André Tardieu

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André Tardieu, né le 22 septembre 1876 à Paris et mort le 15 septembre 1945 à Menton (Alpes-Maritimes), est un homme politique français qui soutint fortement le scoutisme même s'il en connaissait les limites pour la France.

Pendant la guerre de 1914-1918, il est commissaire aux affaires franco-américaines. A ce titre, il devient président d'honneur du CARD, rencontre fréquemment Anne Morgan et visite de nombreux camps d'éclaireurs dans les provinces dévastées. Il s'intéresse à la méthode et prononce un important discours : "A la jeunesse française : discours sur le traité de paix prononcé le 22 juin 1919", à la fête des Éclaireurs unionistes de France alors fédérés avec les Éclaireurs de France dans la Fédération française des éclaireurs.

Devenu président du conseil[1], cet homme de la droite républicaine décerne la Légion d'honneur au chanoine Cornette le 20 juillet 1930. A cette occasion il se déplace au Q.G des Scouts de France et lui remet la décoration en présence de représentants des Éclaireurs unionistes de France et des Éclaireurs de France.

Son rôle contrebalance celui d'Édouard Herriot.

Voici son point de vue de 1929 sur le scoutisme :

« S'agit-il de la formation de la jeunesse ? Même abîme entre l'esprit français et l'esprit anglo-saxon. Lorsque le lieutenant général Sir Robert Baden Powell, chef de la gendarmerie militaire pendant la guerre du Transvaal, s'avisa que ses hommes, élevés dans les villes, étaient plus lourds et moins adroits que leurs adversaires sud-africains, il créa pour eux un enseignement, dont le scoutisme est sorti. A l'expédient d'un jour succédait un corps de doctrine, dont le monde anglo-saxon a su faire un merveilleux instrument d'expansion. Dressage au contact de la nature ; système éducatif à la fois complexe et incomplet, qui n'est ni société sportive, ni cours de préparation militaire, ni enseignement post-scolaire ; qui n'est rien de tout cela et qui ressemble à tout cela ; entraînement à la vie basé, à l'exclusion des méthodes livresques, sur le développement de la personne selon des règles assez souples pour garder à cet entraînement l'attrait d'un jeu, voilà le scoutisme, avec ses chefs et ses troupes, reflet des clans antiques ; avec son bagage de culture physique, de culture morale, de science pratique, son atmosphère de discipline, d'honneur, de dévouement, de religiosité. L'étonnant succès de l'idée a mesuré son harmonie profonde avec le milieu anglo-saxon.

Introduisez cette idée en France : elle va s'étioler. Rien qui rappelle chez nous la prodigieuse activité des scouts anglais gardant, de 1914 à 1918, les côtes britanniques, au nombre de 25.000 ; servant dans l'armée auxiliaire au nombre de 100.000 ; rien qui ressemble aux 500.000 scouts américains, agents infatigables de la Trésorerie pour la propagande des emprunts de la Liberté. En France, où pourtant le scoutisme trouvait ses ancêtres dans les escoutes de Froissart veillant aux avant-postes, ce fut, dès le début, la division confessionnelle et politique. A peine né, le mouvement se coupa en branches rivales, protestantes, neutres ou catholiques. Il en résulta que les effectifs furent maigres et pauvres les moyens. Ce qui avait splendidement réussi dans les pays de langue anglaise ne constituait chez nous, en 1914, qu'un anémique essai. Pourrait-on, la guerre finie, au point le plus douloureux de notre sol, assurer à cet essai le réveil des croissances heureuses ? »

Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]



Notes et références


  1. Aujourd'hui, on parle du Premier ministre.