Badge de bois

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L'uniforme scout
Éléments d’uniforme :
FoulardBague

Couvre-chefInsignes
Ceinturon
CordelièreSifflet
Badge de boisÉtoile d'ancienneté
Bande de groupeInsigne de localisation géographique

Dans les mouvements :
Foulard à tartan, Nœud de Gilwell et bûchettes (ou tisons)

Le brevet Badge de Bois, ou Wood Badge en anglais, est un brevet de formation des animateurs et chefs scouts utilisé partout dans le monde. Remis à l'origine à l'issu d'une formation dispensée à Gilwell Park, le brevet Badge de Bois est aujourd'hui sous la responsabilité des différentes organisations nationales, qui en attribuent les éléments selon leur propre parcours de formation.

Les insignes du brevet sont composés de trois éléments :

  • un foulard portant le tartan de la famille McLaren;
  • une bague de foulard appelée "woggle", formée de deux torons de cuir noués en tête de turc;
  • de deux à quatre perles de bois, appelées badges de bois, tisons ou bûchettes, noués par un lacet de cuir porté autour du cou, parfois enlacé dans les pointe du foulard.


Historique

Mise en place de la Badge de Bois

Avant la fondation du camp Gilwell, la formation des chefs scouts était déjà une préoccupation de Baden-Powell. En 1911 et 1912, il dirigea lui-même des stages de formation, essentiellement composés d'exposés dispensés en soirée. Un embryon de ce qui allait devenir la Badge de Bois, basé sur un système de patrouilles, a été mis sur pied en dès 1913. Toutefois, ce n'est qu'après la Première Guerre mondiale, quand le scoutisme a reprit son essor, que B-P a commencé à songer plus sérieusement à un système de formation complet.

Le 25 juillet 1919 avait lieu l'inauguration de Gilwell Park, une propriété donnée par William de Bois McLaren à la Boy Scout Association. Du 8 au 19 septembre 1919 s'y tint le premier camp de formation des chefs, sous la direction de Francis Gidney, premier Camp Chief de Gilwell Park.

Le contenu de ces premiers cours étaient basés sur une série d'articles écrits par B-P dans The Headquarter's Gazette et réunis dans un manuel, Aids to Scoutmastership. Le premier programme de formation comptait trois composantes :

  • une partie théorique, pouvant être suivie par correspondance dans The Headquarter's Gazette ou en personne à Gilwell Park;
  • une partie pratique, à Gilwell Park, formée de cours touchant quatre domaines, soient les cérémonies de troupes et le camping, les travaux de champs et de pionnier, les sciences de la nature et les jeux scouts, et les empreintes et les pistes;
  • une partie « administrative », où le chef voit les résultats de 18 mois d'administration d'une troupe ou d'un district évalués.

Les chefs ayant suivi la formation se voyait remettre des perles de bois : une perle à la boutonnière pour avoir réussit de manière satisfaisante les deux premières étapes de la formation, une perle à la courroie du chapeau et un certificat pour avoir réussit les trois étapes de manière satisfaisante, et deux perles à la courroie du chapeau et un certificat pour avoir réussit les trois étapes de manière exceptionnelle. Recevoir les doubles perles entraînait en outre la promotion au grade de chef de camp.

Des écoles de districts et des cours offerts par des chefs de camp s'organisent bientôt, mais on ne pouvait obtenir les deux perles qu'à Gilwell Park. Des programmes de formation pour les chefs de meute et de clam ont aussi été créés, respectivement en 1922 et 1927.


Le brevet Badge de Bois, un brevet mondial

Cette formation s'est internationalisée dès les années 20. En 1922, après la 2e Conférence internationale de Paris, plusieurs délégués vont participer à des stage à Gilwell Park. La nature internationale de la formation Badge de Bois allait s'affirmer d'autant lorsqu'au cours des années suivantes, les organisations nationales allaient développer leur système national de formation sous la direction de Deputy Camp Chiefs (DCC) nommés par le Chef de camp de Gilwell Park.

À l'époque, les DCC ne recevaient pas de formation particulière : on leur demandait généralement de suivre une seconde fois le stage Badge de Bois. Une formation expérimentale est mise sur pied en 1947 et, en 1956, un premier stage pour formateurs sera dispensé à Gilwell Park, sous la direction du Chef de camp. Ce stage, l'International Training Team Course (ITTC) sera répété à plusieurs reprises et dans plusieurs parties de monde, par le Camp Chief de Gilwell Park lui-même.

L'année 1969 marque la fin du mandat international de [Gilwell Park]] et de l'administration mondiale de la Badge de Bois. Le comité mondial à la formation, créé en 1961, recommande à la 22e Conférence mondiale d'Helsinski l'adoption d'une nouvelle politique mondiale de la formation, qui sera complétée à la 26e Conférence de Montréal de 1977. Dorénavant, les organisations nationales se doteront de leur propre programme de formation des adultes, en accord avec la politique mondiale (Helsinski), et de leur propre programme de formation des formateurs (Montréal).


Insignes

Tisons et bûchettes

Les deux tisons des chefs d'unités
Les trois tisons des formateurs de chefs d'unités
Les quatre tisons des formateurs de formateurs

Les perles de bois sont à l'origine du nom Wood Badge et de son équivalent francophone, la Badge de Bois. Aujourd'hui, on les appelle différemment d'un mouvement francophone à l'autre : badge de bois (chez l'AGSE), bûchettes (chez les SGDF, l'AGSE et les fédérations belges), tisons (chez les EEDF, les EEUdF, les EEIF et le MSdS), ou l'un ou l'autre de ces trois termes (ASC).

Les deux tisons sont généralement accordés comme composante du brevet terminal Badge de Bois, avec le foulard de Gilwell. Dans certaines organisations nationales, un troisième tison est octroyés aux formateurs adjoints - qu'on appelle parfois Assistant Deputy Camp Chief (ADCC) - et un quatrième aux formateurs brevetés - l'équivalent des DCC ou, dans certains mouvements, des mestres de camp.


Baden-Powell, Chef scout du monde, portait 6 bûchettes. Après son décès, les 6 bûchettes furent portées par le Camp Chief de Gilwell Park, et sont aujourd'hui l'apanage du Director of Programme and Developpement, chargé de la formation des chefs de l'Association scoute britannique.


Origine

Le guerrier Dinizulu avec son collier

Les bûchettes trouvent leur origine dans un collier traditionnel, appelé «iziqu», constitué de plus de 1000 bûchettes d'acacia et long de près de 4 mètres. Ce collier, porté par le chef zoulou Dinizulu, était une distinction qu’on remettait aux guerriers pour leur bravoure et leur autorité.

Durant la Guerre des Boërs, Baden-Powell fut chargé de le capturer, mais n'y parvint jamais : il ne put rapporter que ce collier, trouvé dans le village abandonné de Dinizulu.

En 1919, lors de l'organisation du premier stage de Gilwell Park, B-P s’était demandé ce qui pourrait bien remettre aux dix-neuf chefs scouts venant de terminer leur formation. En fouillant parmi ses vieux trophées et autres souvenirs d'armée, il découvrit le collier de Dinizulu. Il s'en servi alors pour fabriquer alors le premier Wood Badge. Il passa deux des buchettes de l'«iziqu» sur une portion d'un grand lacet en cuir qui lui avait été donné par un Africain lors du siège de Mafeking et qui devait le protéger tant qu'il le porterait. Une fois le lacet de cuir et le collier entièrement dépensés, de nouvelles bûchettes furent fabriquées et le brevet a continué à être décerné.


Le Collier et la famille de Dinizulu

Plus tard, les parents du défunt fils de Dinizulu ont demandé à ce que le collier leur soit restitué. Quand on leur a expliqué à quoi avaient il avait servi, ils se déclarèrent plus que satisfaits.

En septembre 1965, le chef des Zoulous Cyprian Bhekuzulu Nyangaziwe, petit-fils de Dinizulu, a prononcé sa promesse scoute devant plus de mille scouts Zoulous à Kwakhetho-Thandayo, site royal Zoulou, près de Nongoma en plein cœur du pays zoulou. Ce chef de 42 ans était lui-même au service des jeunes par l'entremise du scoutisme.

En 1967, des scouts européens, du Natal et une troupe de Scouts Zoulous ont reconstitué le collier à l’identique – après beaucoup de recherches. Un exemplaire de cette copie, de même qu’un petit bout restant du collier original, sont présentés au musée de Gilwell Park.

Foulard de Gilwell

Le foulard à tartan McLaren

Le foulard de Gilwell vit le jour à Gilwell Park. Il a été créé par Baden-Powell pour symboliser l'unité des formations scoutes autour d'un programme commun de formation, et marquait l'adhésion du chef à la 1ère Troupe Gilwell, comprenant tous les chefs et les animateurs ayant obtenu leur brevet Badge de Bois.

Le foulard de Gilwell est de couleur grège ou saumon clair à l'extérieur, et rouge à l'intérieur. Ces couleurs et leur disposition peuvent symboliser les braises ardentes qui couvent sous les cendre, ou l'ardeur et l'humilité. Le tissu spécial qui est utilisé pour sa confection protège de la chaleur et des rayons du soleil. Il était uniquement fabriqué en Inde.

Un rectangle d'étoffe à carreaux écossais, le tartan de la famille McLaren, est cousu sur la pointe extérieure du foulard en l'honneur de William F. de Bois McLaren, ami de Baden-Powell, qui acheta en 1918 la propriété de Gilwell Park et en fit don au scoutisme.

Certains mouvements scouts affiliés à l'OMMS et à l'AMGE ont coutume de coudre l'insigne de l'AMGE sur le foulard de Gilwell pour symboliser que leur formation prend en compte un projet éducatif s'adressant aussi bien aux filles qu'aux garçons.

Les détenteurs du brevet Badge de bois sont encouragés à continuer de porter leur foulard de groupe ou d'unité, sauf lors d'événements spéciaux ou de voyages à l'étranger, lorsque ce dernier n'est pas reconnu par l'OMMS.


Woggle, la bague de foulard de Gilwell

Woggle - Nœud de Gilwell

Le Nœud de Gilwell, aussi appelé « Woggle » fait partie des insignes portés par les détenteurs du Badge de Bois. Il est habituellement remis comme brevet terminal aux animateurs qui ont complété la moitié du parcours vers le Badge de Bois.

C’est un jeune australien alors agé de 18 ans, William (Bill) Shanked , membre de la maîtrise de Gilwell des premières années, qui fabriqua une bague de foulard appelée "woggle", formée de deux torons de cuir noués en tête de turc. Ce woggle allait devenir la bague de foulard officielle de Gilwell.

En 1943, le woggle fut donné pour la première fois à ceux qui avaient participé au stage préliminaire de badge de Bois.


Badge de Bois au féminin ou au masculin ?

Lorsque le Père Sévin revient de Gilwell en 1922 comme DCC (c’est le premier non-britanique à devenir DCC et Akela Leader) et qu’il ramène ainsi la Badge de Bois en France, ce brevet est aussitôt et officiellement au féminin (voir la chanson de Chamarande)

Il est à noter aussi qu’avant guerre chez les Scouts de France, on utilisait le terme badge systématiquement au féminin : on passait SA « badge de cuisinier » ; plusieurs chansons d’avant-guerre en sont témoins. Il faut attendre la création du Scoutisme Français et son souci d’homogénéisation des pratiques et du vocabulaire pour que les SdF, comme les EDF ou EUF passent des brevets pour avoir UN badge (c'est-à-dire un support matériel en tissu).

Alors pourquoi la Badge de Bois au féminin ? Peut-être que ce mot à été emprunté de l’anglais (en tout cas dans le sens « brevet ») et arbitrairement mis au féminin ?

Toujours est-il est que Badge de Bois est bien resté définitivement au féminin dans toutes les publications SdF (les éclaireurs utilisent plus volontiers Tisons) par de grands et illustres commissaires et plusieurs génération de titulaires de ce diplôme (BP s’amusait à dire que le Scoutmestre était le seul à porter son diplôme autour du cou).

Il semblerait qu’aujourd’hui au Canada depuis une période récente et certains SGDF utilisent le masculin pour les raisons suivantes :

- le dictionnaire ne fait état que du genre masculin

- le diplôme OMMS utilisent « le Badge de Bois »

- par ignorance de la tradition scoute


Le lecteur a donc le choix entre :

1. La Badge de Bois respectant ainsi plus de 85 ans de tradition scoute et des milliers de titulaires à travers le monde francophone

2. Le badge de bois respectant ainsi la linguistique du dictionnaire.


Badge de Bois selon les pays

En France

Historique

Dès les années 1920, deux centres nationaux de formation virent le jour :

  • Chamarande, le centre de formation des SDF;
  • Cappy, le centre de formation des EDF, EUF, EIF.
  • La Chapelle-en-Serval, le centre de formation des EIF en 1933.

Aujourd'hui

  • Jambville est le centre de formation des Scouts et Guides de France où plus de 2000 cadres participent à des formations chaque année. Ce centre est utilisé pour l'organisation des formations d'autres mouvements comme les EEIF.

Au Canada


Circle-icons-magnifyingglass.svg Voir l’article détaillé : Formation des adultes (ASC)


Historique

En 1937, deux ans après la formation de la Fédération des scouts catholiques de la Province de Québec, un DCC venant de France, Henry Dhavernas, organise le premier Camp Dollard, donnant accès au Badge de Bois, pour les chefs de troupe. En 1942, c'est au tour d'un stage pour les assistants chefs de troupe, le Camp Radisson, d'être organisé.

À partir du début des années 1970, la phase 1 du programme Badge de Bois (organisée par les districts à partir de 1971) donne accès au Nœud de Gilwell, le brevet intermédiaire, alors que la phase 2 (organisée par l'ASC jusqu'en 1973, puis elle aussi par les districts) donne accès au brevet terminal, au foulard et aux deux bûchettes.

En 1987, le parcours menant au Badge de Bois est réservé aux adultes œuvrant dans le domaine de l'animation. Les gestionnaires pourront, à partir de 1990, obtenir leur propre brevet, le Nœud de Cabestan. En 1999, l'ASC cesse d'utiliser la troisième et la quatrième bûchette pour certifier les formateurs. Le titre de formateur adjoint n'est alors plus accompagné d'un insigne, et le Nœud de Tisserand est créé pour les formateurs brevetés.

Aujourd'hui

À partir de 1995, l'approche modulaire est graduellement introduit dans le programme de formation de l'ASC. Dès 2001, cette approche devient exclusive : le Nœud de Gilwell peut dorénavant être obtenu après 15 modules réussis, et le Badge de Bois après 30 modules, y compris les modules obligatoires généraux et spécifiques au Badges de Bois.


Sources