Dominique Bénard

De Scoutopedia

Dominique Bénard, né en 1942 a notamment été commissaire général des Scouts de France puis responsable à l'OMMS.

Scouts de France.svg Scouts de France[modifier | modifier le wikicode]

Alors que sa famille est installé sur la Côte d'Azur, il entre d'abord chez les Éclaireurs unionistes de France en 1954, grâce à son meilleur ami (ses parents sont plutôt réticents) et prononce sa promesse dans ce mouvement en 1955. Il entre ensuite chez Scouts de France après la disparition de la troupe unioniste, il découvre le raiderisme à cette occasion et fait la connaissance de Michel Seyrat. Chef de troupe à Menton, il est emballé par l'Entreprise 62, lancée par Lebouteux. Il manifeste alors le désir de devenir conseiller en orientation scolaire et poursuit des études de psychologie à Aix-en-Provence et Marseille.

Nommé à Évreux comme conseiller d'orientation en 1965, il devient chef de la troupe Rangers, ce qui ne l'enthousiasme pas de prime abord (la crème des chefs était destinée à encadrer les pionniers dans l'esprit de beaucoup à l'époque). Mais très vite, se rendant compte que tout est à créer, le jeune psychopédagogue se lance à fond dans ce nouveau défi. Il participe à la rencontre de lancement des Jeunes en marche en 1967. Il devient Assistant du Commissaire National Rangers (ACN) en 1970, puis Commissaire National Rangers en 1974.

Durant cette période, il manifeste d'abord des sympathies fortes avec le courant "spontanéiste" privilégiant une pédagogie non-directive, celle du contrat de l'auto-gestion et du progrès. Les équipes des branches rangers et JEM de l'époque se sont fait alors les champions de ce courant. Bénard fut parmi les premiers à comprendre les limites de ces conceptions et il n'hésitera pas à faire la critique de ces années plus tard. Parmi les éléments qui lui font prendre conscience de la radicalité de certains spontanéistes, on peut citer la faiblesse des effectifs JEM de l'époque ainsi qu'un camp de formation à l'été 1970 où lorsqu'il arrive avec sa femme comme formateur, ni lui, ni les stagiaires, ni le directeur de stage lui-même n'ont idée du contenu du stage. Pour le directeur, il s'agit surtout de faire venir le contenu du camp des stagiaires eux-mêmes autour d'une bonne bière. Il confiera plus tard à Christian Guérin à propos de cet épisode : "Je ressens encore aujourd'hui une certaine honte d'avoir participé à ce genre d'entreprise".

L'ultime épisode qui sera décisif dans sa prise de recul sera un grand rassemblement d'unités organisé par l'ENR au cours de l'été 1972 à Vicdessos dans les Pyrénées où l'on entend parfaire la formation des animateurs. Il dresse ce constat a posteriori :

« Les chefs d'unités n'avaient apparemment aucun objectif éducatifs. Ils n'étaient pas en mesure d'assurer aux enfants un minimum de qualité de vie (sommeil, nourriture, hygiène). [...] Ils s'efforçaient de déclencher l'imaginaire pour permettre l'émergence d'un projet sans prendre en considération les notions les plus élémentaires de sécurité et de qualité de vie. Plus ils intervenaient, et plus la situation du camp se dégradait. Pour finir nous eûmes droit, en plein coeur du village, à une manifestation de 200 préadolescents se plaignant de la mauvaise qualité de la nourriture et des conditions de vie. Je découvris une unité où chefs et garçons, vêtus d'uniformes allemands, portant des drapeaux nazis, vivaient un "grand projet SS" et s'amusaient à "torturer" les prisonniers. Les chefs, que j'interrogeai sur ces pratiques, me répondirent qu'ils ne voyaient pas où était le problème puisque c'était le projet décidé par les scouts eux-mêmes. L'accent mis exclusivement sur la méthode du projet et sur l'imaginaire semblait avoir laminé tout proposition éducative. »

in L'utopie Scouts de France, de Christian Guérin

Avec Gilles Saint-Aubin, un autre rescapé de Vicdessos, il travaille dés lors à combler le vide abyssal de la proposition Rangers avec une certaine réhabilitation du jeu scout.

Il devient commissaire général en 1977 jusqu'en 1983, poste où il s'efforce de reprendre en mains une association en difficulté. Il fait reconnaître les Compagnons comme une branche à part entière en assemblée générale après l'échec des JEM. Prenant en acte aussi que dix ans de discussion n'avaient pas fait progresser le partenariat scout et guide, il provoque la rupture et engageant le mouvement dans la voie de la coéducation en juin 1982. Voir fusion SDF-GDF.

Il est membre d'honneur des Scouts et guides de France[1].

Logo OMMS Organisation mondiale du mouvement scout[modifier | modifier le wikicode]

Après avoir travaillé dans une association d'aide aux migrants, Dominique Bénard a eu ensuite une longue carrière au sein du Bureau Mondial du Scoutisme. Pendant dix ans, de 1990 à 2000, il fut Directeur du Bureau Européen du Scoutisme et joua, en particulier, un rôle important en soutenant la renaissance du Scoutisme dans 15 pays d’Europe centrale et de l’Est.

En 2000, il fut nommé Directeur du Programme des Jeunes au Bureau Central et contribua au développement de l’Actualisation du Programme (RAP).

En 2004, il fut nommé Directeur Exécutif du Département Éducation, Recherche et Développement et Secrétaire Général Adjoint. Il contribua alors à la création du Comité Mondial des Méthodes Éducatives. Il est corédacteur de L'Ile verte.

Il prend sa retraite en 2007 et est membre du réseau Indaba-Network, où il se déclare hostile à la position des Boy Scouts of America sur l'homosexualité, ainsi qu'à celle des évêques qui s'opposent à l'idéologie du genre[2].

En 2011, le Loup de Bronze lui a été attribué lors de la 39e conférence mondiale du scoutisme.

Dominique Bénard recevant le loup de bronze, Alexander Wong à gauche en arrière plan


Voir aussi[modifier | modifier le wikicode]


Précédé par Dominique Bénard Suivi par
Emile-Xavier Visseaux
Scouts de France.svg

Commissaire général des Scouts de France
de 1975 à 1983.

Robert Wettstein

Notes et références