Noëlla Rouget

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Noëlla Rouget
Noëlla Rouget en 1942-1943
Noëlla Rouget en 1942-1943
Résistante
25 décembre 1919, Saumur · 22 novembre 2020, Genève

Personnalité guides de France

Guides de France.

Personnalité française

France.

Noëlla Rouget est cheftaine guide de France et institutrice à Angers sous l’occupation. Pour cette jeune fille profondément catholique et élevée aux valeurs du scoutisme, l’arrogance de l’occupant et la disparition des libertés sont insupportables. Elle entre dans la Résistance en distribuant tout d’abord des tracts et des journaux clandestins. Noëlla Rouget devient ensuite agent de liaison, transportant des valises dont elle ignore le contenu. Elle entre dans le réseau Honneur et Patrie très actif à Angers, d’obédience gaulliste et constitué au début de 1941.

Malheureusement, elle et son fiancé, Adrien Tigeot, sont tous deux arrêtés, en juin 1943. Le 31 janvier 1944, elle est déportée à Ravensbrück avec presque mille camarades, dont Geneviève de Gaulle avec qui elle se lie d’amitié. Lors de sa captivité, Noëlla Rouget se lie d'amitié avec plusieurs autres déportées, parmi lesquelles Germaine Tillion ou encore Denise Vernay, la sœur de Simone Veil. Son fiancé ne reviendra pas des camps.

Elle fait partie des 300 premières femmes libérées en avril 1945. Après un passage à l’Hôtel Lutétia, elle regagne Angers et retrouve sa famille. Noëlla pèse 32 kilos, souffre d’œdèmes tuberculeux et n’a plus rien. Geneviève de Gaulle lui propose alors d’aller en convalescence dans un chalet en Suisse, pays où elle rencontre son futur mari avec qui elle s’installe à Genève. Elle y préside l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR). En 1965, elle témoigne devant la Cour de sûreté de l’État, lors du procès de Jacques Vasseur. Celui auquel elle doit son arrestation et celle de son fiancé, qui fut fusillé. Il est considéré comme le chef de la Gestapo française d’Angers. Vasseur est condamné à mort. Mais depuis les horreurs vécues durant sa détention, Noëlla Rouget a rejoint les rangs de ceux qui font campagne contre la violence et pour l’abolition de la peine capitale. Elle demande alors la grâce du condamné au général de Gaulle, qui la lui accorde.

Noëlla Rouget ne se manifestera que très peu ensuite. Elle sort de son silence dans les années 1980, devant la montée du négationnisme, elle dit : « J’ai le pénible sentiment que par vos négations, mes infortunées camarades sont assassinées une seconde fois ». Elle ne cessera plus alors de témoigner pour prêcher la vigilance auprès des jeunes générations car « si Auschwitz a été possible, Auschwitz est possible tant que règne dans le monde la haine de l'autre, le racisme et la haine ».

Dans le communiqué où l’Elysée annonce son décès[1], il est fait mention d'une femme qui « marqua son temps comme la résistante qui fit gracier le collabo, la déportée qui tendit la main à son bourreau ». Le président de la République, Emmanuel Macron, « salue une partisane de la liberté qui donna aux valeurs de fraternité et de pardon, leur incarnation la plus haute » et « adresse à sa famille et ses proches ses condoléances émues ».

Un groupe Scouts et Guides de France d'Angers porte son nom.

Liens[modifier | modifier le wikicode]


Notes et références


  1. Décès de Noëlla Rouget sur elysee.fr, 22 novembre 2020. Consulté le 16 février 2022