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Scout dans sa jeunesse, il avait fait ses premières armes de journaliste au quotidien ''Jamboree-France'', publié pendant la durée du [[jamboree de 1947|jamboree de Moisson]] en [[1947]]. Sous le pseudonyme de '''Bertrand Mézières''', il avait publié ''Portés disparus'' dans la collection [[Signe de Piste]] (N° 99) en [[1957]].
Scout dans sa jeunesse, il avait fait ses premières armes de journaliste au quotidien ''Jamboree-France'', publié pendant la durée du [[jamboree de 1947|jamboree de Moisson]] en [[1947]]. Sous le pseudonyme de '''Bertrand Mézières''', il avait publié ''Portés disparus'' dans la collection [[Signe de Piste]] (N° 99) en [[1957]].


==Œuvres==
Voici un extrait de Bertrand Poirot-Delpech relatif à l'accueil des réscapés des camps en 1945:
 
"Nous avions des raisons. Soucieux de rendre service. à défaut d’engagements plus glorieux dont nous n’avions pas l’âge, nous occupions nos nuits d’adolescents à accueillir les déportés retour d’Allemagne. Il s’agissait de les attendre à la gare de l’Est avec un béret scout et de les convoyer vers l’hôtel Lutétia, pour d’ultimes formalités et la remise aux familles. Nous transbordions les paquetages de couvertures brunes aux odeurs d’agonie, nous aidions aux premières collations de conserves américaines, aux aspersions de poudre DDT, et aussi aux retrouvailles, quand les rescapés et leurs proches n’étaient pas sûrs de se reconnaître, sous les masques de maigreur. Nous portions les plus épuisés dans nos bras et sentions à travers la toile rayée, comme poissée de souffrance, les branches mortes de leurs os. Selon la gaucherie propre au dévouement, ou à cause de l’hébétude et du faible poids de ces squelettes vivants, nous leur parlions comme à des enfants égarés - ce qu’ils étaient devenus.
 
L’aube nous surprenait boulevard Raspail, ivres de sommeil, de bière tiède, de visions effarées et de craintes ambiguës : les convois s’espaçant nuit après nuit, il nous faudrait bientôt décourager à jamais les familles attroupées dans le hall de l’hôtel et renoncer pour nous-mêmes à la fièvre, de veiller plus utilement que sur des examens... tout en jouant les receveurs de vieux autobus à plates-formes ! "
 
 
 
Oeuvres==
* [[1958]] : ''Le Grand Dadais''
* [[1958]] : ''Le Grand Dadais''
* [[1960]] : ''La Grasse Matinée''
* [[1960]] : ''La Grasse Matinée''

Version du 15 juillet 2008 à 14:05

Bertrand Poirot-Delpech
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Auteur dans la collection Signe de Piste
10 février 1929 · 14 novembre 2006

Écrivain

Écrivain.

Personnalité française

France.

Bertrand Poirot-Delpech, né le 10 février 1929 à Paris et décédé le 14 novembre 2006 à Paris des suites d'une maladie, était un journaliste, essayiste et romancier français, membre de l’Académie française de 1986 à sa mort. Il a travaillé notamment pour le quotidien Le Monde où il était entré en 1951, à 22 ans. Il y a été successivement chroniqueur judiciaire, chroniqueur théâtral et feuilletoniste pour le supplément Le Monde des livres.

Il était passionné de voile avec une prédilection pour la Manche et l'archipel de Chausey.

Scout dans sa jeunesse, il avait fait ses premières armes de journaliste au quotidien Jamboree-France, publié pendant la durée du jamboree de Moisson en 1947. Sous le pseudonyme de Bertrand Mézières, il avait publié Portés disparus dans la collection Signe de Piste (N° 99) en 1957.

Voici un extrait de Bertrand Poirot-Delpech relatif à l'accueil des réscapés des camps en 1945:

"Nous avions des raisons. Soucieux de rendre service. à défaut d’engagements plus glorieux dont nous n’avions pas l’âge, nous occupions nos nuits d’adolescents à accueillir les déportés retour d’Allemagne. Il s’agissait de les attendre à la gare de l’Est avec un béret scout et de les convoyer vers l’hôtel Lutétia, pour d’ultimes formalités et la remise aux familles. Nous transbordions les paquetages de couvertures brunes aux odeurs d’agonie, nous aidions aux premières collations de conserves américaines, aux aspersions de poudre DDT, et aussi aux retrouvailles, quand les rescapés et leurs proches n’étaient pas sûrs de se reconnaître, sous les masques de maigreur. Nous portions les plus épuisés dans nos bras et sentions à travers la toile rayée, comme poissée de souffrance, les branches mortes de leurs os. Selon la gaucherie propre au dévouement, ou à cause de l’hébétude et du faible poids de ces squelettes vivants, nous leur parlions comme à des enfants égarés - ce qu’ils étaient devenus.

L’aube nous surprenait boulevard Raspail, ivres de sommeil, de bière tiède, de visions effarées et de craintes ambiguës : les convois s’espaçant nuit après nuit, il nous faudrait bientôt décourager à jamais les familles attroupées dans le hall de l’hôtel et renoncer pour nous-mêmes à la fièvre, de veiller plus utilement que sur des examens... tout en jouant les receveurs de vieux autobus à plates-formes ! "


Oeuvres==

  • 1958 : Le Grand Dadais
  • 1960 : La Grasse Matinée
  • 1962 : L’Envers de l’eau
  • 1966 : Au soir le soir
  • 1969 : Finie la comédie
  • 1970 : La Folle de Lituanie (Grand prix du roman de l'Académie française)
  • 1973 : Les Grands de ce monde
  • 1976 : La Légende du siècle
  • 1979 : Saïd et moi
  • 1980 : Marie Duplessis
  • 1981 : Feuilletons
  • 1982 : Le Couloir du dancing
  • 1985 : L’Été 36
  • 1986 : Bonjour Sagan
  • 1987 : Monsieur Barbie n’a rien à dire
  • 1988 : Le Golfe de Gascogne
  • 1989 : Traversées
  • 1994 : L’Amour de l’humanité
  • 1995 : Diagonales
  • 1997 : L’Alerte, théâtre
  • 1998 : Théâtre d’ombres, journal
  • 1998 : Papon : un crime de bureau
  • 1999 : Monsieur le Prince
  • 2001 : J'écris Paludes
  • 2002 : J'ai pas pleuré (avec Ida Grinspan)

Liens externes

Notice biographique de l'Académie française