Marcel Forestier
Spirituel. |
Fondateur. |
Scouts de France. |
France. |
Marcel Forestier est né au Raincy le 15 juin 1896 et meurt le 1er juillet 1976 à Paris[1]. Le Raincy était à l'époque une banlieue très bourgeoise, à l'est de Paris. La famille Forestier est très pieuse, l'éducation est donc marquée par la religieux et le rugby (il est membre du Racing Club de France).
C'est un brillant élève mais à l'âge de 19 ans, il est mobilisé comme officier d'artillerie et obtient la croix de guerre.
En 1918, il fait une rencontre qui marquera toute sa vie : celle de Paul Doncœur[2]. Il partage sa fougue et son catholicisme bouillant.
Revenu de la guerre, il se met au travail comme cadre dans l'industrie, emploi qu'il gardera jusqu'en 1926[2], pour subvenir aux besoins de sa famille[3], il rentrera donc dans le tiers-ordre dominicain avant de rentrer au noviciat[2]. Mais ses ambitions sont ailleurs. Marcel entend parler des premières troupes de Scouts de France... Il fonde alors la 1re Villemomble en 1922[4]. Le QG le remarque et il rentre en contact avec le père Sevin dont il apprécie fortement l'esprit, c'est aussi à cette époque qu'il fait connaissance du général Joseph de La Porte du Theil qui sera l'un des grands organisateurs des Chantiers de Jeunesse[5]. Il a été totémisé Girafe Prudente.
Il s'intéresse aux premiers pas de la route et devient en 1924, le premier chef de clan d'Ile-de-France[6]. En 1925, il devient commissaire adjoint de la province d'Ile-de France aux côtés de Macédo, avec pour mission de s'intéresser au Routisme pour que la méthode et les effectifs de routiers progressent. Il recontacte alors le père Doncœur qui participe également à l'aventure en créant le cercle Saint-Paul, cercle d'études pour les routiers.
En 1926, il entre au noviciat dominicain d'Amiens et est ordonné prêtre le 29 juillet 1931[7]. Son nom de religieux sera Denis[8].
A la mort de l'Abbé Cornette en 1936, le Père Forestier devient aumônier général des Scouts de France[4], poste qu'il occupera jusqu'en 1955[9]. Lors de cette nomination, entérinée par l'Assemblée des Cardinaux et Archevêques de France, il fut nommé à une condition :
« Je n’ai reçu qu’une directive, qu’une consigne : ne pas permettre qu'un ordre religieux se présentât comme issu de l’Association des Scouts de France, ou comme son aboutissement normal. Une défense formelle venait, me disait-on, en haut lieu, d’être intimée dans ce sens à un religieux [cf. Père Sevin]. Je ne devais absolument pas faire état de cette consigne, ce en quoi je me trouvai bien ennuyé… Ces directives m’avaient été transmises par deux prélats qui sont encore en vie. »
Durant la 2e guerre mondiale, alors qu'il est aumônier général, le père Forestier se fait assez discret : il s'évertue à rester dans le domaine "spirituel" et laisse la politique de côté. Pourtant il partage les idées de son ami, le père Doncœur, aumônier national de la Route de 1940 à 1945 sur la reconstruction d’un ordre chrétien[10]. C'est la raison pour laquelle il prend part au controversé Pèlerinage des routiers au Puy-en Velay.
De 1945 à 1955, il est aumônier général des SDF et s'oppose autant qu'il peut aux évolutions de la Route. Il est alors "remercié" par une lettre du QG qui lui signifie la cessation de ses fonctions. Cependant, en 1946, le Père Forestier donne une nouvelle impulsion à la Conférence internationale catholique du scoutisme (CICS) en étant le principal acteur du dialogue entre les différents mouvements scouts catholiques[11].
En 1955 il devient prieur du Saulchoir et il restera au même couvent jusqu'à sa mort en 1976.
Il portait le totem Girafe Prudente.
Publications[modifier | modifier le wikicode]
- La Relève sur les tombes, Éditions Letouzet, 1926
- (préf. de Mgr Pierre Petit de Julleville), Scoutisme, méthode et spiritualité, Éditions du Cerf, 1940, 123 p.
- Jalons de route, Éditions "Revue des jeunes", 1942
- Scoutisme, route de liberté, Les presses d'Île de France, coll. « fondateurs », 1952 (réimpr. 1956 et 1964), 345 p. (ISBN 978-2-70888051-1)
- Scoutisme missionnaire, le chef témoin du Christ, Les presses d'Île-de-France, 1955
Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- Christophe Carichon, Grandes figures du scoutisme, Artège, 2021, 360 p. (ISBN 9791033611806), p. 157 à 179.
Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]
- Liste des aumôniers généraux des scouts de France
- Chronologie des commissaires nationaux des Scouts de France
Notes et références
- ↑ Archives en ligne de Paris, 15e arrondissement, année 1976, acte de décès n°1715, cote 15D 544, vue 16/31
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 Dominique Avon, « Le pèlerinage du Puy, 12-15 août 1942 », dans Revue d'histoire de l'Église de France, n°211, 1997, p. 395-434 [texte intégral lien DOI (pages consultées le 2022-12-20)].
- ↑ Le Père Forestier sur europa-scouts.com.
- ↑ 4,0 et 4,1 Christophe Pécout, « Les chantiers de la jeunesse (1940-1944) : une expérimentation pédagogique sous le gouvernement de Vichy », dans Guerres mondiales et conflits contemporains, n°234, p. 53 à 63 [texte intégral (page consultée le 2022-12-20)].
- ↑ Être jeune en 40 : Les chantiers de Jeunesse une idée originale de Service, Nouvelles Editions Latines (ISBN 9782723381819)
- ↑ « Le R.P. Marcel-Denis Forestier », dans La Route des Scouts de France, Décembre 1936.
- ↑ Forestier Marcel-Denys sur Dictionnaire biographique des frères prêcheurs, 7 septembre 2014. Consulté le 22 avril 2024.
- ↑ Forestier Marcel-denis sur idref.fr. Consulté le 2022-12-20.
- ↑ Citations du Père Forestier sur riaumont.net. Consulté le 2022-12-20.
- ↑ André Caudron, « Goutet Pierre-René » sur maitron.fr, 16 juin 2010. Consulté le 2022-12-20.
- ↑ Malo Tresca, « La Conférence internationale du scoutisme catholique fête ses cent ans », dans La Croix, 3 août 2020 [texte intégral (page consultée le 20 décembre 2022)].
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