Enfant énurésique

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Un enfant énuresique est un enfant qui fait «pipi au lit». Il est important de savoir réagir face à ce genre de problème, pour des raisons d'hygiène, évidemment, mais aussi de pédagogie.

Dans tous les cas, il ne faut surtout pas culpabiliser l'enfant, et tout faire pour que ses camarades :

  1. ne soient pas au courant (sauf nécessité)
  2. s'ils le sont, ne se moquent pas de lui

Les problèmes de «pipi au lit» peuvent avoir plusieurs origines, qu'il convient de cerner afin de réagir de façon appropriée.

Raison médicale[modifier | modifier le wikicode]

Médicalement, on parle d’énurésie. Lorsque le problème n'arrive que la nuit, on parle d’énurésie nocturne. L'énurésie nocturne peut avoir deux sortes de raisons médicale : des raisons physiologiques et des raisons psychologiques. L'énurésie permanente a généralement une origine physiologique.

Il peut être judicieux de demander aux parents, avant les activités, si leur enfant est touché par ce genre de problème. En France, cette mention est généralement mentionnée sur la fiche sanitaire de liaison.



Wikipedia-logo.png Voir l'article Wikipédia : Énurésie nocturne


Raison physiologique[modifier | modifier le wikicode]

Certains enfants, et même certains adultes, ont des problèmes de santé qui les empêchent de contrôler leurs envies d'uriner. Il peut s'agir de problèmes rénaux, de problèmes de sphincter, etc. Dans certains cas (problème de sphincter), la personne peut éprouver le même problème pour contrôler ses envies de déféquer, d'où des problèmes de «caca au lit» … ou même dans la journée.

Dans ce genre de cas, il n'y a généralement pas de solution à la portée d'un chef scout pour éviter que le problème n'arrive. Les malades prennent généralement des médicaments qui les aident à contrôler le moment où les évacuations naturelles se font, mais ils ne disposent généralement que de peu de temps pour répondre à ce besoin ; les encadrants doivent donc être prévenus et être capables de trouver très rapidement un endroit discret ou le jeune pourra aller.

Les jeunes sujets à ce genre de problème étant habitués à vivre avec, ils ont généralement moins de difficultés que les autres à avouer avoir uriné ou déféqué dans leurs vêtements ou leur couchage - ce qui ne veut pas dire qu'ils n'en ont pas. Cependant, ils acceptent généralement leur maladie, ce qui fait qu'on peut en parler aux autres jeunes. Comme dans tout cas de problème de santé particulier pour un jeune, c'est en effet la meilleure solution pour gérer l'affaire au niveau du groupe : si les jeunes savent que leur camarade a un problème de santé, ils ne se moqueront pas de lui, voire même l'aideront s'il se trouve en difficulté. Bien entendu, il ne faut en parler qu'aux jeunes du groupe de plus bas niveau possible : sizaine, patrouille ou équipe.

Raison psychologique[modifier | modifier le wikicode]

L'énurésie nocturne peut être liée à des problèmes d'ordre psychologique. Le problème n'arrivant pas que dans un cadre scout, l'enfant est généralement suivi médicalement ou psychologiquement. Il peut disposer d'un traitement destiné à l'aider à réduire ses envies d'uriner, à prendre avant le coucher.

Si les encadrants doivent être prévenus par les parents du problème du jeune, en revanche, il n'est pas forcément nécessaire de mettre au courant les autres jeunes de son entourage. En fonction de la fréquence constatée des énurésies, on peut décider de n'avertir aucun jeune, d'avertir uniquement le responsable de son groupe (sizenier, chef de patrouille, etc.), ou ce groupe en son ensemble. Cependant, il faut alors bien prendre soin d'expliquer très clairement qu'il s'agit d'une maladie (sans préciser qu'elle n'est que psychologique), que le jeune n'y peut rien, et que les autres doivent au contraire l'aider à vivre avec son problème.

Raisons non-médicales[modifier | modifier le wikicode]

En dehors des raisons médicales, les problèmes de «pipi au lit» peuvent avoir diverses origines, souvent mélangées :

  • peur du noir : même s'il ne l'admet pas, l'enfant n'aime pas sortir dans le noir et a peur de s'y retrouver seul. Il se refuse donc à sortir seul dans la nuit pour aller uriner. On peut lutter contre ce problème en insistant bien sur l'intérêt des lampes de poche, et en vérifiant tous les soirs auprès de l'enfant concerné qu'il a bien la sienne à portée de main, à un endroit où il peut la retrouver facilement. Le rangement régulier de la tente est nécessaire pour éviter que la lampe ne soit subitement perdue.
  • peur du froid : lors des nuits sous tente, l'enfant à peur de se retrouver seul dans le froid et préfère rester au chaud dans son sac de couchage. On peut lutter contre ce problème en insistant sur la possibilité de mettre un pull ou un manteau pour sortir la nuit, et en vérifiant tous les soirs auprès de l'enfant concerné qu'il en dispose bien à portée de main, à un endroit où il peut les retrouver facilement. Le rangement régulier de la tente est nécessaire pour éviter que ces vêtements ne disparaissent au milieu d'autres affaires.
  • timidité : l'enfant à peur de réveiller ses camarades et/ou de se faire remarquer s'il va uriner. Ce problème est plus délicat et doit être géré de façon globale, car cette timidité ne peut pas concerner que les levers nocturnes. On peut lutter contre en rassurant l'enfant et en lui disant que personne ne l'entendra s'il se lève, voire, éventuellement, en lui faisant comprendre qu'on le remarquera plus s'il urine au lit que s'il se lève pour aller uriner.

Attitude à avoir[modifier | modifier le wikicode]

Prévention[modifier | modifier le wikicode]

Quelle que soit la raison des problèmes de «pipi au lit», les encadrants peuvent adopter quelques tactiques permettant de réduire les risques :

  • éviter que le jeune ne boive avant le coucher
  • insister sur la nécessité d'aller uriner avant de se coucher, et être sur que le jeune ne se couche pas sans être aller uriner. On peut d'ailleurs les faire tous participer …
  • proposer au jeune de venir réveiller un chef s'il a envie d'aller uriner durant la nuit (bien entendu, les chefs doivent être au courant …)
  • insister régulièrement sur l'absence de tout risque en cas de lever nocturne.

Pour les jeunes sans problème particulier, on peut en outre utiliser des «placebo» : par exemple donner un morceau de pain à la fin du repas.

Quand ça arrive …[modifier | modifier le wikicode]

Il faut garder à l'esprit qu'aucun jeune, y compris un énurésique pour raison médicales, ne sera fier d'aller annoncer à son chef qu'il s'est uriné dessus. C'est donc au chef de s'en rendre compte par lui-même, de façon discrète, pour éviter que les autres jeunes ne se doutent du problème de leur camarade.

Souvent, l'odeur dans la tente peut être un bon révélateur de problèmes d'énurésie. Si on remarque une odeur d'urine dans une tente, il ne faut pas demander à la cantonade qui a uriné, mais plutôt chercher à identifier discrètement le sac de couchage concerné. Pour ce faire, il faut d'abord éloigner les jeunes, afin qu'ils ne remarquent pas le manège du chef. Le(s) sac(s) concerné(s) se reconnai(ssen)t généralement à l'odeur ainsi qu'au toucher, puisqu'ils sont humides. L'urine tombe vers le bas, ce qui fait que la face humide du sac de couchage sera la face inférieure, et généralement pas la face supérieure. Attention, certains sacs de couchage particulièrement épais ou étanches ne se laissent pas traverser entièrement, il faudra donc parfois ouvrir tous les sacs de couchage de la tente pour identifier le bon.

Si le jeune est énurétique régulier, mieux vaut lui demander que d'aller vérifier directement, par exemple en reniflant ou en tâtant son sac de couchage, ce qui serait interprété comme un manque de confiance.

Le sac de couchage une fois repéré, il faut :

  • s'il n'y a pas d'autre nuit après celle-ci, le mettre à sécher si c'est possible, sinon l'enfermer dans un sac étanche, et le confier aux parents à la fin de l'activité. Attention à ne pas mettre le sac de couchage plein d'urine en contact avec les autres affaires du jeune.
  • s'il y a une autre nuit après, l'idéal est de disposer d'un sac de couchage de rechange, qu'on prêtera au jeune pendant qu'on lave celui qu'il a sali. S'il n'y en a pas, on peut très éventuellement se contenter de faire sécher le sac humide, s'il n'y a qu'une seule nuit à passer dedans, et ensuite le confier aux parents pour lavage. Si ça n'est pas possible (plusieurs nuits restantes, temps humide, etc), il faut trouver une autre solution pour que le jeune puisse dormir en attendant que son sac soit lavé. Il peut être nécessaire qu'un chef prête son sac de couchage …

Dans tous les cas, l'important est que le sac de couchage puisse être lavé le plus rapidement possible. Attention, il faudra souvent répéter ces opérations avec le matelas isolant (tapis de sol), surtout s'il s'agit d'un modèle en mousse, perméable. Selon la quantité d'urine émise, il peut également être nécessaire de nettoyer le tapis de sol de la tente, ou même les matelas isolants ou les sacs de couchage des jeunes qui dormaient à côté s'ils ont été touchés.

Pendant ce temps, il faut également que le jeune se lave. Pour lui éviter d'être remarqué par les autres, surtout si ceux-ci peuvent avoir tendance à se moquer de lui, il peut être judicieux d'organiser une toilette collective, sans en préciser la raison si celle-ci n'est pas une habitude de l'unité. Cependant, dans les unités où ces problèmes se reproduisent relativement fréquemment, il vaut mieux que la toilette matinale devienne une habitude, afin que les jeunes ne puissent plus deviner si quelqu'un a uriné durant la nuit ou pas.

Un point très important de l'attitude du chef qui se retrouve face à un jeune qui a uriné durant la nuit, est qu'il ne doit absolument pas donner l'impression de le condamner, et encore moins de se moquer de lui. L'énurésie nocturne résulte toujours d'un problème, pour lequel il faut prendre soin du jeune plutôt que de le stigmatiser. Le chef doit donc rassurer le jeune le plus possible, en lui expliquant que ça n'est pas grave, que ça peut arriver à tout le monde, et en lui montrant qu'il fait de son mieux pour tout réparer rapidement afin qu'il n'y ait plus de traces du problème, et que ses camarades ne soient pas au courant.