« Bâton » : différence entre les versions

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[[Image:1911_eclaireurs_-_Faubourg_Saint_Antoine.jpg|[[Éclaireurs unionistes de France|Éclaireurs unionistes]] du Faubourg Saint-Antoine à Paris, en 1911. Les bâtons permettent de réaliser un brancard. ©EEUdF|300px|thumb|right]]
Au début du mouvement scout, beaucoup d'éclaireurs et même d'éclaireuses étaient dotés du bâton scout. Chaque scout disposait donc de son propre bâton appelé parfois ''alpenstock''. Il servait surtout à faciliter la marche, dans les ''[[hike]]s'' sur terrain difficile, dans les côtes etc. Il avait donc une réelle utilité journalière. Au fil des années, ce long bâton personnel a disparu pour laisser place à un seul bâton par patrouille (staff) beaucoup plus court, sur lequel figurait l'animal emblème de la patrouille : le [[fanion de patrouille]].  
 
Au début du mouvement scout, beaucoup d'éclaireurs et même d'éclaireuses étaient dotés du bâton scout (en anglais, ''staff''). Chaque scout disposait donc de son propre bâton appelé parfois ''alpenstock''. Dans certaines unités le bâton était numéroté et appartenait au groupe, il était une sorte de substitut du fusil de la future [[préparation militaire]]. Parfois ferré il était alors appelé pique.
 
Il servait surtout à faciliter la marche, dans les ''[[hike]]s'' sur terrain difficile, dans les côtes etc. Il avait donc une réelle utilité journalière.  Dans le projet de [[Nicolas Benoit]] rédigé en 1911 le baton a une longueur de 1,90 m pour un diamètre de 0,04 m. Au fil des années, ce long bâton personnel a disparu pour laisser place à un seul bâton par patrouille beaucoup plus court, sur lequel figurait l'animal emblème de la patrouille : le [[fanion de patrouille]].  
 
Les routiers disposaient d'un [[Bâton routier|bâton fourchu]] à 2 branches.  
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Le bâton, parfois à bout ferré et long d'1m,60 à 1,80m, est (ou était) utilisé lors de sorties, pour les jeux et les activités. Pour rendre ce bâton plus utile, des éléments décoratifs peuvent devenir un atout, telle une corde enroulée qui peut être à la fois décorative et utile lors d'un jeu ou d'une construction. Les décorations peuvent également servir d'aide mémoire pour le morse, les signes de pistes, les distances en pouces, en centimètres. Il pourra également être décoré des faits d'armes et des réalisations de la patrouille ou du propriétaire du bâton. Certains incorporaient une petite boussole !
Ses dimensions étaient normalisées dans le cérémonial des scouts de France de [[1929]] entre 1,60 et 1,80 m. maximum, avec une section entre 3,5 et 4 cm. sur toute la longueur. Avec un système d'étalonnage en décimètres et demi-décimètres tout au long, et les 10 derniers centimètres du haut étant marqués (par exemple avec un clou tout les centimètres, une vis tous les 10 cm). Le bois était normalement du [[frêne]], mais aussi parfois une repousse de [[châtaignier]] ou autres. Le magasin scout [[La Hutte]] en vendait.


Un système d'étalonnage était un clou tout les centimètres, une vis tout les 10 cm. Le bois était souvent une repousse de châtaignier mais [[La Hutte]] en vendait.  
[[Image:Ogdens_cigarettes_-_Two_uses_of_the_scouts_staff_A.jpg|Deux usages du bâton (''Two uses of the scout's staff''), image de paquet de cigarettes britannique.|300px|thumb|left]]
Le bâton, parfois à bout ferré, est (ou était) utilisé lors de sorties, pour les jeux et les activités (brancardage, constructions). Pour rendre ce bâton plus utile, des éléments décoratifs peuvent devenir un atout, telle une corde enroulée qui peut être à la fois décorative et utile lors d'un jeu ou d'une construction. Les décorations peuvent également servir d'aide mémoire pour le morse, les signes de pistes, les distances en pouces, en centimètres. Il pourra également être décoré des faits d'armes et des réalisations de la patrouille ou du propriétaire du bâton. Certains incorporent une petite boussole !


== Disparition ==
== Disparition ==


Racontant ses débuts dans le scoutisme en 1925, [[Pierre Joubert]] évoque les péripéties causées par le bâton scout, avec son humour imagé habituel (Pierre Joubert était opposé à cet élément d'uniforme).
Racontant ses débuts dans le scoutisme en 1925, [[Pierre Joubert]] évoque les péripéties causées par le bâton scout, avec son humour imagé habituel (Pierre Joubert était opposé à cet élément d'uniforme).
{{citation| Chacun empoigne une grande perche d’au moins un mètre quatre-vingt, ferrée du bout, et parfois gravée au feu ou ornée de dessins ou de graffiti comme on en voit sur les mâts-totems indiens. […] La file indienne est la formation habituelle d’une troupe scoute en ville, bâtons à l’horizontale, soulevant les capes tels des rapières de reîtres. La consigne est de se suivre de près pour ne pas être coupés. Mais si l’un des éléments de la file s’arrête pour une raison quelconque, le suivant reçoit régulièrement la pointe de la rapière dans les jambes ou dans le bide, selon l’inclinaison de l’engin. C’est effarant à quel point ces perches peuvent être embarrassantes et meurtrières. Dans le métro, une vieille dame glapit parce qu’un scout lui a posé la pointe ferrée sur le pied en s’y appuyant lourdement. Un instant après, un gros monsieur, croyant empoigner la barre d’appui fixée au centre du wagon, saisit un bâton tenu par un petit gars qui, bien entendu, ne résiste pas à l’assaut. Le gros monsieur déséquilibré trébuche, bousculant trois ou quatre personnes. |Pierre Joubert, ''Souvenirs en vrac'', 1986}}
{{citation| Chacun empoigne une grande perche d’au moins un mètre quatre-vingt, ferrée du bout, et parfois gravée au feu ou ornée de dessins ou de graffiti comme on en voit sur les mâts-totems indiens. […] La file indienne est la formation habituelle d’une troupe scoute en ville, bâtons à l’horizontale, soulevant les capes tels des rapières de reîtres. La consigne est de se suivre de près pour ne pas être coupés. Mais si l’un des éléments de la file s’arrête pour une raison quelconque, le suivant reçoit régulièrement la pointe de la rapière dans les jambes ou dans le bide, selon l’inclinaison de l’engin. C’est effarant à quel point ces perches peuvent être embarrassantes et meurtrières. Dans le métro, une vieille dame glapit parce qu’un scout lui a posé la pointe ferrée sur le pied en s’y appuyant lourdement. Un instant après, un gros monsieur, croyant empoigner la barre d’appui fixée au centre du wagon, saisit un bâton tenu par un petit gars qui, bien entendu, ne résiste pas à l’assaut. Le gros monsieur déséquilibré trébuche, bousculant trois ou quatre personnes. |{{Ouvrage|auteur=[[Pierre Joubert]]|titre=Souvenirs en vrac|année=[[1986]]}}}}


En France, le bâton scout fut assez couramment utilisé jusqu'aux années 1940. Actuellement, il est encore utilisé dans quelques unités en France (par exemple, dans les troupes spécialisées montagne) et au Canada.
En France, le bâton scout fut assez couramment utilisé jusqu'aux années 1940. Il tomba en désuétude dans les années d'après guerre, même si sa remise était toujours mentionnée à la promesse, jusque dans le dernier [[cérémonial des scouts de France]] de [[Michel Rigal]].
Actuellement, il est encore utilisé dans quelques rares unités en France (par exemple, dans les troupes spécialisées montagne) et au Canada. Les jeunes scouts en randonnée aiment à se faire un bâton de marche sommairement décoré, mais ne le garde généralement pas au delà d'un camp.




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[[Catégorie:Objet scout]]
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[[ar:العصا الكشفية]]
[[it:Alpenstock]]
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Dernière version du 7 juin 2022 à 22:03

Éclaireurs unionistes du Faubourg Saint-Antoine à Paris, en 1911. Les bâtons permettent de réaliser un brancard. ©EEUdF

Au début du mouvement scout, beaucoup d'éclaireurs et même d'éclaireuses étaient dotés du bâton scout (en anglais, staff). Chaque scout disposait donc de son propre bâton appelé parfois alpenstock. Dans certaines unités le bâton était numéroté et appartenait au groupe, il était une sorte de substitut du fusil de la future préparation militaire. Parfois ferré il était alors appelé pique.

Il servait surtout à faciliter la marche, dans les hikes sur terrain difficile, dans les côtes etc. Il avait donc une réelle utilité journalière. Dans le projet de Nicolas Benoit rédigé en 1911 le baton a une longueur de 1,90 m pour un diamètre de 0,04 m. Au fil des années, ce long bâton personnel a disparu pour laisser place à un seul bâton par patrouille beaucoup plus court, sur lequel figurait l'animal emblème de la patrouille : le fanion de patrouille.

Les routiers disposaient d'un bâton fourchu à 2 branches.

Utilité du bâton[modifier | modifier le wikicode]

«  Le bâton fait partie de l'équipement scout ; c'est une canne épaisse qui doit arriver à la hauteur de votre nez. Il doit être divisé en pouces et en pieds et il est très utile pour toutes sortes de choses, pour faire un brancard, pour contenir une foule, pour éteindre un incendie de forêt, pour se défendre contre un chien enragé ou rester en contact avec le reste de la patrouille dans l'obscurité. il sera aussi très utile pour construire un pont léger, une hutte ou un mât de camp et vous pourrez aider un autre scout à franchir un mur si vous le tenez horizontalement entre vos mains et si vous en faites une marche pour votre camarade qui, une fois en haut, peut vous aider. Il y a bien d'autres usages; en fait, vous verrez très vite que si vous n'avez pas votre bâton, il vous manquera. Si cela est possible coupez vous-même la branche qui vous permettra de faire votre bâton, mais demandez d'abord la permission au propriétaire de l'arbre.  »

Ses dimensions étaient normalisées dans le cérémonial des scouts de France de 1929 entre 1,60 et 1,80 m. maximum, avec une section entre 3,5 et 4 cm. sur toute la longueur. Avec un système d'étalonnage en décimètres et demi-décimètres tout au long, et les 10 derniers centimètres du haut étant marqués (par exemple avec un clou tout les centimètres, une vis tous les 10 cm). Le bois était normalement du frêne, mais aussi parfois une repousse de châtaignier ou autres. Le magasin scout La Hutte en vendait.

Deux usages du bâton (Two uses of the scout's staff), image de paquet de cigarettes britannique.

Le bâton, parfois à bout ferré, est (ou était) utilisé lors de sorties, pour les jeux et les activités (brancardage, constructions). Pour rendre ce bâton plus utile, des éléments décoratifs peuvent devenir un atout, telle une corde enroulée qui peut être à la fois décorative et utile lors d'un jeu ou d'une construction. Les décorations peuvent également servir d'aide mémoire pour le morse, les signes de pistes, les distances en pouces, en centimètres. Il pourra également être décoré des faits d'armes et des réalisations de la patrouille ou du propriétaire du bâton. Certains incorporent une petite boussole !

Disparition[modifier | modifier le wikicode]

Racontant ses débuts dans le scoutisme en 1925, Pierre Joubert évoque les péripéties causées par le bâton scout, avec son humour imagé habituel (Pierre Joubert était opposé à cet élément d'uniforme).

«  Chacun empoigne une grande perche d’au moins un mètre quatre-vingt, ferrée du bout, et parfois gravée au feu ou ornée de dessins ou de graffiti comme on en voit sur les mâts-totems indiens. […] La file indienne est la formation habituelle d’une troupe scoute en ville, bâtons à l’horizontale, soulevant les capes tels des rapières de reîtres. La consigne est de se suivre de près pour ne pas être coupés. Mais si l’un des éléments de la file s’arrête pour une raison quelconque, le suivant reçoit régulièrement la pointe de la rapière dans les jambes ou dans le bide, selon l’inclinaison de l’engin. C’est effarant à quel point ces perches peuvent être embarrassantes et meurtrières. Dans le métro, une vieille dame glapit parce qu’un scout lui a posé la pointe ferrée sur le pied en s’y appuyant lourdement. Un instant après, un gros monsieur, croyant empoigner la barre d’appui fixée au centre du wagon, saisit un bâton tenu par un petit gars qui, bien entendu, ne résiste pas à l’assaut. Le gros monsieur déséquilibré trébuche, bousculant trois ou quatre personnes.  »

Pierre Joubert, Souvenirs en vrac, 1986

En France, le bâton scout fut assez couramment utilisé jusqu'aux années 1940. Il tomba en désuétude dans les années d'après guerre, même si sa remise était toujours mentionnée à la promesse, jusque dans le dernier cérémonial des scouts de France de Michel Rigal. Actuellement, il est encore utilisé dans quelques rares unités en France (par exemple, dans les troupes spécialisées montagne) et au Canada. Les jeunes scouts en randonnée aiment à se faire un bâton de marche sommairement décoré, mais ne le garde généralement pas au delà d'un camp.