Éclaireurs sahariens

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Les Éclaireurs sahariens furent un mouvement lancé en Algérie à l’époque du scoutisme colonial par les Pères Blancs, des missionnaires. La structure était distincte des Scouts musulmans algériens et proche des Scouts de France. L’étendard portait le trèfle et le croissant puis la fleur de lys et le croissant.

Insigne de couvre-chef pour les éclaireurs musulmans
Insigne de couvre-chef pour les éclaireurs israélites

Origines[modifier | modifier le wikicode]

Au Sahara, en 1935, au poste [1] de Géryville débute, l'année suivante une troupe est reconnue officiellement où musulmans et chrétiens sont mêlés. Progressivement une grande partie des postes du Sahara se lancent : Aïn Sefra et Laghouat en 1937, Aflou en 1938, Djelfa et Touggourt en 1941, Biskra et Colomb-Béchar, Ouargla en 1943.

En Kabylie, dès 1936, à Warzen on parle de scoutisme ; des garçons campent et une troupe est fondée. En 1940, c'est Aït Larba dans la Tribu des Béni Yenni. En 1941, grande année scoute de la Kabylie, le mouvement se déclenche partout : des troupes et des meutes à Tizi Ouzou, à Tagmount Azouz, aux Ouadhias.

Mais dès 1937, les Pères Blancs, missionnaires catholiques fondés par le cardinal Lavigerie créèrent une unité scoute musulmane à Alger, le groupe Baden-Powell qui diffusa en différentes villes d’Algérie et notamment dans le sud. En juin 1942, ces unités devinrent la branche musulmane des Scouts de France qui regroupait 400 jeunes en 1945-46. En 1942 c'est le Père Jean Lethilleux, un Père blanc, qui est chargé du District Franco-Arabe, qui parait concerner le seul Sahara.

En 1956 les Pères Blancs décidèrent de ne conserver, sous l’impulsion de Mgr Mercier, évêque de Laghouat, que leurs groupes scouts situés au Sahara, les Éclaireurs sahariens.

Une structure interconfessionnelle[modifier | modifier le wikicode]

Les Éclaireurs sahariens regroupaient des jeunes de différentes confessions : musulmans, catholiques et israélites encadrés par des Pères Blancs. Dans un territoire vaste comme la France, l’association regroupa 400 à 500 scouts et les insignes faisait apparaître les confessions religieuses d’où la notion (erronée) de branche catholique, musulmane et israélite.

Les Éclaireurs sahariens conservaient une relation privilégiée avec les Scouts de France et étaient reliés au secrétariat régional d’Algérie SDF à Alger. Leur commissaire général, Claude Rochard, était un scout de France recruté lors des journées nationales de mai 1958. Il participa au congrès de l’indépendance des Scouts musulmans algériens à Alger.

En 1936 est créé « un district franco-arabe des Postes du Sud Algérien » dont la direction était au Q.G. des S.D.F. à Paris. En 1941 il y a deux districts Kabylie et Sahara.

Fonctionnement[modifier | modifier le wikicode]

Insigne de poitrine pour les éclaireurs israélites
Insigne de poitrine pour les éclaireurs musulmans

Les unités, à caractère interconfessionnel, comprenaient des jeunes musulmans, chrétiens et juifs. A partir de 1954 et du début de la guerre d’Algérie elles eurent la réputation de favoriser l’indépendantisme.

L’uniforme parait avoir été identique à la tenue fédérale du Scoutisme Français avec des insignes spécifiques. Le programme de branche était en tout point similaire au programme suivi dans le scoutisme français. Le nom des unités avait un caractère neutre : Groupe des Pins Altiers (Djelfa) ou des Hautes Palmes (Laghouat).

Les unités paraissent souvent dépendre d’institutions scolaires ou orphelinats gérés par les Pères. Il y avait des groupes dans le sud algérien à Aïn Sefra, Djelfa, Ouargla, Laghouat, El Golea, El Bayadh (Geryville), El Oued. Les futurs Éclaireurs sahariens ou certaines de leurs patrouilles participent à des jamborees ou rallyes à Bagnères de Bigorre (camp du Payolle du 15 juillet au 15 août 1957) en 1957 et, à l'été 1959 en Corse.

Ils paraissent avoir formé une branche autonome des SDF jusqu'en 1960. Un premier C.E.P (mixte) des E.S a lieu à Sidi Ferruch en avril 1960 puis, en 1962 ils sont absorbés par les SMA.

Liens[modifier | modifier le wikicode]


Notes et références


  1. Dans les colonies françaises un poste est un fort tenu par une garnison. Réside à proximité un embryon d'administration, des commerçants ou trafiquants mais aussi des missionnaires catholiques ou protestants.