayant accumulé un certain nombre de plumes (une plume par totémisation), choisissent parmi les papooses ou coyotes, c'est-à-dire les non initiés les plus méritants. Ceux-ci passent par un rite initiatique dont la nature reste secrète aux autres papooses. Initialement le rituel était utilisé pour vérifier certaines qualités exigées : courage, endurance, fermeté d'esprit etc.

Le plus souvent, la totémisation consiste en une cérémonie secrète, de nuit, au cours de laquelle se déroulent des épreuves imposées aux scouts considérés dignes de devenir sachems. Les épreuves sont axées sur quatre thèmes : le feu, la terre, le ciel et l'eau. Si le scout passe avec succès, il reçoit son totem. Dans certaines tribus il doit sauter au dessus du feu pour marquer son adhésion.

Les chiens rouges, nom donné parfois aux jeunes totémisés qui n'ont pas encore de plumes, sont soit associés soit exclus du rituel, auquel cas ils observent seulement mais n'interviennent pas. Ils pourront participer pleinement quand ils auront acquis une plume par cérémonie) devenant alors sachems. A partir d'un certain nombre de plumes, les sachems deviennent des grands sachems ou vieux sachems et peuvent présider le rituel. Telle était, du moins, la situation en France en 1939. Mais ce cérémonial donna lieu également à de dangereuses déviations.

Voici les pratiques d'une troupe unioniste, celle de l'Oratoire de Paris, à la fin des années 30 :

« Un autre rite barbare était celui de la « totemisation » précédée de ce que nous appelions à Oratoire II « initiation ». Dans sa forme primitive (à laquelle Albert Nicolas mit heureusement fin), l’initiation consistait à faire croire à l’initié qu’on allait lui appliquer dans le dos un fer rouge qu’on lui montrait longuement chauffer dans le feu de camp. Puis on lui bandait les yeux et on lui appliquait dans le dos un objet glacé, pendant que le fer rougi au feu était plongé dans une marmite d’eau froide pour stimuler le grésillement de la chair brûlée ! Ce simulacre sadique avait parfois des résultats catastrophiques et un conseil de chefs décida de le remplacer par un rituel un peu canularesque, mais assez dur pour l’initié : celui de la fausse totemisation précédant la vraie. Avant de conférer à l’initié son vrai totem définitif, on l’affublait au cours d’une cérémonie burlesque, d’un totem infamant et ridicule qu’il ne gardait que cinq minutes avant que la vraie totemisation ait lieu. Je me rappelle encore l’émoi et la consternation d’un ami cher qui crut un court moment qu’il allait à jamais porter le nom de « bousier voluptueux ». C’était quand même plus acceptable que la pseudo marque au fer rouge. » »

Variantes

Aujourd'hui, on peut assister dans certains mouvements à des totémisations simplifiées, dépourvues de références à l'indianisme. Celles-ci consistent alors le plus souvent en un moment convivial (repas, sketches, etc.) au terme duquel le totem est donné à un aîné qui s'investit dans le mouvement, en présence d'aînés également totémisés.

Une variante consiste en l'organisation d'épreuves à la nuit tombante et durant environ deux heures. Les épreuves ont un caractère de défi ludique et symbolique, adaptées à la force du totémisé, jamais dangereuses, jamais humiliantes, et évidemment sans aucune atteinte à la pudeur. Le jeu consiste à réussir une épreuve qui confronte à ses appréhensions ou à ses limites mais sans jamais les outrepasser : le scoutisme est la pédagogie du succès, pas celle de l'échec. Il y a aussi dans cette cérémonie un temps de partage fraternel, un rituel, le chant de totémisation et des agapes joyeuses...


Pour tous ces motifs le vocabulaire de la totémisation varie suivant les époques. En 2011 il existe en France un groupe de "sachems volants" qui pratiquent des totémisations inter-mouvements.

Lien externe