Relation éducative
La relation éducative se lie entre un éducateur (le chef scout ici) et le jeune qu'il fait grandir, le jeune scout. On lira avec profit le point de vue de l'ASC.
L'Accompagnement des jeunes[modifier | modifier le wikicode]
La formation modulaire de l'ASC parle ici d’encadrement ou d’accompagnement des jeunes par des adultes. La présence attentive et effective d’adultes bien formés qui peuvent conseiller les jeunes et les orienter au besoin est essentielle.
Le rôle des adultes consiste à aider les jeunes à prendre conscience de leur possibilité d’assumer des responsabilités. Ce rôle ne devrait pas être conçu comme une fonction de contrôle, puisque les jeunes ne peuvent s’épanouir que dans un climat de respect et d’appréciation de leur personnalité.
Lorsqu’elle est réellement mise en pratique, cette relation entre les jeunes et les adultes comble un besoin essentiel de la société moderne, car elle offre un terrain pour le dialogue et la coopération entre les générations.
Les trois interdits de la relation éducative[modifier | modifier le wikicode]
Les trois interdits que postule une bonne relation éducative sont :
- Pas de fusion : le responsable scout doit savoir se positionner en tant qu'adulte par rapport au jeune; il n'est pas le meilleur ami du jeune (en particulier, il ne participe pas aux bêtises). De même, tout responsable s'interdit de répondre aux sollicitations trop pressantes du sexe opposé.
- Pas de violence : la violence d'un responsable envers un jeune dont il a la charge est un aveu d'échec; le responsable a perdu patience. Elle peut conduire à une perte de confiance mutuelle.
- Pas de mensonges : une bonne relation éducative se base sur une confiance réciproque qui ne peut s'installer sans honnêteté.
L'Attitude pédagogique du responsable de scoutisme[modifier | modifier le wikicode]
N’importe quel idiot peut être un commandant, et un homme entraîné peut souvent devenir un bon instructeur ; mais un chef scout est un peu comme un poète… (Baden Powell, fondateur du scoutisme)
Pédagogie de l’exemple[modifier | modifier le wikicode]
Le responsable est comme un grand frère ou une grande sœur qui n’enseigne pas la vie scoute comme à l’école, mais la démontre en la vivant lui-même joyeusement devant les jeunes. Les valeurs dont il témoigne forment autant de repères pour les jeunes qui auront spontanément envie de l’imiter parce qu’ils ont besoin de modèles et que celui-ci est à la fois sympathique, solide dans son autorité et proche d’eux.
Notre éducation est, pour une grande part, effectuée par l’exemple. Il n’y a aucun doute qu’aux yeux des garçons c’est ce que l’homme fait qui compte, pas tellement ce qu’il dit. (B.P.)
Pédagogie du jeu[modifier | modifier le wikicode]
Dans le scoutisme, tout s’enseigne par le jeu. Les obligations de la vie quotidienne sont l’occasion de concours, l’apprentissage de la loi scoute peut faire l’objet d’un grand jeu genre course au trésor, etc. Le jeu est une chose sérieuse, la façon la plus naturelle pour l’enfant de grandir psychiquement et socialement : respect des règles, imaginaire, enthousiasme, confrontation à ses limites et aux autres, exploits…
Le scoutisme n’est pas une science à étudier solennellement, il n’est pas une collection de doctrines et de textes, il n’est pas non plus un code militaire ayant pour but d’entraîner les garçons à une discipline militaire et de réprimer leur individualité et leur esprit d’initiative. Non, c’est plutôt un jeu joyeux où des hommes enfants et des enfants peuvent aller ensemble à l’aventure, en développant leur santé et leur bonheur, leur habileté manuelle et leur disponibilité à aider leur prochain. (B.P.)
Pédagogie de l’autonomie[modifier | modifier le wikicode]
Le responsable organise les conditions du succès, puis il laisse les jeunes expérimenter par eux-mêmes leurs propres possibilités de réussite dans ce cadre. Il prépare les « coulisses de l’exploit », les moyens matériels, techniques, psychologiques qui permettent la réussite de l’entreprise réalisée par les jeunes eux-mêmes.
Le secret d’une éducation saine, c’est de mettre chaque élève en condition d’apprendre par lui-même au lieu de l’instruire en canalisant en lui des connaissances conformément à un modèle stéréotypé… Quand vous voulez qu’une chose soit faite, ne la faites pas vous-même, c’est la devise à adopter. (B.P.)
Pédagogie positive[modifier | modifier le wikicode]
La loi scoute ne comprend que des phrases positives et d’une manière générale le chef met l’accent sur ce qui est positif. Les réussites et les progressions personnelles sont valorisées par des signes (les badges, les insignes d’étape). Le responsable valorise les qualités personnelles et collectives des jeunes ; les échecs ne sont considérés que pour apprendre comment mieux faire.
Il y a 5 % de bon, même dans le pire des caractères. Le jeu consiste à les découvrir et ensuite à les développer jusqu’à une proportion de 80 %... L’éducation doit être positive et non pas négative, active non pas passive. Multiplier les interdictions c’est inciter à faire le mal. Infusez plutôt le véritable esprit ; l’esprit est à l’action comme la poudre est au coup de feu ! (B.P.)
Pédagogie de la fraternité[modifier | modifier le wikicode]
Le système des patrouilles et le témoignage des responsables développent les valeurs d’amitié, de solidarité, d’entraide. Le sentiment d’appartenance à la fraternité scoute fortifie l’identité personnelle dans une dimension sociale qui ouvre le jeune au monde extérieur.
Le scoutisme est une fraternité joyeuse, un mouvement qui, concrètement, ne tient aucun compte des différences de classes sociales, de religions, de nationalités ou de races, grâce à l’esprit indéfinissable dont il est pénétré. (B.P.)
Sources[modifier | modifier le wikicode]
- Principes fondamentaux du scoutisme - SOC1005 (2000). Formation modulaire - ASC, Montréal, 20 p. consulté sur le site officiel de l'ASC