René Michel Lhopital
Scouts de France. |
France. |
René Michel Lhopital, ancien élève de l'école des mines de Paris (promotion 1907), était ingénieur civil des mines. Officier d'active, après avoir servi auprès du Maréchal Foch, il est mis en disponibilité. Mais certains indices donnent à penser qu'il travaille alors aussi pour les services secrets français.
Il fut d'abord adjoint d'Edouard de Macedo, et il fonda probablement la 42e Paris. DCC en 1929. Il devint ensuite commissaire fédéral Adjoint puis Commissaire Fédéral (nommé le 27 avril 1932) des Scouts de France de 1932 à 1936, et le premier à occuper ce poste suite à sa recréation — il avait été supprimé en 1924 et n'avait été occupé que par le fondateur du mouvement, le père Jacques Sevin. Il jouera d'ailleurs un rôle au côté du Général de Salins dans l'éviction du père Sevin de ses fonctions de commissaire à la formation des Chefs (Chamarande + revue) en 1933.
Son épouse était aussi cheftaine, elle contracta le tétanos en camp et en mourut. Son nom fut donné à un district de Paris.
Officier d'active, il obtient cinq citations, de 1914 à 1918. Choisi en 1919 comme officier d'ordonnance par le maréchal Foch, il l'accompagna souvent en mission à l'étranger.
Blessé pendant les émeutes du 6 février 1934, il adhère à l'Association des blessés du 6 février fondée par Darquier de Pellepoix. Espérant une réconciliation franco-allemande qui permettrait d'éviter une nouvelle guerre et de mettre en place « enfin les réalisations d'ordre et de travail nécessaires à la sécurité intérieure et extérieure » de ces deux pays , il accepte la présidence du Comité France-Allemagne, de sa fondation en novembre 1935 à février 1936. [1]
Mobilisé en 1939, il revient à Paris pour fonder un mouvement de résistance : l’Armée des Volontaires. Prisonnier des allemands une première fois en 1941, puis arrêté à nouveau le 24 janvier 1942, il est incarcéré au camp d'Inzert, puis à Trêves, et enfin déporté dans les camps de Sachsen-Oranienburg puis de Buchenwald. Jugé par le « Tribunal du Peuple » en mai 1943, il est destiné à disparaitre. Il est libéré de Buchenwald en 1944, ayant maigri de 40 kilos. Il ne put en revenir que grâce à son moral et à sa Foi.
Il fait partie des fondateurs des Petits chanteurs à la croix de bois. Le commandant puis colonel Lhopital était familièrement surnommé Lhopi.
Il reçoit la Grand-Croix de la Légion d'honneur en octobre 1958, mais décède deux ans plus tard, en octobre 1960.
« Le Rally provincial des Flandres eut lieu à la Pentecôte (1932) et groupa près de 1.000 scouts aux environs de Somain, citadelle communiste.
Le dimanche de la Pentecôte, les scouts faisaient escorte à S.E. le Cardinal Liénart qui avait daigné les visiter au camp, se rendirent dans le plus grand ordre, au salut célébré dans l’église de Somain. Ceci suffit à exciter le Maire, le citoyen Brachette, Conseiller Général du Nord. ...
Pendant le salut, il eut le temps de battre le rappel de ses ouailles moscoutaires et, lors de la sortie, ce fut un beau vacarme : « A bas les scouts ! A bas la préparation militaire ! A bas la guerre ! » cris du reste alternant avec ceux de « Vivent les scouts ! » poussés par les éléments sains de la population.
Le Commissaire Lhopital voulut alors parler aux communistes. Le Maire le traita d’agent provocateur et lui intima l’ordre de rejoindre ses « bataillons ». Lhopital répondit que les scouts n’étaient pas plus des bataillons que lui, maire n’était caporal ou sergent-major. Là-dessus, belle fureur maire, qui, à court d’arguments, mit soudain Lhopital au défi de venir en réunion publique avec lui.
A sa stupéfaction, l’offre est acceptée sur le champ.
« Vous avez une salle, allons-y !! »
Habitué à ce que ses défis ne fussent pas relevés, le citoyen Brachette n’en croyait ses oreilles.
Lhopital : Vous criez à bas la guerre ! nous sommes d’accord. Monsieur de Maire, qui veut la guerre ? pas ceux qui l’ont faite, car nous en avons souffert, vous en avez souffert, n’est-ce pas Monsieur le Maire, tout comme moi !
Lhopital : Qui veut la guerre ? ceux qui ont des enfants ? mais c’est pour que nos enfants ne la voient jamais plus que nous avons tenu, que vous avez tenu, n’est-ce pas Monsieur le Maire ! Vous avez des enfants ?
Brachette, désespéré, bras au ciel – « non ! »
Les arguments s’opposent de plus en plus violents. Le Maire cherche à faire dévier la discussion en attaquant la religion, sachant, dit-il, parfaitement que c’est attaquer en même temps le scoutisme. Mais la salle n’est pas comme d’ordinaire uniquement composée de communistes, et plusieurs fois ce fut Lhopital qui répondit de l’ordre pour permettre à son adversaire de parler.
Mais celui-ci avait trouvé son maître, témoin cette réflexion cueillie sur les lèvres d’un témoin. « Victor (le maire) a été ben raplati, y est pourtant ben habitué à ces réunions politiques, est y toudis le même, mais ce général (sic) qui a parlé i n’avot rin préparé à l’avance et y a foutu par terre »
Dès la sortie de la réunion, pendant que la Marseillaise se heurtait à l’Internationale, des hommes sont venus la voix pleine d’émotion contenue, dire au conférencier improvisé : « Monsieur, il y a 20 ans que nous attendions cela ». ... « Pour la première fois dans cette citadelle révolutionnaire, des paroles sensées furent prononcées, et c’est un Scout de France qui eut l’honneur de tomber le chef communiste ». ... »
Œuvres[modifier | modifier le wikicode]
Il écrivit ou adapta les paroles de quelques chants scouts :
- Départ pour un jamboree
- Les Scouts, quand nous camperons
Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]
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