Roland
Couverture de la 12ème édition | |||
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Auteur | Daumas, de Ranse, Boller | ||
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Éditeur | Éditions du Foyer français | ||
Date de parution | 1927 |
Carnet de chansons populaires transcrites et adaptées par Gustave Daumas, Marc de Ranse et Carlo Boller, préfacé par le père Paul Doncœur.
Il connait plusieurs éditeurs successifs :
Il existe également des éditions abrégées :
- A) Chansonnier des Jeunes Gens
- B) Chansonnier des Jeunes Filles
- C) Chansonnier des Familles.
Bienqu'il ne porte pas la signature des Scouts de France, ce recueil destiné au scoutisme catholique fut longtemps l'un des plus populaires dans cette association.
Ainsi que le remarque encore Louis Fontaine dans La Mémoire du Scoutisme, ce carnet de chants « ne reprenait aucun des chants du Père Sevin, peut-être pour éviter le double emploi. » (voir Les chants de la route et du camp, en 1921, puis les Chansons des Scouts de France, rééditées en 1932)
Dans l'avertissement, les 3 auteurs expliquent que « quelques-unes de ces adaptations ont trait à la vie scoute, mais quelques-unes seulement, et plutôt à titre d'indication. [...] Si nous avons ainsi restreint dans notre Roland la partie scoute, c'est qu'un chansonnier comme celui-ci doit avoir une portée générale : à chacun de l'adapter à son goût et aux circonstances. »
En effet, dans la préface adressée "Aux fils de France", le Père Doncœur explique comment est né ce recueil et montre que son audience est plus large que le scoutisme puisqu'il s'agit de ressuciter l'âme française dans le quotidien des jeunes (il faut se replacer dans le contexte de l'Entre-deux-guerre).
Extraits de la préface du Père Doncœur[modifier | modifier le wikicode]
« Avions-nous tort de dire que, lorsque d'un voyage à l'étranger on revient en France, on croit entrer dans une maison triste et d'ailleurs déserte ! [...] On croira à un regret romantique ! Plaise au ciel que ce ne soit que cela ! Mais d'autres souvenirs nous inspirent d'autres angoisses et nous font revivre les heures d'agonie que, captifs, nous vécûmes à Noyon, en octobre 1914. [...] Lorsque, dans la nuit du 20 octobre, passant la frontière allemande, nous entendîmes monter de tout le train, glissant lentement dans la neige, la lente et poignante mélopée : "Ich hatt'einen Kameraden", nous pûmes mesurer les énergies secrètes d'une armée dont la puissance matérielle ne nous avait point émus. »
« C'est parce que j'ai le cœur noyé dans la même tristesse, mordu par la même douleur, chaque fois que d'Italie, de Suisse ou d'Allemagne, d'Allemagne surtout, je suis rentré en France, c'est pour cela que je vous présente aujourd'hui, Fils de France, ces Chansons. »
« Il y a trois ans, au cours d'une soirée passée chez de jeunes catholiques du Quickborn Sarrois, nos hôtes nous prièrent de leur faire entendre quelques beaux chants de France. C'est à peine si nous pûmes leur chanter la ballade d'Anne de Bretagne ! Et, comme nous feuilletions ce trésor qu'est leur Spielmann : "Nous n'avons rien de ce genre, dûmes-nous confesser. On n'a jamais beaucoup chanté en France." - "Comment, répondit un jeune ouvrier sarrois, mais nous connaissons de vieux chants français et très beaux... Envoyez-nous ceux que vous trouverez." Sur quoi le jeune ouvrier nous offrit son Spielmann, mais il attend encore notre envoi d'échange et ce sera notre Roland. »
« C'est en vous enivrant de marche et d'altitude, en dansant autour des feux de la Saint-Jean, ou en vous agenouillant aux pieds des Vierges d'Août, en vous pressant aux veillées familiales de la Noël ou des Rois, que vous retrouverez la source jaillissante des chants de France et que vous en goûterez la saveur. Voilà ce que vous ferez de nouveau si vous rêvez de ressuciter une race harmonieuse et puissante. Et, nous-même, ayant juré sur la tombe de Péguy de refaire à la France "un culte, une âme, une foi", ne vous étonnez pas que nous voulions vous réapprendre à chanter. »